Chaque région du globe possède ses propres techniques, motifs et styles de tissage, permettant ainsi une grande diversité dans les savoir-faire textiles. Par exemple, le Japon est connu pour son artisanat textile délicat et subtil, mettant en valeur des méthodes ancestrales telles que le tissage de kimonos en soie, l'art complexe de l'indigo et la broderie précise des kimonos traditionnels.
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La traditionnelle teinture indigo japonaise
De même, l'Italie est réputée pour son excellence dans le domaine textile, avec des régions comme la Toscane et la Lombardie qui se sont spécialisées dans la production de tissus de haute qualité. Les italiens sont réputés pour leur maîtrise de techniques telles que le tissage jacquard, la dentelle de Venise et la broderie à la main, accordés des vêtements luxueux qui ornent les maisons de mode italiennes les plus prestigieuses.
La France est également un pays riche, notamment dans la région de Lyon, qui est célèbre pour son expertise dans le tissage de la soie. Les français ont perfectionné des procédés avancés telles que le brocart, le damas ou encore le velours, donnant naissance à des tissus opulents utilisés dans la haute couture et la décoration d'intérieur.
Visite de l'usine française Velcorex spécialisé dans le velours
D'autres pays, tels que l'Indonésie, le Maroc, le Pérou, le Ghana et bien d'autres, présentent également des traditions textiles uniques et remarquables. Chacun de ces pays a développé ses propres techniques, souvent en utilisant des matériaux naturels et des motifs inspirés de la nature, de la mythologie ou de la spiritualité locale.
Ces savoir-faire textiles, où ils se trouvent, sont souvent préservés par des communautés spécifiques, qui attachent une grande importance à leur patrimoine culturel. Les artisans transmettent leurs connaissances de génération en génération, perpétuant ainsi des traditions millénaires.
Ainsi, pour les passionnés de mode, explorer les savoir-faire des différents pays est une expérience captivante. C'est un voyage qui permet de découvrir la beauté de la diversité culturelle, d'apprécier les compétences techniques exceptionnelles des artisans et de comprendre l'importance des traditions dans la construction de l'identité culturelle de chaque pays.
L'histoire du marché textile indiens
Depuis des siècles, l’Inde est au centre du commerce textile mondial. Dès l’antiquité, les peuples du nord de l’Inde produisaient des toiles en coton, et commerçaient avec les civilisations occidentales voisines, du Moyen-Orient jusqu’au Maghreb.
Au 18ème siècle, les commerçants indiens (du Bengale notamment) faisaient transiter via la Route de la Soie d’importantes quantités de coton et de soie à destination de l’Europe, qui commençait à s’industrialiser. Le tissage traditionnel disparaît peu à peu, au profit des grandes industries, qui coûtent moins cher aux revendeurs occidentaux. Dès l’indépendance du pays en 1947, le secteur va se développer, pour passer des petits tisserands et tanneries d'antan aux grandes usines contemporaines.
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Cartographie de la route de la soie
Depuis quelques années, nous assistons désormais à un retour aux sources du "handmade" indien. A l’antipode de la fast fashion, des marques tentent de revenir aux tissages traditionnels, aux valeurs d’antan. Cette volonté passe par un retour à l’artisanat, aux tissus faits mains.
L'état du marché indien aujourd'hui
Le pays est un acteur de poids sur le marché textile mondial, et son bilan le démontre :
- Premier producteur mondial de coton (WorldAtlas.com.)
- Deuxième producteur mondial de soie, derrière la Chine
- 95% des tissus tissés à la main proviennent d’Inde.
- 6% du marché des textiles techniques est indien.
- Premier producteur et exportateur de fil au monde, avec 25% des parts de marché
Le pays occupe une position unique en tant qu'industrie autonome. C’est-à-dire qu’elle assure sa production de matières premières jusqu'à la livraison de produits finis.
Mais le matériel industriel indien reste ancien, et le niveau de technicité inférieur à la concurrence, comme l’explique Thomas Ebélé, cofondateur du label SloWeAre : “Si l’industrie indienne est parfois dénigrée, c’est parce qu'elle n’a pas le même niveau de technicité industrielle que ses concurrents.” Il poursuit en ajoutant que “La Chine arrive à produire plus, parce qu’elle arrive à se mettre en conformité plus rapidement, elle a des machines plus récentes, c’est une économie de marché qui est beaucoup plus récente que l’Inde. Donc forcément, l’Inde est plus proche des anciens pays du tiers monde que d’un pays occidentalisé.”
Cependant, le gouvernement priorise le secteur, et essaye d’innover, notamment en finançant des parcs industriels textiles et en adoptant une politique de taxation avantageuse pour les producteurs.
Les tissus et broderies traditionnels indiens
Les tissus et broderies indiennes sont depuis longtemps acclamés dans le monde entier pour leur beauté, leur sophistication et leur richesse culturelle. L'Inde, avec son héritage millénaire, est un véritable paradis pour les amoureux des tissus exquis et des broderies délicates.
L'Inde possède une tradition textile profondément enracinée, où chaque région du pays a développé ses propres méthodes et motifs distinctifs. Les tissus indiens sont souvent confectionnés à partir de fibres naturelles telles que le coton, la soie, le lin et la laine, offrant une diversité de textures et de caractéristiques uniques.
Chaque région de l'Inde possède ses propres techniques et styles de broderie, reflétant la diversité culturelle du pays. Que ce soit les broderies inventées du Rajasthan, les motifs floraux délicats du Cachemire, les ornements dorés du Gujarat ou les motifs tribaux de l'Odisha, chaque forme de broderie raconte une histoire unique et capture l'essence de la culture régionale.
Les plus beaux tissus indiens selon nous...
Le Khadi, d'un symbole anti-colonialiste aux podiums de la fashion week
Crédit photo : Etsy
C'est un savoir-faire artisanal qui trouve ses origines dans les zones rurales de l'Inde, incarne l'essence de la fabrication à la main. Ce tissu est confectionné en filant des fibres naturelles telles que le coton, la soie ou la laine sur le Charkha, un rouet traditionnel indien.
Le Khadi est devenu un symbole emblématique de la révolution non-violente de Gandhi et a même été représenté sur le drapeau national indien. Sa texture présente une irrégularité et une rusticité caractéristiques, résultant de sa fabrication entièrement manuelle. Cependant, cette particularité lui confère l'avantage d'utiliser les ressources naturelles abondantes en Inde, ce qui en fait une alternative intéressante dans l'industrie textile préservée sur le respect de l'environnement. Sa texture unique contribue également à son charme original et authentique.
Grâce à sa composition naturelle, le Khadi est particulièrement adapté à la confection de vêtements, offrant une grande respirabilité au contact de la peau. Il est également largement utilisé dans la création de linge de maison et dans la décoration intérieure.
Initialement symbole du mouvement d'indépendance indien, le Khadi suscite aujourd'hui un intérêt croissant parmi les créateurs et les designers.
Le Batik, un tissu artistique
© Cargo ink
Le processus de création d'un tissu Batik indien est long et laborieux, témoignant de la minutie des ouvriers impliqués. La première étape consiste à dessiner les motifs sur le tissu, une tâche qui requiert une grande précision.
Ensuite, les parties du tissu qui ne seront pas colorées doivent être protégées en appliquant de la cire chaude. Lors de l'application des couleurs, il existe deux méthodes : soit le tissu est plongé dans un bain appliqué de peinture, soit la peinture est directement sur les motifs.
Pour la dernière étape de la création de ce tissu indien, la cire doit être retirée. Cela peut être fait soit en plongeant le tissu dans l'eau bouillante, soit en utilisant un fer à repasser. Cette étape est cruciale pour révéler les motifs et les couleurs vives du tissu Batik.
Ce processus complexe reflète le dévouement des artisans qui ont travaillé avec patience et expertise pour créer des pièces uniques et raffinées. Le tissu Batik indien est un véritable témoignage de l'art et du savoir-faire qui se perpétue à travers les générations.
Le Tie and Dye, un tissu au charme intemporel
Procédé originaire de la ville du Rajasthan, le Tie and Dye est omniprésent dans la mode ethnique, notamment dans les collections de chemisiers. Elle vise à obtenir un dégradé de couleurs harmonieux.
Pour y parvenir, le tissu est préalablement noué avant d'être plongé dans un ou plusieurs bains de peinture. En nouant le tissu de cette manière, le niveau d'absorption de la couleur est différent entre les parties extérieures et intérieures du tissu noué.
Ainsi, lorsque le tissu est teint, les nœuds empêchent certaines parties d'absorber autant de couleur que les zones non nouées. On observe alors un effet de dégradé subtil et captivant. Cette méthode confère au Tie and Dye indien son esthétique unique et sa signature reconnaissable.
Le résultat final est un tissu vibrant, aux couleurs variées et dynamiques, qui donne une touche d'originalité et de sophistication aux vêtements et accessoires qui en sont ornés. Le Tie and Dye indien est une expression artistique qui continue de séduire par son charme intemporel et sa technique maîtrisée.
Le Block printing ou Dabu, le renouveau d'une technique ancestrale
© Kardo
La technique trouve ses origines en Inde, plus précisément dans la région du Rajasthan au nord-est du pays. Elle remonte au XIVe siècle, bien que certaines sources supposent qu'elle pourrait dater de 2 000 ans avant Jésus-Christ. Au XVIe siècle, cette méthode a été délivrée en Europe avec les "Indiennes", des tissus imprimés importés depuis l'Inde puis produits localement. Au XIXe siècle, avec l'Inde devenue une colonie britannique, cette technique a été progressivement délaissée au profit de méthodes de fabrication plus industrielles. Ce n'est qu'après l'indépendance de l'Inde en 1947 que l'activité locale et l'impression au bloc de bois ont connu un renouveau.
À l'origine de cette méthode d'impression se trouve un motif dessiné sur papier, souvent inspiré de la nature avec des fleurs, des feuilles et des arbres. Une fois le motif créé et les couleurs décidées, il est attribué à un sculpteur qui le grave délicatement sur un bloc de bois exotique, généralement en bois de rose. Le morceau de bois est choisi sans nœuds, prélevé au cœur de l'arbre. Le sculpteur peut prendre entre 4 et 6 jours pour réaliser une gravure. Ensuite, le bloc est traité dans un bain d'huile avant d'être prêt à être utilisé. Pour les motifs polychromes, il peut être nécessaire d'utiliser de 4 à 20 tampons en fonction de la complexité du dessin et de la gamme de couleurs.
Sur le tissu, les motifs peuvent être imprimés en continu ou placés à des endroits spécifiques. L'impression se fait en appliquant une pression manuelle sur le bloc. Afin d'obtenir un résultat uniforme, les blocs en bois mesurent généralement moins de 25 cm. Une fois imprimés, les tissus sont séchés à l'air libre.
L'empreinte laissée par le bloc sur le tissu crée de légères irrégularités dans l'impression des motifs et des couleurs. Ces petites imperfections confèrent à chaque pièce un aspect unique et ajoutent tout le charme à ces tissus !
L’Ikat, l'une des techniques les plus anciennes du monde
Crédit : Licence creative commons
Il est indéniable que l'Ikat est l'un des procédés les plus anciens utilisés dans la conception des tissus indiens. Tel un puzzle, chaque fil est teint individuellement selon le motif final à reproduire, puis ils sont tissés, assemblés et juxtaposés pour obtenir l'imprimé recherché.
Les Ikat sont des pièces uniques. Un artisan tisserand travaille pendant plusieurs mois sur un seul morceau de tissu, que ce soit un motif figuratif (fleurs, animaux, figures) ou abstrait et géométrique. Cependant, la création d'un Ikat nécessite la contribution de plusieurs personnes : recherche de motifs, de couleurs, de matières, filage, plusieurs bains de séparation avec des nœuds pour réserver les zones destinées au motif, traitement préalable, séchage, tissage, etc. Des dizaines d'étapes sont nécessaires, de la récolte du coton à la finition. Bien que le coton soit généralement utilisé, la soie ou un mélange de soie et de coton peut être utilisé pour les parures les plus luxueuses.
Il prépare son motif coloré sur les fils de chaîne (ikat chaîne) ou de trame (ikat trame), qui sont prêts à être tissés pour créer un tissu destiné à divers usages : vêtements, panneaux décoratifs, cérémonies, etc. Des bandes d'Ikat sont des assemblées pour former des écharpes ou le sarong traditionnel, une longue étoffe portée en jupe drapée par les deux sexes. Les motifs Ikat peuvent également être intégrés dans un tissage classique.
Quel que soit le motif, la couleur ou la matière, l'Ikat reste un tissu festif ou cérémoniel, d'une grande luxuosité lorsqu'il est conçu à la fois sur les fils de chaîne et de trame, dans une technique appelée Double Ikat, utilisé au Japon, en Inde et en Indonésie. Ce procédé et ce tissu sont rares et précieux, loin des imitations industrielles imprimées qui cherchent à reproduire jusqu'aux défauts de superposition des fils ou de teinture.
Le Chanderi, le tissu luxe par excellence
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Largement reconnu pour son association au luxe, le Chanderi se distingue par sa texture en relief et son éclat chatoyant. Ce processus artisanal implique le croisement de fils de soie avec des fils de coton, permettant ainsi une finition à la fois texturée, brillante et douce au toucher.
Le Madras, de l'Inde aux Antilles
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Avant de devenir le vêtement traditionnel des femmes des Antilles et de la Guyane à la suite de la migration indienne, le Madras a vu le jour à Chennai. Il est tissé à partir de fibres préalablement teintées avec des colorants naturels, ainsi que des motifs rayés ou à carreaux.
Le Madras a vu le jour au 17e siècle, fabriqué à partir de fils de bananiers teints. Cependant, sa conservation s'est avérée complexe : les fils se cassaient facilement, et la matière issue du bananier dégageait une odeur particulière. C'est pourquoi, progressivement, les fils de bananier ont été mélangés avec du coton, qui a finalement remplacé complètement le bananier dans la composition de ce tissu indien. En effet, le Madras tire son nom de la ville de Chennai, anciennement connue sous le nom de... Madras ! Il s'agit de la capitale de l'État du Tamil Nadu. Aujourd'hui, ce village de pêcheurs est devenu la quatrième plus grande ville d'Inde !
Le KalamKari, de la nature et de la vie
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Le terme "kalam", d'origine persane, signifie "pinceau" ou "brosse", tandis que "kari" désigne le travail manuel.
Le Kalamkari est un art pictural originaire de l'Andhra Pradesh, dans le sud de l'Inde. Les dessins sont réalisés à la main sur une toile de coton à l'aide d'une tige de bambou appelée "kalam", qui est affinée en conservant son écorce. On y ajoute ensuite un réservoir de chiffon contenant de la teinture végétale.
Les motifs peuvent également être sculptés sur des planches de bois pour être ensuite imprimés sur la toile de coton. Les teintures utilisées sont toujours d'origine végétale ou minérale, et les toiles qui reçoivent les motifs sont toujours en coton.
Les thèmes évoqués dans les dessins sont généralement issus de la mythologie hindoue, de la nature et de la vie quotidienne. Les exemples présentés ci-dessous mettent en avant le paon, oiseau solaire considéré comme le joyau des jardins des Maharadjas, des rois et du paradis. Pour les Indiens, il est également un présage de pluie à venir lorsqu'il répandra sa queue en éventail.
Le tissu de coton est lavé pour éliminer son apprêt, puis plongé dans un bain de karakaï, un mordant qui permet à l'encre de pénétrer profondément dans les fibres. Cela confère au tissu une teinte brunâtre. Ce bain est préparé à partir de noix de karakaï séchées, pilées et mélangées au lait de bufflonne.
Le motif est ensuite tracé sur un papier calque avant d'être reproduit au crayon sur la toile. Les traits sont ensuite renforcés à l'encre noire à l'aide du kalam. Les couleurs sont appliquées en commençant par le jaune, et la toile est lavée après chaque couleur. Avant d'appliquer l'arrière-plan, les zones déjà peintes sont protégées par une résine épaisse appelée "fuma banka" afin d'éviter le mélange des couleurs. Enfin, le Kalamkari est lavé une dernière fois et tous les traits sont repassés à l'encre noire.
Les colorants utilisés sont principalement des extraits de plantes ou de minéraux, et sont rarement synthétiques.
La sélection de nos broderies indiennes préférées...
Le Zardozi, perles, pierres précieuses et fils d'or
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Le Zardozi, un art ancien originaire de Perse, implique la couture de fils d'or et d'argent sur du tissu. Son nom est dérivé des mots persans "zar" (or) et "dozi" (travail). Pendant l'empire Moghol, le Zardozi était utilisé pour embellir les vêtements de luxe en utilisant des fils d'or ou d'argent, agrémentés d'ornements.
Des perles, des pierres précieuses et des fils d'or et d'argent étaient utilisés pour créer à la main des textiles destinés à la royauté. Ces broderies sophistiquées et extravagantes étaient complétées par des velours et des soies somptueuses. Afin de préserver l'éclat et de protéger les éléments des vêtements brodés Zardozi, ils sont enveloppés et rangés dans un tissu doux en coton ou en mousseline.
Le Kantha, l'upcycling avant l'heure
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Le Kantha est un style de broderie originaire des États du Bengale et d'Odisha, dans la partie orientale de l'Inde. Cet art du Kantha trouve ses origines au Bangladesh et est utilisé pour embellir des tissus tels que des couvre-lits et des plaids fabriqués à partir de tissus anciens et usés, tels que des Saris ou des Dhotis (jupes pour hommes fabriqués en drapant un tissu autour de la taille).
De multiples canapés de ces tissus recyclés, doux et au style vintage, sont assemblés en utilisant un point courant simple, et parfois des motifs brodés sont ajoutés à l'aide de points de reprise, de points de plumetis et de points de boutonnière. Traditionnellement, le fil à broder utilisé pour la broderie Kantha était extrait des bordures des anciens vêtements. Ce type de broderie permet de recycler et de donner une nouvelle vie à d'anciens textiles qui auraient autrement été jetés. Les motifs de la broderie Kantha représentent des oiseaux, des animaux, des fleurs et des scènes de la vie quotidienne dans les villages indiens, et ils sont utilisés pour créer des pièces uniques à partir de tissus recyclés.
Le Chikankari, le souci du détail
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Le Chikankari est un style de broderie originaire de Lucknow, dans l'Uttar Pradesh, une région située au nord de l'Inde. On dit que cette technique a été révélée par l'impératrice Nur Jehan et elle est particulièrement connue pour ses détails réalisés en blanc sur blanc. Cette broderie à la main est d'une extrême délicatesse et est réalisée artistiquement en utilisant des motifs floraux sur du coton, de la soie et de l'organza. Le tissu utilisé pour cette broderie doit être doux et délicat. Chaque pièce de Chikan brodée à la main est le résultat du savoir-faire de plusieurs artisans.
Des brodeurs spécialisés travaillent sur des points spécifiques, puis transmettent la pièce à un autre ouvrier pour la prochaine étape. Elle demande beaucoup de travail et de précision et peut utiliser jusqu'à 35 points différents : des points plats, en relief et gaufrés, et des "Jaalis", des points ouverts en forme de treillis dans lesquels de petits trous sont percés dans le tissu.
Le Phulkari, entre culture et religion
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Le Phulkari, originaire du Pendjab, une région de l'Inde occidentale, est une broderie caractérisée par des motifs floraux. Les points de Phulkari sont réalisés à l'envers du tissu, et le dessin se forme sur la face visible. Ce procédé utilise des fils de soie floss, qui sont des fils de soie finement torsadés, pour créer un effet lustré.
Traditionnellement, cette broderie était pratiquée par les femmes pendant leur temps libre. Les différents types de broderies Phulkari représentent le riche mélange culturel et religieux de la région du Pendjab. Les pièces les plus magnifiques sont les turbans, qui sont ornés d'une broderie dense faite à la main. Ces turbans sont appelés "bagh" (jardin) et sont fabriqués spécialement pour les mariages. La réalisation d'un "bagh" peut prendre plus d'un an.
Le Kutch, dites aurevoir au mauvais œil
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La broderie à la main du Kutch, dans l'État du Gujarat, au nord-ouest de l'Inde, est une combinaison parfaite d'artisanat du fil et de travail de miroir.
La broderie du Kutch se distingue des autres styles de broderie par l'utilisation de petits miroirs et de fils colorés. Ce type de broderie est utilisé sur les cabas, les accessoires et la décoration intérieure. Les points utilisés sont le point courant, la double boutonnière, le point de satin et le point droit.
Certaines communautés du Gujarat pensent que le travail du miroir est un outil de bon augure pour éloigner le mauvais œil, repoussant la malchance et les mauvais esprits loin de celui qui le porte. L'origine des éléments réfléchissants du travail du miroir aurait été développée à partir de l'utilisation du mica (un minéral à la surface brillante).
Notre collaboration avec Kardo, pour mettre en lumière une partie de ce savoir-faire
Chez BonneGueule, nous avons toujours eu la volonté d’aller chercher les meilleurs savoir-faire du monde. Depuis quelques temps, l'idée de travailler des produits 100% artisanaux nous travaillait. Et pour concrétiser ce projet, nous avons décidé de collaborer avec une marque indienne unique en son genre : Kardo.
Benoît, cofondateur de la marque BonneGueule nous explique ce choix : “Durant des années, nous avons exploré différents savoir-faire aux quatre coins du monde. Aujourd’hui, je souhaitais me tourner vers des tissus artisanaux indiens, avec une identité forte et des valeurs communes”.
En effet, cette volonté de travailler des produits de qualité est une priorité commune à nos deux marques.
Rikki Kher, fondateur de Kardo, nous raconte pourquoi il a souhaité créer sa marque : "J'avais envie de rendre hommage aux nombreuses techniques traditionnelles indiennes de tissage ou de teinture, tout en apportant un vent de modernité et une véritable adaptation aux exigences actuelles. Mais aussi, j'avais envie de changer les mentalités de consommation et production de masse."
Kardo fait le choix d'une confection lente, en prêtant une attention toute particulière aux détails et finitions qui composent leurs pièces. Pour l'anecdote, Ricky m'expliquait que chaque étape de confection était gérée par un artisan dédié. Artisans dont les noms se retrouvent sur l'étiquette intérieure, afin de mettre en lumière la qualité du travail de chacun et l'échelle humaine de la marque indienne.
Alors pour cette collaboration, vous l'imaginez, de nombreux tissus cités ci-dessus ont été appliqués, notamment le block-printing pour nos chemisettes.
Pour accéder à cette collaboration en avant-première, les inscriptions sont ouvertes ici.