Vous avez décidé d'investir dans une belle paire de souliers de qualité ? Très bonne idée ! Pour qu'elle vous accompagne le plus longtemps possible, il faut d'abord savoir comment l'entretenir, mais ce n'est pas suffisant. On a donc décidé de vous parler ici des réparations possibles en cordonnerie.
Ce thème est en effet central. Qui dit faire durer un soulier, dit pouvoir en réparer ou protéger certaines parties susceptibles de s’user plus rapidement (donc d’en diminuer la durée de vie).
Il est également important de se rendre compte de l’étendue des capacités d’un bon cordonnier, qui peut vraiment faire des miracles afin de restaurer une paire à laquelle vous tenez.
Néanmoins, avant de se poser la question de ce qu’il est possible ou non de faire sur un soulier, voici quelques petits rappels d’anatomie pour être plus à l’aise avec le vocabulaire employé et ainsi connaître les différentes parties constituant vos chaussures.
© Crédits : Jacques et Déméter
Jacques et Déméter, très jolie marque de souliers made in France testée ici.
GLOSSAIRE DES DIFFÉRENTES PARTIES D'UN SOULIER
Bonbout : partie du talon directement en contact avec le sol. Il sert de rempart, son rôle étant de protéger le reste du bloc de l’usure. Il peut donc être changé indépendamment du reste de la semelle, évitant une réparation plus coûteuse.
Bout dur : le bout dur est une pièce en cuir rigide placée au bout de la chaussure, entre la tige et la doublure. Il assure la forme au niveau de l’avant du pied et des orteils. C'est l’homologue antérieur du contrefort, avec lequel il possède le rôle de donner de la forme au soulier.
Cambrion : pièce de cuir, bois, métal ou plastique placée à l’intérieur du semelage, au niveau de la voûte plantaire. Il donne de la fermeté à cette zone et soutient la première de montage.
On voit bien le cambrion en métal ici.
Claque : partie de la tige située juste à l'arrière du bout et couvrant le dessus de l’avant-pied.
Contrefort : le contrefort est une pièce en cuir rigide placée au niveau du talon, entre la tige et la doublure, assurant la forme de la chaussure au niveau de l’arrière-pied.
Empeigne : c'est la partie qui correspond au dessus de la chaussure, du coup de pied jusqu'aux orteils, englobant la claque et le bout.
Garants : partie des quartiers où se situent les oeillets de laçage.
Glissoire : pièce de cuir située à l’intérieur de la chaussure au niveau du contrefort, permettant de protéger celui-ci, la zone étant en frottement permanent avec le talon.
© Crédits : Tic-Tac Cordonnier
Mais si, vous savez, cette petite pièce de cuir qui peut faire assez mal au talon quand la chaussure n'est pas encore faite.
Lisse : partie latérale de la semelle. Grossièrement, c’est la partie visible de l’épaisseur de la semelle.
Patin : pièce de caoutchouc que l’on pose sur la semelle d’usure pour la protéger, allongeant ainsi sa durée de vie.
Première de montage : semelle intérieure qui, comme son nom l’indique, est la première pièce utilisée lors du montage et à laquelle on rattache la tige et la trépointe.
Première de propreté : fine semelle recouvrant la première de montage à l’intérieur de la chaussure.
Quartiers : ce sont deux pièces de cuir symétriques constituant la partie postérieure de la tige, englobant le talon et remontant sur le coup de pied afin de fermer la chaussure.
Semelle d’usure : c’est la semelle extérieure, en contact avec le sol.
Trépointe : caractéristique du cousu Goodyear, le Blake en est normalement dépourvu (il existe des trépointes décoratives sur certains cousus Blake). Cette bande de cuir est cousue à la tige par une couture horizontale (invisible) et à la semelle extérieure par une couture verticale - la couture "petits points" - évitant ainsi que les deux parties ne soient cousues ensemble.
Tige : ensemble des pièces de cuir situées sur la partie supérieure de la chaussure et destinées à habiller le pied. Elle se décompose en deux grandes parties, l’empeigne et les quartiers.
Après avoir vu les différentes pièces composant une chaussure, faisons un petit rappel sur les montages les plus communs, qui nous permettront de voir comment les différentes pièces sont assemblées au niveau de la semelle.
Ces différents montages ont chacun leurs qualités et inconvénients, ce sera donc à vous de choisir votre belle paire de souliers en fonction de vos préférences, qu’elles soient esthétiques et / ou fonctionnelles.
Pour rappel, nous avions déjà publié un article plus complet sur les différents types de montage.
LE MONTAGE BLAKE
© Crédits : Jacques et Demeter.
Sur le Blake, la couture prend la première de montage, la tige et la semelle d’usure. Son but : obtenir des chaussures très fines et racées. On retrouve ce type chez les marques italiennes telles que Santoni ou Berluti.
L’avantage d’un tel montage, outre la finesse, est la souplesse de la chaussure, qui devient très confortable après très peu de ports. Mais c'est aussi un inconvénient, car le soulier est de ce fait moins solide et moins étanche. La pose d’un patin est donc vivement recommandée, comme nous le verrons plus tard.
NB : il existe plusieurs variantes du Blake, tel que le Blake-Rapid : il garde l’élégance du Blake, tout en ajoutant une semelle intermédiaire. La chaussure y gagne donc en étanchéité et en robustesse, mais perd un peu en souplesse. On retrouve ce type de montage chez plusieurs marques italiennes comme Bontoni ou Italigente.
LE MONTAGE GOODYEAR
© Crédits : Jacques et Demeter
Concurrent direct du Blake, le montage Goodyear dispose d’une double couture. La première (en jaune dans la figure) sert à relier la première de montage, la tige et la trépointe. La deuxième, fameuse couture "petits points" (en orange), relie la trépointe à la semelle d’usure.
Les avantages du Goodyear sont :
- Offrir un ressemelage plus aisé pour le cordonnier,
- Avoir une étanchéité accrue en cas de pluie,
- Une chaussure globalement plus résistante.
Mais du fait d’un montage plus “lourd”, des souliers montés en Goodyear seront moins fins que des Blake, et plus désagréables à porter le temps que la semelle se fasse à votre pied.
On retrouve ce type de chaussures chez les bottiers anglais tels que Crockett & Jones ou Edward Green.
NB : on entend parfois parler de “cousu trépointe” (handwelted en Anglais). Ce terme signifie en fait que l’ensemble du montage a été réalisé à la main, alors que le montage Goodyear est généralement réalisé à la machine, de manière industrielle. Outre la beauté du geste et la valorisation de l’artisanat, un tel montage permet d’obtenir la solidité d’un Goodyear industriel avec l’élégance d’un montage Blake.
On ne retrouve ce type de montage que dans le très haut-de-gamme (Corthay ou Gaziano & Girling par exemple).
Cette vidéo présente la fabrication d’un soulier en cousu trépointe.
LE MONTAGE NORVÉGIEN
© Crédits : Jacques et Demeter.
Attention au schéma ci-dessous, petite erreur, la couture petits points est la couture verticale.
Plus rare que ses deux compères, le montage Norvégien est le plus solide des trois, grâce à une semelle intermédiaire assurant une étanchéité totale de la chaussure. Par ailleurs, on notera que la couture horizontale est apparente : contrairement au Goodyear, deux lignes de coutures peuvent donc être vues sur de telles chaussures.
Les avantages de ce montage sont :
- Son étanchéité,
- Et sa robustesse (pour ne pas dire quasi-indestructible),
- Mais qui se font au détriment du confort, dans un premier temps, et de l’élégance.
Ce type de montage se retrouve dans les chaussures workwear (chez Heschung par exemple). On peut néanmoins en voir sur des souliers plus élégants, tant pour des raisons esthétiques que pour démontrer un savoir-faire. En effet, le cousu Norvégien est un montage plus complexe à réaliser.
Souliers Llafia avec cousu Norvégien, très rare sur ce type de souliers élégants.
INTERVIEW DES CORDONNIERS DE L'ATELIER MAUBEUGE
Après avoir eu le courage de prendre le problème à bras le corps et de comprendre quels sont les constituants majeurs de vos souliers, il est temps d’aller au coeur du sujet qui nous intéresse : les réparations.
La construction, ainsi que les différents types de montage que l'on vient de voir, conditionnent les réparations et opérations possibles ou conseillées sur vos souliers.
Et pour pouvoir bien répondre à cette question, nous avons rencontré Bartu et Bora, fondateurs d’une cordonnerie parisienne dont le succès ne se dément pas : l'Atelier Maubeuge.
QUEL EST VOTRE PARCOURS ET VOTRE FORMATION DE CORDONNIERS ?
Bora : "J'ai fait un CAP cordonnerie sur 2 ans, en alternance. Une semaine à l'école, une semaine en entreprise. J’ai débuté ma formation chez une grande franchise de la cordonnerie, mais le travail qu'on y faisait - qui consistait en majorité à réaliser des clés et des plaques d'immatriculations - me déplaisait. On était plus proche du métier-service que de la cordonnerie.
Après ma première année, j'ai donc quitté cette enseigne pour me rapprocher d'un grand bottier parisien, chez lequel j'ai eu mon CAP puis travaillé pendant 5-6 ans."
QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ENTRE UN CORDONNIER ET UN BOTTIER ?
Bora : "Il s’agit selon moi de deux métiers distincts, tant au niveau du matériel que du temps.
Le bottier va créer un soulier sur-mesure, en prenant en compte à la fois la morphologie du pied du client et ses envies, qu’elles soient simplement esthétiques ou répondant à une déficience de la marche. Il ne proposera que rarement de la réparation, au mieux sur ses propres créations.
Le cordonnier est là pour réparer (quasiment) tous types de chaussures et éventuellement de la maroquinerie."
© Crédits : Atelier Maubeuge.
À L'ACHAT D'UNE NOUVELLE PAIRE DE CHAUSSURES, FAUT-IL POSER UN PATIN ?
Bora : "On peut effectivement poser un patin, qui a de nombreux intérêts lorsqu'il est bien réalisé. Il protège la semelle de l'humidité ainsi que les coutures de l'eau, en plus d’augmenter considérablement la durée de vie de la semelle. Par ailleurs, une semelle en cuir glisse, alors que le patin ne dérape pas.
L'opération est très peu coûteuse et permet de diminuer de beaucoup les frais d'entretien de la semelle.
Un soulier sans patin qui a pris l'humidité doit être posé sur la tranche, afin de laisser sécher la semelle en cuir. Avec un patin, la question ne se pose pas car la semelle ne prend jamais l'eau !
C'est une opération qu'on peut réaliser dès le début de vie de la chaussure, il peut se poser aussi bien sur une semelle neuve qu'une semelle ayant un peu vécu, mais il n'est pas nécessaire d'assouplir la semelle avec quelques ports avant de le réaliser. En revanche, plus une semelle est fine, plus il faut poser le patin tôt.
Le prix d'une pose de patin est d’environ 20€."
PEUX-TU NOUS EXPLIQUER COMMENT ON POSE UN PATIN ?
Bora : "Pour commencer, on choisit la couleur du patin, qui doit être assorti à la couleur de la lisse. Ensuite, on le taille pour l'adapter à la semelle du soulier. On gratte légèrement la partie de la semelle d'usure qui sera réellement au contact du sol, car on ne pose pas un patin jusqu'au bloc talon.
Cette opération de grattage permet de bien encastrer le patin dans la semelle. On colle les deux parties, qu'on passe sous une presse pour avoir un collage uniforme sous la semelle, puis on coupe toute partie du patin qui dépasse."
Y A-T-IL DES STYLES OU MARQUES DE PATINS À PRIVILÉGIER ?
Bora : "Personnellement je préfère les patins crêpés que je trouve plus souples et paradoxalement aussi solides que des patins Topy, une entreprise qui a un quasi-monopole sur le marché du patin ."
POURQUOI POSER UN FER À L'AVANT ?
Bora : "L'intérêt du fer est que généralement, la première partie du patin - et du soulier en général - s'abîme à l'avant.
Soit parce que le patin se décolle, soit à cause de l'usure qui le rend poreux. Le simple fait de buter dans un trottoir ou une marche peut décoller l'avant du patin.
Lorsque le fer est présent, il absorbe les contraintes sur cette partie, protégeant ainsi le patin du décollement ou d'une usure prématurée.
FAUT-IL PRIVILÉGIER UN FER CLOUÉ OU UN FER VISSÉ ?
Bora : "En ce qui nous concerne, nous préférons le fer vissé pour sa durabilité. En effet, la vis est, par définition, plus adhérente qu'un clou, en plus d'être moins longue (ce qui abîme donc moins la semelle).
Le fer cloué a néanmoins l'avantage de pouvoir se poser et se retirer plus facilement, mais cela le rend également moins solide. L'ensemble patin + fer représente entre 1h et 2h maximum de travail.
La pose d’un fer peut aller de 5€ pour un fer cloué, à 30€ pour un fer vissé."
À noter que le combo fer + patin est typiquement français. Les Anglais, alors qu’ils vivent dans un pays pluvieux, ne posent que rarement des patins.
Pour résumer :
- Le patin est à privilégier sur des semelles fines qui s’abîmeront plus vite, notamment les cousus Blake, moins étanches que les souliers en Goodyear ou Norvégien.
- Le fer est à privilégier si votre marche abîme rapidement l’avant du soulier. Dans ce cas, il faut opter (de préférence) pour un fer vissé, surtout sur des souliers haut-de-gamme.
- N'hésitez pas à demander au cordonnier de voir des exemples de son travail, afin de pouvoir juger de sa qualité.
PEUT-ON EFFECTUER DES RÉPARATIONS SUR LE TALON DE SA CHAUSSURE ?
Bora : "La majorité des chaussures présentent déjà un bonbout, qui est une pièce protégeant le bloc talon à l'achat. Lorsque le bonbout est trop usé et que le bloc talon est lui-aussi abîmé, on peut être contraint de changer le bloc, ce qui coûte deux à trois fois plus cher que le changement du bonbout.
Pour changer un bonbout, il faut compter env. 20€. Pour un bloc talon, plus de 50€."
On voit ici deux bonbouts différents, à gauche en cuir avec l’arrière en caoutchouc, à droite entièrement en caoutchouc.
COMMENT PEUT-ON RÉPARER LES SEMELLES DE SES CHAUSSURES ?
Bora : "Il est possible de changer la semelle, c’est ce qu’on appelle un ressemelage. Pour cela, si celle-ci est en cuir - ou en gomme d'ailleurs - il faut commencer par dissocier le bloc 2 les fils et défaire les points un à un, appliquer un dissolvant pour retirer la colle de la semelle, puis retirer la semelle.
On enlève ensuite les anciennes coutures et on remplace éventuellement le liège (dont le rôle principal est de protéger l'intérieur de la chaussure du froid), qu'on gratte légèrement pour qu'il adhère mieux à la colle. On coupe une nouvelle semelle dans un croupon de cuir, qu'on recolle un peu comme un patin.
Enfin, si celle-ci était cousue, on coud la semelle et on repose le bloc talon.
Contrairement aux idées reçues, il est tout à fait faisable de changer une semelle cousue Blake. Pour cela, la chaussure doit avoir un minimum de forme dans sa construction 3. Si ces conditions sont respectées, le Blake peut se changer aussi facilement que le Goodyear.
D'ailleurs, une chaussure cousue Goodyear ne peut pas être ressemelée indéfiniment. Au bout d'un moment, le fait de passer les piqûres par les mêmes points va endommager la trépointe en cuir.
Le prix de cette opération est d’environ 150€."
© Crédits : Atelier Maubeuge.
L’intérêt principal du ressemelage est de donner une seconde vie à une paire de souliers, surtout si ces derniers sont de très bonne qualité. On obtient une chaussure quasi-neuve pour “seulement” 150€.
Après plusieurs années de ports et de maltraitance, la première de montage et la semelle intérieure auront pris la forme de votre pied, pour un confort optimal.
Il serait donc bête de tout recommencer à zéro en optant pour une nouvelle : votre paire de souliers aura développée une magnifique patine avec le temps, vous aurez donc tout intérêt à vouloir lui redonner une seconde vie pour continuer à développer cette dernière.
© Crédits: Atelier Maubeuge.
Oui, il est vraiment possible de faire des miracles avec un ressemelage.
À L'INTÉRIEUR DE LA CHAUSSURE, QU'EST-IL POSSIBLE DE FAIRE ?
Bora : "Il y a notamment une opération que l’on réalise, c’est la pose ou le changement d’un glissoire. Le glissoire est la pièce de cuir située au niveau du contrefort, au talon, qui est soumise à de nombreux frottements via le pied. Celui-ci peut donc être changé en coupant une nouvelle pièce de cuir.
Un anti-glissoire (conçu de cuir côté chair, comme le veau velours), assez épais, peut éventuellement être ajouté si le pied du porteur a tendance à se décoller au niveau du talon.
On peut également changer les premières de propreté si celles-ci sont en fin de vie, et mettre une pièce de cuir au niveau des plis de marche si la doublure commence à s'user à ce niveau, pour éviter que le cuir ne se troue."
Y A-T-IL D'AUTRES RÉPARATIONS QUE NOUS N'AVONS PAS ENCORE ABORDÉES ?
Bora : "D'autres réparations sont possibles comme changer l'élastique ou la boucle d'une chaussure Monk Strap. On peut également proposer des glaçages / cirages, ainsi que réaliser une patine, voire changer la couleur d'une chaussure.
Mieux les chaussures sont entretenues, plus ces opérations sont facile à réaliser."
Pour un soin "beauté" complet + un glaçage, il faut compter environ 20-30€. Pour une patine, en fonction de la difficulté de l’opération , comptez entre 40 et 100€.
Pour plus de détails sur les patines, on a écrit un article à lire ici.
AVEZ-VOUS DÉJÀ RÉALISÉ DES RÉPARATIONS INCONGRUES ?
Bora : "Oui, je me rappelle d'un cas en particulier.
Une cliente avait acheté une paire de tongs en cuir sur internet, et avait reçu deux pieds gauches (les bienfaits des soldes). Le challenge était donc de retourner une des tongs pour en faire un pied droit. D'ailleurs, au final, ça avait plutôt bonne gueule ! 😉"
Bartu : "Oui, il nous est arrivé de changer l'enveloppe en cuir du talon d'une botte, qu’un chien avait manifestement pris pour son os en plastique."
MÊME SI MON CORDONNIER EST BEAU, COMPÉTENT ET ACCESSIBLE, QUEL EST LE SECRET POUR LE VOIR MOINS SOUVENT ?
Bora : "Premièrement, ne jamais porter ses chaussures en cuir deux jours d'affilée, et systématiquement les mettre sur embauchoir lorsqu'on ne les porte pas. Ne pas hésiter à s’asseoir et utiliser un chausse-pied pour mettre ses souliers, en particulier s’il s’agit de bottines ou de bottes hautes.
Penser à crémer les chaussures avec des produits de qualité et les cirer régulièrement pour les garder imperméables, notamment avant de sortir sous la pluie.
La fréquence de crémage / cirage dépend de l'utilité que vous en avez : vous aurez davantage besoin de les entretenir si vous marchez beaucoup que si vous sortez juste pour prendre la voiture et que vous les portez en majorité au bureau ! Il n'y a aucun risque à nourrir fréquemment une chaussure, il vaut mieux presque trop que pas assez .
On parle ici du cuir lisse, mais le veau velours est tout aussi solide et facile à entretenir. Il suffit de le brosser régulièrement avec une brosse en crêpe, moins abrasive qu'une brosse en laiton. Utilisez aussi un rénovateur, en plus de les imperméabiliser avant de sortir sous la pluie.
Pour moi, il est autant solide et résistant à la pluie qu'un cuir lisse, s'il est bien imperméabilisé. Et si vraiment la pluie a été tenace, laissez les chaussures sécher sur embauchoirs loin des sources de chaleur .
On peut attendre d’un soulier de qualité qu’il tienne une dizaine, voire une vingtaine d’années, bien qu’il faille évidemment respecter les règles d’entretien pour arriver à ce résultat."
ET POUR FINIR, DANS QUELLE GAMME DE PRIX PEUT-ON TROUVER LES MEILLEURS RAPPORTS QUALITÉ / PRIX POUR DES SOULIERS ?
Bora : "Personnellement, je dirais entre 300 et 500€ !"
Bartu : "Pour moi, on peut trouver les meilleurs rapports qualité / prix entre 195 et 350€. Cette gamme est assez hétérogène, mais on peut très bien s'en sortir pour ce prix, sachant qu'on trouvera du très bon un peu au-dessus."
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Merci à Bartu et Bora d’Atelier Maubeuge, qui nous ont accueillis et ont donnés de leur temps pour cette interview. Pour découvrir par vous-même la qualité de leur travail, rendez-vous au 28 rue de Maubeuge, 75009 Paris.