Test : Timberland, des boots workwear aux chinos de rappeurs

A l'approche de l'hiver, je suis obsédé par les boots (déjà un an que je vous parlais du test des hicking boots Abington) : elles donnent un pied massif, assuré et capable de soutenir le poids d'une tenue hivernale.

En effet, je réserve les chaussures fines et basses à l'été. Elles s'intègrent mal à des tenues d'hiver, car on accumule les couches de vêtements sur la partie supérieure du corps. Les chaussures doivent alors prendre davantage de place pour équilibrer la tenue.

Pendant longtemps, j'ai considéré le célèbre modèle Yellow Boots de Timberland comme le symbole même des boots d'hiver. Un item de trappeur...ou de rappeur.

Kanye West Timberland

Quand Kanye incarne le citoyen américain, mais sans le salaire qui va avec.

Oui, Timberland a connu ce succès planétaire dès lors que les rappeurs ont adopté les Yellow Boots dans les années 90. Les ventes ont triplé quand DMX, Biggie, Mobb Deep, Dr.Dre et d'autres ont arboré le célèbre modèle.

L'engouement ne s'est jamais arrêté depuis : Timberland a maintenu son identité urbaine très forte en collaborant avec les artistes et les marques les plus influents du moment. De cette manière, la marque s'est imposée dans le paysage de la mode, si bien qu'elle est désormais incontournable.

Pour les curieux, Complex a consacré un dossier aux collaborations les plus folles de Timberland.

Collaboration pour commémorer le nouvel an chinois

Avec Staple Design pour commémorer le nouvel an chinois.

Un système de laçage élastique avec Opening Ceremony

Un système de laçage élastique avec Opening Ceremony.

Durant des années, je n'avais jamais vu autre chose que la Yellow Boot. J'ai même cru qu'ils ne vendaient que ces chaussures-là !

Heureusement, ce n'est pas le cas : la marque Timberland ne s'est pas reposée sur ses lauriers. Elle a développé sa gamme de vêtements, tout en introduisant des normes environnementales et des brevets techniques. La marque propose donc un vestiaire complet pour un usage outdoor varié, à l'image des Yellow Boots indestructibles.

L'évolution des styles

timberland_1980

En 1980, la mode était très uniformisée. La doudoune portée avec un jean et des boots étaient à la mode ce que le Ricard est à BonneGueule.

Il est intéressant de noter l'évolution du port de boots de travail associées au milieu ouvrier. Une fois ce modèle popularisé, il était évident de le porter avec le deuxième symbole ouvrier du moment : le jean. A travers cette popularisation massive, Timberland a atteint le statut d'icône.
Looks Timberland

La Yellow Boot peine, encore maintenant, à sortir de son univers résolument workwear.

Désormais, les limites entre les styles disparaissent, et il est courant de mélanger des pièces aux influences différentes (c'est même recommandé !).

Test du prêt-à-porter Timberland

Test de la chemise en chambray "Slim Mumford River Oxford" - 100 euros

Du chambray à 100 euros, ça mérite d'être regardé de plus près. J'ai dévalé la montagne à dos d'ours et la chemise est intacte !
Chemise Timberland

Les boutons en métal, les manches retroussées et une poche poitrine bien visible. Ça, c'est une chemise de bucheron ! (ou presque)

La tête d'épaule et la couture de la chemise se superposent parfaitement

La tête d'épaule et la couture de la chemise se superposent parfaitement.

J'aime beaucoup cette chemise pour son aspect brut, sans en faire des tonnes. Le tissu est épais ; ce n'est pas négligeable lorsqu'il fait un peu froid le soir. Il a tendance à moins s'imprégner d'eau, cela évite d'avoir une chemise trempée après une giboulée.

Votre oeil avisé remarque quelques excès de tissu au niveau des hanches : la coupe n'est pas idéale pour moi, contrairement à ce que dit son nom. Je la conseille à ceux qui ont une morphologie plus généreuse.

En bref, une chemise pas prête de craquer - grâce à son tissu et ses coutures solides - et une coupe correcte, mais pas pour un usage trop formel. Les petits boutons en métal rajoutent un esprit "bûcheron" sympa.

Test des boots Stormbuck 6-Inch Duck Boots - 160 euros

Une paire de chaussures complètement étanches, on avait déjà vu (Sorel et Aigle, entre autres), mais les détails de celles-ci ont vraiment conquis mes pieds délicats.

Stormbuck Timberland

L'aspect général de la chaussure est très urbain grâce au motif brogue (les petites perforations) présent sur le caoutchouc moulé.

On remarque le motif brogue sur le caoutchouc. Rappelez-vous : les motifs brogue trouvent leurs racines en Ecosse. Ici, le motif va permettre au modèle de ne pas paraître trop "techwear" et d'introduire une notion d'élégance. Le compromis est idéal et le détail original !
Stormbuck Timberland

Des coutures solides et une semelle scellée à la vapeur : l'eau ne passe pas.

Stormbuck Timberland

Une chaussure confortable grâce au revêtement interne effet "chausson".

D'ordinaire, en fin de journée, il m'arrive de ressentir des douleurs aux points de frottement de la chaussure : le talon et les côtés. Le revêtement de celle-ci m'a réellement donné l'impression de porter des chaussons ! Au moment de les enfiler, comme pour les retirer, ça n'a pas coincé comme cela arrive sur des boots en cuir.

Le design de la paire me permet de la porter avec des tenues habillées ou plus décontractées. Elles trouvent facilement leur place grâce à cette polyvalence de styles.

Chino en laine "Thompson Lake" - 119 euros

Un chino en laine épaisse pour la ville ? Voyons ça.
Chino laine Timberland

Que des matières brutes, mais un résultat qui reste urbain grace à des coupes élancées et épurées.

Chino Laine Timberland

Comme d'habitude, les coutures sont solides. La couleur du pantalon est un mélange de vert, de marron et de bleu, et change d'aspect en fonction de la lumière.

Le pantalon n'est pas composé à 100% de laine. Cela n'a pas été gênant lorsque je l'ai porté, mais si les températures n'étaient pas si fraîches, je me méfierais de la surchauffe. N'oubliez pas qu'un excès de matières plastiques dans le tissu peut nuire au confort.

Chino Laine Timberland

Une doublure en nylon (qui s'arrête aux genoux) pour protéger les cuisses du vent.

La doublure en nylon placée sur les cuisses du pantalon est utile pour protéger du vent (rappelez-vous, c'est le vent qui refroidit), mais aussi pour protéger de la pluie et ne pas se retrouver avec des sous-vêtements trempés.

Finalement, c'est un chino épais et bien coupé qui tient ses promesses. Pour moins de 120 euros, ce pantalon propose un tissu solide et un détail absent chez bien des marques.

Test du blouson imperméable Mount Clay Wharf - 150 euros

Le blouson de mi-saison : quelles promesses nous fait Timberland ?
Blouson Waterproof Timberland

Une parka simple, bien pensée et sans fioritures.

Okay, que celui qui a tourné de l’œil lève la main ! Si vous n'aimez pas le rouge, il y a du bleu et du vert kaki pour passer sour le radar, mais red is the new black (je crois). Si vous en doutiez encore, même Benoit a des Flyknit rouges, c'est bien un signe du destin !

Plus sérieusement, le blouson n'est pas trop long. Il est ajusté, et il ne ressemble pas à un sac poubelle waterproof. C'est bête, mais le K-Way est resté un traumatisme pour moi, si bien que je ne tolère à nouveau les vêtements de pluie que depuis peu.

Le mélange nylon / coton du blouson apporte un aspect moins "plastique" qu'un vêtement de pluie technique du style Quechua. Je peux donc la porter quand il ne pleut pas, puisqu'elle n'a pas l'air d'un imperméable sorti d'une banane (Lacoste ou pas, désolé c'est non).

Deux couches imperméables permettent de protéger de la pluie qui va ruisseler sur le tissu (il est déperlant). Les coutures du blouson sont scellées, l'eau ne peut pas s'infiltrer par là. À l'intérieur, une maille légère dans un tissu respirant laisse la chaleur s'évacuer.

Membrane Timberland

Petit focus sur la doublure respirante.

De mon côté, je constate que le blouson me permet une bonne exposition à la pluie sans être trempé, il sèche vite et il ne laisse pas trop le vent passer.

Pour un vêtement technique de ce type, ne vous tournez pas vers le prêt-à-porter classique qui va proposer une offre très basique. Les marques réputées en la matière sont une meilleure alternative, à condition de trouver un modèle alliant style et technicité pour les plus exigeants d'entre nous.

Mais qu'est devenu Timberland ? Mon avis sur la marque

Une vraie (re)découverte de la marque Timberland pour ma part, d'autant qu'ils proposent de plus en plus de vêtements à base de matériaux recyclés, un engagement pour une grosse marque comme celle-ci.

Le rapport qualité / prix que la marque propose est intéressant au regard des finitions et du soin apporté aux produits. La marque est restée fidèle à ses influences stylistiques, mais le risque est de trop s'enfermer dans un style Timberland. N'hésitez pas à compléter vos looks par des pièces d'autres marques workwear comme Carhartt, à l'ADN moins marqué.

Rémi, contributeur BonneGueule

Curieux et passionné. Admirateur de maroquinerie vintage et découvreur insatiable. J'aime arpenter les rues d'une ville pour en découvrir chaque boutique.

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