Nos chelsea boots en 5 questions
#1 Pourquoi cette paire de chaussures ?
Souvenez-vous de nos sneakers minimalistes blanches, on avait voulu faire un produit épuré mais en poussant la qualité très loin.
C'est ce qu'on a voulu faire ici, mais dans un registre plus habillé.
#2 Pourquoi une chelsea boot ?
Ce n'est un secret pour personne : j'adore les bottines.
(ah, au fait, quand j'emploie le mot "bottines" dans cet article, c'est pour désigner une chaussure montante sans lacets)
J'aime donner une touche élégante à ma tenue, sans pour autant faire trop habillé. Et la chelsea boot se prête très bien à cet équilibre qui me plaît tant.
De plus, grâce à ses élastiques sur les côtés, c'est un type de chaussure très confortable.
#3 Pourquoi du cuir suédé de la tannerie Stead ?
Parce que cette tannerie anglaise est tout simplement une référence mondiale en la matière !
Et c'est justement parce qu'ils sont en Angleterre qu'ils arrivent à faire de beaux cuirs suédés pour chaussures qui ne craignent pas les petites averses urbaines.
#4 Pourquoi une semelle en crêpe ?
Eh oui, habituellement, il est courant de voir des chelsea avec une semelle en cuir classique. Alors pourquoi avoir voulu changer ?
Parce qu'une semelle crêpe est très confortable ! En fait, les milliers (millions ?) de bulles d'air emprisonnées dans le latex sont autant de petits coussins qui vont amortir votre pas.
Si vous avez une longue marche prévue dans la journée, ou que vous devez rester debout longtemps, c'est la semelle qu'il vous faut.
Et puis visuellement, j'aime bien cet aspect texturé qui décontracte visuellement cette chaussure.
Ici, c'est en plus une semelle qui a un des meilleures grades de qualité : le grade PLC 1 (voir plus bas).
#5 Pourquoi ces deux couleurs ?
J'aime les couleurs cognac et gris-brun pour des chaussures, car ce sont des couleurs très demi-saison, qui donnent un peu de force à une tenue, sans tomber dans un marron vu et revu.
Voilà, vous connaissez la substantifique moelle de cette paire de chelsea boots.
Si vous pensez en savoir suffisamment, vous pouvez arrêter votre lecture ici, mais pour les plus curieux, approfondissons certains points…
Nos chelsea boots en détail…
L'équilibre si particulier de la chelsea
J'adore la chelsea boot pour plusieurs raisons :
- c'est pratique à enfiler
- c'est super confortable à porter
- c'est un design très épuré, ce qui implique qu'on ne peut pas mentir sur la qualité du cuir et de la fabrication.
L'histoire de la chelsea boot en 60 secondes chrono
Ce que je ne savais pas, c'est que l'histoire de la chelsea était étroitement liée à l'histoire du travail industriel du caoutchouc.
Ben oui, parce que sa signature, ce sont ces deux bandes élastiques autour de la cheville !
Tout commence vers 1840, avec la rivalité entre l'américain Charles Goodyear (oui, oui, les pneus c'est lui) et l'anglais Thomas Hancock, où chacun travaillait sur des procédés permettant d'avoir du caoutchouc facile à travailler et qui ne se décompose pas quand il fait chaud ou froid : c'est la vulcanisation.
C'est une invention qui a changé le monde, ne serait-ce que pour l'industrie automobile très balbutiante à l'époque.
Si Goodyear a été le plus rapide pour déposer un brevet d'un procédé industriel pour travailler le caoutchouc, il est incontestable que c'est Thomas Hancock qui a été le premier à inventer un truc qui allait bouleverser l'industrie textile : l'élastique.
Et plus exactement, il a inventé la bande élastique. Aujourd'hui, ça nous paraît anodin, mais il a fallu beaucoup d'ingéniosité pour créer une bande de tissu qui s'étire, qui maintient, qui revient à sa forme. Et qui soit confortable !
En 1852, la reine Victoria veut des chaussures pour faire de l'équitation, et elle ne veut plus que ses lacets s'emmêlent dans ses étriers.
C'est son chausseur royal, J. Sparkes Hall, qui invente donc cette bottine munie de bandes élastiques.
Et c'est assez drôle de voir que 150 ans plus tard, le design n'a pas beaucoup changé, ce qui montre à quel point J. Sparkes a été visionnaire.
Et pourquoi on appelle ça des chelsea alors ? Tout simplement parce que dans les années 60, Chelsea était un quartier très branché à Londres.
Les Mods, un style vestimentaire qui mériterait un article entier, qui passaient du temps à Chelsea appréciaient cette boots qui mélangeait workwear et influences victoriennes.
Puis la suite, on la connaît : les chanteurs de pop et de rock s'en emparent et la chelsea boot devient "cool", en plus de son confort et de son aisance à enfiler grâce à ses bandes élastiques.
Voilà pour l'histoire de cette bottine. Comme d'habitude, Heddels en a fait un super article, où j'ai notamment appris que les Stormtrooper de Star Wars portaient des chelsea !
Un montage Goodyear made in UK par Barker
Eh oui, tout comme notre deux précédentes paires, cette paire :
- a un montage Goodyear
- est fabriquée par Barker en Angleterre
Pour rappel, Barker est un fabricant anglais que j'aime beaucoup et dont Nicolò a longuement raconté sa visite ici. Ce sont eux qui ont fabriqué notre première paire de boots sortie en décembre.
Un cuir suédé de la tannerie anglaise Stead
Oui, on a déjà croisé la route de Stead sur des sneakers : Clem et Marin
Vous commencez sans doute à connaître cette tannerie anglaise, qui est l'une des tanneries de référence mondiale pour les cuirs suédés.
Fondée dans les années 1890, la tannerie Charles F. Stead Leather est l'une des premières de cuir suédé au monde. L'entreprise familiale est aujourd'hui de renommée internationale. Le cuir Stead est principalement reconnu pour trois raisons :
- La structure de la fibre : dans leur suédé, ils rétrécissent la structure de la fibre de collagène pour lui donner une structure plus serrée, ce qui donnera un cuir plus durable.
- Richesse et profondeur de la couleur : ils utilisent des colorants de qualité supérieure qui donnent une belle teinte aux cuirs.
- Peaux plus fines et souples : qui sont donc plus petites et plus coûteuses, mais le jeu en vaut la chandelle.
La semelle crêpe : le grand confort
Une matière travaillée depuis toujours un bon paquet de temps
Au commencement était un arbre : l'hévéa.
Et cet arbre, pour se défendre des agressions extérieures, produisait du latex .
Bien différent de la sève, le latex protège l'arbre de la blessure en formant une barrière protectrice.
Très tôt, les indiens d'Amazonie se rendent compte de l'utilité de cette matière : elle imperméabilise des tissus, sert à faire des balles et permet de faire bottes, comme le remarquent certains explorateurs dès le 15ème siècle, à l'époque où la botte en caoutchouc était parfaitement inconnue en Europe.
Puis après, la suite, vous la connaissez : le latex se décline dans les gommes à effacer, les toiles de montgolfière, les bretelles, une branche particulière de l'habillement, l'imperméabilisation de tissu (coucou le mackintosh), les pneus et… les semelles !
Comment fabrique-t-on une semelle en crêpe ?
On récolte le latex en réalisant des entailles en spirale sur le tronc de l'hévéa.
De là s'écoule le lait d'hévéa (oui, ça s'appelle vraiment comme ça).
Puis, par un procédé industriel où chaque fabricant a sa recette secrète, ce liquide est séché, pressé et roulé en feuilles. Bref, il est manipulé dans tous les sens !
Une semelle de grade PLC1
C'est avec une grande fierté que je vous annonce que parmi les trois grades de qualité pour une semelle en crêpe, on a le plus haut, le grade PLC pour Pale Latex Crepe, alors que la plupart du temps, c'est de l'EBS (Estate Brown Crepe) qui est utilisé chez les marques de chaussures.
Cela signifie que le grade PLC est composé uniquement à 100% de latex récolté de l'hévéa.
A l'intérieur de ce grade, il y a 4 catégories : le PL1X, le PLC1, le PLC2, et le PLC3 .
Et nous, c'est le PLC1 qui est utilisé !
En pratique, étant donné que les grades PLC ont le moins de caroténoïdes, ce sont les couleurs les plus claires, et donc celles qui sont vues comme les plus luxueuses.
Inversement, c'est donc pour cette raison que sur des chaussures cheap, les semelles crêpes ont une couleur qui tirent franchement dans le marron.
Note : je me suis aperçu que Jacques & Demeter avait fait un super article sur la semelle crêpe ! Je vous en recommande chaleureusement la lecture !
Les avantages de la semelle crêpe
Forcément, la première raison pour laquelle je voulais une semelle crêpe, c'était pour le confort.
En effet, sa structure interne emprisonne des milliers d'alvéoles remplies d'air qui absorbent les chocs lors de la marche.
C'est d'ailleurs pour cette raison que le corps médical utilise depuis longtemps des semelles crêpe pour les personnes ayant des maux de dos.
Donc si vous voulez avoir une tenue habillée ET marcher pendant des heures sans vous asseoir (typiquement : une journée de shopping ou de rendez-vous), prenez une chaussure avec une semelle en crêpe !
Et forcément, qui dit "micro coussins d'air" dit "isolation contre les sols froids". Les amateurs de semelle Vibram comprendront de quoi je veux parler…
C'est une semelle qui est évidemment très souple, ce qui donne là aussi un grand confort lors de la marche.
Et enfin, la semelle crêpe a un impact environnemental minime car un hévéa peut produire du latex pendant plusieurs dizaines d'années.
Parce que je vous ne cache rien : les limites de la semelle crêpe
J'aurai pu m'arrêter là et vous dire que la semelle crêpe, c'est le pied c'est le top. Mais à l'instar de la laine ou du cuir, et comme toute matière naturelle, la semelle crêpe est "vivante", c'est-à-dire qu'elle réagit à son environnement.
Par exemple, selon l'article de Jacques & Demeter, elle réagit très mal aux hydrocarbures et aux solvants type white spirit ou acétone.
Alors certes, ce n'est pas tous les jours qu'on marche dans une flaque d'acétone, mais je le précise au cas où !
Sur la résistance, certains disent qu'une semelle en crêpe peut s'user plus vite qu'une semelle classique mais mon expérience ne me permet pas de l'affirmer.
Je possède en effet deux paires de chaussures en semelle crêpe, que j'ai portées intensivement, et j'ai vraiment rien constaté d'anormal.
J'ai presque l'impression qu'elles s'usent moins vite qu'une semelle classique, thèse aussi soutenue par des partisans de la semelle crêpe.
De ce fait, je pense que sur une semelle crêpe de mauvaise qualité, l'usure est plus prématurée, exactement comme une semelle de sneakers finalement.
Par contre, une semelle en crêpe peut se ressemeler contrairement à ce qu'on pense, mais certains cordonniers rechignent à le faire. L'atelier Maubeuge est recommandé pour cette opération, toujours selon l'article de Jacques & Demeter.
Prenons ensuite le vieillissement dans le temps : oui, une semelle crêpe s'assombrit avec le temps. Dire le contraire serait un mensonge commercial.
On peut la nettoyer pour enlever la saleté, mais personnellement, ça ne me dérange pas plus que ça, je n'ai pas peur des marques du temps qui passe sur mes chaussures, même sur une de mes paires à plus de 500 €.
Mais qu'on soit bien clair : toutes ces contraintes ne pèsent pas grand chose face au confort et au "look" d'une semelle en crêpe. C'est pour cette raison que ces chelsea boots, je ne les imaginais pas autrement.
Passons maintenant à la chemise de ce lancement, notre chemise nid d'abeille à l'indigo !
Une nouvelle chemise nid d'abeille indigo
Vous avez apprécié la chemise kaki avec ce tissu si particulier :
La voici donc de retour couleur indigo, toujours avec un tissu du fournisseur japonais Maruwa !
Pour rappel :
UN TISSU "WAFFLE" TRÈS CONFORTABLE de chez Maruwa
Impossible de la manquer : la texture de ce tissu devrait vous plaire, surtout si vous êtes du genre à vouloir toujours plus de relief dans vos vêtements.
Si vous regardez de près, vous verrez une multitude de carrés en relief, mais qui n'ont rien à voir avec un ripstop. Il s'agit ici d'un gaufrage, qui donne de l'âme à ce tissu.
N'ayez pas peur de la laver, elle va magnifiquement se délaver et faire ressortir la texture à la longue !
C'est une étoffe avec une vraie "rondeur", un côté enveloppant et confortable qui n'est pas évident à décrire. En effet — et pour vous donner une idée — le dessin rappelle le gaufrage des serviettes en lin haut de gamme.
Il y a donc un moelleux très appréciable et plutôt atypique pour une matière japonaise.
Comment se procurer nos nouvelles pièces ?
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