Nos 10 looks préférés de Sean Connery au cinéma – Bobine

Nos 10 looks préférés de Sean Connery au cinéma – Bobine

(Crédit photo de couverture : Sean Connery et John Hallam dans « The Offence », 1972 - photo United Artists/Getty Images)

Le samedi 31 octobre 2020, nous apprenions la disparition de l’acteur écossais Sean Connery. Dans la foulée, de nombreuses marques de vêtements lui rendaient hommage, révélant ainsi au besoin l’icône de style et son influence sur celles et ceux qui font la mode d’aujourd’hui.

Sans surprise, c’est son rôle le plus célèbre qui retient encore aujourd’hui le plus l’attention. Mais au-delà du légendaire personnage de 007, que retenir de la soixantaine de films tournés par Sean Connery ? En attendant vos témoignages, retour sur nos 10 looks préférés de l’acteur.

1. LES SIRÈNES DU SHEARLING

« TRAIN D’ENFER »(CY ENDFIELD, 1957)

En 1957, Sean Connery n’a pas encore 30 ans. « Train d’enfer » est l'un de ses tout premiers films et il est du genre social, réaliste, franchement brutal. Son sujet ? L’asphalte, la difficile condition des chauffeurs routiers et dans une moindre mesure les blousons shearling.

La voix et la stature sont déjà là, quand même bien Sean Connery ne tient qu’un tout petit rôle de chauffeur de camion. Rappelons ici, comme le disait Jordan dans notre récent Podcast, que Sean Connery c'est non seulement une voix grave et virile mais aussi un corps, qui en impose d'entrée avec son mètre 90 et sa silhouette athlétique.

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© IMAGO / Everett Collection

Sean Connery dans « Train d’enfer », 1957.

Il partage ici l’affiche avec Patrick McGoohan, future star de la série TV « Le Prisonnier ». Si le film de Cy Endfield ne fait plus parler de lui de nos jours, il a le mérite de montrer l’acteur en véritable fou du volant et dans un style bien différent du célèbre personnage à venir.

Imaginez plutôt : une veste en cuir, un pull à col large ou un col roulé fatigué c’est selon, une bonne ceinture pour marquer la taille, un pantalon qui pourrait bien être en moleskine, de l’aisance aux cuisses, et des boots workwear pour conclure.

Tout ceci est un peu usé, sale, bien patiné : c’est une tenue de travail solide et si Sean Connery ne cède pas aux sirènes du shearling comme certains de ses collègues chauffeurs, son style est assurément l’un des plus réussis du film.

Au passage, deux de mes récentes pépites ne dépareilleraient pas dans cet univers d’hommes pressés. Saurez-vous deviner lesquelles ?

2. L'ART DU TAILORING

« LA FEMME DE PAILLE » (BASIL DEARDEN, 1964)

Pour Sean Connery, les années 60 sont une période faste : s’il triomphe depuis « Dr. No » sous les traits de l’agent britannique 007, il s’échappe ici et là de son personnage à la faveur de rôles plus complexes et de projets moins spectaculaires.

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© United Artists/Getty Images

Sean Connery et Gina Lollobrigida dans « La Femme de paille », 1964.

En témoignent « La Femme de paille » et « Pas de printemps pour Marnie », deux films sans gadgets ni explosions qui ne manquent cependant pas d’éclairer son rapport aux femmes et aux vêtements.

Si le premier ne brille pas particulièrement par sa mise en scène, ses personnages et leur vestiaire valent encore aujourd’hui le détour : Dior et sensualité pour Gina Lollobrigida, Machiavel et art tailoring pour Sean Connery.

Il faut le voir endosser costumes et smokings comme s’il s’agissait d’une seconde peau, partir en mer avec un simple pantalon à pinces et un pull rayé, tenter le ciré orange ou le col roulé marine et la veste claire. Et que dire lorsqu’il monte quatre à quatre les escaliers de sa luxueuse demeure dans un beau costume de flanelle grise ?

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© Photo United Artists/Getty Images

Sean Connery au centre, dans « La Femme de paille », 1964.

« PAS DE PRINTEMPS POUR MARNIE » (ALFRED HITCHCOCK, 1964)

Comme « La Femme de paille », le film « Pas de printemps pour Marnie », sorti la même année, est une plongée psychanalytique, un chef-d’œuvre malade. Le génie de la mise en scène d'Hitchcock s’épanouit dès les premières images : le film s’avance sur un corps et un vêtement en tweed puis recule, laissant apparaître une femme brune, un quai de gare et le début de l’histoire.

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© Universal/Getty Images

Sean Connery et Tippi Hedren dans « Pas de printemps pour Marnie », 1964.

S’il y a mille choses à revoir dans les films d’Alfred Hitchcock, vous pouvez commencer ici par le costume à chevron beige de Sean Connery, fine cravate et chemise blanche, avec aux pieds des chaussures qui vous rappelleront immanquablement celles-ci. Dans tous les cas, ne vous laissez avoir ni par Basil Dearden ni par Alfred Hitchcock : l’habit ne fait pas toujours le moine.

3. LE BERMUDA ET LE STYLE MILITAIRE 

« LA COLLINE DES HOMMES PERDUS » (SIDNEY LUMET, 1965)

Une fois n’est pas coutume, le titre français est à la fois juste et beau. Si comme nous l’avons vu dans les looks précédents, Sean Connery excelle dans le choix de l’habillé et le port du costume en particulier, vous découvrirez bien vite qu’il n’a eu de cesse de se diversifier tout au long de sa carrière.

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© FilmPublicityArchive/United Archives via Getty Images

Sean Connery dans « La Colline des hommes perdus », 1965.

Ici par exemple, pas de complets ni de beaux souliers dans ce film de 1965 mais une moustache et une tenue militaire réduite à son plus strict appareil : un barda, un béret, une chemise avec poches et galons, un bermuda muni d’une jolie ceinture que vous retrouverez peut-être ici, des chaussettes jusqu’aux genoux et une paire de chaussures tout-terrain.

Ajoutons à cela un tee shirt blanc et un utility pant pour le reste du vestiaire et vous obtiendrez là un autre homme, moins préoccupé par sa mise que par son mental, ici progressivement brisé par le système hiérarchique et le code militaire.

C’est un film qui n’a rien perdu de sa force, et pour ceux d’entre vous qui n’auraient jamais entendu parler de Sidney Lumet, sachez qu’on lui doit entre autres « Serpico » et le style inimitable d’Al Pacino qui va avec, ou bien encore l’implacable «  Douze hommes en colère », un film qui tourne lui aussi autour de la justice et dont Loan nous a déjà parlé ici.

Pour Sean Connery, c’est le début d’une belle collaboration artistique avec le cinéaste. On y reviendra.

4. L'ÉLÉGANCE BRITANNIQUE ET L’ICÔNE DE STYLE

« GOLDFINGER » (GUY HAMILTON, 1964)

À propos des aventures de James Bond au cinéma, probable que chacun ait ses préférences. Benoit par exemple ne cache pas son amour pour Daniel Craig, Jordan le sien pour Pierce Brosnan. Question d’époque, peut-être. C’est d’ailleurs une des particularités de la saga que de refléter la mode de son temps.

Pour Sean Connery, ce sera l’origine du monde : les premiers James Bond, les années 60 et les premières tenues, d’une richesse et d’une variété folles. On pourrait toutes les lister, s’arrêter sur chaque film, chaque détail.

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© Michael Ochs Archives/Getty Images

Sean Connery, costume et Aston Martin DB5 dans « Goldfinger », , 1964.

Alors que faire sinon rappeler que Sean Connery porte le costume comme personne, qu’il a probablement donné envie à de nombreux hommes de s’habiller et qu’il symbolise à lui tout seul une certaine élégance britannique ?

Peut-être simplement revoir les films, à commencer par le plus emblématique d’entre eux : « Goldfinger ». C’est la quintessence du style James Bond selon Sean Connery et c’est assurément par là qu’il faut commencer : des costumes remarquablement portés, des couleurs toujours justes, du caractère bien trempé, des chemisettes et bien d’autres choses encore.

En matière de style, si vous ne deviez avoir qu’une source d'inspiration, ce pourrait être le James Bond incarné par Sean Connery. Élégance, polyvalence, intemporalité : il y a dans son incarnation du personnage de multiples raisons de s’intéresser au vêtement.

5. LES COUSINS D’AMÉRIQUE

« TRAÎTRE SUR COMMANDE » (MARTIN RITT, 1970)

Du grisou et des gueules noires, comme chez Zola. À tout juste 40 ans, Sean Connery s’apprête à rendre le costume de 007 qu’il porte avec succès depuis 1962.

En attendant « Les Diamants sont éternels », il campe ici un personnage modeste, tout à la fois taiseux et en colère, et inspiré par l’histoire vraie des Molly Maguires.

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© Michael Ochs Archives/Getty Images

Sean Connery dans « Traître sur commande », 1970.

Son univers : la mine, le charbon et toutes les nuances de gris. Autant dire que le vêtement est constamment terni et malmené dans cette région minière de Pennsylvanie, à mille lieues du luxe habituel des aventures et du dressing de James Bond.

Ne vous fiez cependant pas au titre : ce mésestimé film de Martin Ritt cache bien plus que sa pauvre traduction française. C’est même ce que l’on pourrait appeler une pépite, et pas seulement parce qu’il regorge de tenues à la croisée de marques comme Thomas Farthing et Universal Works.

Entre l’habillé de caractère et l’esprit workwear, Richard Harris et Sean Connery refusent de choisir : vous trouverez donc pêle-mêle du tweed, du bleu et du marron, des gavroches, du henley un peu partout et des foulards autour du cou, des chemises usées et des blazers rustiques par-dessus, le tout dans un mélange de culture irlandaise et d’Amérique fin 19ème.

Autre particularité : la force des images et l’omniprésence du gilet sans manche chez la plupart des hommes, de quoi reconnaître la belle patine du film comme la magie des cycles de la mode.

6. LA MOUSTACHE DES MAUVAIS JOURS

« THE OFFENCE » (SIDNEY LUMET, 1972)

Autre pépite, autre style : The Offence est sans doute le secret le mieux gardé de Sean Connery. Si vous ne l’avez jamais vu, autant vous prévenir : vous risquez fort d’être secoué par l’ambiance, le jeu et la mise en scène. C’est un film perturbant, de ceux qui aiment à quitter l’écran pour mieux hanter leurs spectateurs.

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© Staff/Mirrorpix/Getty Images

Sean Connery, sur le tournage de « The Offence », 1972.

Longtemps invisible, le chef-d’œuvre caché de Sidney Lumet met en scène un inspecteur de police en proie à ses plus sombres pensées. Ambigu, noir et volontiers violent, c’est le film le plus personnel de Sean Connery, celui pour lequel il se sera le plus investi au point de participer à l’écriture du scénario et d’y laisser son cachet d’acteur.

« The Offence » voit Sean Connery troquer son image de séducteur pour celle d’un homme paumé et clairement peu attiré par la mode. « Plus je bois, plus je suis lucide » déclare-t-il dans le film. Sauf que personne n’y croit : il suffit de jeter un œil à son apparence pour comprendre qu’il perd progressivement la boule.

Si son personnage a la mort aux trousses, il a tout de même quelques repères pour se raccrocher un peu aux vivants et contre toute attente, ce sont des vêtements. Il ne se sépare en effet jamais de son chapeau en tweed ni de son manteau en peau lainée. Pour compléter le look sans rassurer totalement : un costume cravate quelconque, qui retrouve parfois les splendeurs du James Bond passé. À ceci près que le Sean Connery de « The Offence » a la moustache des mauvais jours. C’est entre autres choses ce qui rend le film et son style si fascinants. Le polar de sa carrière.

7. LE SLIP, LA BRUTE ET LE NÉANT

« ZARDOZ » (JOHN BOORMAN, 1974)

En voilà un qui suscitera au choix la moquerie ou l’admiration : c’est le look le plus WTF jamais tenté par Sean Connery au cinéma et « Zardoz » est sans doute le film le plus étrange et kamikaze de sa carrière.

Moustache, nattes et rouflaquettes : avec cette nouvelle tête, Sean Connery pourrait pourquoi pas postuler pour intégrer Motörhead. À travers « Zardoz », c’en est fini de l’élégance toute britannique de James Bond.

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© Silver Screen Collection/Getty Images

Sean Connery, dans « Zardoz », 1974.

Place ici au style flower power, à la nature irlandaise et au presque nu, que vous verrez peut-être autrement après lecture du Déshabillez-vous de Jordan.

Mais regardons plutôt Sean Connery de plus près : des bottes d’équitation, un slip rouge et une ceinture de munition sous un torse velu. C’est à peu près tout ce que vous verrez du style de Sean Connery dans ce film d’anticipation de John Boorman. À moins que la curiosité ne vous pousse à aller au-delà du kitch de certaines images.

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© FilmPublicityArchive/United Archives via Getty Images

Sean Connery, dans « Zardoz », 1974.

Car John Boorman n’est pas n’importe quel cinéaste : « Delivrance », « Excalibur », « La Forêt d'émeraude », autant de films susceptibles de vous donner envie de comprendre l’existence même de « Zardoz ».

Sous ses airs de nanar cosmique se cachent une réflexion plus philosophique et quelques passages visuellement stupéfiants. Charlotte Rampling est à la fois glaciale et troublante et si vous parvenez au bout de l’histoire, une récompense vous y attend. C’est un indescriptible manteau vert et il annonce sans le savoir la mise royale que l’acteur prendra par la suite régulièrement au cinéma, de « L’Homme qui voulut être Roi » à « Lancelot ».

8. POUR L’AMOUR DU CARDIGAN

« LES INCORRUPTIBLES » (BRIAN DE PALMA, 1987)

Relancé par le succès du « Nom de la Rose » de Jean-Jacques Annaud, Sean Connery fait son entrée l’année suivante dans le cinéma très référencé de Brian de Palma. Comme toujours, Hitchcock n’est jamais très loin et si ce n’est pas le film le plus personnel de son auteur, avouons que « Les Incorruptibles » vieillissent plutôt bien.

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© KPA !

Sean Connery dans « Les Incorruptibles », 1987.

À bientôt 60 ans, la star écossaise partage l’affiche avec Kevin Costner et Robert de Niro dans cette libre retranscription de l’Amérique prohibée d’Al Capone. Sans surprise pour la pègre et le Chicago des années 30, c’est le règne du formel : chapeau, costume trois-pièces, cravate et pardessus.

Si nous nous étions déjà arrêtés sur les chemisettes de Scarface, on peut pourquoi pas jeter un œil sur les costumes concoctés par Giorgo Armani pour Les Incorruptibles. Seul bémol : tout n’y est pas merveilleux, loin s’en faut, et en particulier pour le personnage de vieux briscard interprété par Sean Connery.

Ce qui lui manque peut-être : un maître de la couleur pour le rendre moins suranné. Si l’on ne sait trop quoi penser de sa veste de caractère marron et de son association, on peut en revanche s’arrêter sur ses beaux cardigans épais ou ses pantalons en laine.

Ici Sean Connery porte aussi la chemise boutonnée jusqu’au col et la casquette en tweed. Et pour les chaussures, comme vous le savez depuis notre récent Podcast, la couleur fait débat : vous trouverez par exemple ici un bas de pantalon rentré dans des boots noires. Libre à vous de trouver ça cool. C’est mon cas, de même que le port du cardigan col châle qui trouve ici l’un de ses plus illustres porteurs.

9. SACRÉ GRAAL, TWEED ET NŒUDS PAPILLON

« INDIANA JONES ET LA DERNIÈRE CROISADE » (STEVEN SPIELBERG, 1989)

On connaissait le cuir, le chapeau et les boots Alden d’Indiana Jones : un style immédiatement identifiable, maintes fois copié, sans doute à l’origine de quelques vocations pour l’aventure et l’archéologie.

On peut lui ajouter le costume trois pièces et le nœud papillon, moins baroudeur mais tout aussi réussi. Comme vous allez le découvrir par la suite, le personnage d’Harrison Ford a de qui tenir en matière de style. C’est un truc de famille.

Qu’en est-il justement du père ? Lunettes, barbe blanche, obsession sans fin pour le saint Graal et les vieux grimoires : on le découvre en 1989 sous les traits d’un Sean Connery vieillissant mais au sommet du style. Il faudra cependant être patient, suivre un à un les indices qui nous mèneront jusqu’à lui.

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© Sunset Boulevard/Corbis via Getty Images

Harrison Ford et Sean Connery dans « Indiana Jones et la dernière croisade », 1989.

En ce sens, la première moitié d'« Indiana Jones et la dernière croisade » est particulièrement réussie. Steven Spielberg connait son métier, Sean Connery aussi et le tandem qu’il forme avec Harrison Ford est assez savoureux.

Il apparaît ici plus habillé que jamais : trois pièces marron en tweed comme chez Thomas Farthing, nœud papillon et belle paire de souliers bordeaux. C’est assurément la tenue la plus remarquable du film. Pour achever le look, un petit chapeau de type bucket hat, comme on en trouve chez Lock & Co.

C’est parfaitement dosé, rempli de caractère et d’élégance un brin surannés, même si peut-être davantage réservé aux plus expérimentés. En attendant, Sean Connery fait le plein de beaux vêtements et ça tombe plutôt bien : la décennie suivante sera pour lui plus compliquée.

10. LE STYLE RETROUVÉ

« À LA RENCONTRE DE FORRESTER » (GUS VANT SANT, 2000)

C’est l’histoire d’une plume retirée du monde : William Forrester aurait tout aussi bien pu s’appeler J.D. Salinger. Si le scénario n’est pas très original, le cinéaste Gus Van Sant a bien d’autres atouts, principalement d’ordre esthétique.

Le dernier grand rôle de Sean Connery au cinéma est celui d’un écrivain reclus, qui observe le monde s’agiter depuis la fenêtre de son immeuble du Bronx. Dehors, les jeunes jouent au basket, s’habillent streetwear et vont au lycée.

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© Columbia Pictures/Getty Images

Sean Connery dans « À la recherche de Forrester », 2000.

À 70 ans, Sean Connery est ici l’archétype du vieux grincheux. C’est un lointain cousin d’Hemingway, une barbe blanche qui aime le sport et les casquettes. Ce que vous pouvez retenir, c’est qu’il s’habille comme pour la promenade du dimanche et qu’il porte ses chaussettes à l’envers. « Dans certaines cultures, cela porte chance de porter ses vêtements à l’envers » nous confiera-t-il.

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© RJ Capak/WireImage

Sean Connery dans « À la recherche de Forrester », 2000.

Pantalons-pyjamas, pulls à cols roulé ou pulls à cols cheminée, le plus souvent avec des couches supplémentaires : chemises, polo manche longue, cardigan, blouson de cuir. Il y a comme du potentiel non exploité dans sa garde-robe, mais l’essentiel du film se joue ailleurs, tout près de la bibliothèque, dans la transmission et l’écriture.

Comme dans « Le Nom de la Rose » de Jean-Jacques Annaud, Sean Connery joue le rôle du sage et du mentor à cheveux blancs, ici auprès de l’élève Rob Brown.

La mise en scène prend son temps, et bien sûr le vieil homme reviendra à la fois au monde et au goût pour le beau vêtement. Ici un Duffle-coat camel comme on en trouve chez Gloverall, là un beau trois pièces gris. C’est d’ailleurs sur cette dernière image que Sean Connery s’en va, en costume et à vélo, vers son Ecosse natale : « À la recherche de Forrester » est l’histoire d’un style retrouvé.

Jérôme Olivier Jérôme Olivier
Jérôme Olivier, ciné, velours et rock'n'roll

Ex-caviste et rock critic de poche, grand amateur de films et de chats sibériens, je crée des e-mails et je m'intéresse aux petites histoires qui vont avec les vêtements.

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