Vidéo – Les secrets… des vêtements chauds ! #4

Vidéo – Les secrets… des vêtements chauds ! #4

Dans cet épisode, je vais décrypter tous les éléments qui vous aideront à braver l'hiver sereinement, et même plus ! Je reviens en détail sur toutes les combinaisons et accessoires utiles pour réaliser des randonnées ou faire de l'alpinisme avec des températures avoisinant les -30°C.

Des nouvelles technologies modernes jusqu'aux tenues traditionnelles des peuples arctiques, je vais retracer tout ce qui se fait de mieux pour partir à l'aventure dans les froids extrêmes.

Personnellement, j’ai expérimenté ces températures quand je vivais à Montréal. Honnêtement c'est supportable, il y a juste la respiration qui peut piquer un peu parce que c’est un air glacé qui rentre dans les poumons.

Je me suis alors demandé comment est-ce qu’on fait pour survivre dans de telles températures ? Comment on fait pour s’habiller dans un contexte où le vêtement devient un équipement de sécurité à part entière ?

Et pour ça, c'est le magasin Au Vieux Campeur qui nous a accueillis. C’est une institution en France, c’est LA boutique de référence pour du matériel outdoor.au vieux campeur logo

Comment être au chaud ?

Pour rester au chaud, même avec des températures extrêmes, il faut que vous ayez des vêtements isolants, qui retiennent bien la chaleur et l’empêche de s'évaporer. Le meilleur isolant connu à ce jour, c’est..... l’air, tout simplement.

3 couches isolantes pour garder la chaleur

Pensez à du double vitrage c’est le même principe.

Tout l’enjeu du duvet, d’un isolant synthétique, de la laine, ou du cachemire c’est de capturer le plus d’air possible.

La matière qui permet d'en capturer le plus en étant le plus léger, c’est le duvet. 

Les plumes qui valent de l'or : le duvet 

Je pense que vous n’êtes pas surpris si je dis que le duvet, c’est l’arme ultime contre les froids extrêmes. En réalité, le duvet en lui-même n’apporte pas de chaleur, ce qui fait que tu as chaud c’est qu’il emprisonne la chaleur de ton propre corps.

Les plumes de duvet emprisonnent beaucoup d’air, ce qui permet de garder la chaleur. Le problème, c’est qu’il craint l’humidité, et s’il est mouillé, il s’agglomère et perd totalement son pouvoir gonflant.

En revanche, face à de très hautes altitudes, ou des températures vraiment très basses, l’air est sec, il n’y a pas de risques de pluie, donc pas de risque que le duvet se trempe.

De plus, aujourd’hui, on sait faire des traitements sur le duvet pour éviter qu’il se gorge d’humidité. 

De manière générale, je suis plutôt partisan de l’isolation synthétique pour un usage urbain, mais il y a un moment où pour être tenu au chaud dans des températures glaciales, tout en gardant de la légèreté, on ne peut pas faire mieux que du duvet. Parce que oui, à poids égal, le duvet tiendra toujours plus chaud que du synthétique.

Par exemple si vous regardez les sacs de couchage très grands froids, le duvet est systématiquement plus léger. Lors d'une expédition à 6 ou 7000 mètres d’altitudes ou une traversée polaire épuisante, chaque gramme compte. Quand vous faites de l’alpinisme, il y a aussi un enjeu de sécurité : vous ne pouvez pas vous permettre d’être déséquilibré par un sac trop lourd accroché à une falaise. Donc forcément, le duvet fait complètement sens. 

Il est aussi très compressible, ce qui est pratique quand vous devez prendre des vêtements ou un sac de couchage vraiment volumineux.

Au niveau du fit, vous êtes obligé d’avoir des coupes amples pour plusieurs raisons :

  • Il faut que le gonflant du duvet puisse pleinement s’exprimer, car si le duvet est compressé, il n’emprisonne plus d’air, et donc il n’isole plus
  • Ça permet aussi d’emprisonner de l’air et donc d’être encore plus isolant 

Alors concrètement, les alpinistes portent quoi ?

Ils ont des grosses vestes en duvet ou même des combinaisons entières en duvet.grosse combinaison alpinisme rouge

Vous savez que je déteste les vêtements outdoors aux couleurs fluo, mais là pour le coup, il y a un tel enjeu de sécurité et de visibilité en alpinisme que je comprends tout à fait l’intérêt d’avoir un rouge bien voyant.

La légèreté est aussi très importante, car si le tissu est trop lourd, il va peser sur le duvet et lui faire perdre du gonflant. Et il doit absolument laisser passer la vapeur d’eau que le corps génère pendant un effort, donc il ne faut pas de membrane pour une respirabilité maximale. 

Le fournisseur de ce genre de tissu le plus connu c’est Pertex qui date de 1979, spécialisé dans le tissu technique, avec les gammes Quantum et Equilibrium.

pertex logo

Mais ce n’est pas le seul, par exemple Valandre, une marque française très réputée pour ses duvets, utilise un tissu du japonais Asahi Kasei, un tout petit peu plus lourd mais aussi plus résistant.

Alors j’ai parlé de parka, mais c’est exactement le même principe pour les pantalons, ils ont des salopettes en duvet, ou des pantalons avec de l’isolant synthétique et même des sur pantalons imperméables, comme une veste en Gore-Tex, sauf que c’est pour les jambes.

pantalon d'expédition de la marque millet rouge

Pantalon d'expédition de la marque Millet

Comment mesure-t-on la qualité d’un duvet ?

Il y a une unité de mesure qui s'appelle le cuin pour cubic inch, qui va mesurer le FP à savoir le pouvoir de remplissage du duvet. 

Un cubic inch c’est un cube qui mesure un pouce de côté, soit 16 cm3. On prend en général 30g de duvet, on le met dans un tube et on l’écrase avec un piston qui a un poids défini et on regarde combien de volume, combien de cubic inch le duvet occupe.

cubins calcul densite duvet  

S’il en occupe peu, ça veut dire que c’est tout rapapla et qu’il ne va pas emprisonner beaucoup d’air. Par exemple, 50g d’un duvet de 900 cuin occupera autant d’espace que 100g d’un duvet de 450 cuin, donc il sera évidemment plus léger et plus compressible. 

A contrario, plus le nombre est élevé, plus il peut se compresser et plus il aura du gonflant.

Le problème c’est que vous avez plusieurs normes, entre la norme européenne et la norme américaine, la taille du cylindre, le poids du piston peuvent varier selon les régions du globe.

C'est un peu complexe ces histoires de normes et on pourrait faire un épisode entier sur les secrets des normes de mesure du duvet. On retient tout de même quelques nuances il y a quelques nuances. 

Un duvet qui vient d’un élevage de qualité sera plus dense et emprisonnera plus d’air même si le cuin est inférieur. Vous pouvez donc avoir un duvet de 650 cuin avec les mêmes qualités thermiques qu’un duvet de 800 cuin. Un cuin plus élevé peut être aussi plus sensible à l’humidité.

differente mesure de la densite du duvet d'oie cuin

Parfois, il est également possible de voir le signe “+” à côté du nombre de cuins, ça veut dire que sur un duvet de 850 cuins +, tout le duvet fera au minimum 850 cuin, ça ne sera pas une moyenne. 

Pour vous donnez quelques repères, Canada Goose utilise du duvet 650 cuin, mais en général sur un vêtement d’alpinisme on est plus sur du 800-850 cuin voir jusqu’à 900 cuin. Il y a quelques pièces avec du duvet 1000 cuin, mais c’est quand même très rare et beaucoup plus cher, car il faut vraiment trier le duvet. 

Alors vous avez peut-être entendu parler du duvet d’eider, un duvet hors de prix récolté manuellement dans le nid d’un canard polaire, nommé eider, d’où le nom.

duvet d'eider

Duvet d'eider

Mais je n’ai pas trouvé de vêtements outdoor qui utilisent ce duvet, c’est plutôt utilisé pour des couettes très haut de gamme, quand vous êtes prêt à mettre plusieurs milliers d’euros dans une couette. 

couette en duvet d'eider

En revanche, il n'y a pas que les cuins qui comptent, vous avez aussi le poids en gramme du duvet utilisé, mais malheureusement, c’est une information qui n’est pas toujours présente.

Pour finir, la qualité finale est influencée en fonction du traitement du duvet, de la manière dont les oies ont été nourries, du mélange éventuel avec des plumes.

Sache que vous avez maintenant une norme qui s’assure que le duvet ait été récolté de manière éthique, c’est le RDS pour Responsible Down Standard, qui interdit par exemple le gavage.

Bref, le duvet c’est un très vaste monde, ça peut être un peu difficile de savoir concrètement ce que vous achetez, et c’est pour ça qu’il y a énormément de magazines qui testent sans arrêt des vêtements.

Isolation synthétique pour lutter contre le grand froid 

Contre le froid, il n’y a pas que le duvet ! 

L'isolant synthétique reste plus lourd que le duvet, donc son utilisation en haute montagne reste limitée. Mais pour autant, on peut l’utiliser dans d’autres contextes. Je pense par exemple à la vie quotidienne dans des régions très froides, comme au Canada, ou des promenades en forêt dans la neige avec peu de dénivelés.

manteau synthétique  

Il y a quand même quelques marques qui en utilisent pour des parkas très grand froid : 

  • Wiggy's, qui utilise du Climashield “pimpé” par lui-même, qu’il appelle la lamilite. En fait, les fibres de l’isolant sont recouvertes de silicone, pour que l’eau puisse encore plus facilement glisser dessus. Je n'ai jamais pu mettre la main sur un vêtement wiggy’s mais je suis très très curieux d’essayer ce Climashield sous stéroïdes, les frais de port m’ont toujours découragé pour passer commande.
  • Beyond Clothing, avec un modèle arctique 
  • Et surtout Kanuk, dont j’ai plusieurs fois parlé, c’est une marque qui fabrique à Montréal, qui utilise du Climashield aussi.

Les vêtements de travail pour le très grand froid sont très souvent en isolant synthétique, car c’est moins cher et c’est plus facile à entretenir que du duvet. Par contre c’est évidemment plus lourd, mais quand vous travaillez dans un entrepôt frigorifique, la légèreté est un enjeu bien moindre que quand vous faitesvous de l’alpinisme.

travailler dans le froid avec des vestes chaudes fluorescentes

Bref, la parka en isolant synthétique est plutôt réservée à des occasions où l’effort physique va être très modéré, avec peu ou pas de dénivelé.

On a vu les différents types de parkas pour se protéger du froid, mais que mettent les alpinistes en dessous ? 

Ils peuvent mettre une petite polaire ou une veste avec une isolation synthétique, mais il y a un type de pièce qui me fascine dans ces conditions, c’est le base layer : une pièce portée à même la peau par très grand froid.

Base layer : l'indispensable pour une expédition ? 

Quand vous faites un effort physique intense par grand froid, il faut un base layer un peu particulier car il doit à la fois tenir chaud et évacuer la transpiration. C’est un peu ce qui m’a attiré dans ce type de pièces, car elles doivent réussir à faire de trucs a priori contradictoires. base layer contre le froid

C'est là où Polartec règne en maître avec deux matières célèbres : 

  • Le power stretch, qui est comme une polaire très fine, mais très stretch et qui sèche super vite, on l’avait utilisé pour notre bomber gris 
  • Le power grid, qui est comme une polaire quadrillée, afin que l’air puisse bien circuler et évacuer l’humidité 

Personnellement, j'adore le power grid, je trouve que c’est une matière qui tient vraiment bien ses promesses, et quand je vais courir mes 5km et qu’il fait froid, elle est juste parfaite.

J'aimerais beaucoup faire une pièce dans ce tissu un jour, mais sans avoir un aspect trop technique.

Mais évidemment, en base layer vous avez aussi l’option de la laine en mérinos, c’est exactement comme nos t-shirts en mérinos, sauf que souvent il y a un tout petit peu de nylon pour ajouter de la résistance aux frottements.

Pour info, Mike Horn le célèbre explorateur est un énorme partisan du base layer en mérinos car ça tient chaud même humide, ça sèche vite et ça prend très peu les odeurs.

mike horn explorateur

J’ai parlé de base layer pour le haut du corps, mais c’est exactement pareil pour les jambes : vous avez comme des boxers longs en mérinos, en power stretch, en power grid, c’est vraiment une question de goût.

Au passage, je recommande vivement d’avoir un boxer long en mérinos à mettre sous tes pantalons de tous les jours quand il fait très très froid, ça va vous changer la vie.

Quand j’ai découvert ces matières, je me suis posé une question : mais comment faisaient-ils dans le temps quand toutes ces matières techniques n’existaient pas ?

C'est là où les filets entrent en jeu ! 

À la conquête de l'Everest, muni de mon filet de pêche

Edmond Hillary portait un curieux base layer, en maille, ou plutôt en filet. Oui ça ressemble vraiment à un filet de pêche.

base layer filet

Mais à quoi ça peut bien servir ? 

Le principe, c’est toujours le même : ce filet sert à emprisonner des poches d’air, entre ta peau, et le vêtement que vous allez mettre par-dessus le filet. C'est exactement le même principe que le mesh d’une bretelle de sac à dos.

C'est une technologie un peu old school, qui doit faire face à la profusion de tissu technique à séchage rapide en tout genre, mais qui a aussi ses fervents défenseurs, notamment du côté des militaires car encore une fois, c’est un vêtement qui gère extrêmement bien la transpiration par grands froids.

À l’époque de Hillary, c’était le meilleur base layer possible, et il mettait par-dessus ce qui semble être une chemise en flanelle, vraisemblablement en coton.

edmund hillary archive

Aujourd'hui, vous avez principalement deux marques qui proposent ce genre de filets : Bryjne et Aclima

Et pour faire le lien avec ma vidéo sur le vêtement militaire, il y a tout juste un mois, Crye Precision a annoncé un partenariat avec Aclima pour leur ligne alpine.

Personnellement, ça m’a beaucoup intrigué et j’ai donc acheté un base layer Aclima, je suis parti courir à 10°c avec ça et un tee à manches longues par-dessus, et franchement, ça marche vraiment bien, vous avez juste le bon niveau d’isolation, et cela m’a évité d’avoir mon tee-shirt trempé de sueur.

Donc vraiment si vous êtes passionné de “gear” et d’activité physique outdoor, essaie, vous allez être surpris ! 

Protéger son visage (ou comment ne pas perdre le bout de son nez)

Se protéger la tête du froid, c’est facile, il existe une quantité de bonnets. Par-dessus vous mettez une capuche et c’est réglé.

Pour le visage c’est un peu différent, et il faut faire attention, vous pouvez vite avoir des gerçures au niveau des lèvres.

Le problème, c’est quand il y a du froid extrême et que vous êtes dehors toute la journée, le vent peut encore aggraver les choses, et le moindre centimètre de peau non couvert peut tout simplement se congeler. 

C'est pour ça que les explorateurs polaires ou des alpinistes portent des lunettes, pour éviter d’avoir un vent à -40°c dans les yeux. Certains portent aussi des masques spéciaux car respirer un air si froid et si sec peut être douloureux. 

Par exemple la marque Coldavenger (le nom ne s’invente pas) en propose, où vous avez un système qui humidifie et réchauffe l’air que vous respirez et là vous êtes tranquille sur ta banquise.

masque coldavanger noir

Team moufle ou team gant ?

La protection des mains est absolument primordiale, car si vous avez les doigts gelés, vous ne pouvez plus rien faire : ouvrir un sac ou une bouteille devient compliqué.

Heureusement, on sait très bien faire des gants chauds et c’est souvent les mêmes technologies que pour une parka ou une veste, c’est-à-dire avec de l’isolant synthétique ou du duvet, des membranes imperméables ou pas, etc 

Pour des occasions où il y a assez peu d’enjeux de dextérité, on peut utiliser des moufles, c’est plus chaud car la chaleur de chaque doigt n’est pas séparée comme c’est le cas de gants normaux.

moufle black diamond

Moufles Black Diamond

Donc vraiment, avoir les mains au chaud, ce n'est pas vraiment un problème ! Par contre, pour les pieds, c’est une autre paire de manches.

Les différentes chaussures pour une expédition sereine

Encore une fois, c’est absolument critique, car si les pieds ne sont pas correctement protégés, il est possible de revenir avec des orteils en moins de ton expédition.

Alors comment ces gens font pour se protéger les pieds dans un milieu où l’eau peut geler en quelques minutes voir même en quelques secondes ? 

Tout dépend du type d'activité, il y aura une différence entre les chaussures pour faire de la randonnée grand froid et les chaussures pour faire de l’alpinisme. 

Sur de la randonnée où les températures sont extrêmes avec peu voir sans de relief, il existe des chaussures randonnées spécialement faites pour, c’est-à-dire qu’elles comportent un isolant tout autour de la chaussure. Certaines ont un isolant à base d’aerogel, un isolant extrêmement léger inventé par la NASA, c’est le plus solide et léger au monde d’ailleurs ! Il est composé à plus de 99,8 % d’air, ce qui le rend très isolant. 

chaussure millet alpinisme

Ou sinon vous avez les bonnes vieilles bottes d’hiver comme le fait Sorel ou Baffin, avec un chausson en laine très épais, et une partie en caoutchouc qui remonte haut sur la tige afin de protéger la chaussure de la neige et du sel, c’est une chaussure très courante au Canada.

chaussure marron sorel

Il faut juste arriver à bien gérer l’humidité du chausson en laine en fin de journée, c’est pour ça que certains en emportent plusieurs en expédition. 

Pour l'alpinisme, ce sont d'autres contraintes

Elles sont évidemment imperméables car vous allez passer ton temps à avoir tes pieds dans la neige. Elles sont rigides pour pouvoir mettre des crampons, et assurer un maintien sur des terrains très escarpés. Et surtout elles sont bien isolées du froid, à l'aide de guêtres intégrées. 

L’un des modèles les plus connus c’est la Everest de chez Millet, où l’isolation est assurée par du primaloft, un isolant synthétique. Il existe d’autres modèles très connus chez des marques italiennes comme La Sportiva ou Scarpa. 

Pour de tels usages, le choix de la chaussette est primordial, et là aussi il existe des chaussettes avec du primaloft.

Forty below est une marque américaine, très old school, qui propose carrément des “overboots”. Pour faire simple, l'idée est de mettre comme un gros manteau par-dessus tes chaussures. 

Parce que ce qui garde la chaleur sur ce genre de produit, c’est un mélange de néoprène, de mousse et d’un réflecteur de chaleur, comme ce que vous avez sur une couverture de survie.

Le VBL (Vapor Barrier Liner) alias le sac plastique 

Avant de finir, j’aimerai te parler d’une drôle de technique que certains utilisent pour avoir leurs pieds aux chauds, c’est le principe du VBL pour Vapor Barrier Liner, autrement dit le pare vapeur.

Dans les faits, il s’agit juste d’un sac plastique qui ne laisse absolument pas passer la transpiration, c’est tout le contraire d’une membrane respirante comme un Gore-tex.

Son rôle c’est d'éviter l'accumulation de l'humidité lorsque l'on marche plusieurs dans le froid et qu'il est impossible de faire sécher ses chaussettes.

C'est une technique dont j’ai entendu parler la première fois dans une vidéo de François Calvier un youtubeur qui adore les histoires de survie.

francois calvier démonstration VBL

Pour faire simple, vous mettez une chaussette fine qui sèche très vite, par-dessus vous mettez la fameuse chaussette en sac plastique, et ensuite ta chaussette épaisse isolante. 

En fait, la transpiration de ton pied va uniquement se cantonner à ta chaussette fine puisque le sac à plastique autour du pied va l’empêcher de migrer vers la chaussure. Du coup la chaussette isolante et la chaussure restent complètement sèches. Évidemment, le soir, il faut sécher sa chaussette fine, en la collant contre soi.

Alors oui, on a le sentiment d'avoir une étuve aux pieds avec ce système mais, je vous assure, c'est infiniment plus agréable que d’avoir les orteils congelés qu’on doit couper.

Honnêtement, c’est une technologie toute simple et très rudimentaire, peu coûteuse, mais que les grandes marques d’outdoor ne proposent pas pour plusieurs raisons :

  • En termes de technologie c’est niveau zéro, rien de révolutionnaire
  • C'est un accessoire dont l’utilisation est finalement très restreinte : cantonner aux randonnées longues dans le froid extrême 
  • Face à des marques qui mettent en avant l’argument du séchage rapide, de l’évacuation de la transpiration, c’est aller totalement à contresens des promesses habituelles 

Imaginez la pub ? “Avec ces chaussettes pare vapeur, gardez la transpiration de vos pieds” ! 

Seul RAB propose des chaussettes pare vapeur. C'est plutôt des marques très old school, américaines, qui proposent ces curieux vêtements comme Stephenson Warmlite, Western Mountaineering ou Forty Below. Là on n’a pas du tout dans une direction artistique à la Arcteryx.

Bunny boots ou Mickey Boots

Il est impossible pour moi de parler de pieds et de grands froids sans aborder la célèbre Bunny Boots, dont Converse s’est d’ailleurs inspiré. Christophe en a même une paire. 

Ça s’appelle Bunny Boots parce qu'avec ça vous avez des pieds de lapin. Ça existe également en noir, et là elles sont surnommées les Mickey Boots.

bunny boots blanche

Il y a un site internet sur cette pompe mais alors franchement, du site old school je pensais en avoir vu, mais là on est sur des sommets, je pense qu’il n’a pas été mis à jour depuis 25 ans, je n’exagère pas. Les chaussures ne sont pas hors de prix, on en trouve pour moins de 100 € sur ebay.

Ça reprend exactement le même principe du Vapor Barrier Liner qu’on a vu, c’est une botte en caoutchouc, avec un isolant en sandwich entre deux parois en caoutchouc qui est donc toujours sec, et donc toujours efficace.

Alors oui vous suez abondamment des pieds, mais la transpiration reste toujours chaude et vous aurez tous tes orteils. Par contre, comme pour des chaussettes VBL, il est absolument impératif de sécher très soigneusement les chaussures le soir sinon ça va être la foire aux champignons entre tes orteils, en plus d’une peau totalement fripée, comme si ton pied avait passé des heures dans l’eau. 

Les mukluks, un indispensable du vestiaire nordique 

Toujours dans le old school pour avoir les pieds au chaud, vous avez les mukluks, des chaussures traditionnelles portées par les peuples arctiques. Aujourd'hui vous avez un fabricant américain de référence, c’est Steger.

mukkluks

 

C'est comme une botte, faite avec du cuir d’élan, c'est très souple et résistant avec une tige en canevas de coton. L’avantage du canevas de coton sur la botte c’est que ça la rend très respirant, par contre dès que c'est mouillé c’est le début des ennuis, c’est pour ça qu’il faut impérativement la traiter avec un spray déperlant.

Franchement, j’aime bien le style, avec la lanière, et si je devais faire une expédition dans le grand froid, je serai chaud pour me laisser tenter parce que je trouve l’ambiance de cette botte géniale.

Du côté de l’arctique on porte des mukluks, en Asie centrale ils ont des bottes en cuir bien costaud, et fourrées à la laine, qui montent haut pour protéger le tibia du froid. 

En France, c’est la marque Golok’s qui propose ce type de pièce, du nom de la région du Tibet et l’ethnie qui l’habite, dont Sylvain Tesson est d’ailleurs l’égérie, ça colle bien avec le côté brut et aventure de ces chaussures vraiment particulière. 

Voilà j’espère que vous avez maintenant envie d’affronter les grands froids, et personnellement, là j’ai qu’une envie c’est de retourner à Montréal avec un petit -30°c et de kiffer ! 

Benoît Wojtenka Benoît Wojtenka
Benoît Wojtenka, cofondateur

J'ai fondé BonneGueule.fr en 2007. Depuis, j'aide les hommes à construire leur style en leur prodiguant des conseils clairs et pratiques, mais aussi des réflexions plus avancées. J'aime aussi le techwear, les matières japonaises, le sport et le thé.

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