Tout commence avec Randy Breitenbach - fondateur de la marque et entrepreneur californien - qui possède une station d'héliski en Colombie Britannique sur la bien-nommée "Powder Moutain" .
Si vous ne savez pas ce qu'est l'héliski, expliquons-le en quelques mots : vous vous faites héliporter au sommet d'une montagne, sur un versant ne comportant aucune piste déjà tracée, afin de profiter au maximum d'une poudreuse la plus pure et dense possible.
C'est une activité de glisse que l'on peut considérer comme "de luxe" , ou bien réservée aux passionnés. Et parmi toutes les contraintes qu'elle implique, il y a notamment l'accompagnement permanent des héliskieurs par des "guides de montagne".
Ces derniers, généralement originaires de la région où ils opèrent, sont autant des skieurs à un niveau de compétition internationale, que des explorateurs du quotidien. Ils sont régulièrement confrontés à des conditions climatiques qui exigent une préparation rigoureuse.
Une des étapes les plus importantes reste certainement celle du matériel : on ne fait pas d'héliski avec des doudounes de ville, un jean stretch et un bonnet rigolo en forme de dreadlocks.
Justement, les guides qui travaillent pour Randy ont besoin d'équipement technique, fiable, robuste, et adaptable à toutes les conditions climatiques qu'ils peuvent rencontrer.
C'est ce besoin qui le pousse à créer sa propre ligne de vêtements techniques en petites productions exclusives, destinées à ses guides et son staff. Souhaitant les équiper avec ce qui se fait de mieux, il s'assure que ses pièces soient réalisées dans les matières techniques les plus innovantes.
Une marque de techwear urbain et racé
En 2012, Randy décèle une opportunité dans son projet. Puisqu'il a lancé une production de vêtements de haute performance, à la pointe de ce qui se fait sur le marché, pourquoi ne pas l'agrandir en amenant son produit au grand public ?
Tandis qu'il prend une pause au milieu d'une descente de sa station, il entend un de ses guides dire :
Lorsque la neige est parfaite, que le soleil brille haut dans le ciel et qu'il y a juste ce qu'il faut de vent, la poudreuse devient comme une "cold smoke" - une fumée froide.
À cet instant-là, le nom de la marque lui apparaît comme une évidence.
Mais Coldsmoke, fraîchement baptisée, ne va pas s'en tenir à la poudreuse et aux montagnes.
Des vêtements Made in California
Conjuguer technicité et esthétique
Dans une volonté de refléter la diversité du panorama californien - où cohabitent le vent, la neige, les montagnes, le désert, le soleil, la mer et la pluie - Randy engage Liam McAuliffe en tant que directeur artistique. Il le rejoint dans l'année suivant la création de la marque, pour opérer un changement radical dans la direction qu'elle prend.
L'idée ? Continuer à faire des produits à base de ripstop, de membranes coupe-vents et imperméables, d'isolation thermique de pointe, de zips étanches... mais en les adaptant à un look et à des usages du quotidien. Et toujours "made in USA".
Aujourd'hui, l'objectif de la marque est de proposer un vestiaire pratique et technique, mais aussi urbain, sur lequel vous pouvez compter où que vous soyez. Des pièces portables qu'il fasse beau ou qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige (littéralement), sans jamais avoir l'air déguisé en paramilitaire ou de se préparer à une session de randonnée.
Pour faire simple, Coldsmoke souhaite réconcilier la haute technicité du vêtement avec l'esthétique d'un beau basique racé et bien pensé.
Des matières de performance
Nombre d'entre vous sont déjà familiers des marques dites "sans intermédiaires", dont la structure de coûts permet souvent de proposer des produits de qualité, plus abordables que le reste du marché.
Coldsmoke est sur un modèle assez similaire. En vendant sa production à travers son propre réseau de distribution , sans devoir couvrir les frais marketing d'une grande marque, elle parvient à proposer des produits plus accessibles que les autres noms habituels de l'urban techwear.
C'est d'autant plus vrai lorsqu'on sait que la marque ne travaille vraiment qu'avec les meilleures matières et technologies, souvent choisies chez Schoeller, eVent, ou encore Polartech.
Et le mieux dans tout ça, c'est qu'elle parvient malgré tout à proposer une confection 100% "Made in California".
Pourquoi miser sur une fabrication californienne ?
Lorsque nous avons demandé à Liam pourquoi Coldsmoke persistait à tout produire en Californie malgré le coût très élevé de la main d'oeuvre, il nous a exposé un argumentaire bien fourni...
Bien sûr, cela part avant tout d'une envie de soutenir une production locale, ce qui est d'ailleurs une démarche qui touche un public de plus en plus grand. Mais en dehors de cet aspect patriotique, la marque y trouve aussi de nombreux avantages pratiques.
Une affaire de savoir-faire...
Tout d'abord, cette main d'oeuvre est certes chère, mais elle est surtout très qualifiée. Historiquement, la Californie est un des berceaux des sports de glisse (qu'ils soient d'hiver, nautiques ou de ville). Il est donc naturel d'y trouver des savoir-faire propres à la confection de vêtements pour ces sports.
Une démarche éthique
En tant qu'amoureux de la nature et des grands espaces, l'équipe menant la barque de Coldsmoke souhaite collaborer avec un fabricant dont ils peuvent s'assurer des exigences écologiques et humaines. Et quoi de mieux pour ça qu'un petit atelier à 20 minutes de leurs bureaux ?
Cette proximité offre aussi une certaine "agilité" dans la production. Puisque la marque produit de faibles quantités et s'appuie aussi sur du crowdfunding , il est très important de réduire au maximum les délais de transport, ainsi que le manque de coordination entre ceux qui conçoivent et ceux qui confectionnent.
Des pièces testées en conditions réelles
Ils ne plaisantent pas avec la fiabilité de leurs pièces.
Liam m'a assuré que le staff de la marque, épris de la culture des grands espaces et des sports de glisse, mettait un point d'honneur à tester les pièces en conditions réelles.
Ils organisent ainsi de "petites expéditions", qui vont du week-end d'escalade en Californie jusqu'aux excursions en Islande, en passant par une semaine de camping sauvage et de ski dans les contrées enneigées du Japon.
En lisant ces lignes, vous vous doutez donc qu'entre l'histoire de la marque, ses designs toujours bien menés et sa démarche éthique, il fallait que nous collaborions avec eux !
Pourquoi un bomber ?
C'est une pièce que j'apprécie de plus en plus : elle est décontractée, sans faire trop sportswear pour autant.
Et j'aime la "polyvalence extrême" de cette pièce : on peut la voir porter avec des looks très streetwear (un jean très fitté, déchiré aux genoux, et des sneakers bien hype) ou dans des looks beaucoup plus classiques, comme une chemise en oxford, un jean brut et une paire de bottines. Peu de pièces peuvent faire un tel grand écart entre les styles.
Mais la plupart du temps, les bombers que l'on trouve sont en nylon assez basique, qui n'a pas grand chose à raconter. La coupe n'est également pas très flatteuse, la faute à une interprétation au premier degré des origines de ce blouson.
Il y avait donc beaucoup de choses à faire !
Une matière japonaise ripstop, respirante et déperlante
Une autre approche du nylon
Ce bomber est monté dans un très beau nylon japonais, avec un motif ripstop très discret, qui apporte un joli relief quand on regarde de près.
Pour rappel, le ripstop est un motif en forme de quadrillage, plus ou moins grand et épais, qui tire son origine du vêtement militaire. Il était censé empêcher les déchirures, rip stop en anglais.
Pour le coup, le fournisseur japonais a abordé ce nylon comme un coton. Il n'a pas du tout la brillance que l'on retrouve habituellement sur un bomber, donnant cet aspect synthétique. C'est ce qui m'a plu dans cette matière.
Des couleurs "à la nipponne"
Le bomber se décline en deux couleurs, un kaki et un bleu outremer.
Je suis un très grand fan des couleurs kaki / olive quand ce sont les Japonais qui les traitent. Il y a toujours une subtilité que j'ai du mal à retrouver ailleurs ; les autres font des verts trop foncés à mon goût. Ici, on retrouve cette teinte légèrement vintage qui va si bien avec toutes les couleurs.
Quant au bleu outremer, il aurait pu paraître "plat" mais là aussi, le micro ripstop lui donne tout son charme. À noter qu'il est assez foncé : c'est une couleur qui ravira ceux qui aiment composer avec des palettes de couleurs sombres. Pour le coup, il ira très bien avec un jean noir !
Mais l'intérêt de cette matière n'est pas seulement sa confection japonaise, c'est aussi la membrane qui la compose. Elle s'appelle l'eVent...
De l'eVent monté sur un nylon japonais
À la base, vient le besoin de se protéger de la pluie.
On invente donc les cirés, mais ils ont un gros problème : ils ne sont absolument pas respirants. S'ils empêchent la pluie d'entrer sur le porteur, ils empêchent aussi la transpiration de sortir. Bonjour, l'effet sauna.
C'est là qu'interviennent les membranes imperméables ET respirantes...
Anatomie d'une membrane
Tout commence avec la première couche ; ici, notre nylon japonais ripstop. C'est le tissu extérieur que vous voyez, tout simplement.
En-dessous, vous avez cette fameuse membrane. Là aussi, le principe est tout simple : les pores sont suffisamment grands pour évacuer la sueur mais trop petits pour laisser une goutte de pluie rentrer. Exactement comme sur la peau humaine. Le Gore-Tex, l'eVent, mais aussi le Neoshell et le Pertex fonctionnent sur ce principe. Il s'agit de la deuxième couche.
Puis vient enfin la troisième couche. Elle protège la membrane des frottements en tout genre, mais aussi du sébum, de la crème solaire... Elle ressemble à une résille, avec des mailles si fines et si petites qu'on ne dirait justement pas une résille ! Parfaitement collée à la membrane, il est impossible de s'en saisir.
Voilà pourquoi on parle de vestes imperméables 2 couches ou 3 couches , où une doublure n'est pas nécessaire. Je vous rassure : quand on prend ce type de tissu en main, il est difficile de se douter qu'il correspond à trois couches différentes, empilées et "collées" entre elles.
L'eVent est considéré comme le grand rival du Gore-Tex. Les deux matières sont imperméables, mais eVent affirme que sa membrane est plus respirante...
eVent contre Gore-Tex : le match des membranes
Zoom sur Gore-Tex
Parmi les éléments susceptibles de "contaminer" la membrane Gore-Tex, on compte la graisse, la crème solaire, les insecticides... Et si la membrane est contaminée, ce n'est pas compliqué : elle fuit et n'assure plus d'imperméabilité.
Pour protéger la membrane, Gore-Tex applique alors une fine couche de polyuréthane (le "PU" qu'on peut lire partout).
Vous voyez le paradoxe ? On applique une matière finalement peu respirante (le PU) à la membrane sensée être respirante ! Le tout, à l'intérieur de la matière, et non à l'extérieur.
Qu'advient-il alors de la sueur ? Gore-Tex a trouvé une parade en rendant le PU hydrophile. Il va attirer votre transpiration pour la rejeter le plus vite possible vers la membrane respirante, qui elle-même va la rejeter vers l'extérieur. C'est pour cette raison que la respirabilité d'une veste est mesurée par sa capacité d'évaporation (pour faire simple).
Le problème, c'est que le PU constitue une barrière physique supplémentaire entre votre peau qui transpire et l'air extérieur. Et pour que le processus d'évacuation s'active, il faut commencer à transpirer un minimum, sinon l'humidité de votre corps reste entre votre peau et le PU.
C'est la différence fondamentale entre le Gore Tex et l'eVent : l'eVent n'a pas de PU. La membrane est protégée sans y avoir recours, on tombe directement sur la membrane très respirante.
Un secret bien gardé...
Si vous avez bien suivi, vous devez vous demander comment la membrane eVent est protégée des "contaminants" sans PU.
La réponse va vous décevoir... ou vous intriguer !
En fait, c'est un secret industriel.
Un ingénieur textile a parlé d'un revêtement oléophobique appliqué grâce à un processus de fluide supercritique . Le secret consiste à appliquer ce fameux revêtement entre chaque pore, sans en compromettre la circulation de l'air et de l'humidité. Bref, sans toucher à l'ouverture pores. On n'en saura pas plus...
Pour cette raison, on dit que l'eVent "ventile" directement la transpiration. Il a d'ailleurs acquis la réputation de matière la plus respirante sur le marché.
Il y aurait encore beaucoup à dire sur les avantages et inconvénients de chacun, les tests utilisés ou encore le traitement déperlant, mais je pense qu'on serait un peu hors sujet.
Pour les plus curieux, il existe pléthore de vidéos comparatives. Celle-ci est particulièrement drôle...
Le bomber est-il imperméable ?
Je sais que quelques marques jouent beaucoup sur l'ambivalence de certains termes comme "waterproof".
Ici, je vais être très clair : la matière de ce bomber est complètement imperméable mais, étant donné que les coutures ne sont pas thermosoudées , ce n'est pas une pièce que je qualifierais de waterproof.
En revanche, dans le cas d'une petite averse, elle fera parfaitement le job ! Je préfère donc dire qu'elle est déperlante et "water resistant".
Encore une fois, le but n'était pas de faire une pièce totalement imperméable, mais d'avoir une matière à la fois belle, respirante et coupe vent. Si elle est imperméable en prime, tant mieux, c'est le bonus !
Si jamais vous voulez vraiment porter cette pièce en cas de grosses pluies et que vous cherchez un moyen de protéger votre tête, plusieurs possibilités s'offrent à vous :
- la marque SealSkinz, spécialisée dans les accessoires totalement waterproof. Ils font des casquettes ,
- Salomon propose une casquette imperméable,
- pour les plus techwear, Nike ACG en sort une de temps en temps, il faut juste ne pas louper le lancement,
- et évidemment... Coldsmoke a aussi une casquette en eVent !
Le test de la jungle urbaine
Pour avoir beaucoup porté ce bomber, je tiens à vous livrer mon ressenti.
Au départ, je craignais que la doublure ne diminue la respirabilité de la matière extérieure mais, puisqu'elle reste très fine, l'air circule bien.
Je suis allé à un salon professionnel hier. Je portais la version kaki, juste une chemise en-dessous, et notre jean coton / lin pour voir comment il se délave. Quand je suis sorti de chez moi pour aller au métro, j'avais peur d'avoir froid, mais pas de problème finalement.
Il y a eu un incident sur la ligne 9, la rame s'est rapidement trouvée bondée. Là, j'ai vraiment pu apprécier la respirabilité de la pièce...
Tout le monde était serré, il faisait évidemment chaud, mais j'étais surpris de voir combien c'était vivable. Bien plus que si je portais un autre blouson en fait. Je signe et persiste : c'est une matière plus respirante que le Gore-Tex Pro, que j'ai pu tester en long et en large avec ma veste J1A-GT Acronym. Mais à la décharge du Gore-Tex Pro, il répond aussi à des besoins différents.
En sortant, j'ai pris quelques gouttes d'eau mais vu l'étanchéité de la matière, j'étais bien au sec. Mais ça, je m'en doutais.
Je suis enfin arrivé au salon. D'habitude, c'est le genre d'endroit où je finis toujours par porter mon blouson à la main car j'ai trop chaud, ce que je déteste. Vous voyez cette chaleur assommante qu'on retrouve dans ces lieux immenses et bondés ? Eh bien là, j'ai pu rester toute la journée en bomber : la respirabilité tient ses promesses.
C'est une pièce qui conviendra à ceux qui doivent gérer la chaleur au quotidien, dans les transport en commun ou dans la journée. Ou ceux qui ont souvent le sentiment d'étouffer dans leurs vêtements, même quand ils pensent avoir choisi la bonne tenue.
Du côté des finitions
Le bord-côte des poignets et du col vient aussi de Californie. Il a été tricoté exprès pour la pièce et teint à la main, afin d'avoir le coloris le plus juste possible.
Au niveau des poches extérieures, elles sont fermées par un bouton-pression personnalisé. Regardez de près ! Vous trouverez aussi une petite poche intérieure zippée, pour mettre vos effets personnels en sécurité.
Quant au dos, il y a un jeu de découpes en clin d'oeil au blouson Harrington.
La doublure est elle aussi dans un ripstop de nylon très fin, venant du Japon, avec un camouflage suisse réinterprété à la sauce Coldsmoke. On y aperçoit de petits sapins qui reflètent leur amour de la montagne.
Une véritable collaboration
Je tiens à remercier Coldsmoke car, de toutes les marques avec lesquelles nous avons collaboré, c'est l'une de celles qui nous a laissés le plus de liberté pour modifier des détails et la coupe. Habituellement, les marques n'aiment pas trop qu'on touche à leur patronage (qu'on "l'altère") mais avec Liam, c'est très simple : il a pris toutes nos demandes en compte. On a changé pas mal de choses au fur et à mesure des protos...
- La coupe est bien plus ajustée sur notre collaboration. Non pas qu'elle était trop grande avant, mais disons qu'on sentait l'origine américaine et l'héritage sportswear de la marque. On retrouvait une certaine ampleur qui n'avait plus lieu d'être pour une utilisation urbaine. Eh oui, c'est donc une coupe exclusive pour nous !
- La tirette de zip initiale était un peu trop "logotée" pour nous. Du coup, ils l'ont remplacée par un joli gros-grain à leurs couleurs.
- Nous avons ajouté des oeillets d'aération aux aisselles, et on a voulu que le zip de la poche intérieure soit plus discret.
- On a complètement revu la taille du rabat des poches, toujours dans cette idée d'affiner la silhouette.
Vraiment, un grand merci à eux. C'est la collaboration pour laquelle nous avons eu le plus de prototypes ; je vous assure que peu de marques auraient accepté autant de modifications.
Quid de l'entretien ?
Lavez-le en machine à 30°, puis faites-le sécher sur cintre. Ni sèche-linge, ni nettoyage à sec !
Comment choisir sa taille ?
Le sizing est standard : prenez simplement votre taille habituelle !
Comment porter ce bomber ?
Un grand merci à François, lecteur de longue date, de nous avoir rejoints sur ce shooting !
Comment se procurer les bombers BonneGueule x Coldsmoke ?
Le lancement officiel a lieu ce dimanche 24 septembre à 14h00 . N’oubliez pas de vérifier votre boîte mail : on vous enverra directement les liens pour pouvoir accéder aux pages produits.
Vous pourrez aussi trouver les bombers dans nos boutiques à Paris , Lyon et Bordeaux dès le samedi samedi 23 septembre.