Nouveau : le raincoat technique, les pantalons en velours beige et kaki, et le sweatshirt d'hiver Toki sont à présent disponibles !
L'histoire de cette pièce est particulière puisque, de base, je ne porte pas du tout de raincoat.
Je n'ai simplement jamais trouvé de modèle qui me plaise vraiment, alors que ce vêtement répond à un vrai besoin : protéger de la pluie, et particulièrement quand on porte un costume, un blazer ou une grosse maille.
Cela implique deux choses :
- une coupe confortable aux épaules, même quand on porte un blazer. Chose parfois compliquée avec un manteau classique aux épaules bien marquées...
- et une matière suffisamment respirante - pour ne pas mourir de chaud dès qu'on monte dans les transports en commun - mais qui doit pourtant vous protéger des éléments.
Enfin, il fallait un rendu visuel qui me donne envie de porter le rain coat... C'est bien simple, je ne me sépare plus de mon prototype à présent.
Voyons comment on est arrivés à ce résultat...
La matière : du mérinos c_change™ de chez Schoeller
On est sur une matière laminée, c'est-à-dire qu'elle est composée de deux couches contrecollés ensemble en les passant dans des gros cylindres :
- à l'extérieur : de la laine mérinos mélangée à 20% de polyester technique(fibres fines, et en général extrudées), choisi pour ses qualités respirantes , et pour assurer la cohérence avec la membrane laminée c_change™.
- à l'intérieur : la membrane c_change™, un polymère nouvelle génération qui laisse passer la vapeur d'eau à l'échelle microscopique, mais stoppe les liquides.
Ce qui donne au final un mélange 71% laine mérinos, 18% polyester, 11% polyuréthane.
Une composition rare pour un rendu très naturel
La présence de laine m'a intrigué, car c'est un matériau rare dans les tissus techniques.
Elle a deux avantages ici :
- offrir à la pièce toutes les propriétés de la laine mérinos : isolation thermique, matière hydrophobe, ne prend pas les odeurs, ne se froisse pas...
- et surtout, donner un rendu ultra-naturel à la matière !
Une laine qui cache bien son jeu
Grâce à la texture de la laine, ce raincoat a un aspect élégant et intemporel. Elle apporte aussi de l'originalité, puisque le mérinos est rarement utilisé pour des vêtements de pluie.
Et la couleur est pleine de nuances. On a un joli chinage qui donne du relief à la pièce.
Très clairement, il est visuellement impossible de savoir qu'il s'agit d'une matière technique !
Non non non.
Tout ce que vous voyez, c'est un beau drap de laine.
"La matière n'est-elle pas trop épaisse pour un raincoat ?"
Non, rassurez-vous.
Même si l'aspect donne l'impression qu'il s'agit d'un drap de laine de manteau classique, il en est tout autre.
En termes d'épaisseur, on est bien plus proche du ressenti de notre softshell ou de n'importe quel autre raincoat, que d'un manteau lambda. Vous devez ranger cette pièce aux côté d'un trench ou d'un mac.
Pour info, la matière a un grammage de 280g/m² et un tomber fluide.
Enfin, dernier détail qui fait chaud au coeur : Schoeller certifie que la laine mérinos utilisée provient d'un élevage qui ne pratique pas le mulesing .
Une capuche amovible et discrète
Les macs et autres trenchs ont toujours été un étrange paradoxe pour moi : pourquoi désigner ces pièces comme des vêtements de pluie... alors qu'ils ne protègent pas la tête ?
Je comprends bien sûr qu'un vêtement sans capuche soit plus élégant (on perd la connotation "sportswear"), mais quand même...
Du coup, j'ai voulu rassembler le meilleur des deux mondes.
Il y a donc bien une capuche, mais on peut facilement l'enlever grâce à un zip.
Et quand le raincoat est sans capuche, le zip est totalement invisible, caché par le col.
Pour résoudre l'épineuse question "Dois-je tenir ma capuche à la main toute la journée quand je l'enlève ?", on a placé une grande poche intérieure dans le bas du raincoat. Elle permet d'y ranger la capuche pliée.
Voilà donc ce que je voulais : un vêtement beau, élégant... avec une forte dimension pratique.
Une coupe adaptée aux pièces tailleurs
Le combo manteau / blazer est élégant, aucun doute là-dessus. Mais vous en conviendrez : on a vu mieux côté confort, surtout si le drap de laine est épais. Or, c'était clair pour moi : il fallait qu'on puisse facilement porter une veste en-dessous de notre raincoat. .
Prenons un exemple concret : moi ce matin.
D’habitude, je porte notre camel coat en taille 48 et passe un blazer au-dessous, mais l'aisance en prend un coup. Alors que là, avec le raincoat en 48 et le même blazer, c'est très confortable... Cela me rappelle le confort d'une Norwegian Rain pour les connaisseurs !
J'ai donc vraiment pensé pièce pour que vous puissiez porter une épaisseur en-dessous .
Mais cela ne veut pas dire que la coupe est ample, loin de là ! Ne faites pas l'erreur de Nicolò qui la trouvait trop droite sur cintre, pour finalement se rendre compte qu’elle restait tout de même ajustée en me voyant la porter. Disons simplement qu'on ne s'est pas lancés dans une course sans fin au cintrage.
Au niveau de la longueur, il arrive à mi-cuisses : parfait pour vos tenues décontractées, avec des sneakers par exemple .
Maintenant qu'on a passé en revue l'extérieur de ce raincoat, voyons ce qu'il y a sous le capot. Commençons par cette fameuse "matière technique qui n'en a pas l'air" de Schoeller...
La membrane c_change de Schoeller
Un matériau inspiré de la nature
Après la membrane Sympatex™ sur notre softshell et l'eVent™ de notre collaboration avec ColdSmoke, voici une nouvelle venue : la membrane c_change™ de Schoeller.
Son fonctionnement est plutôt atypique...
La plupart des autres membranes reposent sur un principe de pores : suffisamment grands pour laisser la transpiration s'évacuer mais assez petits pour empêcher une goutte de pluie de rentrer.
Mais le c_change™ tire son inspiration d'une... pomme de pin.
Tout comme elle, en fonction de la température, les pores du c_change™ se dilatent ou se rétractent.
La vidéo a un peu vieilli, mais explique bien le fonctionnement.
Une membrane active qui s'adapte à la température et à l'humidité
Schoeller précise que la membrane ne réagit pas seulement en fonction de la température, mais aussi de l'humidité du corps. Comment ? Secret industriel...
En fait, quand le corps du porteur s'échauffe, la membrane s'ouvre pour que la chaleur et la transpiration s'évacuent plus facilement.
Et quand la température baisse, les pores se rétractent, évitant la déperdition de chaleur.
Du coup, cela donne une membrane qui s'adapte vraiment aux conditions climatiques et à l'activité de son porteur.
Mais comme d'habitude avec les fabricants de matières techniques, leurs descriptions donnent l'impression d'être face à la huitième merveille textile du monde.
Alors il me restait à me faire mon propre avis ! En vrai, ça donne quoi ?
Mon avis sur la laine technique avec membrane c_change™
Une matière qui "tient ses promesses"
Comme d'habitude, je commence mon enquête en cherchant des avis sur cette matière.
Elle n'est clairement pas aussi populaire que le Gore-Tex™ en raison de son prix, mais les retours sont très enthousiastes :
Le retour de Road.cc (le BonneGueule du vélo) qui teste une veste Mission Workshop en c_change :
[Le c_change™] semble impressionnant et tient ses promesses. J'irais même plus loin en disant que c'est vraiment incroyable. Je suis du genre à beaucoup transpirer quand je me donne à vélo.
Le retour de "Feed the habit", un site traitant d'outdoor, qui teste une veste de randonnée de la marque Westcomb :
Comparée aux matières concurrents (eVent, Polartec NeoShell, Gore-Tex Active), la laine Schoeller c_change fonctionne comme un tamis. Cela va sans dire, elle respire incroyablement bien.
Cette semaine, j'ai dû pelleter de la neige, et j'ai encore eu la preuve de sa respirabilité. Aucune condensation de transpiration à l'intérieur, à part sur les coutures étanches.
Côté résistance à la pluie, tous les essais que j'ai effectués par temps humide (pluie intense, neige) ont prouvé une imperméabilité totale très agréable.
Plutôt rassurant... À titre indicatif, voici quelques marques utilisant du Schoeller c_change™ : Mission Workshop , KJUS et Perfect Momment.
Voilà pour ce qu'il se dit sur le c_change™. Passons maintenant à mon essayage des prototypes "sur le terrain" !
Le test de la jungle urbaine
Une pièce à l'épreuve du vent
On va commencer par une fonctionnalité simple à tester : la capacité à protéger du vent.
J'en ai eu un bel aperçu dimanche dernier, en sortant de la gare Montparnasse. Il faisait environ 10°C et, comme d'habitude dans ce coin de Paris, il y avait beaucoup de vent. Je ne portais qu'une chemise en jean sous mon raincoat...
Eh bien, l'alliance du mérinos et de la membrane ont parfaitement fait barrière au vent. Je n'avais même pas besoin de porter une maille en-dessous ce jour-là.
Un raincoat qui garde au chaud
J'ai aussi porté le raincoat avec un blazer, quand il faisait 5°C. Je n'avais ni trop chaud, ni trop froid.
La "polyvalence thermique" de cette pièce me surprend beaucoup. Je ne pensais pas pouvoir la porter avec des températures aussi basses. Vu sa légèreté, je pense y être aussi à l'aise qu'au printemps !
Voyons maintenant une propriété beaucoup plus complexe : l'imperméabilité du c_change™...
Comme vous le savez, l'imperméabilité d'une pièce ne dépend pas seulement de la matière, mais aussi de la manière dont les coutures sont traitées. Autant annoncer la couleur de suite : il n'y a pas de coutures étanches sur ce raincoat, et je vais vous expliquer pourquoi.
Pourquoi n'y a-t-il pas de coutures étanches ?
Un prix à ne pas dépasser
Ce fut l'une des décisions les plus difficiles à prendre sur cette pièce.
J'étais face à un énorme dilemme, j'y pensais même la nuit.
Et s'il n'y a pas de coutures étanches sur cette pièce, c'est parce qu'elles ne sont pas absolument indispensables, mais c'est surtout pour des raisons de prix.
Impossible d'avoir une matière Schoeller ET des coutures étanches, sur une pièce aussi longue, en-dessous des 400 €.
Même avec nos "marges sans intermédiaires", ce raincoat coûterait dans les 600 € si j'avais opté pour des coutures thermosoudées.
Et chez une marque "normale", j'ai vu des produits équivalents aux environs des 800 €. Cela vous donne une idée des prix pour les vêtements techniques...
J'ai donc opté pour une pièce abordable, avec une matière au top, mais qui reste totalement adaptée à une averse urbaine.
Une pièce qui reste imperméable
La matière est totalement imperméable, mais pas le raincoat en lui-même. Je le qualifierais de "rain proof", "weather resistant" ou encore "rain resistant", plutôt que "waterproof" .
Dans les faits, cette pièce vous protégera parfaitement dans un usage urbain, soit une marche d'une petite heure sous une bonne averse (et autant que vous voulez sous de petites pluies).
Pour me consoler, j'ai relu l'article du designer de Noah, désignant les coutures soudées comme une "feature" excessive sur une veste urbaine : on passe finalement assez peu de temps sous la pluie. Objectivement, il n'a pas tort.
Mais s'il n'y avait pas de coutures étanches, je devais découvrir les limites de cette pièce. Je me suis donc mis en tête d'en tester l'étanchéité.
Mon protocole de test : pluie + douche
Test sous une pluie parisienne
Chaque fois qu'il pleuvait et que j'étais au bureau, je courais me mettre en-dessous (oui, on me regardait bizarrement parfois).
Mais les longues averses se font rares, et me suis rarement trouvé plus de 10 minutes sous la pluie.
À mon grand soulagement, aucun problème à signaler. Vous restez parfaitement au sec.
Mais ce n'était pas suffisant. Puisque la météo ne voulait pas m'aider, j'ai employé les grands moyens.
Test sous la douche
Nous avons une douche dans nos bureaux.
De quoi régler une bonne fois pour toutes la question de l'imperméabilité sans coutures étanches...
Conditions initiales :
- vêtements portés en-dessous :
- jean noir Renhsen selvedge,
- notre sweat d'hiver TOKI,
- tee-shirt dont j'ai oublié la marque,
- pieds nus pour ne pas ruiner mes chaussures
- Raincoat fermé, capuche enfilée.
Phase 1 :
- eau la plus froide possible,
- pression aux 2/3 du robinet,
- temps passé sous la douche : 5 minutes.
Au bout de ces cinq minutes, je commence à m'ennuyer. Rien ne se passe : pas de cheveux trempés, ni de de sensation d'humidité. Je passe donc à la phase 2.
Eh oui, comme cette tortue et sa carapace face à l'eau (une hard "shell" ?), j'ai voulu savoir si je pouvais (joyeusement) reproduire l'expérience avec notre raincoat !
Phase 2 :
- eau la plus froide possible,
- pression à FOND, robinet tourné à FOND,
- changements réguliers de positions, pour varier les "points d'attaques" de l'eau,
- temps passé sous la douche : 5 minutes.
Autant vous dire que là, il y avait des trombes sur ma tête ! Je ne crois pas qu'il y ait de telles conditions de pluie dans la nature, à moins que vous décidiez de faire de la pêche sur chalutier en plein orage !
Au bout de cinq minutes supplémentaires, je commence à tourner en rond. J'arrête donc le test.
Premier constat : ma tête et mes cheveux sont secs. Je touche mes épaules, mon sweat est complètement sec aussi.
Deuxième constat : j'inspecte avec conscience le raincoat. RAS au niveau de la capuche, c'est à peine si l'eau a réussi à s'infiltrer dans les coutures. Au niveau des épaules, l'eau a réussi à s'infiltrer un peu plus, mais la doublure n'est pas trempée. Tout au plus légèrement humide.
Je peux donc le dire avec confiance : vous ne finirez pas trempés avec ce raincoat, c'est une certitude.
Ma conclusion sur l'étanchéité de la pièce
En ville, pour aller d'un point A à un point B sous une averse, vous n'aurez franchement aucun problème.
En toute objectivité, je pense qu'il faudrait marcher au moins 20 minutes sous une pluie battante pour commencer à être gênés. Et encore... Mais sous une averse "classique", aucune inquiétude !
Le mini-test de Geoffrey
Ce matin, Geoffrey est venu vers moi pour me dire qu'il avait emprunté un prototype le week-end dernier, et qu'il avait bien marché sous la pluie avec.
Il ne se souvient plus précisément du temps qu'il a passé dehors, "autour des 30 minutes sous une bonne pluie", et dit n'avoir eu aucun problème avec l'étanchéité.
Ah, et il a aussi beaucoup aimé la matière !
Vous n'imaginez pas comment ça a pu me rassurer...
Du côté des finitions ?
Je vous ai déjà parlé de la capuche et de la poche pour la ranger. Du reste, voici ce que vous devez savoir :
Deux poches intérieures zippées
Hors de question que vous perdiez vos effets personnels. Chaque poche est bien sécurisée.
Un double zip YKK à l'avant
Sur des pièces longues, je trouve le double curseur indispensable. Surtout quand on est assis ou si, comme moi, on a des hanches larges par rapport à sa taille. Dans ce cas-là, je suis bien content de pouvoir ajouter de l'aisance en ouvrant le zip du bas.
Quid de l'entretien ?
En cas de besoin, repassage à 110° maximum. Aussi simplement que ça !
Comment porter un raincoat bleu chiné ?
Comment commander notre raincoat ?
Le raincoat technique, les pantalons en velours beige et kaki, et le sweatshirt d'hiver Toki sont à présent disponibles !