Si « le style est l'expression de la pensée » alors tous ceux qui ont travaillé dans certains bureaux ont dû régulièrement constater l’absence du style, ou de la pensée.
Dans les quartiers d’affaires, je me demande comment certains réussissent à rendre aussi insipide le port du costume ? Où est la personnalité ? Où est la créativité ? Où est le style ?
Pourquoi ne pas se poser des questions et s’ouvrir pour sortir de ses petites habitudes ? On découvre, on essaie, on adopte puis on change. Comme beaucoup d’entre vous, j’ai eu des périodes où j’ai été influencé par d’autres styles. Un détour par Londres, un voyage à Rome, une dose de style anglais, une dose de style italien. Un peu de style preppy chiné aux Etats-Unis, quelques inspirations latines importées d’Amérique du Sud...
Je les ai sincèrement aimé mais, avec du recul et de l’expérience, je me rends compte que toutes ces essais ont eu un autre effet : celui de donner l’envie de redécouvrir ce qu’est une élégance un peu plus française.
Et justement, au détour de la rue d’Hauteville à Paris, j’ai découvert la marque Cinabre dont l’équipe est composée d’authentiques passionnés, de véritables créatifs et… de personnes particulièrement stylées.
Cinabre ou l’art de donner un twist aux hommes
Par une belle journée de l’année 2011, Alexandre Chapellier a décidé de quitter le monde des (trop) grandes entreprises pour changer de vie et réaliser un vieux rêve : concevoir et produire de beaux accessoires pour les hommes élégants.
Et c’est dans l’appartement de sa colocation que tout a commencé : « mes colocataires se moquaient gentiment de mon aventure jusqu’au jour où les cartons ont commencé à s’empiler dans tout le salon ». La marque Cinabre est née d’une volonté de produire des accessoires de luxe et elle s’est donnée pour but de « donner un twist aux hommes ».
Le fruit d’une longue expérience personnelle du style
Sensibilisé au style depuis son enfance, Alexandre a été influencé d’abord par le style anglais, — de par son éducation au sein d’une boarding school britannique — avec ses uniformes, ses costumes et accessoires presque folkloriques qui se veulent l’héritage d’une tradition qui emprunte d’ailleurs en partie à l’ancien style français. Alexandre est même ensuite, de son propre aveu, passé par une authentique phase « Peacock ».
Avec le recul, Alexandre concède avec un sourire : « on a toujours tendance à trop en faire au début mais je ne le regrette pas, j’ai accumulé de l’expérience en m’essayant aux styles anglais et italien. Mais une fois que tu connais les règles de l’élégance, il est temps de s’en affranchir… avec élégance et en créant son propre style ».
Un cheminement représentatif
Pour revenir à Cinabre, Alexandre avait fait le constat suivant : « Tout le monde a les mêmes cravates et je voulais offrir quelque chose de différent. Quelques très grosses entreprises italiennes fournissent l’essentiel du secteur avec les mêmes tissus et les mêmes motifs. Je souhaitais sortir de ce carcan un peu trop convenable pour moi et offrir d’autres matières et une autre confection ».
La noblesse des matières
Des matières provenant d'anciennes maisons anglaises en passant par des bandanas vintage reconvertis, Cinabre est très vigilante sur l'origine de ses étoffes. « Il y a tellement de matières intéressantes qui se marient parfaitement pour faire de beaux accessoires » alors, pourquoi s’en priver ? Je peux en témoigner : quand je suis rentré dans la boutique, j’ai pu constater la variété de choix parmi la gamme de matières de la marque : crêpe de laine, seersucker en provenance de New York, mousseline de soie, toile denim destinée à la marine marchande, soie mate texturée à large rayure, laine anglaise, tweed Harris Tweed…
L’excellence des matières et les prix
Toutes les marques parlent de l’excellence des matières qu’elles utilisent dans leurs produits mais, au final, peu sont légitimes pour revendiquer aussi bien la variété que la qualité réelle de ces matières. Cinabre est positionné dans le luxe avec des cravates de 115 à 135 euros ou des nœuds papillon de 85 à 95 euros ou des pochettes de 65 à 75 euros.
La qualité des accessoires de Cinabre correspondent à leur prix de vente même si leur positionnement ne les mets pas nécessairement à la hauteur de toutes les bourses. Il n’y a pas de petites économies faites sur la quantité/qualité de matière utilisée (ce qui est la principale source de coûts) ou sur la confection. Comme BonneGueule et de plus en plus de nouvelles marques, Cinabre ne pratique ni les soldes ni les ventes privées.
Note de Nicolò
« Quand Don dit "un des meilleurs rapport qualité/prix/style", il faut tout de même savoir qu'il n'est pas du tout impossible de trouver des cravates de qualité égale ou approchant, et ce à des prix similaires voire inférieurs. Et ce, sans qu'elles manquent de style ou d'attrait esthétique.
En revanche, là où je le rejoins, c'est que le style de Cinabre est original et a sa propre patte, et qu'une telle originalité est souvent plus cher payée, surtout si la qualité est conservée. Et si c'est un style qui vous parle, alors le prix payé sera plus que raisonnable. Pour ma part, je parlerais donc plutôt d'un des meilleurs rapports qualité/prix/originalité ».
Les finitions spécifiques de Cinabre
La majorité des cravates de la marque sont confectionnées en recourant au double pli chemisier. Il s’agit d’un savoir-faire qui utilise deux fois plus de tissu en le repliant plusieurs fois sur lui-même. Si vous vous intéressez aux cravates, vous connaissez la mode des cravates à sept plis .
Il est temps d’arrêter de fantasmer sur cette mode qui a été lancée puis popularisée jusqu’à rimer avec cravates de bonne qualité. La cravate à sept plis n’est pas systématiquement un signe de grande qualité. Il s’agit d’une mode marketing qui a été mise à l’honneur par des fabricants en vue de valoriser leurs produits.
La réalité est que beaucoup de cravates à sept plis ont tendance à tuber car ce n’est pas les sept plis qui vont garantir la qualité de la cravate mais la présence d’une triplure de qualité. La triplure chez Cinabre est en laine et les matières sélectionnées pour les tissus sont nobles et de qualité.
Note de Nicolò
« Alors là, Don, encore une fois, je souhaite nuancer.
Je suis bien d'accord : le sept-plis n'est pas un gage de qualité "en lui-même". D'autres éléments rentrent en jeu : comme pour n'importe quel produit, il n'existe pas de finition ultime, ou de "mot magique" qui résume la qualité à lui seul.
En revanche, on ne peut laisser de doutes sur le fait que la méthode de confection sept-plis soit plus laborieuse que les méthodes de confection standard, prenne plus de temps et de matière, et soit donc plus coûteuse, et par définition plus haut de gamme. Et il existe également de très belles cravates sept-plis, sans doublure ni triplure, qui sont irréprochables.
Tout dépend de ce que l'on attend de sa cravate, ou même du tissu choisi. Car là où certains diront qu'une cravate qui maintient parfaitement sa forme est préférable, d'autres parleront de légèreté, de souplesse. La qualité a plus d'une manière de se définir... »
Comment identifier une cravate de qualité ?
S’il y a un signe qui ne trompe pas, c’est bien une mauvaise triplure évoquée plus tôt : elle est très souvent en synthétique et elle est facilement identifiable car elle est très épaisse pour donner l’impression que vous en avez pour votre argent alors qu’il n’en est rien.
Dans une mauvaise cravate, au toucher, si vous remarquez que la triplure flotte à l’intérieur de votre cravate à la manière d’un « petit lézard qui se balade », il peut s'agir d’une triplure synthétique cheap. Je vous invite à tester cette méthode et vous verrez. Et une très mauvaise cravate se reconnaîtra au peu de tissu utilisé, compensé par une triplure en synthétique épaisse.
Le fabriqué en Italie n’est pas non plus une caution de qualité absolue : certains utilisent des tissus asiatiques de médiocre qualité et les font confectionner en Italie. Le tissu de médiocre qualité est souvent beaucoup plus lisse et plat que les vrais tissus européens qui maitrisent cet aspect « craquant » . Une autre finition de qualité présente dans les cravates de Cinabre est le fil de réserve.
Historiquement, la présence du fil de réserve indiquait que la cravate avait été faite à la main. Aujourd’hui, il existe cependant une machine LIBA qui imite cette impression de fait main mais qui est en vérité un trompe-l’œil. Cinabre ne recourt pas à cette machine et conserve la réalisation manuelle de cette finition.
Le fil de réserve n’est pas qu’un indicateur, il a une utilité : celle de donner de la souplesse à la cravate tout en lui permettant de retrouver sa forme après l’avoir portée durant toute la journée. Enfin, concernant les cravates, la doublure et le passant sont faits en twill de soie rouge Cinabre, qui sont les identités visuelles et aisément reconnaissables de la marque.
Quant au fil utilisé pour la bride, c'est du 40 : (N°40 = 40 000m / kg), fil utilisé dans les voiles légères comme les parachutes par exemple. Il est plus solide que le 60 traditionnellement utilisé dans l’habillement.
Note de Nicolò
« Ce n'est que mon avis, mais la "bride faite à la main" (ou travetto comme on l'appelle dans mon pays d'origine) me paraît un poil fragile (un seul passage du fil). Elle aurait mérité un petit renfort supplémentaire selon moi. Un accrochage avec un objet pointu, un zip ou un bouton est si vite arrivé, et le fil peut facilement être coupé...
J'attirerais l'attention, de plus, sur le besoin de définir l'expression "fait-main" sur lequel il y a énormément d'abus de langage.
Quand on parle de fait-main, il s'agit d'une opération réalisée par une main, un fil, et une aiguille. E basta !
Or, si certaines finitions sur la cravate sont manuelles, on ne peut pas dire non plus que ce soit "entièrement fait-main". La doublure, par exemple, est cousue à la machine à coudre. Ce qui est d'ailleurs tout à fait normal et pas un gage de bonne ou de mauvaise qualité. La cravate n'en sera pas plus ou moins solide. Il s'agit simplement d'avoir un "supplément d'âme" et de tradition, ou non.
Rappelez-vous simplement que le "fait-main" existe à différents degrés de fidélité au terme employé, et que très rares sont les produits qui sont "faits-main" du début jusqu'à la fin (un ami tailleur me parle-même parfois "d'extrémisme" pour les tailleurs qui ne touchent pas la machine à coudre une seule fois pour une veste. Et pourtant il travaille pour une grande maison de Bespoke). »
Le « Triangle d’Or de la belle cravate » selon Cinabre
Une cravate haut de gamme est en fait un délicat équilibre entre :
- Le tissu : la qualité et, selon les matières, l’épaisseur sont déterminants et constituent la principale source de coûts pour une cravate
- La triplure : une triplure en laine et une épaisseur adaptée au tissu sont déterminantes pour le maintien dans le temps de la cravate ainsi que de sa forme
- La confection : à ce stade, il serait dommage de gâcher la qualité du tissu et la triplure par une confection qui ne serait pas à la hauteur
Cet équilibre ne repose pas sur une règle mathématique fixe : pour chaque cravate et pour chaque matière, cet équilibre est à trouver, ce qui impose de multiples essais avec la réalisation de prototypes pour tester puis aboutir à cet équilibre qui fera de la cravate un authentique accessoire de luxe.
Les cravates sont confectionnées dans le Loir et Cher dans les ateliers de la marque et le montage est entièrement fait à la main. Cette petite vidéo donne une idée de la réalisation d’une cravate Cinabre :
En ce qui concerne les nœuds-papillon, ils sont pré-noués à la main afin de leur donner un rendu naturel. C'est un compromis qui permet de donner un rendu proche de celui des noeuds-papillon "authentiques", que l'on noue soi-même, tout en gagnant un peu en facilité d'utilisation. On remarque également la présence d’une bande métrique ajustable, qui peut s’avérer utile pour les ajuster à son tour de cou.
Les pochettes sont également faites à la main dans la région des Monts Lyonnais, confectionnée en mousseline de soie, en cachemire, en lin ou en coton piqué.
Les boutonnières, œillets ou gardénias sont toutes faites à la main dans un atelier de Haute Couture, fondé sous Louis XV, et montées sur une épingle en nickel. La réalisation des boutonnières est intéressante à plus d’un titre, il faut savoir qu’il n’existe plus que trois ateliers dans toute la France qui ont préservé ce savoir-faire unique. Quelques étapes dignes d’intérêt sont nécessaires pour la réaliser :
Les casquettes, les nouveautés de cette année, se veulent radicalement différentes de celles que vous avez l'habitude de croiser : en seersucker ou dans une légère maille de laine respirante, elles sont doublées en soie, avec une bande matelassée pour assurer un bon maintien tout en préservant la forme de la casquette dans le temps. La marque a choisi de conserver l’usage des picots pour rester fidèle à l'esprit de la pièce. Les casquettes sont réalisées dans une chapellerie à Jurançon.
Comment porter les accessoires de Cinabre ?
Les accessoires ont une place essentielle dans une tenue. La preuve ? Portez seulement un costume, une chemise et une paire de chaussures des plus classiques (comme la plupart des cadres le vendredi…) puis regardez le résultat. Même si le costume a une belle matière, un entoilage fait dans les règles de l’art et une bonne coupe, une chemise impeccable et des chaussures bien entretenues, vous aurez toutes les chances d’avoir une tenue des plus lambda pour ne pas dire ennuyeuse, plus ou moins bien portée selon votre physique.
Il ne faut en aucun cas se fier à certaines tenues d’acteurs connus comme Georges Clooney ou Ryan Gosling, qui peuvent se contenter de porter un costume et une chemise classiques sans risquer de paraître quelconque : leur tête est connue et c’est elle qui va attirer principalement le regard.
Là où les accessoires vont jouer pleinement leur rôle c’est quand ils permettent de twister avec élégance, discrétion ou même avec un zeste de subversion, selon les occasions. Et ces occasions vont de l’événement décontracté dans lequel vous souhaitez tout de même sortir du lot par le haut ou les occasions formelles qui requièrent le port du costume. C’est ce que nous allons démontrer dans les lignes suivantes.
La cravate : le choix d’une élégance tantôt discrète, tantôt fun
Si la cravate s’est depuis longtemps éloignée de ses origines militaires — bel accessoire nouée par les cavaliers et soldats —, elle est devenue incontournable pour tout gentilhomme moderne, et, à ce sujet, je vous conseille la lecture de l’article BonneGueule : Comment choisir, nouer et bien porter une cravate ?
Bien avant de contribuer à BonneGueule, j’ai été client de Cinabre et la première pièce que j’avais acquise chez eux était évidemment une belle cravate. Etant exigeant dans ce domaine, j’ai découvert également de nombreuses matières et teintes, ce qui permet d’être en mesure de jouer à fond sur les nuances.
Comme nous allons le montrer dans les photos suivantes, nous ne souhaitons pas vous présenter des looks trop connotés Pitti Uomo, ni trop folkloriques comme ceux portés par certains amateurs du style anglais traditionnel.
Conseil
Il est très important de ne pas se limiter au gros plan d’une photo de cravate : cela ne vous donnera qu’une idée très incomplète et surtout cela vous limitera car vous vous focaliserez uniquement sur la cravate et ses détails alors qu’elle doit aussi s’insérer dans un look global. La grande majorité des personnes que vous croiserez en chemin ou dans les bureaux ne vous verront d’abord qu’à 3-5 mètres de distance… Alexandre vous recommande de voir l’effet au porter de la cravate de près, pour voir les détails, et ensuite de s’éloigner du miroir afin de voir comment une cravate, même plus originale, peut très bien passer dans votre look. C’est là que vous pourrez dire : « ce style de cravate est fait pour moi » (ou non), pas avant.
Comme vous pouvez le voir, une cravate n’a rien d’ennuyeux, elle est l’un des accessoires des plus utiles pour non seulement enrichir une tenue mais également pour lui donner tout son fun. Il ne s’agit plus d’être pour ou contre la cravate mais de voir les choses sous un autre angle et tout le potentiel de cet accessoire dans un milieu décontracté ou dans un milieu plus formel.
Le nœud papillon subversif
Pour beaucoup, il peut paraître difficile de porter le nœud papillon en dehors de quelques trop rares occasions. Etant moi-même un grand adepte de la cravate, je voyais dans le nœud papillon comme une excentricité – c’était il y a très longtemps, dans une lointaine galaxie comme dirait Alexandre (et Georges Lucas). Intéressant sur le plan stylistique mais comment le porter au quotidien ? La réponse est simple : avec nonchalance et un petit côté élégamment subversif. N’oubliez pas, : il aime s’habiller avec style mais, ensuite, dans la journée, il ne se préoccupe plus vraiment de ce qu’il porte.
Une anecdote pour vous aider à franchir le pas
Un ami portait un nœud papillon de temps en temps. Lors d’une soirée, nous avions fait le sympathique pari de laisser tomber la cravate pour venir au bureau tous les vendredis en nœud papillon, dans le cadre d’un milieu formel. Laissez-moi vous dire que non seulement on était toujours aussi performant au travail mais on s’est aussi beaucoup amusé et, en plus, alors que les autres collègues laissaient juste tomber la cravate le vendredi, nos belles collègues trouvaient toujours un compliment très plaisant à notre encontre. Et aucune pique en provenance d’un collègue aigri/envieux/ronchon. Voilà de quoi rendre votre vendredi bien plus marrant à vivre que de le passer juste à attendre avec fébrilité le week-end…
Conseil
Mon opinion a profondément changé avec les années. A présent, je vois dans le nœud papillon une élégante joyeuseté qui apporte un twist incomparable à une tenue classique. Alors que je n’hésiterai pas à le porter un peu plus souvent le vendredi par exemple, Alexandre conseillerait de le porter pour les beaux événements et des occasions spéciales (pas nécessairement un mariage mais aussi pour faire plaisir à sa copine en l’invitant au restaurant). Le reste est entre vos mains. Ou plutôt à votre cou.
Et pour aller plus amplement dans les détails du port du nœud papillon, je vous conseille l’excellent article de Florian : Comment porter le nœud papillon ?
L’art de la Pochette
Une pochette magnifie subtilement une veste. Souvent, dans notre esprit, on l’associe systématiquement avec une cravate mais ce n’est pas nécessairement une règle absolue. Une pochette peut être portée séparément, sans cravate. La pochette est à la fois subtile, discrète et apporte de la personnalité à un costume ou à un blazer.
Conseil
L’élégance est le maître mot quand on parle de pochette et l’art de la composer permet de valoriser encore davantage tout en finesse cet accessoire. Par contre – par pitié – s’il y a une règle à observer dans le domaine de la pochette, c’est bien de ne pas chercher à TROP la coordonner avec votre cravate si vous en portez une. Il est en revanche possible de jouer sur quelques nuances par rapport à votre veste, pour plus de discrétion. Et pour aller plus amplement dans les détails de l’art de la pochette, je vous conseille un autre excellent article de Florian : Le guide de la pochette de costume
La Boutonnière pimpante
La boutonnière est certainement l’accessoire le plus charmant qui soit et l’un des derniers indices de cette belle élégance légèrement surannée qui nous vient des plus grandes années du style masculin. Oui, masculin. Depuis des temps immémoriaux – bien avant l’arrivée de la cravate ou des boutons de manchette – les hommes enrichissaient leurs habits ou leurs chapeaux d’ornements très divers. Dans l’armée, il était aussi de tradition de s’ornementer et pas que de lauriers comme dans la Rome antique. Les casques et les habits du Premier Empire étaient richement décorés… La fleur à la boutonnière est en quelque sorte l’héritière de ces traditions. Il s’agit de l’une des dernières ornementations que l’homme d’aujourd’hui peut se permettre.
Elle viendrait d’un geste galant du grand amour de la reine Victoria, le prince Albert, qui a souhaité porter sur son habit l’une des fleurs offertes par sa jeune épouse. Et pour information, bien avant de paraître pour un symbole du conservatisme anglais, la reine Victoria était passionnément éprise de son mari, la disparition de ce dernier lui occasionnant un éternel chagrin) en y faisant un petit trou sur sa veste pour la passer. C’est ainsi que serait né la petite couture qui apparaît sur le revers de la veste. Elle est par conséquent portée sur le revers gauche de la veste.
Conseil
La boutonnière peut être portée avec une cravate ou seule. Il n’est pas interdit d’avoir d’autres accessoires mais Alexandre vous recommande par exemple de ne pas surcharger votre tenue en l’associant avec une pochette par exemple. Essayez-la, vous serez surpris par son rôle d’ice-breaker 😉
Le mot de la fin
Même si vous avez un beau costume ou un blazer de bonne qualité, une chemise en popeline de coton égyptien parfaitement taillée à votre mesure et de belles chaussures, INVARIABLEMENT il manquera quelque chose à la tenue.
Toute la tenue peut être parfaitement maitrisée, vous semblez avoir tout et pourtant il vous manque l’essentiel : ce point de détail à la fois subtil et pourtant si important. J’ai suffisamment vu de cadres délaisser la cravate pour faire semblant de faire plus « décontracté » le vendredi pour constater l’ennui presque mortel de leurs costumes.
Et même avec des costumes de bonne qualité. Trouvez-vous beaucoup d’originalité à voir des clones habillés du même costume bleu marine ? C’est là que l’accessoire prend toute son importance, c’est là qu’une cravate et/ou une pochette ou une boutonnière montrent qu’un costume ou une veste n’a strictement rien d’ennuyeux. L’ennuyeux, laissez-le aux véritables conformistes qui ont trop peur de quelques accessoires masculins… Mais pour le fun et l’élégance, allez faire un tour chez Cinabre et découvrez tout le potentiel de votre tenue.