Conseils : Comment choisir et porter des boots ?

"Bottine : chaussure montante à boutons, lacets ou élastiques", nous dit le Larousse. Mais encore ?

De toutes les "familles" de souliers, celle des bottines est sans doute la plus fournie. À l'origine une chaussure uniquement utilitaire, elle est progressivement devenue un indispensable de notre dressing : qu'on soit plutôt chelsea ou combat boots, la plupart d'entre nous en possèdent au moins une paire.

Vous l'aurez deviné : on va passer au crible un certain nombre de modèles ensemble. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, un petit préambule s'impose !

Vous voulez que je vous dise ? C'est une angoisse héritée de la mode féminine, qui n'a pas lieu d'être de notre côté.

Dans l'écrasante majorité des cas, les boots pour homme ne remontent pas assez haut pour avoir ce côté "bâtard". On n'est pas en train de parler de cuissardes, ni de bottes de jockey. Détendez-vous, il n'y a aucune inquiétude à avoir.

On ne le répétera jamais assez : une bonne paire de chaussures, avec une belle ligne et une confection soignée, ça se paye. Alors, que devons-nous regarder ?

Pour toutes les peaux, la règle reste la même : le cuir est sans nerfs ni cicatrices, il est souple et d’un grain régulier.

Attention également aux cuirs « bookbindés ». Il s'agit d'un apprêt qui donne un effet satiné à la chaussure, mais qui risque de craqueler s'il n’est pas bien réalisé. En gros, c'est une sorte de pellicule plastique qui devient très visible sur les zones de pli à l'usage.

À chaque montage, son avantage.

Le Blake permet d'obtenir des lignes fines et élégantes, le Goodyear est connu pour être facilement ressemelé, le norvégien est réputé le plus robuste... Quoi qu'il en soit, évitez les montages simplement collés. Ils ne tiendront pas dans le temps et vos souliers perdront leur forme.

Côté coutures, vérifiez qu'elles soient bien rapprochées et régulières. Attention, il arrive que la couture sur le tour de la semelle ne soit qu'ornementale : n'hésitez pas à demander confirmation à la marque ou aux vendeurs.

Cela étant dit, on peut maintenant s'attaquer au gros morceau !

Originaire d’Écosse, la brogue a été conçue pour affronter les marais les plus hostiles du pays. Pour cause, les bouts fleuris au bout des boots, autrefois réellement percés, étaient un moyen d'écouler l'eau qui s'accumulait à l'intérieur.

Fidèles à leurs origines, elles amènent un côté "baroudeur" appréciable. Le denim les mettra toujours en valeur, de même que les pantalons avec une recherche sur la texture. 

Ces dernières années, on trouve deux écoles en matière de semelle. D'un côté, les puristes de la semelle en cuir ; de l'autre, les amateurs de semelles en gomme.

Il n'y a pas de meilleure version. Simplement, une paire avec une semelle gomme donnera une touche plus workwear à vos looks. Regardons quelques exemples.

Venues du monde militaire, les chelsea boots apparaissent dans les rues dès le milieu du XIXème. La reine Victoria avait même l'habitude de les porter pour l’équitation. On les reconnaît à leur élastique qui nous permet de les enfiler facilement.

Avec un boom dans les années 1960 - merci les Beatles - elles restent depuis un indémodable, tant du vestiaire masculin que féminin d'ailleurs.

À mon sens, les chelsea sont parmi les seules bottines pouvant se porter avec un costume.

Petit bémol cependant : les personnes aux pieds larges trouveront plus difficilement leur bonheur car c’est à la base une chaussure étroite.

Pratiques grâce à leur zip, elles séduiront ceux n'aimant pas l'élastique des chelsea boots.

Contrairement aux précédentes, on retrouve souvent un cuir plus épais ici, de même qu'une semelle plus imposante. Elles constituent aussi un bon compromis, à l'aise dans plusieurs styles différents.

On les trouve à la fois en cuir lisse, et suédé avec une patine. Personnellement, je vous conseille le second : je trouve qu'il apporte un peu plus d'originalité et crée des variations intéressantes avec des vestes en cuir.

Les desert boots, avec leurs deux ou trois paires d’œillets, appartiennent à la famille des chukkas. Généralement en cuir de veau ou en nubuck, elles se différencient par une semelle en caoutchouc brute et irrégulière dite "en crêpe".

Mises au point dans les années 40 par Nathan Clark, elles s'inspirent des chaussures portées par les soldats en mission dans les déserts nord-africains. Respirantes comme résistantes, elles deviennent rapidement un basique à part entière.

Icône de la bottine casual, les desert boots conviennent à toutes les morphologies et se fondront dans toutes vos tenues décontractées.

Je reste volontairement succinct ici : nous leur avons déjà consacré un article complet.

Les plus masculines : les combat boots

Au même titre que les chelsea ou les desert boots, les combat boots sont un héritage de guerre. Plus récentes, elles avaient, pendant la Seconde Guerre mondiale, le mandat d’offrir aux soldats le confort et la robustesse dont ils avaient besoin.

Elles se distinguent par un bout coqué, des semelles (majoritairement) en caoutchouc, et des œillets que l’on compte souvent entre 7 et 10 paires, parfois plus. Ces chaussures ont pris des formes variées, comme la ranger pour ne citer qu’elle, qui se reconnaît à son zip latéral ou sa double-boucle.

Avec un jean naturellement usé ou un chino couleur taupe, un trench kaki ou une veste en cuir, les combat boots révèlent tout leur pouvoir.

Évidemment casual, elles sont pour effet de donner instantanément du caractère à une tenue. Elles dégagent quelque chose de très masculin, nettement moins précieux que les autres pièces de cet article. Elles sont aussi très répandues dans certaines sous-cultures, comme le punk ou le rock.

Suivant cette logique, gardez de la spontanéité en constituant vos looks avec des combats boots. Elles ne sont pas faites pour être surintellectualisées.

L’univers de la chaussure de marche est divisé en deux mondes : les hiker boots que vous pouvez trouver chez Décathlon, et les autres qui ont une ligne travaillée et un beau cuir.

Nous, on parle des modèles authentiques en cuir et à lacets, avec une semelle épaisse, qui sont imperméables.

Bon, si vous n’êtes ni canadien, ni en week-end en Russie, l’investissement n’est peut-être pas vital pour une vie citadine, mais qui sait.

Pour le coup, il faut exploiter à fond la carte de leurs origines. N'hésitez pas à les porter avec une grosse maille, un manteau bien épais, des matières techniques... Il serait vain de chercher à les sortir de leur univers, elles sont bien trop marquées pour ça. C'est d'ailleurs ce qui en fait un modèle à réserver aux plus avertis.

On termine par une petite sélection non exhaustive de marques où aller fouiner. Gardez bien à l'esprit qu'une enseigne propose rarement un seul type de boots, alors n'hésitez pas à parcourir leurs gammes !

Mise à jour 2024 : nous avons une page dédiée sur notre site avec des recommandations de marques à jour pour des boots (et des chaussures en cuir). Il vous suffit de cliquer ici pour avoir accès à celle-ci. Bonne lecture !

• Loding : une confection correcte avec un bon rapport qualité / prix, c'est une porte d'entrée pertinente dans le milieu du beau soulier.
• Meermin : sans doute l'une des meilleures alternatives du marché, avec une fabrication à la main.
• Bobbies : des souliers colorés, toujours avec un petit twist, qui égayent facilement une tenue.
• Clarks : fabricant historique de desert boots, l'offre s'est aujourd'hui diversifiée.
• Paire & Fils : des modèles aux lignes épurées, avec une véritable recherche du prix juste.

• Grenson : marque anglaise, c'est mon premier réflexe quand on parle "brogues". Il existe une ligne made in England
• Atelier Voisin : des bottines notamment zippées, taillées dans du cuir lavé pour une belle patine.
• Pete Sorensen : marque avec une identité rock très affirmée. Si ces influences vous parlent, regardez leur modèle Phantom.
• Crockett & Jones : nom historique de la chaussure d'outre-Manche, elle s'appuie sur des savoir-faire précis pour des Goodyear durables.
• Red Wing et Wolverine : deux marques très connues des amateurs de workwear, elles puisent leur inspiration dans l'ancien vêtement de travail américain.
• Septième Largeur : belle marque proposant également un service de patine. On aime aussi leurs présentations-produits.
• Carmina : des souliers racés, qui dégagent une sacrée élégance. Vous y trouverez aussi une gamme assez fournie en cordovan.

• J.M. Weston : française, contrairement à ce que son nom suggère, Weston se distingue notamment par ses chelsea boots en one-cut,
• John Lobb : une confection irréprochable chez cette marque, qui propose même un service de mesure.
• Berluti : ne serait-ce que pour leurs patines, la marque vaut le détour.

Si vous souhaitez approfondir le sujet, Jordan a écrit une série d'articles :

En matière de bottines, le choix est large. Et encore, on ne s'est pas penché sur les boots façon double-boucles montantes ou la jodhpur...

À chaque type de bottines, ses influences. Malgré tout, rien n'est figé : amusez-vous avec les codes pour vous les réapproprier.

Enfin, on se rappellera de quelques règles d'entretien pour qu'elles durent le plus longtemps possible.

Et vous, quelles bottines préférez-vous ? Comment les portez-vous ? Racontez-nous dans les commentaires.

Grâce aux Tanneries d'Annonay et notre atelier Barker Shoes, nous avons développé un vrai savoir-faire bottier : montage en Angleterre de A à Z.