C'est la rentrée, et on a une petite surprise pour vous.
Vous avez été beaucoup sur le forum à nous demander de nouveaux articles sur nos coachings, décortiqués et passés à la loupe : eh bien nous allons à nouveau en publier.
Ce n'était pas évident de prendre des photos correctes en hiver (il faisait nuit à 17h, et on voulait garder une bonne qualité d'image). Mais la saison relooking qui s'est tenue courant juillet fut hyper-active pour nous (on a presque fait que ça), alors on en est revenu avec de belles photos des tenues.
Le relooking de Vincent
Vincent travaille dans la finance à Paris. Il a la petite trentaine, est bien dans ses baskets, d'un naturel curieux, et c'est un grand amateur de bon vin (ça m'a permis moi aussi d'apprendre plein de choses lors de cette journée !).
A l'origine de sa venue, il n'y a pas à proprement parler un "problème", mais une envie. On reçoit de plus en plus de gens comme Vincent qui maîtrisent les bases du style à force de suivre nos conseils, mais veulent aller plus loin. C'est ce que j'appelle "sortir du jean / polo" .
Notre ami a commencé à réunir quelques basiques acceptables et généralement à la bonne taille. En voici quelques-uns :
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Vincent en bon financier, appelle cela ses "valeurs refuges". Je trouve le mot bien choisi : on a ici la panoplie de l'homme qui fait des efforts pour améliorer son style, mais ne sait pas trop où aller, et se retrouve avec les marques types pour chaque pièce : celles qui investissent lourdement en pub pour qu'on parle d'elles : jean = Diesel, polo = Abercrombie ou Vicomte Arthur, et baskets = Converse, bien entendu (et deux paires s'il vous plait !).
La plupart des gens sont dans ce cas, et c'est tout-à-fait compréhensible vu le nombre de marques et les messages contradictoires quant à ce qu'elles valent vraiment.
Heureusement la garde-robe professionnelle de Vincent est plus sympa, avec notamment ces jolies paires de chaussures de chez Weston (encore de la valeur refuge, mais cette fois-ci stylée et durable) :
Se contenter des valeurs refuges n'est pas un problème si votre objectif se borne à réunir une garde-robe socialement acceptable en un minimum de temps (comme le disait Paul dans le dernier article sur le style homme) quite à être perdants sur les rapports qualité/prix.
Mais ça en devient un si vous aspirez à quelque chose de différent, quelque chose qui vous fait sortir subtilement de la masse, tout en restant fidèle à vous-même (les déguisements, on aime pas ça).
Alors avec Vincent, nous avons commencé par définir l'enjeu de ce coaching :
- sortir des achats automatiques avec un peu de prise de risque et surtout des marques plus qualitatives (ce qui ne veut absolument pas dire "plus chères" ).
- mettre la barre plus haut pour le jean, le polo, les sneakers : pour découvrir des marques plus intéressantes que celles qui viennent à l'esprit quand on pense à ces deux items.
Les freins qui empêchent votre style de se développer
Le principal blocage ici, c'est la peur de faire des erreurs une fois sorti de ce qu'on connaît. C'est quelque chose que l'on traite rarement sur le site, mais sachez que vous pouvez tout à fait :
- avoir un bon sens esthétique,
- être curieux de la mode,
- avoir un budget pour quelques pièces sympas,
- ... sans progresser pour autant.
Car réfléchissez un peu à votre dernière prise de risque en matière de vêtements. Si vous n'avez rien tenté de différent ces 6 derniers mois (pièce d'un univers différent, ou avec une coupe, un détail, voir une matière originale), alors vous êtes concernés.
Comment "prendre des risques" maîtrisés ?
Il est tout à fait normal de faire des erreurs au début : c'est la sciure du menuiser, ce sont les débris de pierre du sculpteur, bref, vos erreurs sont le sous-produit de votre progression. Peut-on imaginer que le menuisier ou le sculpteur cessent d'apprendre par crainte de donner un mauvais coup de burin ? Sûrement pas !
Je me souviens il y a 5 ans d'un look raté, full violet (ouai ouai), à mon dernier jour de stage en entreprise. Quand j'ai réalisé ma bêtise, c'était trop tard et j'ai du dire au revoir à tout le monde tel un power rangers violet doublement triste. Mais ça ne m'a pas empêché de continuer à progresser (avec quelques autres petits Fails à la clé : ça vous retombe toujours dessus un jour ou l'autre, alors autant les envisager avec le sourire).
Tout l'enjeu de notre travail, c'est de vous faire progresser avec le moins de casse possible (bien sûr, en relooking il n'y a pas de casse, c'est pour cela qu'on est là). Restez vigilants, attaquez-vous à des styles à votre portée, mais continuez d'avancer. Voici quelques conseils que je donne régulièrement à mes clients :
- "Essayes les pièces même quand elles ne t'inspirent rien sur le cintre. Parfois on a de bonnes surprises."
- "Tentes de nouvelles choses sur des pièces peu couteuses : les accessoires et le mass market sont très bien pour ça."
- "Ou alors twist des pièces que tu as déjà : manches retroussées, ourlets, assemblages différents..."
- "Observe les gens dans la rue et les pages mode des magazines, et demande toi pourquoi tel ou tel look fonctionne (ou pas)."
- "Ne cherches pas à avoir un look trop sobre ou trop sérieux. Et amuses-toi. Un look sans aspérités et sans sourire, ça fait tueur en série."
Le relooking de Vincent
Le cadre du coaching et l'opportunité des soldes furent idéaux pour expérimenter de nouvelles choses. Benoit m'avait filé le tuyau des blousons en cuir Aviatic, une bien belle pièce forte que j'allais intégrer avec le renfort de basiques. Le col du cuir peut se porter de plein de manières différentes car il est assez rigide, ciré, ce qui donne au matériau "une mémoire". Très pratique et stylé quand le col est remonté (bien utile pour le mauvais temps aussi).
Note : CLIQUEZ sur les photos pour les agrandir. Vous pourrez mieux voir les matières !
Une première tenue très simple, avec un jean brut semi-slim de chez Unbranded Brand (la marque entrée de gamme de Naked & Famous). Pour lier les deux, un t-shirt gris chiné Denham.
Le gris chiné est très utile pour lier des pièces entre elles. De plus elle permet d'étoffer une tenue qui serait trop composée d'applats de couleurs et pas assez de matières texturées.
Quant aux lunettes, ce sont les Ray Ban Aviator de Vincent, et elles lui vont très bien.
Enfin, une paire de National Standard. Remarquez que je les ai choisies dans une couleur claire, afin de casser l'uniformité un peu trop sombre de la tenue. Et remarquez que cela permet de mieux définir la silhouette en l'"encadrant" avec deux zones claires :
Détails des matières :
Notez que le laçage est perfectible pour un porté plus décontracté.
Et on a aussi pris des Timberland avec des semelles en vibram. C'est confortable et cela permet à Vincent de partir vers des styles plus baroudeur, sans risque de mal mixer les pièces (couleur grise et design sobre : c'est un no fail).
Autre manière de porter le blouson en cuir : avec du chambray (l'espèce de chemise en jean) et un certain t-shirt en coton flammé, je sais plus trop la marque... 😉
Le cuir du blouson est encore un peu rêche mais il va se détendre pour épouser la silhouette.
Comme d'habitude pour les superpositions de vêtements,
on part du plus clair au plus foncé, du plus doux au plus brut.
Anecdote assez drôle : la chemise en chambray American Apparel est en fait une taille... XXS (alors que Vincent met du M). Et elle reste un poil ample. Tout ça pour vous dire de ne jamais vous reposer sur les étiquettes de taille et de toujours rester vigilant lors de l'essayage des vêtements.
Notez que le dos est net, et que les coutures des épaules arrivent pile à la cassure de l'épaule. C'est important avec un cuir qui, comme un jean, se détend toujours un peu :
La matière enduite / cirée du cuir donne un effet très sympa qui tranche avec
les pièces en cuir assez précieuses en agneau plongé que l'on croise d'habitude.
Je tenais également à montrer à Vincent des polos plus haut-de-gamme que les classiques Fred Perry / Abercrombie / Vicomte Arthur que tout le monde porte, en restant exactement dans le même prix avec par exemple ce polo Paolo Pecora (dispo à la boutique Renhsen) :
Coupe parfaite, matière ultra-douce et clairement plus belle qu'un jersey petit piqué (la matière habituelle des polos) pas toujours assez quali, et une tonne de petits détails discrets (liserets, col un peu étroit, bande en gros grain brillante qui contraste avec le reste du polo...).
Et on a terminé par quelques autres pièces, comme cette jolie chemise Melinda Gloss (j'ai pu la réserver et on l'a eu à prix cassé) qui met rapidement des couleurs dans un look :
En terme d'avant-après, voici le résultat (même si je tiens à rappeler qu'un coaching, c'est certes une journée sympa de shopping, mais surtout de l'écoute, des conseils et du suivi pour progresser dans la durée).
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Merci à Vincent pour s'être prêté au jeu des photos, cet article c'est grace à lui 🙂