Avez-vous remarqué que les motifs, imprimés et embossages python ou croco sont partout depuis quelques temps ?
Incubé chez la femme, l'engouement pour les peaux exotiques se diffuse doucement dans la mode masculine sur certains souliers, sneakers, accessoires et même vêtements.
Disclaimer de Benoit : oui, la question de l'éthique est abordée en conclusion de cet article ! Beaucoup d'entre vous (et d'entre nous aussi) ne sont pas pour l'utilisation des peaux animales dans le secteur de la mode et du luxe. Mais je pense que même pour les plus vegans d'entre nous, il est encore plus indispensable de savoir de quoi on parle quand un créateur utilise du crocodile, de l'anguille ou de l'autruche. D'apprendre à reconnaître une peau, et l'utilisation qui peut en être faite. C'est primordial d'avoir une vue objective de ces matières si on veut en dénoncer les abus. Et c'est ce qu'a fait Romain, avec ce long article complet sur le sujet. Pourquoi un tel attrait pour des matières aussi rares, coûteuses, à l'utilisation aussi décriée et dénoncée ? Réponse dans les lignes qui suivent...
270 000€. C'est le prix du sac le plus cher du monde, vendu début 2016 aux enchères. Un modèle emblématique de la maison Hermès, le Birkin, réalisé en crocodile du Nil, teinté en dégradé, orné d'un fermoir en diamants 18 carats.
Évidemment, les matériaux sont incomparables, la fabrication irréprochable, et la rareté de cette pièce incontestable. Mais le prix revêt malgré tout une certaine forme d'indécence qui, d'ailleurs, est loin d'être limitée à la mode du luxe.
Le cuir exotique a toujours fait partie de l'offre des maisons de luxe. Mais il connaît ces dernières années un succès particulier dans la grande distribution, décliné en versions imprimées ou synthétiques.
C'est un bon exemple pour illustrer l'impact que peut avoir le travail de certaines maisons sur la mode grand public. Zara et tous ses petits copains de la mass fashion ne créent pas, mais s'inspirent - voire copient - ce qui peut se faire sur les podiums.
Nous allons donc nous pencher sur le "phénomène" cuirs exotiques en essayant de comprendre s'il est vraiment noble et pourquoi tout le monde en veut. Ensuite, tour d'horizon des grandes familles. Vous verrez, le croco et le python sont loin d'être seuls...
Comprendre l'engouement pour les cuirs exotiques
Une beauté particulière
Les peaux exotiques doivent une grande part de leur désidérabilité au fait qu'aucune n'est vraiment identique : elles peuvent se ressembler mais sans jamais être tout à fait les mêmes. Les écailles et textures sont absolument uniques.
Certaines pièces réalisées à partir de ces peaux peuvent "provoquer" quelque chose, du moins lorsqu'on est passionné. Une vieille dame très élégante, que je pensais être une cliente et qui était en réalité une conseillère, avait eu une expression très juste pour définir cette sensation indescriptible : "l'émotion du beau".
Plus que tous les autres cuirs, les exotiques permettent de créer des pièces magnifiques, avec beaucoup de caractère pour peu que l'on respecte la matière. Initialement, le désir et l'engouement part donc selon moi de quelque chose de bien réel, d'une "magie" particulière.
Cela étant, certaines marques - dont le but n'est que de générer du revenu en gavant le consommateur de "produits" sans âmes, fabriqués à la chaîne - abusent de ces matières nobles. Beaucoup ont dû repenser leur offre pour faire face à une réalité dont elles sont seules responsables, mais qui pourrait les menacer grandement : le déficit de "rêve".
Elles ont beau investir des millions en marketing et en pub comme le font les marques de dentifrices, beaucoup d'enseignes ont trop tiré la ficelle d'un faux luxe qui n'a de noble que l'emballage.
Une réponse au faux luxe ?
Une partie de la clientèle a fini par se lasser des sacs en toile enduite de plastique, des logos et de tous ces accessoires insipides vendus des fortunes.
Une partie seulement, car les chiffres de croissance mirobolants du luxe ont été possible grâce à la captation d'une nouvelle clientèle, parfois pas du tout fortunée, mais en tout cas avide de marqueurs sociaux... et souvent peu "éduquée" au luxe, prête à acheter tout et n'importe quoi.
Tous les regards se portent alors sur les pythons, crocodiles et autres lézards : une matière noble qui pourra être vendue beaucoup plus cher qu'un produit en cuir "simple". Razia ! Les marques se battent pour racheter les fermes et tanneries qui leur permettront de sécuriser leurs approvisionnements.
Comment distinguer les principaux types de cuirs exotiques ?
Comment distingue-t-on une vraie peau d'une fausse ?
Les faux cuirs exotiques sont souvent des cuirs de veau embossés, sur lesquels un motif est imprimé à chaud grâce à une sorte de moule. Par conséquent, certains conservent l'aspect grainé du cuir et la matière reste "continue" et uniforme, la délimitation des écailles n'étant pas toujours nette.
Cela dit, d'énormes progrès ont été faits dans ce domaine, si bien qu'il n'est plus si aisé - voir quasi impossible parfois - de faire la différence entre un vrai et un faux. Je vais quand même essayer de vous en dire plus !
À gauche, un très beau travail d'embossage. Les écailles ont une texture très proche des vraies, leur délimitation est très réussie. Regardez cependant bien le vrai crocodile à droite : on voit que la texture n'est pas si homogène, pas aussi lisse, et que les plis formés sont beaucoup moins réguliers.
L'indice le plus frappant se situe au niveau des écailles rondes : regardez comme elles sont lisses et bombées à gauche, alors quelles sont bien plus marquées à droite sur la vraie peau.
Même principe pour les cuirs de serpent. À gauche, les écailles semblent beaucoup trop figées et ne se détachent absolument pas de la peau. Certaines marques comme Cavalli savent travailler le cuir au laser pour permettre ce petit "détachement" typique, mais ce cas est rare. Sur l'image de droite, authentique, les écailles sont texturées et, surtout, on voit bien qu'elles sont chevauchantes.
C'est en ayant pu toucher et voir un cuir authentique que vous parviendrez mieux encore à saisir les nuances entre un faux et un vrai.
Les peaux de crocodiles : les plus symboliques
La plus emblématique des peaux exotiques est sans conteste celle de crocodile.
Elle fait l'objet de nombreux fantasmes, à la fois symbole d'un raffinement ultime et d'un ostentatoire de mauvais goût. En tout cas, elle ne laisse personne indifférent.
Le terme "crocodile" mérite cependant quelques explications : il regroupe en effet de nombreuses espèces et types de peaux, que je vais détailler maintenant.
L'alligator fait partie des peaux les plus nobles et provient généralement d'élevages en Floride ou au Texas. Une fois tanné, avec un savoir-faire très particulier, il peut offrir une peau des plus souples.
Il a un corps assez long pour travailler à partir de gros empiècements, ce qui est très recherché.
Deux indices vous permettront de le reconnaître. Le premier est une cicatrice ombilicale : de très petites écailles forment un triangle qui distingue cette espèce des autres... mais elle n'apparaît pas toujours !
La forme des écailles est aussi un élément différenciant, celle des alligators étant particulièrement carrée et rapprochée, ce qui est considéré comme esthétiquement plus intéressant.
De manière générale, les écailles du crocodile se différencient de celle de l'alligator par leur forme : elles sont plus ovales, notamment sur les extérieurs (les flancs), et peuvent aussi être moins serrées ou moins uniformes. On remarquera aussi la présence d'un pore sur les écailles les distinguant de l'alligator...
Le porosus est un crocodile marin qui offre une qualité très proche de l'alligator, notamment en termes de souplesse.
Le nilauticus, plus répandu et moins cher, sera utilisé quasi exclusivement en maroquinerie, là où sa peau plus rigide pose moins de problèmes.
Le caïman vient en dernier, considéré comme d'une qualité vraiment inférieure à tous les autres. Provenant d'Amérique du Sud (Colombie le plus souvent), sa peau de plus petite taille présente un aspect abîmé assez inélégant : les écailles sont parsemées de fins petits trous.
Quelles sont les plus belles finitions sur les crocos ?
Je trouve que la finition mât est la plus intéressante : elle sublime le motif et la teinte, et possède un toucher très agréable à mon sens.
Cela étant, j'ai vu des pièces réalisées à partir de crocodile brillant, et je dois dire que cela donne un côté encore plus précieux à la peau, presque comme un bijou... mais peut-être plus adapté aux femmes qu'aux hommes.
Enfin, cas à part, il y a le crocodile velours. C'est une finition extrêmement rare, devant laquelle - je l'avoue - j'ai perdu l'usage de la parole pendant quelques minutes. C'était à Londres, dans la boutique historique de Burberry : un trench en alligator "velours" trônait littéralement en haut d'un escalier.
Une vraie claque, d'autant que personne ne semblait vraiment y faire attention. Son aspect velours pouvait laisser penser qu'il ne s'agissait que d'un imprimé alors qu'en réalité, les peaux les plus parfaites avaient été assemblées avec une précision vraiment incroyable.
En matière de qualité, une belle peau de crocodile se reconnaît non pas forcément à la régularité des écailles - même si cela participe à la beauté de la matière - mais bien à sa texture uniforme.
Les écailles "cloquées" qui se décollent, ou les découpes/coutures irrégulières, témoignent d'une maîtrise approximative de la peau. Une certaine souplesse et finesse est également attendue : des écailles épaisses, voire pointues, signaleront l'utilisation de la peau du dos, rigide et grossière.
Les peaux de serpents, une qualité plus inégale
Le python est sans conteste l'une des plus belles peaux exotiques. Les écailles sont proches de la forme d'un diamant, souvent régulières et plus solides que les autres.
La peau de son ventre est la plus prisée, avec des écailles chevauchantes relativement larges au centre, puis plus petites vers l'extérieur. Sa grande taille permet une utilisation en PAP, ce qui n'est pas le cas des autres serpents... à moins d'avoir des coutures partout pour joindre les petits empiècements.
Il faut cependant savoir que le python fait l'objet de contrôles particuliers car il ne peut être élevé en fermes : il faut donc le chasser. De nombreux abus ont été commis, avec des marques qui ont fermé les yeux sur un trafic qui les arrangeait bien.
Il ne faut donc jamais hésiter à demander un certificat d'authenticité et, surtout, d'origine des peaux : ils sont obligatoires pour l'import en France, donc le vendeur les a forcément !
On trouve ensuite de nombreux articles réalisés à partir d'ayers, qui est un serpent d'eau présentant des caractéristiques proches de celles du python, avec une écaille ventrale plus large que les autres.
L'élaphe, proche de l'ayers, a des écailles encore plus petites. C'est sur la taille et la forme de ses dernières que se fait l'essentiel de la distinction avec le python, dont les écailles aux formes quasi géométriques et régulières servent de "référence".
Enfin, si on exclut les espèces interdites par la Convention de Washington, il reste le karung, que l'on voit beaucoup moins que ses cousins. Ses écailles très petites ainsi que sa peau à la texture rugueuse et cartonneuse en font une matière de second choix, beaucoup moins précieuse que les autres.
En règle générale, une certaine régularité dans la forme des écailles évoque une matière première qualitative. Un tannage bien maîtrisé laissera la peau de serpent relativement souple et douce.
Attention aux cuirs très secs qui "craquent" (au bruit) et qui ont un toucher carton... Enfin, des écailles trop décollées ou pliées aux extrémités risquent de se détériorer à l'usage.
Les lézards, des peaux plus discrètes et abordables
Moins répandu que les autres, le cuir de lézard est lui aussi pourvu d'écailles. Rectangulaires, très petites et serrées, elles sont moins visibles que celles du crocodile ou du serpent, d'où une certaine discrétion.
C'est aussi une matière moins chère, bien qu'elle soit vraiment difficile à travailler : seule la peau du corps est utilisée, ce qui en réduit la surface et réserve le cuir de lézard à la petite maroquinerie (portefeuille, porte-cartes...). Bien tanné et coloré, il peut être magnifique.
Niveau finitions, je dirais qu'un aspect verni/brillant mettra vraiment en valeur ce cuir sous-estimé. Une belle qualité de cuir tiendra à une teinte lumineuse et à une texture homogène.
On a recours à certaines espèces de varans (Malaisie), au Téju et parfois à l'iguane, pour fabriquer ce cuir qui saura être très résistant, en plus d'être peu onéreux. Peut-être un bon compromis pour ceux qui cherchent à acquérir un cuir différent à garder très longtemps.
L'autruche, un cuir grossier mais qui a du caractère
Voilà à ma connaissance le seul volatile dont la noble peau trouve sa place dans cet article.
Certes, il n'est ni fin, ni doux, ni soyeux, au contraire. À la vue, il se rapproche d'une peau de poulet, parsemée çà et là de petites boursouflures marquant l'implantation des plumes. Le grain est épais, rugueux et irrégulier.
Pour autant - mais je vous laisserai en juger - c'est un très beau cuir, avec du caractère, qui devient absolument superbe lorsqu'il est teint en camel. Attention tout de même à ce que la peau ne soit pas trop "flétrie" !
On en trouve rarement en mode masculine, bien qu'il apparaisse parfois sur quelques portefeuilles. Certains créateurs se servent du cuir de la patte d'autruche pour créer des souliers ou l'appliquer sur des sacs, mais je trouve que l'effet est beaucoup moins réussi... Sachez néanmoins que cela se fait.
Les poissons, des peaux diverses à l'aspect riche
Eh oui, les savoir-faire artisanaux permettent même de travailler les cuirs de poissons !
D'abord, le galuchat. Ce n'est non pas le nom d'une espèce en particulier, mais il désigne tous les cuirs issus d'espèces cartilagineuses (raies, roussettes, etc.), aux écailles bien particulières.
De ce fait, ce sont des peaux très difficiles à travailler, mais dont la texture est absolument unique et d'une robustesse à toute épreuve. Certains cuirs, les plus beaux, présenteront des imperfections que l'on considère comme un gage d'exception : certaines écailles, encore plus épaisses que les autres, prendront la forme de "perles".
Le galuchat est principalement utilisé en maroquinerie, compte-tenu de son épaisseur et la difficulté à le travailler. Il a quasiment disparu des ateliers de maroquinerie mais reste extrêmement précieux.
Au rythme où vont les choses, il est bien possible qu'il devienne le prochain indispensable des marques de luxe, qui devront trouver une alternative lorsque les crocos et les pythons auront lassé la clientèle...
L'anguille donne un cuir extrêmement fin et texturé, la peau du ventre marque une ligne continue de petits plis. Il est souvent brillant, ce qui permet de bien mettre en valeur le contraste entre les plis et l'aspect lisse du reste de la peau.
Assez peu onéreux, le cuir d'anguille n'est pourtant pas si répandu que ça et apparaît de temps à autres dans les collections de maisons de luxe.
C'est vraiment une peau qui - à mon étonnement - vieillit très bien et se patine. Les accessoires type portefeuille souffriront en revanche de trop nombreux frottements, ce qui est un peu contraignant... Cela étant, si les rayures peuvent effrayer au début, elles donnent finalement du cachet à ce cuir authentique !
Enfin, pour en terminer avec les poissons, sachez que la truite et le saumon commence à intéresser de près les artisans/professionnels de la maroquinerie.
Évidemment très peu chers comparés aux autres cuirs exotiques, ils conservent néanmoins ce caractère assez unique, car aucune écaille n'est vraiment semblable à une autre.
Certains partenariats ont permis d'utiliser de la peau de saumon pour confectionner des sneakers par exemple : je n'ai pas de retour d'expérience sur cela, mais l'initiative me semble vraiment intéressante et mérite d'être vue !
Comment est utilisé le cuir exotique en mode masculine ?
Le plus facile : la maroquinerie
Dans l'imaginaire collectif, les cuirs exotiques renvoient souvent à une image assez féminine : il n'en est rien en réalité.
Depuis quelques années maintenant, avec l'évolution fulgurante de la mode masculine, la demande en articles précieux et rares s'est accrue dans ce secteur.
L'utilisation "primaire" du cuir exotique, celle que tout le monde peut facilement intégrer dans son style, est celle dans la maroquinerie. Un portefeuille, une ceinture ou même un simple petit porte-carte prendront tout de suite une autre allure s'ils sont confectionnés avec du crocodile, du lézard ou de l'autruche.
Plus audacieux : les souliers et sneakers
Ce sont des éléments de votre tenues qui se voient, et selon la finition et le cuir choisis, qui attireront davantage l'oeil... Mais il ne faut pas hésiter à s'amuser avec pour autant.
En passant devant une boutique lors d'un voyage, je suis tombé sur une paire de Richelieu en serpent authentique verni. La remise monstrueuse (dernière pièce) qui était faite dessus m'a décidé, et je dois dire que je ne regrette pas : avec un costume sobre, cela amène un côté un peu "red carpet" vraiment sympa.
Mais on peut aussi opter pour de "simples" empiècements, qui apporteront du caractère tout en conservant une certaine sobriété.
Le plus pointu : directement sur les vêtements
Enfin, les cuirs exotiques ont aussi leur place en prêt-à-porter... Mais en général sur des pièces très pointues, et dans des prix qui dépassent l'entendement. Le moindre petit empiècement en croco peut faire exploser le prix parce que la "valeur perçue" est censée croître elle aussi.
Roberto Cavalli a toujours été un adepte des peaux reptiliennes dans ses collections et en a fait une marque de fabrique. Si l'utilisation de cuirs exotiques en prêt-à-porter mérite souvent le coup d'oeil, cela s'arrête là...
Et l'éthique dans tout ça ?
Bien évidemment, comme de nombreuses choses convoitées, les peaux exotiques ont un "revers" de médaille. Comme le souligne Helen Crowley, spécialiste du sujet chez Kering (Gucci, YSL...), il y a de nombreux abus :
Près de 500 000 peaux sont exportées chaque année depuis le sud-est asiatique, pour une valeur totale estimée à plusieurs millions de dollars. De manière préoccupante, le commerce illicite représente un montant équivalent [...]. La consommation dépasse clairement la capacité à encadrer et à réguler le secteur.
La demande exponentielle devient le terreau d'un marché parallèle, dangereux, sans aucune considération éthique, qui a très probablement infiltré le sourcing de certaines maisons de luxe.
L'Union Européenne et parfois les acteurs du marché, de façon autonome, ont commencé à réagir en menant par exemple des visites et analyses aléatoires sur les peaux importées. Le but est de s'assurer qu'elles proviennent d'élevages et n'ont pas été chassées illégalement.
Certaines associations comme PETA ont aussi mis en avant les conditions d'élevage inacceptables des crocodiles notamment, parqués dans des bassins trop petits pour eux, sans possibilité d'en sortir et parfois même de bouger.
Concernant l'abattage, il est question de coups de ciseaux, de dépeçages de reptiles pas encore morts et autres traitements intolérables. Si, comme pour tous les très beaux cuirs, certaines fermes élèvent les animaux de façon "éthique", une fois de plus la boulimie de certaines marques de luxe se fait au détriment de TOUT le reste.
À l'origine, les peaux exotiques recevaient un "traitement" particulier, n'étant confiées qu'aux artisans les plus expérimentés. Aujourd'hui il faut en mettre un peu partout, et diffuser cela en masse dans les boutiques du monde entier pour satisfaire la clientèle.
Fini l'exception, fini cette "magie" immatérielle à peine perceptible, mais qui faisait toute la différence.
Pour synthétiser, il faut donc retenir que oui, les peaux de crocodile, de python, d'autruche & co. sont absolument exceptionnelles et d'une noblesse qui se ressent.
Néanmoins, à vouloir en mettre partout pour surfer sur la désidérabilité - fondée - de cette matière, certaines marques banalisent et abîment son caractère exceptionnel et rare, en plus de fermer les yeux sur des conditions d'élevage parfois intolérables.
Il n'est d'ailleurs nul besoin d'acheter ou d'en posséder pour s'émerveiller devant de si beaux cuirs. Et j'espère que cet article vous aura permis d'y voir plus clair, voire d'apprendre deux trois petites choses...
Cheers gentlemen :).