Wolverine est une marque de chaussures américaine fondée en 1883 (une cinquantaine d'années avant la marque Heschung) à Rockford (à ne pas confondre avec la ville du fromage) dans le Michigan.
Aujourd'hui, c'est aussi et surtout un immense groupe qui réunit de nombreuses marques, dont les plus connues en France sont Sebago et Caterpillar, mais aussi toutes les chaussures pour Patagonia ou Harley Dadvidson (en licence). Un véritable empire de la chaussure.
La marque Wolverine
Wolverine - la marque de chaussures - est une marque du géant Wolverine World Wide. Elle est finalement peu connue en France, mais n'est vraiment pas la moindre dans le portefeuille de marques du groupe.
Une marque de workwear moderne
Son histoire a toujours été très tournée sur le workwear, mais pas celui dont on s'inspire chez BonneGueule. Plutôt le vrai workwear moderne, en gilet orange à bandes réfléchissantes et veste ignifugée.
En effet, le gros de la gamme des produits Wolverine correspond à des chaussures de chantier et autres sortes de rangers. Si vous jetez un oeil sur le site, vous pouvez consulter les nombreuses technologies exploitées par la marque pour ces produits techniques.
La ligne Wolverine 1000 Mile
Ce qui nous intéresse, du coup, c'est bien évidemment la ligne Héritage.
Les designers sont partis explorer les archives pour proposer une nouvelle ligne qu'ils ont appelée Wolverine 1000 Mile, en hommage à un de leurs arguments de vente de l'époque. Il serait possible de parcourir 1000 miles en parfait confort et sans les user.
Il s'agit donc de designs inspirés, voire littéralement reproduits, des modèles d'il y a 100 ans ; la première 1000 Mile étant produite en 1914. Des designs qui tranchent radicalement avec ce que la marque avait l'habitude de faire, mais qui, vous allez le voir, sont vraiment très réussis.
Wolverine, de la bonne chaussure made in USA
Venons-en à ce qui vous intéresse le plus, le produit. Vous allez vous régaler, c'est une petite merveille de « badass-itude » américaine : entièrement produites aux USA, avec du cuir bien américain.
Oui, vous avez bien lu. Le tout est assemblé dans l'usine de la marque, située dans la ville de Big Rapids dans le Michigan, dans la région des Grands Lacs. Plus américain et masculin, tu meurs.
Une construction en cousu Goodyear
La construction est un très beau Goodyear, avec une belle trépointe solide pour maintenir tout en place. Si cette notion de trépointe n'est pas encore parfaitement claire pour vous, je vous encourage à regarder cette vidéo de Wolverine, où on peut voir les ouvriers poser la trépointe sur la semelle à partir de la 47e seconde.
Comme l'explique très bien le monsieur de la vidéo via sa métaphore automobile, cette trépointe est le châssis de la chaussure. Elle permet le maintien en place de tous les éléments.
Le cuir de chez Horween
Le cuir utilisé est un des plus haut de gamme qui soient pour ce genre de produit, et provient de la fameuse tannerie Horween. Ce que Harris Tweed est au tweed, Horween l'est au cuir aux États-Unis.
Le cuir utilisé (cuir de vache) sur les Wolverine 1000 Mile a subi un tannage Chromexcel. Un procédé qui prend une trentaine de jours, et qui utilise un tannage au chrome suivi d'un tannage végétal, puis un graissage de la peau avec des huiles de gras de bœuf, et de cire d'abeille.
Vous retrouvez le cuir de bison sur quelques modèles emblématiques de la marque (notamment sur les éditions limitées). Le cuir de bison ressemble à un cuir de vache, mais présente quelques différences. La plus notable étant que la peau est bien plus grasse.
Elle est également plus à même de présenter des rides ou des stries. Le bison est donc élevé de manière différente de la vache.
Pour les plus passionnés d'entre vous, la tannerie Horween a un blog au contenu très très riche : le poste sur le Chromexcel dont j'ai tiré ces infos est ici, et celui sur le cuir de bison, là.
Dans ce dernier lien, vous trouverez des explications sur les différents types de peau en fonction du mode de vie de la vache. Par exemple, si la vache a porté un petit, ça a évidemment des conséquences sur la peau par endroits.
Sur le modèle que je porte, le cuir est vraiment parfait, à aucun endroit il n'est creux ou ne présente la moindre cicatrice. Visuellement, c'est un cuir très uniforme, qui est souple et gras au toucher.
Un design qui a fait ses preuves
Le design est on ne peut plus simple, rien de neuf sous le soleil, la forme est très bien équilibrée.
Évidemment, ce n'est pas de la bottine de ville, mais on est tout de même sur un design que je trouve assez fin, quand on le compare au design très rond et gonflé de l'emblématique Yellow Boot de Timberland, par exemple.
Je reconnais toutefois qu'il s'agit d'un design qui est marqué par un bout assez haut à l'avant, c’est ce qui marque vraiment la différence avec une bottine plus citadine. Que ce soit bien clair tout de même, je les porte tout le temps en ville.
Quelques détails
En qui concerne les détails et les finitions, c'est irréprochable. Le fil de trépointe blanc est particulièrement régulier, comme l'ensemble des coutures d'ailleurs. Seule petite originalité de ce côté-là, la triple couture de différentes couleurs le long de l'empeigne.
Les 3 crochets de laçage en haut apportent un immense plus en termes de confort, pour les enfiler et les défaire rapidement. Littéralement, ça se décroche avec un doigt, reste ensuite à tirer un peu les lacets dans la première paire de trous.
Lacets qui sont d'ailleurs graissés, ça rend toujours un peu mieux et tend à légèrement les protéger de la pluie.
Enfin, j'apprécie beaucoup la grande discrétion du logo sur le haut de la chaussure ; celui-ci étant généralement plus voyant plus la marque est mainstream (si ça vous intéresse : No Logo).
En conclusion, c'est une superbe paire de boots, réalisée avec une grande attention portée à chaque détail.
Est-ce qu'on s'y sent bien ?
Oui. Bien sûr, toujours essayer avant achat, particulièrement vrai avec les chaussures, surtout quand il ne s'agit pas d'une marque française. Ici, ça taille grand : au lieu de mon 42 habituel, je suis sur un 40,5.
Au niveau du confort, c'est une chaussure dans laquelle vous serez bien maintenus. J'étais tout de suite bien dedans, mais j'ai senti que je ne passais pas loin de l'apparition d'une ampoule les premières journées de port. C'est évidemment normal.
Vont-elles tenir 1000 miles ?
Ça va dépendre, bien sûr, du soin apporté à leur entretien et des habitudes de port de chacun. Mais toutes les conditions sont réunies pour une longévité maximale, avec de beaux cuirs (aussi bien pour la tige que pour la semelle), et un talon Vibram particulièrement épais.
Toutefois, je ne me fais pas d'illusion : si je n'y mets pas un fer encastré au bout, je viendrai à bout de cette semelle rapidement, comme à mon habitude.
Avec quoi peut-on porter ces boots Wolverine?
Grâce à leur design classique et sans fioritures, c'est une paire de boots qui donnera une belle allure sur toute sorte de looks peu formels.
J'ai fait deux looks différents pour illustrer cette idée. Évidemment, ça passe parfaitement et sans le moindre doute avec un style vraiment workwear. C’est la recette que j’ai appliquée dans mon "smoking canadien" (le nom donné à une tenue entièrement en jean).
Je me rapproche d'une tenue friday wear, mais toujours dans un style workwear, avec une veste en laine à la texture un peu rugueuse et la chemise en flanelle de coton BonneGueule x Drapeau Noir.
Je porte le modèle "Men's 1000 Mile boots" dans la couleur Rust, entre autres disponible à Paris chez Royal Cheese, rue Vieille du Temple, pour 439 €.
Si vous cherchez une alternative, jetez un oeil à cet article qui compare les Wolverine à des modèles de chez Redwing ou Alden.