Il y a 15 ans, le 31 mai 2007, parmi tous les noms de domaine de site internet déposés ce jour-là, il en fut un particulier. Il commençait par "Bonne" et finissait par "Gueule".
Trouvé quasiment sur un coup de tête, le but était d'avoir un nom convivial, affectueux et authentique. Le 31 mai 2007, la toute première brique de BonneGueule fut donc posée. Quinze ans sur le web, c'est une éternité, surtout à une époque où le premier iPhone n'était même pas commercialisé.
Il n'y avait pas de 3G, et les journalistes de la presse papier se demandaient pourquoi des hommes iraient lire du contenu de trois kilomètres sur les finitions d'une chemise par des jeunes qui n'étaient même pas journalistes, à peine majeurs, et qui n'habitaient même pas à Paris, pensez-vous !
Et pourtant… et pourtant… "always believe in your dreams" comme dirait DJ Khaled.
Je ne saurai trop dire à quel point j'ai toujours du mal à réaliser ce truc complètement fou qui s'est construit durant ces 15 dernières années, à travers moult épreuves et soutiens. Et c'est grâce à notre équipe, grâce à nos fidèles lecteurs et clients.
En 2007, je n'avais absolument aucune idée de tout ce qui nous attendait. En 2022, j'y vois quand même un peu plus clair pour les 15 ans à venir.
Les 15 ans de BonneGueule ont été pour nous l'occasion de jeter un coup d'œil dans le rétroviseur, de nous remémorer comment elle était la mode en 2007. Je me suis prêté à l'exercice ainsi que Nawal, Jordan et Vincent Grégoire du cabinet de tendances Nelly Rodi. Des propos tournés, montés et commentés par Maël. Flash-back sur les tendances.
Quand je me remémore de la mode il y a 15 ans, c'est avant tout Heidi Slimane (nous en parlions déjà en 2012) qui surgit dans ma tête. Directeur artistique de Dior Homme, il est au sommet de son art, et impose une silhouette masculine très fine et étroite.
Un mélange détonnant entre des pièces tailleurs (comme les blazers) très ajustés, avec ce petit truc en plus propre à Slimane, et des pièces tout droit sorties de l'univers rock, comme des jeans enduits ou des blousons en cuirs. Il y avait presque une touche de romantisme dans ces tenues.
Hedi Slmane en 2007, alors directeur artistique de Dior Homme. (Crédit : BILLY FARRELL/Patrick McMullan via Getty Images)
Juste après, je découvre tous ces créateurs parisiens de haute qualité qui n'existent plus aujourd'hui, comme Melinda Gloss ou Marchand Drapier, fers de lance d'un vestiaire parisien élégant, sensuel, aux matières très haut de gamme, et avec un détail inattendu.
En 2007, pour les hommes qui s'intéressaient au vêtement, la sophistication ultime c'était d'être chic, d'être élégant, d'être ajusté, mais pas trop.
En parallèle, c'était également l'âge d'or des "jeaneurs", ces marques de jeans a priori toutes puissantes : Diesel, Replay, Energie, G-Star dans un univers très denim qui habillaient les ados les plus fortunés, tandis que Cheap Monday avait poussé le jean slim à l'extrême, inaugurant une nouvelle catégorie : les jeans skinny très près du corps.
LONDON - OCTOBER 21: Cheap Monday - London, window display 2014 as Part of the World Fashion Window Displays on October 21, 2014 in London, United Kingdom. (Photo by Ben Pruchnie/Getty Images)
C'était définitivement une époque avec un foisonnement créatif qui était le bienvenu, surtout après les années 80 et 90, périodes vestimentaires qui n'étaient pas encore revenues à la mode.
Pour voir l'épisode deux des évolutions de la mode entre 2007 et 2015, c'est ici :