Cette semaine, je vous présente trois pépites d'or dénichées au fil de mes vagabondages numériques :
- Le premier jean brut en lin fabriqué en France
- Une chemise en toile japonaise qui sent bon la plage
- Un Henley tubulaire, deutsche qualität.
Jean en Lin - Dao
Pourquoi cette marque ?
Dao est à la fois une marque, un atelier de confection et une aventure entrepreneuriale lancée à Nancy par Davy Dao en 2012. Après plusieurs années de recherche et de financement participatif à succès, la marque a développé et affiné son offre tout en restant à taille humaine.
Aujourd'hui, Dao confectionne des jeans de qualité artisanale aux yeux des passants dans sa boutique à Nancy. La marque fait preuve de transparence sur ses produits et propose beaucoup de contenu pour informer les consommateurs : entretien des vêtements, éthique, impact environnemental, interviews, etc...
Difficile pour nous de ne pas saluer cette démarche. Des marques comme Dao, on aimerait en voir plus. C'est donc sans hésitation que je vais vous présenter ce qui est selon moi leur plus belle réalisation.
Pourquoi cette pièce ?
La proposition d'un jean en lin m'a vite intrigué. Pour un jean brut, c'est une composition que je n'avais jamais vu ailleurs. Au moment de cette découverte, j'ai donc continué à creuser. Ma curiosité a ainsi débouché sur un coup d'oeil de plus près. Et le coup d'oeil devint un coup de coeur.
Comprendre ce coup de coeur, ça passe par comprendre l'avantage du lin dans un vêtement par rapport au coton :
- Sa fibre creuse emprisonne ou libère l'air pour réguler la température corporelle,
- Il peut absorber jusqu'à 20% de son poids en humidité sans changer de sensation au toucher,
- Il retient moins d'odeurs.
Autant de fonctionnalités qui font de cette pièce une alternative très pertinente au jean en coton.
Pour plus de détails sur l'intérêt de cette matière, je vous fais voyager jusqu'à ses macromolécules dans notre guide du lin.
Ces propriétés font du lin une fibre idéale pour combattre la chaleur estivale. Hors, l'été, le jean brut est en exil a cause de son armure lourde et de sa couleur sombre. Le coton ne l'aide en rien,
Grâce au lin, ce jean devient donc une carte de ma garde-robe que je pourrai parfois jouer l'été. Et j'avoue que l'idée de pouvoir en profiter plus aisément au cours de l'année tout en restant au sec me séduit.
Evidemment, il ne faut pas s'attendre pour autant à pouvoir braver les 30 degrés avec. Ça reste un jean, nous sommes loin de l'étoffe aérée de certains pantalons en lin. Mais après plusieurs ports, je peux vous confirmer qu'on peut grimper jusqu'à 25 degrés sans problème.
De plus en plus attentif à l'éthique derrière un vêtement, je n'ai pas non plus été insensible à l'argument socio-écologique du lin : il consomme nettement moins d'eau, vient majoritairement de France, et ne génère presque pas de déchets.
Deux questions peuvent néanmoins se poser quant à la composition de ce jean, et j'avoue qu'elle m'a titillé jusqu'à la réception de la pièce :
- Qu'en est-il de la tendance du lin à froisser ?
- Un jean, c'est déjà pas un festival de douceur. Et le lin est rêche, non ?
Côté froissement, on sent que les 3% d'élasthane font bien leur job. Combinés à l'épaisseur de l'armure, ils rendent ce denim nettement moins froissable qu'un autre vêtement en lin. Surtout si il est porté ajusté comme dans mon cas . J'éviterais tout de même de le ranger en boule dans mon armoire.
Pour ce qui est de la sensation au porté, je ne le trouve pas particulièrement plus rêche qu'un jean classique. Pour vous donner un autre avis, David trouve que la différence se ressent tout de même, bien qu'il ne trouve pas cela dérangeant.
Je tire donc mon chapeau à cette petite marque qui, après 2 ans de développement, a réussi à maîtriser cette fibre anarchique pour en faire un premier jean en lin français très réussi.
Chemise en toile japonaise - Cotton Society
Pourquoi cette marque ?
Le pari de Cotton Society, c'est de proposer des chemises en demi-mesure à prix accessible. Et dans l'ensemble, c'est réussi : un rapport qualité/prix tout à fait correct, des gammes de tissus séduisantes et une offre de demi-mesure qui fonctionne. Pour en savoir plus, Nicolò en a fait le test il y a deux ans.
Pour ma part, c'est surtout les modèles casual de la marque qui m'ont mené jusqu'à ma trouvaille : Cotton Society a la particularité de proposer une large variété de tissus joliment texturés, avec du grain, du charme, et une esthétique qu'on croise rarement ailleurs.
A noter que les modèles proposés par la marque sont disponibles en taille standard et en demi-mesure. Dans mon cas, j'ai opté pour la première option.
Pourquoi cette pièce ?
Je cherchais à étoffer ma gamme de chemises décontractées avec quelques pièces fortes qui sortent du lot. J'attendais donc de tomber sur une pièce qui me ferait vraiment de l'oeil, que je retournerais voir plusieurs fois. Cette chemise, je l'ai trouvée.
Entre deux coups de scroll, ma souris s'est en effet vite arrêtée sur les rayures bleues de cette pièce. Au delà de leur épaisseur bien dosée, j'aime aussi leur tissage irrégulier : cette alternance de fils bleus et blancs confèrent un rendu brut tout en restant élégant.
Et pour moi, le choix d'une base écrue est on ne peut plus juste pour cette pièce. Il rend l'ensemble harmonieux, et son aspect légèrement vieillit donne beaucoup de caractère.
Bref, on reconnait là tout le charme des tissus japonais.
Ce qui a heurté ma sensibilité, c'est aussi l'esprit estival que dégage la chemise : cette toile épaisse me rappelle les couleurs du sable et de l'eau. Au bord de la mer, je la vois donc déjà flotter sur moi, ouverte et balayée par les vents marins.
Mais en attendant de croiser une plage sur ma route vers le bureau, je compte bien laisser ses rayures s'exprimer sur la base d'un pantalon clair et d'une paire de mocassins :
Et comme elle reste assez casual, la passer ouverte par dessus un t-shirt blanc ne me sera pas interdit non plus.
Autant d'hypothèses stylistiques qui m'ont vite convaincus à son sujet.
Bref, c'est ma définition d'une belle chemise : qui fait plaisir à l'oeil, qui respire le bon goût, qui me vaut des compliments, ainsi que des questions sur l'origine de cette trouvaille.
Henley tubulaire - Merz B. Schwanen
Pourquoi cette marque ?
On vous recommande souvent Merz B. Schwanen pour leurs t-shirts haut de gamme, fabriqués sur des machines à tricoter tubulaires qui datent des années 20 à 60. Un siècle de savoir-faire sauvé en 2011 par un entrepreneur passionné, Peter Plotnicki.
Dans un marché aux puces, lorsque ce dernier découvre un henley confectionné par une fabrique traditionnelle allemande en 1911, il s'émerveille pour l'expertise concentrée sur le produit. Il va donc plus loin en allant à la rencontre de l'usine en question, qu'il découvre fermée depuis trois ans, faute de commande face à la concurrence internationale agressive.
Avec sa femme et un artisan de l'usine, ils mettent un an à restaurer les machines et relancer Merz B. Schwanen.
Une marque chargée d'histoire donc, que je trouve admirable et qui fait perdurer des décennies de tradition. Ce qui se ressent clairement sur sa collection.
Pourquoi cette pièce ?
Le henley ultime, je le cherche depuis un bon moment. J'en ai déjà un blanc, mais ce n'est pas encore ça. Il est blanc. Blanc optique. Et le blanc optique, sur un henley, c'est pas ultime. Bien qu'il m'ait très bien servi ces derniers temps, et que je l'adore, je trouve que le blanc optique constitue une barrière au henley ultime.
La perfection d'un henley, pour moi, on la trouve à un seul endroit de la palette des couleurs. Et c'est l'écru :
- On retrouve la totalité de l'esprit vintage de la pièce
- On s'éloigne du côté "pyjama" qu'un henley blanc peut connoter
Je savais que Merz B. Schwanen en faisait, j'ai donc jeté un oeil et je suis tombé sur ce qui est à mes yeux le graal du henley. Et ce, pour trois raisons.
Eins , la matière : c'est à mon sens le tissu idéal pour un henley. Un beau tricot fin, un mouchetage subtil, et le genre d'écru qui vous fait vite comprendre le sens du mot "vintage".
Zwei : les finitions. Les boutons revêtus et les bords côte longs apportent de l'originalité et une véritable identité à la pièce sans la dénaturer.
Drei : Comme le henley en soi, ce modèle porte une histoire. Celle de la marque, qui ,comme je vous l'ai dit, génère en moi de l'admiration. Souvenez-vous, je vous ai parlé d'un henley fabriqué par l'usine allemande en 1911. Un henley à partir duquel la seconde vie de la marque a commencé. Et bien c'est celui-ci. Ou du moins, son petit fils. Puisqu'il est directement inspiré du design de son ancêtre.
Pour ces trois raisons, je veux bien tirer mon chapeau une troisième fois. Ce sera la dernière pour cette semaine.