Dossier : Le workwear américain, histoire et influences

Dossier : Le workwear américain, histoire et influences

Disclaimer : après un excellent article sur le workwear au Japon, Milone revient et nous parle du workwear chez nos amis les américains.

Histoire du workwear américain

Le workwear - tel que nous le connaissons aujourd'hui - est le produit de différents univers, aussi nombreux qu'il y a de métiers : le vêtement s'est vraiment adapté aux besoins des travailleurs au fil du temps.

Au départ, il s'agissait simplement d'une adaptation du vêtement quotidien, souvent customisé par le travailleur ou le tailleur. Cela se faisait selon des besoins spécifiques, avec plus ou moins de moyens et d'imagination.

De grands courants se sont rapidement distingués, par branches de métiers et, bien évidemment, par contrées : les conditions météorologiques sont aussi importantes que les besoins des différents secteurs. Ainsi, un militaire travaillant dans un désert n'aura pas la même tenue qu'un bûcheron dans le Maine.

Les différentes influences du workwear américain

Je ne vais parler que de quelques uns des secteurs de travail que nous retrouvons aujourd'hui dans nos tenues quotidiennes. Concrètement, on en a un peu rien à faire de savoir ce que portaient les boulangers au XIXème siècle. Leur héritage vestimentaire est... ridicule.

Boulangerie vieux paris

Attention, on aime beaucoup les boulangers ! Mais on ne peut pas dire que leur uniforme ait influencé le workwear...

L'univers workwear militaire

Les premières réflexions sur une tenue de combat moderne ont eu lieu pendant la guerre hispano-américaine en 1898, avec l'apparition des premières tenues camouflées, et surtout des premiers khakis fournis par Levi's (avec ce qui deviendra beaucoup plus tard, en 1986, la marque Dockers).

Avant ça, la guerre côté fringues, c'était un peu le carnaval...

soldat us WW1

Les coupes se sont évidemment modernisées depuis, mais on note le port d'un chino par ce soldat américain de la première Guerre Mondiale.

Au fur et à mesure des années et des conflits, les tenues sont devenues de plus en plus techniques : les cotons et twills ont été remplacés par du ripstop (tissu technique indéchirable souvent à base de nylon) ou du Gore-Tex (tissu imperméable mais respirant), de manière à s'adapter aux diverses situations et besoins des militaires.

Malgré tout, certaines pièces sont devenues plus ou moins courantes dans nos tenues actuelles. C'est le cas du chino, dérivé des pantalons de cérémonies et, comme je l'ai dit plus haut, le premier pantalon « moderne » de combat.

Certains motifs camos sont également détournés de leur fonction première : le woodland, le tiger ou le desert, par exemple, que l'on retrouve maintenant sur des tees, sneakers, vestes, etc.

veste motif camo

Cette veste, par exemple, reprend le motif camo dit "woodland".

De nombreux blousons et manteaux - comme les cabans ou les manteaux d'aviateurs type « bombardiers » - ont été utilisés par les anciens militaires revenus à la vie civile, ce qui a démocratisé leur usage. Ce fut aussi le cas durant la guerre du Vietnam à travers les contestataires politiques, et les anciens vétérans du Vietnam ou de Corée, qui portaient leurs vestes M51 et M65.

Aujourd'hui, il arrive même de les trouver portées dans des tenues casual / preppy. D'ailleurs, la M65 - ou « Jungle Shirt » - de Alpha Industries est la veste militaire la plus détournée et retravaillée, et est un classique quasi indémodable selon les versions.

m65 jacket

Modèle M-65 d'Alpha Industries : il peut se porter sans problème, et ne pose aucune difficulté d'assemblage. Vous pouvez explorer cette piste si l'univers militaire est une de vos inspirations !

Au rayon des manteaux et vestes, nous pouvons aussi parler des trenchcoats. Ce sont maintenant des pièces de tailoring, alors qu'à l'origine, on était sur un manteau d'officier militaire.

Dans une autre mesure, les « deck shirt / jacket », surchemises en grosse toile utilisées par les marins, ont été adoptées par pas mal de bikers et de travailleurs. Son évolution a d'ailleurs donné la « rider jacket ».

Nos pieds ont parfois des boots issues de ce même univers, à l'instar des combat boots, qui peuvent être des Red Wing, des jungle boots ou des bottes de parachutistes, selon les époques. Red Wing équipa aussi les marins américains durant la seconde Guerre Mondiale, avec ce qui deviendra par la suite la "Moc Toe".

redwing moc toe

La fameuse "Moc Toe", modèle phare de Red Wing, trouve donc ses origines dans le domaine militaire.

La démocratisation la plus importante reste cependant celle du tee-shirt. Il faisait partie de la tenue réglementaire des marins de la première Guerre Mondiale, en temps que sous-vêtement. C'est ensuite devenu un vêtement de sport, tant civil que militaire, pour finir adopté par les travailleurs démobilisés.

Marins américains des années 40 : celui de droite porte un T-shirt.

Marins américains des années 40 : celui de droite porte un T-shirt.

La vérité sur les vêtements des « cow-boys »

Enlevez-vous de suite la vision du cow-boy de la célèbre marque de cigarettes.

Contrairement à l'image que tout le monde se fait du beau gosse, grand, rasé de près et portant une grosse boucle de ceinture, le cowboy était généralement petit, car les chevaux (mustangs) mesuraient rarement plus de 1,50 m. On ne parlera pas de son hygiène et de son rasage approximatifs...

Cow-boy à cheval

Ce cliché d'époque nous montre bien que le cow-boy est loin de l'image de bellâtre qui lui est culturellement associée.

Il adaptera sa tenue à ses rudes conditions de travail. A l'origine, le vaquero texan (donc Mexicain avant 1848...) portait des pantalons de toile ou de laine, avec des chaps en cuir (ou en laine l'hiver) par dessus pour se protéger. Beaucoup des vêtements des premiers vaqueros étaient d'ailleurs en cuir, car ils devaient être fabriqués sur place. Le peu de moyens à leur disposition limitait donc leur choix.

La tenue était assez primitive, dans le sens où le fonctionnel primait sur tout le reste. Les cow-boys étant particulièrement pauvres, la customisation était assez courante, et variait selon leurs origines (30 à 40 % des cow-boys étaient mexicains ou noirs).

black-cowboys

La photo est certes floue, mais vous permet de vous faire une idée de la tenue typique du cow-boy.

L'apparition des premiers jeans n'emballa pas les cow-boys.

Si la toile (denim ou whipcord) est suffisamment résistante pour ne plus porter les chaps lourdes et chaudes, ou du moins en avoir de plus légères, la coupe large portée par les mineurs et les agriculteurs ne convenait pas à leur travail.

À leur demande, vers 1885, les jeans s'ajustèrent et furent parfois renforcés de cuir à l'entrejambe (le « california pant »).

Contrairement à ceux que l'on porte aujourd'hui, les jeans d'époque n'avaient pas de passants pour les ceintures (ils sont apparus durant la première Guerre Mondiale, et chez Levi's vers 1921/22) et étaient portés très haut, avec un chinch-back à l'arrière pour l'ajuster à la taille.

Des boutons pour les bretelles étaient proposés, mais les cow-boys ne les utilisaient pas durant leurs heures de travail, pour éviter de rester accrochés dans la broussaille.

pub levis

Il est intéressant de voir à quel point Levi's a pu exploiter l'idée du cow-boy en jean, quand on sait que son port n'était finalement pas si répandu.

Les chemises sont basiques, dans des matières résistantes et simples (coton, flanelles, etc.). Au départ, elles ne sont boutonnées que jusqu'à la poitrine, s'enfilant comme un pull, avec une coupe large pour être libre de tout mouvement. Il faudra attendre le début du XXème siècle avant de voir un système de boutonnage intégral.

Selon les conditions climatiques, un manteau en cuir ou en toile était porté, long et ample de manière à pouvoir faire du cheval. Un bandana ou un châle, en coton et parfois en soie, protégeait la nuque des coups de soleil et la bouche de la poussière. Le chapeau était important car il permettait d'éviter les insolations, et protégeait aussi, de manière rudimentaire, de la pluie. Un gilet était parfois porté pour avoir un supplément de poches, mais il n'était pas systématique.

bandana - influence workwear

On retrouve plusieurs éléments de l'attirail des cow-boys dans ce look workwear, notamment la présence de cuir bien brut et du bandana.

Mais la pièce la plus importante, car elle définissait le cowboy en tant que tel, était la botte. En cuir, montant parfois jusqu'au genou, et avec un talon de 4 à 6 cm. Selon les périodes, les régions et les envies, elle était différente. Brodée, peinte, incrustée de pierres ou d'argent... la customisation DIY était largement répandue, et faisait la fierté de son garçon vacher. Ce n'est pas parce qu'on est un gardien de bestiaux que l'on n'a pas sa fierté et que l'on ne peut pas frimer !

Les vêtements de travail des mineurs et orpailleurs

Nous devons deux grandes avancées vestimentaires aux mineurs et orpailleurs du 19ème siècle : le jean et le tee-shirt.

Nous ne reviendrons pas sur la naissance du jean par Levi Strauss, tout le monde la connait. D'ailleurs, il n'a à l'origine pas grand chose en commun avec les modèles que l'on porte aujourd'hui.

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Pour ceux ne sachant pas à quoi cela correspond, un orpailleur est celui qui cherche de l'or dans les cours d'eau.

Les premiers pantalons en denim (vers 1850) étaient larges, avec des coupes hautes et portés avec des bretelles ; ou il s'agissait autrement de simples salopettes. Le succès fut assez considérable : les travailleurs utilisaient jusqu'à lors n'importe quel type de pantalon, qu'ils usaient en quelques jours.

L'arrivée des modèles en denim a donc amplement changé la façon de concevoir le vêtement de travail, ainsi que le marketing autour de cet univers (Levi Strauss était un génie de la pub).

La naissance du rivet en 1873 fut une autre grande avancée, les poches ne se déchiraient plus ! Cela marque plus ou moins le début de la spécialisation du vêtement de travail. Bien entendu, le jean a été décliné sous de multiples versions selon les besoins des travailleurs.

Pour ce qui est de notre actuel tee-shirt, son origine remonterait aux années 1850, durant la première ruée vers l'or. A cette époque, les sous-vêtements masculins se composaient principalement de « l'union suit », sorte de baby gros pour adultes ; jusqu'à ce que les orpailleurs commencent à le découper pour pouvoir travailler torse nu les jours de forte chaleur.

Union suit

Exemple d'union suit : le premier lecteur à nous demander où l'acheter sera à jamais banni 😉

Les chaussures n'avaient, quant à elles, rien de particulier au XIXème : elles étaient en cuir, et chacun les renforçait comme il le pouvait. En 1905, Charles H. Beckman a créé la chaussure de travail, et son nom vous dira sans doute quelque chose : Red Wing.

Il proposait des chaussures bien plus résistantes que tout ce que l'on pouvait trouver sur le marché, avec un cuir exceptionnellement épais, ressemelable (chose tout à fait habituelle à l'époque) et au bout renforcé pour protéger le pied. La marque était plébiscitée tant par les mineurs et les ouvriers, que par les agriculteurs et l'armée.

En 1897, une autre marque a connu le succès grâce à la ruée vers l'or dans le Klondike, en proposant aussi des boots, mais également de la maille de qualité et des manteaux résistants : la marque Filson.

Réclam Filson

Dès ses débuts, Filson s'est positionné comme une marque workwear, mettant l'accent sur la qualité ("Better outdoor clothes" signifie "de meilleurs vêtements pour les grands espaces").

Le workwear des agriculteurs

Les premiers agriculteurs se faisaient leurs propres vêtements, tous différents selon leur pays d'origine, et surtout selon leurs moyens.

Pas mal de cuir était utilisé, car la « matière première » abondait (bisons, etc.). Puis l'arrivée du jean et de ses dérivés (« duck canevas pant », entre autres) changea radicalement leur quotidien. Ok, c'est moins classe que la tenue des Amishs, mais c'est plus résistant, confortable, et surtout peu cher.

Côté chaussures, c'est un peu pareil : ils ont besoin de modèles résistants, de préférence montantes pour se protéger des broussailles et des bestioles pouvant les mordre.

agriculteur us

Bon jean bien épais, de hautes boots et un chapeau pour se protéger du soleil, tout y est !

Le workwear dans la Marine

En tant que métier ultra-spécifique, et compte-tenu des conditions de travail et météorologiques difficiles, nous trouvons dans cette branche certains des produits les plus qualitatifs.

Ils ont souvent été les premiers à recevoir de nouveaux matériaux qui ont amélioré leurs conditions quotidiennes.

Les nombreux pêcheurs européens, notamment bretons, ont importé le pull marin, ou communément appelé le chandail par les « pêchoux ». Ce pull a une maille si serrée qu'on le dit imperméable, et surtout increvable. Il fut rapidement adopté par les pêcheurs américains qui lui ont greffé un col roulé ; type de col que l'on retrouvait principalement dans les vêtements de sports du début du XXème siècle.

marins pull us

On voit très distinctement le port du chantail sur le deuxième marin en partant de la droite, le maillage est serré et a effectivement l'air solide. On note également la présence d'un col roulé, petite innovation apportée par nos amis américains.

Contrairement aux pêcheurs européens qui portent des bonnets, beaucoup de pêcheurs américains ont adoptés le bob en laine ou coton, et parfois imperméabilisé avec du suif ou du goudron.

Le caban était le manteau généralement utilisé. Popularisé par les marins d'Europe, il a été remplacé dans le milieu des années 60 par le célèbre ciré jaune breton.

caban marins

C'est pour le coup très flagrant, tous portent un caban !

Nous pouvons aussi faire une petite parenthèse sur le type de chaussures que nous appelons vulgairement « bateaux ». Son origine vient des mocassins en cuir portés par les Indiens, ensuite adoptés par les trappeurs, leur permettant de se déplacer en silence dans les forêts (mais aussi très faciles à fabriquer).

Puis, avec l'évolution des techniques et l'apparition des semelles en gomme, latex ou caoutchouc, elle devient la « Maine Boots », parfois utilisée par les bûcherons. Très vite, les marins s'y sont mis, et enfin les plaisanciers. Dans cette gamme de chaussures, nous pouvons citer Eastland Shoe, Quoddy, Yuketen, etc.

Le workwear le plus identifié : celui des bûcherons

Ah, le bon gros bûcheron, avec sa barbe et sa sur-chemise en laine a carreaux... Figurez-vous que la réalité n'est pas si loin du cliché !

En effet, les bûcherons travaillent principalement dans le Nord-Est américain et au Canada, avec des conditions climatiques pas super funky : froid, pluie, neige, humidité.

Les matières doivent donc être chaudes, avec beaucoup de produits en laine et toile épaisse. Certaines marques qui étaient prisées par ces travailleurs sont toujours là, comme Woolrich.

Bucherons dans la foret

Avec de telles conditions, l'usage de matériaux adaptés est indispensable.

Les bottes sont généralement oversizées pour pouvoir être portées avec une, voire deux grosses paires de chaussettes en laine. Ces dernières sont bien souvent relativement longues, parfois jusqu'aux genoux, pour pouvoir être portées par-dessus le pantalon. Cela tient chaud, et protège des ronces en même temps.

Justement, leurs pantalons peuvent être en laine, grosse toile type canevas ou même en velours. Les gants et les bonnets sont également de mise, tant pour se protéger du froid que comme protection de travail. Des marques comme L. L. Bean, qui existe toujours, se sont spécialisées sur une gamme de produits estampillés outwear (pour la petite histoire, Heschung a commencé par là !).

LL bean boots

Très emblématiques de L.L. Bean, les boots "Wildcat" étaient très répandues chez les pêcheurs, preuve de la volonté de la marque de s'axer sur des vêtements de travail.

Le manteau est un peu le même que celui que l'on trouve sur les ouvriers qui construisaient les chemins de fer : grosse toile épaisse, doublé de laine, et porté un peu oversizé pour ne pas avoir de problèmes de mouvements. La marque Carhartt, qui a eu un franc succès auprès des ouvriers des chemins de fer et du bâtiment de la fin du XIXème, était aussi prisée des bûcherons.

La qualité et la conception des produits permettant de travailler dans des conditions difficiles convenait parfaitement à leurs besoins.

vintage carhartt

Ok, elle a largement fait la guerre... mais regardez la robustesse du montage et des matières sur cette vieille veste Carhartt. Ce sont d'ailleurs ces facteurs qui ont permis à la marque de jouir d'une telle réputation.

Les boots sont imperméables, au début en « waxant » le cuir avec des graisses, puis sont apparues des bottes plus ou moins spécialisées : les célèbres « Yellow Boots » de chez Timberland, les « Duck Boots », ou même les bottes en caoutchouc. Le pied, on le garde au sec !

Le workwear dans les métiers de la mécanique et du chemin de fer

L'industrialisation des USA et la création des voies de chemin de fer sont intimement liées. C'est en effet durant la seconde moitié du XIXème siècle, avec l'explosion de l'industrie de la sidérurgie et de la métallurgie (principalement dans les villes de Chicago et de Denver), que la création des voies de chemins de fer a pu voir le jour.

Initialement, il n'y a pas de tenues spécifiques, étant donné que les ouvriers sont souvent journaliers ou saisonniers. Au fil du temps, avec des sociétés de plus en plus grosses, de plus en plus perfectionnées et spécialisées, des tenues de travail émergent. Ce phénomène s'explique aussi par la volonté d'avoir une main d'oeuvre plus qualifiée, et des projets pouvant devenir extrêmement coûteux.

construction chemin de fer

Pour vous donner un ordre d'idée de la pénibilité de la construction des chemins de fer, c'était souvent un travail réalisé par des prisonniers lors des travaux forcés. L'expression "charbonner" prend tout son sens !

Rudimentaires, peu confortables et pas toujours adaptées aux conditions climatiques ou environnementales, elles ne sont souvent qu'une forme d'upgrade du vêtement civil. C'est avec l'apparition de marques comme Carhartt, Filson et consorts, que l'univers du workwear explose chez les travailleurs.

Avec les années, la tenue se spécialise : de nombreux journaliers mobilisés, ou engagés dans les conflits, rapportent leurs tenues militaires pour travailler. Les marques proposent donc des pièces qui incluent certaines techniques et technologies issues des vêtements militaires, celles-ci travaillant avec l'armée.

Pour l'anecdote, pas mal d'anciens militaires démobilisés après la seconde Guerre Mondiale ont créé des clubs de moto, tels les Hells Angels. Je ne vais pas vous faire l'historique de ces mecs-là, mais ils influencèrent énormément la jeunesse par leur look : denim, cuir et fringues militaires.

jamesdean

James Dean, entre autres bien sûr, fait partie de cette génération influencée par les clubs de moto d'après guerre. C'est assez surprenant, on ne s'attend pas à ce que l'archétype du rebelle soit influencé par d'anciens militaires !

Aujourd'hui encore, beaucoup de mécanos américains adoptent ce style vestimentaire ; et pas mal de marques, plus ou moins crédibles, surfent sur cette vague-là, comme Deux Ex et Johnson Motors Wear (qui doit être une des plus vieilles marques de « biker wear » car elle a été créée en 1938)...

Le workwear des « cols blancs » (eh oui)

Le costard / cravate est une tenue de travail comme une autre. Combien d'entre vous travaillent dans cette tenue, et ne la portent plus durant leur temps libre ?

Elle est sans doute celle qui différencie le plus les classes sociales. En effet, selon les matières utilisées, les coupes ou les finitions, elle permet de rapidement catégoriser une personne.

Aux USA, les villes « historiques » comme Boston, New York ou Pittsburgh eurent rapidement des tailleurs réputés, souvent venus d'Europe et utilisant des tissus italiens, anglais, etc.

tailoring américain rétro

Silhouette américaine sartoriale par excellence, l'apparition de ce genre de look n'a été rendue possible qu'à partir de l'émigration des tailleurs européens.

Avec l'explosion des pratiques industrielles et du prêt-à-porter, le costume, qui était principalement réservé à une élite, devient facilement accessible.

Les coupes sont plus minimalistes, simples, et les matières profitent des avancées dans le domaine de la chimie avec de nouvelles matières synthétiques.

Sans compter que le costume du travailleur de la classe moyenne américaine des années 20/30 a influencé le monde entier.

Suite de l'article ici.

Milone, contributeur BonneGueule

J'ai été invité par Benoit et Geoffrey à passer mon temps libre à écrire pour le blog au grand dam de ma brune. Je fais des ris de veau mieux que ta mère et mes cuisses n'acceptent que du denim de qualité sous peine de crise d'eczéma.

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