Sur la route du style et de l’Elysée : les présidents français à l’écran – Bobine

Sur la route du style et de l’Elysée : les présidents français à l’écran – Bobine
C'est une affaire entendue : la France n'a jamais été très friande de biopics historiques. De Charles de Gaulle à François Hollande, les locataires de l'Elysée ont cependant parfois été incarnés à l'écran. Qu'ont retenu le cinéma et la télévision du style vestimentaire de chacun ? Petit tour d'horizon cinéphile de 60 ans d'histoire et de vêtements.

C'est une affaire entendue : la France n'a jamais été très friande de biopics historiques. De Charles de Gaulle à François Hollande, les locataires de l'Elysée ont cependant parfois été incarnés à l'écran. Qu'ont retenu le cinéma et la télévision du style vestimentaire de chacun ? Petit tour d'horizon cinéphile de 60 ans d'histoire et de vêtements.

(Crédit photo de couverture : le président Bernard Blier dans « Les Chinois à Paris », 1974 - IMAGO / Prod.DB)

Les présidents de la Vème République française n'ont jamais trop attiré les cinéastes. De l'autre côté de l'Atlantique, on raffole en revanche des biopics et des fresques historiques. Lincoln, Nixon, Kennedy, nombreux sont ceux à avoir eu droit à leur histoire de cinéma. Comment expliquer un tel désamour chez nous ?

« Il y a certains sujets qu'on ne sait pas faire : l'historique, par exemple. Certains vous diront que c'est parce que ce n'est pas assez rentable, mais je pense plutôt que c'est parce que ça n'intéresse pas le milieu du cinéma. Ils n'ont pas envie. Se retrouver avecune adaptation de Napoleon par Ridley Scott, c'est un peu triste. »

Ce constat, c'est le tailleur d'Ardentes Clipei Romain Biette qui le glissait à la fin d'une longue interview Déclic. Étrangement, les présidents français les plus stylés à l'écran sont d'ailleurs bien souvent les présidents fictifs. Parmi mes préférés de tous : Bernard Blier dans « Les Chinois à Paris » de Jean Yanne en 1974.

bernard blier president costume noir blanc

© IMAGO / Prod.DB

Bernard Blier dans « Les Chinois à Paris », 1974.

Dès les premières minutes du film, vous y verrez le président français se faire pomponner avant de s'adresser à la Nation. Son costume est impeccable. Mais l'échange avec son secrétaire est tout aussi savoureux :

« - Je viens de terminer votre discours, Monsieur le Président.
- Qu'est-ce que je dis ?
- Eh bien, que tout est foutu, Monsieur le Président.
- Bon d'accord, mais je leur dis comment ?
- Eh bah, comme d'habitude : Françaises, Français, la situation est grave mais non désespérée... »

Nawal s'est déjà penchée sur le style de nos présidents à travers deux articles ici et . Mais ça, c'est pour la vraie vie. Qu'en est-il des présidents dans les œuvres de fiction, et notamment dans les films ? Y-a-t-il des partis pris stylistiques différents de la réalité ? Et qui sont les présidents les mieux habillés du cinéma ?

CHARLES DE GAULLE (1959-1969)

Sur le papier, Charles De Gaulle est avec François Mitterrand celui qui aura été le plus incarné à l'écran. Mais cette information est à nuancer. Car ce qu'en ont retenu le cinéma et la télévision, ce n'est pas tant le président que le héros de la Nation et de la Résistance.

Il est donc le plus souvent représenté en costume militaire, parfois de dos, très souvent de manière furtive et dans les années 40, comme dans « l'Armée des Ombres » de Jean-Pierre Melville en 1969.

Pourquoi cette rareté du président De Gaulle à l'écran ? La stature du personnage y est certainement pour beaucoup. Il impressionne : son aura, son physique, sa place dans l'Histoire.

C'est d'une certaine manière une figure « sacrée », d'où peut-être une certaine forme d'autocensure de la part du milieu du cinéma. De plus, la censure était bien plus stricte dans les années 60 qu'aujourd'hui, à commencer par tout ce qui avait trait à l'image du président.

En 1961, le couple De Gaulle accueille le couple Kennedy à l'Elysée. Ces derniers font la couverture des magazines. Leur style à la fois glamour et moderne est en phase avec les aspirations de la jeunesse. Le contraste vestimentaire entre les deux hommes peut paraître saisissant. Mais doit-on pour autant y voir l'unique raison du succès du style Kennedy au cinéma ?

Charles De Gaulle rechignait à apparaître à l'écran. Il a ainsi refusé d'être représenté dans le film « Paris brûle-il ? » de René Clément en 1965. Il n'avait cependant rien contre le 7ème art. Sa cinéphilie était d'ordre populaire.

Il aimait par exemple les films avec Gabin, De Funès, Bourvil ou Belmondo. Mais aussi certains films étrangers comme « James Bond contre Dr No » et autres aventures de Sean Connery en 007. Dans les années 60, la franchise James Bond est rappelons-le une des plus élégantes portes d'entrée vers le style.

Si le Général a souvent été représenté en habits militaires, on le découvre cependant brièvement en costume de président dans le film « Chacal » de Fred Zinnemann en 1973. L'action s'y déroule en 1962. Pas de fantaisie pour autant de la part de l'interprète du Général, Adrien Cayla-Legrand. Détail surprenant : l'acteur a tenu le rôle de Charles De Gaulle une bonne demi-douzaine de fois.

de gaulle film chacal costume militaire kaki

© IMAGO / Allstar

Adrien Cayla-Legrand, ici en costume militaire dans « Chacal » de Fred Zinnemann, 1973.

Passé cette étrangeté : on ne découvre rien dans « Chacal » qui ne puisse avoir été porté par le président De Gaulle. L'incarnation est fidèle, la stature imposante, le costume sombre et le blazer croisé massif.

Le premier président de la Vème République avait le costume fonctionnel, sobre voire austère, à prendre comme un prolongement de son uniforme. Il appréciait aussi tout ce qui pouvait faire rayonner la France. On ne parlait pas encore de mode made in France.

Mais le vêtement et ses accessoires ne faisaient pas exception chez lui. Il portait par exemple des montres de la marque Lip, fabriquées dans l'Hexagone, et des costumes réalisés par la maison Stark & Sons. On la surnommera pour cette raison le « tailleur de la République ».

Dans une interview au journal Le Parisien, Alain Stark livra en 2006 une anecdote intéressante. Son père taillait les costumes du Général De Gaulle, « un homme impressionnant » disait-il.

Il racontait aussi qu'en 1968, le président ne portait pas de costume le jour du non au référendum. Les résultats entraîneront sa démission. Le président De Gaulle glissera alors à son père que l'absence de costume ce jour-là était une des raisons de sa défaite. Le costume de président aurait-il des superpouvoirs ?

Si l'on en croit l'histoire du cinéma, c'est avant tout le militaire et son uniforme qui sont restés gravés sur pellicule. À l'exception du « Chacal », on compte bien quelques autres films et téléfilms plus ou moins réussis. Mais rien qui ne soit réellement à la hauteur du personnage et de son style présidentiel.

GEORGES POMPIDOU (1969-1974)

Vous avez probablement flashé sur le pull et les chaussettes jaunes dévoilés par Nawal ici. Georges Pompidou accède aux plus hautes marches du pouvoir en 1969, sur les traces de son mentor Charles de Gaulle. On change de style et d'époque. Mais les différences sont déjà visibles sur cette photographie de 1967 :

Qu'en a retenu le cinéma ? Étrangement peu de choses. Georges Pompidou était un homme de culture, passionné entre autres d'art contemporain. Durant le mandat de son prédécesseur, il bouleverse les codes en installant une œuvre de Pierre Soulages à Matignon.

Il en fera de même à l'Elysée, avec l'aide de sa femme Claude, qui surnommait le palais présidentiel « la maison des malheurs ». Ils partageaient une même passion pour le beau. « L’élégance extérieure est un reflet de celle de l'esprit », disait-elle ainsi.

Si le costume présidentiel de Georges Pompidou était soigné, il s'autorisait davantage de libertés dans le privé. Le président sénégalais Léopold Senghor le voyait comme quelqu'un de « paysan et raffiné à la fois ». Dans son style à la maison, plus casual et souvent inspiré, certains n'ont d'ailleurs pas manqué de voir l'influence de John F. Kennedy. C'est un aspect stylistique que Charles de Gaulle supportait dit-on assez mal chez Pompidou.

Malgré son parcours, ses mystères et son attrait pour la poésie et le style, on ne compte véritablement qu'un seul téléfilm centré sur l'histoire de Georges Pompidou : « Mort d'un président » de Pierre Aknine en 2011. C'est Jean-François Balmer qui s'y colle, avec ce que cela suppose de transformation physique.

Car le film tourne principalement autour des derniers moments de la vie du président Pompidou. Malade, il doit ainsi composer avec un corps déformé par les traitements. On y retrouve un homme qui porte le costume trois pièces et le mocassin avec goût. En cela, la fiction rejoint la réalité du style Pompidou.

Mais le plus troublant dans l'incarnation de Jean-François Balmer, c'est surtout qu'on y découvre une autre symbolique du costume présidentiel : le poids de la fonction et du Secret Défense.

Il faut voir Jean-François Balmer assis sur son lit, en train de s'habiller, souffrant le martyre en essayant de faire rentrer ses pieds gonflés dans ses souliers en cuir. Cette image est absolument terrible. On la reverra plus tard, chez un autre président de la Vème République très féru de symbolique dans le vêtement.

Chez les Pompidou, vous trouverez une passion sincère pour la chose esthétique, qu'il s'agisse de vêtements, d'art ou de littérature. Étrange que le style et le cinéma ne s'y soient pas intéressés plus que ça. Le couple s'est rencontré dans un cinéma du Quartin latin, c'est dire s'ils aimaient le cinéma.

C'est d'ailleurs le président Pompidou qui installe la première véritable salle de projection à l'Elysée en 1971 - le couple Chirac est souvent invité. Parmi ses œuvres préférées : « La Règle du Jeu » de Jean Renoir, le « Genou de Claire » d'Eric Rohmer ou « Les Enfants du Paradis » de Marcel Carné.

Pour découvrir le style de tous les présidents de la Ve République, c'est ici :

VALÉRY GISCARD D'ESTAING (1974-1981)

Georges Pompidou ne terminera pas son mandat. À sa mort en 1974, son ministre des finances Valéry Giscard d'Estaing se positionne habilement comme son successeur. Il est soutenu par le non moins habile Jacques Chirac. La politique est un jeu d'échecs. Derrière les apparats du costume se cachent toutes sortes d'intrigues et de stratégies.

On peut revoir la victoire de Valéry Giscard d'Estaing dans le film documentaire qu'il commande à l'époque au photographe Raymond Depardon. La scène est proprement hallucinante : on y découvre un homme seul dans son appartement. Costume classique mais inspiré, téléviseur allumé.

Il regarde les résultats de chez lui. Lorsque la victoire est prononcée, il se rend à son QG en voiture, serre de nombreuses mains à l'arrivée, prononce son discours et repart fissa en voiture jusqu'à son domicile. Solitude, toujours.

Giscard interdit la diffusion du film de Depardon. Il ne sortira qu'au début des années 2000. Vous verrez à l'occasion qu'on y apprend énormément de choses sur le président Giscard et sa manière de gérer son apparence. Il se change et se recoiffe régulièrement - il cache un peigne dans sa poche de blazer. Il remet aussi en ordre et dès que possible son col de chemise et sa cravate.

michael lonsdale costume president gris fonce

© IMAGO / United Archives

Jean-Claude Brialy et le président incarné par Michael Lonsdale dans « Les Oeufs brouillés » de Joël Santoni en 1975. La France est alors présidée par Giscard et le film illustre selon son réalisateur « les mœurs sociopolitiques de notre temps. Mais nous n'avons pas collé à tous les faits et gestes de Valéry Giscard d'Estaing ».

Sinon coquet, Giscard est du moins un président qui contrôle particulièrement son image. Son obsession : être à la pointe de la modernité. Il est très fortement inspiré par le style à l'américaine de J.F.K.

Ses costumes viennent de Savile Row, ses chemises de chez Thuillier, ses chaussures de chez J.M. Weston - référence 579 aujourd'hui disparue mais plus connue sous le nom de... « Giscard ». C'est aussi le premier président à apparaître en maillot de bain.

Malgré tout, bien peu de cinéastes se sont penchés sur son personnage. On peut néanmoins le découvrir sous les traits d'Hippolyte Girardot dans le téléfilm « La Rupture » de Laurent Heynemann en 2013.

Ce dernier est très intéressant car assez concordant. Pas mal de costumes bruns ou beiges, et même un costume qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celui qu'on aperçoit dans le documentaire de Depardon. Comme pour De Gaulle et Pompidou, la retranscription du style Giscard à l'écran est relativement fidèle à la réalité.

Si le président Giscard n'a que peu inspiré le cinéma, il n'en va pas de même pour la musique. C'était d'ailleurs un mélomane averti, et un Le Promeneur du Champ de Mars » de Robert Guédiguian en 2005. Michel Bouquet y incarne le président Mitterrand dans ses dernières années de pouvoir.

C'est un film crépusculaire, où le style est avant tout une question d'épure formelle et de couleur. Le président Mitterrand campé par Michel Bouquet raconte ainsi sa vision des couleurs de la France dans un voyage en train :

« - D'après vous, Monsieur Garland, quelle est la couleur de la France ?
- Vous voulez parler de sa couleur politique, Monsieur le Président ?
- Non, ça je sais : elle n'est plus très ici.

Comme tous les autres présidents avant lui, Jacques Chirac avait ses petites habitudes : chaussures Weston, chemises Guy Laroche, lunettes Bonnet, etc. Sa particularité réside dans ce qu'il est devenu un sujet de coolitude vestimentaire absolu au fil des ans, et plus particulièrement en arrivant au pouvoir.

Si le cinéma ne lui a que très peu accordé ses faveurs, on peut retracer son cheminement à travers les téléfilms « La Rupture » de Laurent Heynemann et « La Dernière campagne » de Bernard Stora en 2013, ainsi que dans le film de Xavier Durringer « La Conquête » en 2011.

Dans « La Rupture », il est incarné par Grégori Derangère. Le film est centré sur la campagne présidentielle de 1974 et le mandat du président Giscard. Il est alors jeune premier ministre. Le personnage est bien habillé, le plus souvent en costume sombre.

Soit l'exact opposé du président Giscard, souvent représenté en costumes clairs. Les deux hommes ne s'entendaient guère. Faut-il y voir la traduction par le vêtement de leurs oppositions ? C'est possible.

« La Dernière campagne » et « La Conquête » sont quant à eux très symptomatiques d'un changement d'attitude dans la manière d'appréhender les présidents à l'écran. Terminées, la déférence et la sacralisation de la fonction. Le traitement est moins dramatique, plus ironique et parfois même volontairement comique.

Le portrait de Jacques Chirac délivré par Bernard Le Coq à travers ces deux films est stylistiquement peu flatteur : les costumes sont grands et le plus souvent gris, la taille des pantalons très exagérément haute.

Chirac y est portraituré en papy cool mais un peu à l'Ouest, qui se poile depuis son canapé devant « Les aventures de Rabbi Jacob », un verre de bière à la main, le chien posé sur ses genoux. Mais les apparences sont parfois trompeuses.

« Loin de chercher à démentir cette réputation qu'on m'avait faite dans certains milieux, je m'amusais plutôt à l'entretenir en affirmant que je ne m'intéressais qu'aux westerns et à la musique militaire. »

Comme il l'exprime dans ses Mémoires en 2011, Jacques Chirac savait tromper son monde. Il avait donc ses jardins secrets et un œil d'esthète, notamment pour tout ce qui a trait aux arts premiers. Au cinéma ou à la télévision, on ne retient cependant à ce jour du Président Chirac qu'une certaine forme d'abandon du style.

Certains vont diront que le costume présidentiel a commencé à perdre de sa superbe dans ces années-là, les seuls moments de fantaisie vestimentaires étant soudain relégués aux couleurs et motifs des cravates.

Serait-ce donc le point de départ de la mort du style présidentiel ? Dans « Le Promeneur du Champ de Mars », le Président Mitterrand incarné par Michel Bouquet semblait d'une certaine manière annoncer la couleur des années à venir :

« Je dis ça sans présomption aucune, mais je suis le dernier des grands présidents, le dernier dans la lignée de De Gaulle. Après moi, il n'y en aura plus d'autres en France. À cause de l'Europe, de la mondialisation, rien ne sera plus pareil. »

NICOLAS SARKOZY (2007-2012) ET FRANÇOIS HOLLANDE (2012-2017)

Une nouvelle ère s'ouvre pour le style présidentiel avec l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy en 2007. Nombreux s'accordent désormais à dire que le costume politique s'est globalement uniformisé à ce moment-là… vers le bas et l'alliance costume bleu + chemise blanche + cravate en grenadine de soie.

Mais bien plus que les costumes et les tenues décontractées du privé, c'est surtout le luxe affiché par la collection de montres de Nicolas Sarkozy, qui tranche de ce qu'on sait assez nettement avec ses prédécesseurs : Rolex Daytona et Datejust mais aussi bien d'autres modèles de chez Cartier, Breitling, Pequignet, Breguet ou Patek Philippe.

François Mitterrand ne portait paraît-il pas de montre. Avant lui, Charles De Gaulle portait des montres Lip et Valéry Giscard d'Estaing une Rolex sur bracelet - précisément pour faire comme le président Kennedy.

On sait également que Jacques Chirac avait au moins une Rolex Datejust et François Hollande une Swatch, toute simple. C'est-à-dire que pour un passionné de montres, il y aurait définitivement matière à se pencher sur l'horlogerie présidentielle.

« La Conquête » de Xavier Durringer est un exemple assez frappant de la manière dont le cinéma peut percevoir nos présidents les plus contemporains. L'une des premières images que montre Denis Podalydès de son personnage, c'est un homme assis en robe de chambre. Il a les yeux dans le vague, plus ou moins rivés sur la télévision. On y annonce les résultats de l'élection présidentielle de 2007.

Il tient nerveusement une bague entre ses doigts, probablement en or. Toute ressemblance avec l'obsession maladive de Gollum pour son « précieux » est purement fortuite. Mais on y pense, forcément.

Détail tout aussi troublant : si elles sont encore peu nombreuses, toutes les représentations du président Sarkozy à la télévision ou au cinéma ne semblent retenir que les « défauts » de son style vestimentaire présidentiel : goût immodéré pour le luxe, costumes trop grands ou trop petits, etc. Le summum est atteint dans le film « Présidents » d'Anne Fontaine en 2021, avec Jean Dujardin et Grégory Gadebois.

Il faut voir aussi la chemise blanche prête à craquer ou les tensions dans le dos du blazer du Nicolas Sarkozy interprété par Thierry Frémont dans « La Dernière campagne » de Bernard Stora en 2013. Avouez qu'on a tout de même été bien plus tendre avec le style des anciens.

Côté cinéma, certains cinéphiles ont pris l'habitude de tomber de leur chaise à l'écoute des déclarations publiques du président Sarkozy sur le sujet. Plus discret, son successeur François Hollande n'en demeure pas moins un amateur, comme nombre de ses prédécesseurs, avec une affection pour certaines œuvres de John Ford, de Stanley Kubrick ou d'Eric Rohmer.

Ses représentations à l'écran ne sont cependant guère plus flatteuses que celle du président Sarkozy :absence totale de style, costumes et manteaux trop grands - on l'affuble même d'un horrible duffle-coat noir dans « La Dernière campagne » de Bernard Stora en 2013.

Pourquoi ce revirement d'appréciation du style vestimentaire présidentiel à l'écran ? En attendant d'autres films ou téléfilms pour prendre davantage de recul, notamment sur le président Emmanuel Macron, on peut toujours reprendre une bonne dose de style chez la présidente fictive et égérie Chanel Anna Mouglalis dans la série française « Baron Noir » - trois bonnes saisons depuis 2016.

Parce qu'au-delà des apparences, le style de nos présidents est aussi un enjeu de communication.
La preuve dans cet article signé Nawal :

Jérôme Olivier Jérôme Olivier
Jérôme Olivier, ciné, velours et rock'n'roll

Ex-caviste et rock critic de poche, grand amateur de films et de chats sibériens, je crée des e-mails et je m'intéresse aux petites histoires qui vont avec les vêtements.

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