Voici un nouvel épisode de (Très) Bien Habillé, la vidéo hebdo pour être bien sapé.
Et pour être bien sapé… Il faut savoir bien combiner les couleurs.
Sauf que les couleurs, c’est compliqué.
C'est tellement compliqué que la plupart des conseils qu'on vous donne sont soit excessivement complexes , soit complètement vagues, à base de "ça se voit, tout est dans le feeling, faut pas se prendre la tête".
Dans un cas comme dans l'autre, celui qui n’y connaît rien n’est pas plus avancé.
Faut dire qu'il y a tellement de combinaisons possibles que l'idée même d'établir une théorie "qui prévoit tout" est un peu vouée à l'échec.
Pour autant, il y a quand même deux ou trois notions à connaître qui peuvent grandement vous faciliter la tâche.
Voilà donc mon défi du jour : vous expliquer en cinq minutes, dans les grandes lignes, comment les couleurs fonctionnent entre elles. Avec des concepts simples, mais tangibles.
C'est parti !
1. Les couleurs les plus répandues chez l’homme
Première étape pour se simplifier la tâche : plutôt que d'essayer d'établir une théorie qui marche pour TOUTES les couleurs, si on se concentrait déjà sur ce qui est concrètement vendu sur 90% des pièces, et porté par l'extrême majorité des hommes ?
Quand on y regarde de plus près, il y a quelque chose comme huit "familles" de couleurs qui englobent l'extrême majorité de la fringue masculine.
Évidemment, les plus vendues sont plus ou moins les plus faciles à porter, c'est logique.
2. Qu’est-ce qui marche avec quoi ?
Maintenant, avant même de chercher "le beau", le "mariage idéal"...
On va déjà essayer d'éviter de mettre côte à côte deux couleurs sans qu'elles ne jurent.
Or, comme je vous l'ai dit plus tôt, je ne pense pas qu'une théorie puisse vraiment remplacer l'expérience empirique de votre regard.
Alors plutôt que de chercher à faire le travail à votre place, on va faire comme au ski ou à l'escalade : on va assigner un degré de difficulté aux couleurs.
Autrement dit, j'essaye de vous éviter de skier par hasard en piste noire alors que vos skis ne sont pas encore parallèles, et je vais vous dire "la piste bleue c'est par là, copain!".
Et qu'est-ce qui rend une couleur plus ou moins "facile" ? Eh bien plus elle est facile, plus il y a de chance qu'elle fonctionne avec une autre couleur, au hasard.
Moins il y a de chance pour que ça fonctionne, plus elle est difficile.
J'ai donc décidé de les séparer en trois "groupes" :
- Groupe 1 : les "ultra-faciles" (pour se planter avec, il faut presque le vouloir).
- Groupe 2 : les "plutôt faciles", qui demandent un œil un tout petit peu avisé pour les combiner. Mais ça va, franchement.
- Groupe 3 : "moins faciles", qui restent des couleurs communes et simples à porter, mais qui ne vont vraiment pas avec tout pour autant.
Il va de soi qu'au-delà des "groupes" que j'ai faits ici, il y a plein d'autres couleurs dignes d'intérêt. Elles sont juste moins répandues et moins faciles à porter. C'est sans doute ce qu'on peut appeler, avec assez peu d'ambiguïté, une "couleur forte".
Une fois que vous avez ça en tête, vous pourrez faire un peu plus sereinement vos propres expériences en combinant différentes teintes.
Après, si je ne m'arrêtais qu'à l'explication de la teinte et des "couleurs" qui vont entre elles, je ne vous donnerais qu'une moitié des pièces du puzzle. Parce que l'autre facteur, tout aussi important, c'est le contraste.
3. C’est quoi “contraster” ?
Si vous parlez de mode, c’est un des termes que vous allez entendre à tour de bras.
Pour faire simple, un contraste est "quelque chose qui ressort par rapport à ce qu’il y a à côté".
Et par conséquent, il pique le regard et l'attire.
Voilà, on ne peut pas le dire plus simplement.
4. Comment on contraste ?
Mais pour en faire quelque chose d'utile et d'applicable, il faut aller au-delà de cette définition, et comprendre exactement en quoi des couleurs contrastent.
Il va presque falloir adopter le regard d'un graphiste, car il y a trois éléments à regarder : la teinte, la clarté, et la saturation.
Vous voyez les conseils que je vous ai donnés sur les "groupes" de couleur ? En réalité, ils ne tiennent compte que des teintes qui vont ensemble, mais pas des effets de clarté et de saturation.
C'est ça, l'autre moitié du puzzle.
5. “Harmoniser” les couleurs
Une fois qu'on comprend ce qu'est un contraste, on comprend très naturellement ce qui est son opposé : "l'harmonie".
Mais attention à ne pas se faire piéger par la connotation positive du mot : on aurait tout aussi bien pu parler "de couleurs qui se fondent ensemble" pour employer un terme plus neutre.
Autrement dit deux couleurs qui s'harmonisent sont des couleurs qui contrastent peu, voire pas du tout.
Elles sont très proches en teinte, en clarté, en saturation, ou sur deux voire trois de ces paramètres.
Là où le contraste excite et pique le regard, l'harmonie le retient et le repose.
Et maintenant, j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle.
La mauvaise, c'est que c'est la fin de ce que traite cette vidéo.
La bonne, c'est que les conseils pratiques qui en découlent seront abordés dans l'épisode de la semaine prochaine, et qu'ils vont être bien plus faciles à comprendre maintenant que vous savez tout ça. 😉
Portez-vous bien !
P.S. : Dans cette vidéo, je porte...
- Un pull en cachemire BonneGueule.
- Une veste croisée "kimono" BonneGueule.