L'hiver est une saison idéale pour les blazers : on porte facilement de la laine sans craindre d'avoir trop chaud ; on peut troquer la chemise contre un pull... mais là où le bât blesse, c'est qu'on a tendance à se limiter à des tons un peu plats.
Et là, on peut vite se retrouver avec un look certes bien exécuté, mais manquant de couleurs.
L'an dernier, nous vous proposions un blazer en flanelle gris clair pour rompre avec cette monotonie. Cette fois-ci, on a décidé d'aller plus loin. 😉
Comme d'hab', je me suis armé de mon stylo et de mon Coca Light pour poser toutes mes questions à Alex. Ça me donne l'impression d'être un grand reporter en interview.
Quand je lui ai demandé pourquoi du donegal, il m'a répondu :
Il fallait quelque chose de nouveau, qui change. Avec du donegal, tu joues sur la texture mais aussi sur la couleur... en restant subtil. Et Benoît est tombé amoureux de cette matière.
Je vous dis tout, c'est parti.
Une matière (vraiment) unique
Le donegal désigne un type spécifique de laine, qui se caractérise notamment par un "mouchetage" coloré.
Lors de notre collaboration avec Inis Meáin, spécialiste de la maille traditionnelle irlandaise, nous avons déjà beaucoup traité du donegal. Si vous souhaitez tout savoir sur cette matière particulière, c'est par ici.
Pour ce qui est de la couleur, c'est un très beau vert-de-gris, rare mais sans prise de tête. Le but était qu'il s'associe avec un pantalon bleu ou gris, qu'il s'agisse d'un jean, d'un modèle en flanelle, ou d'un chino d'ailleurs.
Grâce au donegal et son poids de 226gr/m2, vous êtes sûrs de ne pas avoir froid. C'est une laine de chez Botto, fabricant italien que je vais vous présenter juste après.
Chose importante : il y a 2% d'élasthanne ! Et comme dit Ben :
C'est très agréable quand il s'agit de manger accoudé à un comptoir, par exemple.
Je lui laisse la parole pour qu'il vous explique son coup de coeur.
Pourquoi du donegal ? (par Benoît)
Comme vous avez pu le remarquer, je n'aime pas les laines complètement lisses et unies pour les blazers. Elles ont ce côté j'ai-pris-ma-veste-de-costume-en-blazer-en-espérant-que-ça-passe. C'est pour cette raison que notre premier blazer était un mesh de laine et le deuxième, une flanelle.
Mis en confiance par vos retours, on a voulu aller plus loin, avec un tissu encore plus "graphique". Cela faisait un moment que j'avais le donegal en tête (qui a d'ailleurs inspiré ma réflexion pour notre cardigan avec Inis Meáin).
Sauf qu'avec un donegal anglais, en poids blazer, je trouvais le rendu trop massif et Gentleman Farmer. C'est lourd et robuste mais ça manque de fluidité, le rendu est trop "figé". Plutôt embêtant pour une pièce que je souhaitais décontractée !
C'est tout le contraire des matières italiennes, plus portées sur la finesse du motif et la fluidité.
Il a donc fallu trouver le meilleur des deux mondes :
- Le mouchetage et la richesse visuelle du donegal côté anglais,
- La main légère et la minutie de nos amis transalpins.
C'est là qu'Alex m'a montré ce magnifique donegal de chez Botto, avec un vert parfaitement dosé et un mouchetage coloré très subtil . L'équilibre que j'avais tant cherché, Alex me l'avait trouvé.
Quand je lui ai demandé pourquoi il avait tant attendu pour me montrer cette matière, il m'a répondu :
D'abord, c'est la matière de blazer la plus coûteuse que nous ayons travaillée. Et puis tu sais Benoît, ils n'ont que deux clients en France, et ce sont deux maisons de luxe façon "rue Montaigne"...
Ainsi, j'ai fait la connaissance de Botto, un fabricant dont je n'avais jamais entendu parler...
Botto : une filature vieille de 140 ans
Une entreprise familiale...
Tout a commencé en 1876. Giuseppe Botto a fondé sa filature à Valle Mosso, une petite ville nichée aux pieds des Alpes.
Plus discrète que bon nombre de ses consoeurs italiennes, Botto est restée une entreprise familiale (ils en sont aujourd'hui à la quatrième génération).
Elle se caractérise notamment par sa volonté de mêler héritage et technologie, tradition et modernité :
- La filature s'est dotée d'un outil de production pointu, développé spécifiquement pour elle,
- Qu'elle complète par de nombreuses opérations réalisées à la main.
... Qui croit au véritable luxe
C'est ce mélange et l'expertise de Botto qui en ont fait un client privilégié des maisons de luxe. La majeure partie de ses clients sont de grandes marques américaines, françaises et japonaises.
Pour reprendre leurs termes :
Nous reconnaissons la valeur de la beauté intemporelle et de la véritable qualité pour notre clientèle exigeante.
On adhère.
Long et Alexandre se sont justement rendus chez Botto, par ici pour découvrir leur visite !
Une coupe cintrée juste ce qu'il faut
Nous avons conservé notre coupe habituelle, c'est la même que sur notre blazer en mesh et celui en flanelle grise :
- Elle mettra votre carrure en valeur,
- Soulignera votre silhouette,
- Sans jamais vous étriquer,
- Pour des looks structurés qui ont de l'allure.
Un blazer en laine confortable
Un padding léger et une emmanchure haute
Fidèles aux inspirations italiennes, les épaules du blazer présentent un padding léger qui reste naturel. De même, l'emmanchure est volontairement haute pour vous offrir une plus grande liberté.
Le pouvoir de l'élasthanne
Petite nouveauté : nous avons ajouté 2% d'élasthanne (donc 98% de laine). De cette façon, la matière gagne en extensibilité et vous accompagne dans vos mouvements. Pas d'effet cartonné !
Le semi-entoilage traditionnel pour un tombé optimal de la veste
L'entoilage désigne la couche de matière, parfois composée de crin de cheval, que l'on intercale entre la laine et la doublure du blazer. Son rôle est d'apporter de la tenue à la veste (tout est expliqué dans cet article). Pour résumer, c'est un peu le squelette de la veste.
Comme à notre habitude, c'est un entoilage semi-traditionnel.
Il s'agit du meilleur compromis entre qualité et durabilité du montage, et prix de la veste (un entoilage traditionnel chiffre au moins à 600€, si ce n'est pas 800€ ou 1000€ dans la majorité des cas).
Il est également semi-doublé, ce qui demande un soin particulier pour que chaque couture soit nette. La doublure est en viscose, matière qui imite les propriétés du coton. Pas de transpiration à l'horizon !
Dans une moindre mesure, l'élasthanne a aussi une incidence sur le tombé, de même que le poids de la laine. De tout ça, on obtient un rendu naturel, sans être lâche.
Des finitions et une confection soignées
Des boutons en corne
Les boutons utilisés sont en corne et cousus en croix pour plus de solidité.
Les puristes seront également contents de retrouver les kissing buttons. Et pour faciliter la retouche de la longueur des manches, nous avons gardé les boutonnières fermées. Vous connaissez le topo. 😉
Des poches pratiques et solides
À l'extérieur de la veste, vous trouverez une poche de chaque côté. Elles sont dotées de coutures en demi-lune, toujours dans le but que le blazer tienne le plus longtemps possible !
De même, vous trouverez une poche de chaque côté à l'intérieur, taillées directement dans l'étoffe. En plus d'être solide, c'est aussi plus beau !
Enfin, vous trouverez une dernière poche intérieure, prévue pour votre smartphone. Elle est volontairement placée sous la ligne de cintrage, pour ne pas déséquilibrer la silhouette.
Des salières qui protègent les aisselles
Enfin, nous avons renforcé les aisselles en y ajoutant des salières. Entre les frottements et la transpiration, ce sont des zones pouvant s'user prématurément.
Un entretien facile
Il n'a pas besoin de beaucoup d'attention ! Un passage au pressing une à trois fois par an (selon votre utilisation) suffira largement.
Lorsque vous l'accrochez à son cintre, pensez bien à déboutonner le blazer. Autrement, vous exercerez une tension : c'est le meilleur moyen de tuer le padding...
Comment choisir sa taille ?
Le sizing est très classique, prenez simplement votre taille habituelle !
Comment porter un blazer en laine donegal ?
Comment se procurer le blazer en donegal BonneGueule ?
Vous pouvez dès à présent retrouver notre blazer en donégal sur l’eshop et en boutique.