Suite à certains échanges que j'ai pu voir ici ou ailleurs, je profite de ce répertoire des grandes marques de luxe pour vous apporter une précision sur ce que l'on entend par Haute couture. En effet, les marques de luxe ou premium sont couramment dénommées "marques de haute couture"...
En réalité, ce terme ne s'applique que dans certains cas bien précis, car figurez-vous que c'est une AOC depuis 1945, à l'époque dépendante du Ministère de l'Industrie.
Aujourd'hui, cette appellation est régentée par la chambre syndicale de la Haute Couture et ne s'obtient qu'à partir d'exigeants critères : utiliser chaque année une surface minimum de tissu, disposer d'au moins deux ateliers, réaliser le travail à la main, ne produire qu'une seule fois un vêtement etc.
Par conséquent, il n'y a qu'une vingtaine de marques habilitées à utiliser l'appellation Haute Couture, telles que Chanel, Dior, Jean Paul Gaultier, Atelier Versace... Exit Givenchy, Lanvin, Gucci, Prada, Louis Vuitton, Hermès... Aussi bonne - ou pas- puisse être la qualité de leurs vêtements, ce ne sont pas/plus des Maisons de Haute Couture !
Cette distinction est importante car elle a un sens... Croyez-moi, au-delà de la surexploitation marketing de la Haute Couture, le luxe à son état le plus chimiquement pur subsiste à travers la virtuosité et la maitrise des "petites mains" que l'on ne voit jamais.
Je vous conseille vivement cette vidéo ou celle-ci, dans lesquelles vous verrez la création folle de matières aux reliefs inimaginables, ou encore des broderies d'une complexité sans nom. Je ne sais pas si tout le monde peut ressentir une émotion face à un tel degré d'artisanat ou s'il faut être très passionné, en tout cas moi je trouve ça plus que magnifique, et resterai toujours admiratif et immensément respectueux d'un tel travail.
D'ailleurs, il est arrivé lors de certains défilés que l'on désigne parfois certaines pièces comme "des robes à 1.000 heures" par exemple, en référence au temps passé par les brodeuses à travailler sur une pièce.
Mais pour les hommes ? Et bien, franchement messieurs, "nous" sommes à la ramasse.
Bien sûr, il existe le bespoke (le vrai sur-mesure, pas celui où on adapte simplement un patron et qui est en fait de la demi-mesure) pour les costumes, mais cela ne va pas aussi loin, à mon avis, que la Haute Couture dans l'invention de nouvelles choses. Certains créateurs comme Eric Tibusch ou Gustavo Lins insèrent quelques modèles masculins pendant leurs défilés HC, mais ce n'est pas toujours réussi et reste résiduel à l'échelle du Luxe pour Homme.
Cela étant, avec le rééquilibrage des ventes réalisées entre PAP femme et homme, on peut imaginer que nous y aurons bientôt droit ! Pour regarder seulement... Le vrai chiffre des client (femmes, essentiellement) réguliers de Haute Couture à travers le monde serait compris entre 40 et 1000. Certaines pièces excédent facilement la centaine de milliers d'euros, mais au delà du prix, tout le monde ne peut pas avoir accès à la Haute Couture : c'est un privilège qui se mérite ! Comment ? Les Maisons refusent systématiquement de le dire... Mais cela reste un moteur puissant et un grand moment de mode à observer pour les amateurs de haut artisanat.
Revenons au guide, avec cette dernière partie consacrée aux labels les plus influents parmi ceux qui défilent !
Retrouvez les 2 précédentes parties ici :
- Guide des marques de luxe (A-C)
- Guides des marques de luxe (D-M)
Melinda Gloss
(Très) récemment lancée sur les podiums parisiens, Melinda Gloss est avant tout une marque haut de gamme qui monte, fidélisant les amateurs de belles matières (popelines, chambray...). Sans fioritures, ses collections ne proposent que des pièces faciles à porter, intégrables très facilement dans les tenues de tous les jours. Vous pouvez y aller les yeux fermés, mais n’abusez pas trop du basique sobre...
Michael Kors
Le « designer » américain a lancé sa marque il y a une trentaine d’années et est incontournable sur la scène new yorkaise aujourd’hui. Son style est une alliance de casual et de chic, tendant vers des vêtements « urbains » faciles à porter. Rien à dire de côté ci, il y a une réelle cohérence et une sophistication très réussie (nombreux gilets sans manches matelassés en lainages, manteaux à poches et détails en cuir...).
Niveau production en revanche, l’ambiance est beaucoup plus fast fashion qu’artisanale, la première ligne femme étant la seule à offrir une fabrication italienne pour des pièces à plusieurs milliers de dollars. Vous y retrouverez une qualité loin de correspondre à ce que l’on attend d’une marque de luxe malgré des coupes correctes. De beaux produits au niveau du style, mais qui n’ont strictement aucune âme et dont les matières (en particulier les cuirs) ne feront pas rêver les connaisseurs que vous êtes.
Missoni
Dans les années 50, Ottavio et Rosita Missoni cherchent à créer une nouvelle façon de travailler la maille et expérimentent de nouvelles techniques de tissage et de maillage. Très vite, la Maison Missoni s’impose comme une référence, utilisant la maille pour confectionner toutes sortes de vêtements, du pull au manteau en passant par les vestes et pantalons.
Les chevrons colorés deviendront vite une marque de fabrique : sans cesse réinterprétés et détournés, ils révéleront un don et un savoir-faire unique pour créer des pièces très colorées, d’une grande technicité. Les mailles Missoni sont incontournables pour les fans de beaux tricots et apporteront à la fois raffinement et excentricité maitrisée à votre style.
Moncler
A la base, Moncler est une histoire débutée en 1952 à côté de Grenoble dans la réalisation de sacs de couchage, qui se transformeront en ce que l’on connait sous le nom de doudoune. Aujourd’hui, Moncler est associé à l’image d’un branleur sans style qui veut juste afficher le logo d’un blouson super cher sans qualité exceptionnelle. Et la marque désormais italienne fait scandale ces derniers jours suite à la divulgation des méthodes monstrueuses employées pour dépecer les oies de leurs plumes.
Moncler Gamme Bleue : sous la direction du déjanté Thom Browne, cette 1ère ligne organise des défilés pour présenter des collections extraordinaires. Souvent d’une complexité sans nom, elles s’inspirent toujours d’un sport (cyclisme, escrime...) et font la part belle aux matières très techniques, aux mailles imposantes et au style toujours décalé. Inaccessible en terme de style, la ligne Gamme Bleue mérite absolument le détour pour la qualité de ses pièces et l’innovation technique que l’on voit chaque saison.
Moncler Grenoble : Beaucoup plus axée sur des vêtements fonctionnels adaptés pour le sport et le ski principalement, l'intérêt d'une telle ligne réside dans ses matières innovantes et adaptées à des conditions difficiles. Niveau design, on gagne en sobriété.
Moncler W : il s'agit d'une capsule comportant quelques modèles créés pour des conditions extrêmes. La doublure uniquement en duvet (non mélangé à des plumes) est alors parfaitement justifiée, même s'il serait hasardeux de n'aller au pôle nord qu'avec cela sur le dos !
Moncler : Ligne de diffusion n'ayant que le nom de luxueux. Elle propose des pièces pas toujours bien réalisées, chères, et systématiquement dotées d’un logo. Si les produits ne sont pas non plus d'une qualité désastreuse, le rapport entre la valeur intrinsèque du produit et le prix est totalement déséquilibré : une doudoune vendu 1000€ ne coûte qu'entre 30 et 40€ à fabriquer !
Neil Barett
Sir Barett est issu d’une famille de maîtres tailleurs du sud de l’Angleterre : un bon départ pour devenir créateur. Sa passion pour la mode va le conduire vers l’avant-garde et dans des maisons comme Gucci puis Prada, dont il développera la ligne masculine et le style.
Officiant pour sa propre marque désormais, il a souhaité installer sa production en Italie, là où il a pu trouver une main d’œuvre capable de réaliser ses pièces immaculées à la précision chirurgicale. Souvent cérébrales, ses collections affirment une vision moderne des incontournables du vestiaire masculin.
Paul Smith
Sir Smith incarne la déjantée mode britannique. Derrière leur flegme mythique et leur tea time caricatural, les londoniens tels que Paul Smith promeuvent un dress code bien à eux. Par exemple, le couturier est capable de dessiner une veste de costume en inversant le sens des détails : le col orienté vers le bas, poches qui s’ouvrent vers le haut... Ayant longtemps travaillé sur une modernisation du « kitsch », sa signature est un ensemble de rayures irrégulières et colorées. Plusieurs lignes et plusieurs qualités ici.
Paul Smith : la 1ère ligne issue des défilés, avec de belles matières et une belle fabrication essentiellement réalisées au UK et en Italie. L'esprit déjanté du créateur s'y exprime très intelligemment et de façon très colorée. Il rafraichit les fashion weeks masculines ayant la fâcheuse tendance à se vautrer dans des couleurs ombres et ternes !
Paul Smith London : c’est une ligne «permanente» qui propose du formalwear teinté de détails à la sauce Paul Smith. On retrouve aussi généralement une bonne qualité de fabrication.
PS by Paul Smith : c’est une seconde ligne plus jeune, plus accessible, avec aussi plus de logos... Les designs sont moins racés, bien que l'on retrouve de nombreux imprimés et motifs chers à Paul Smith.
Paul Smith Jeans : c’est la ligne la plus « bas » de gamme de la maison britannique, avec, comme PS, une qualité aléatoire parfois médiocre. Sans parler du style très commun, et pas assez rigoureux.
Prada
À la base, la famille Prada fabriquait des bagages et autres accessoires de cuir. Mais lorsque l’aristocratique/communiste/féministe (plus pour l’image que pour les convictions) Miuccia Prada s’en mêle, la petite entreprise va prendre un autre tournant. Première créatrice à s’inspirer du sport pour faire du chic, elle va créer un sac à partir de nylon et toile de parachute, qui deviendra quelques années plus tard un must have.
Sous l’impulsion de Neil Barett, la ligne masculine va imposer un univers décalé, résolument à contre temps et sans aucun respect pour les codes vestimentaires en vigueur. Imprimés loufoques, coupes rétros et vintages, matières improbables, les collections Prada sont toujours spectaculaires et conviennent aux amateurs de « bizarreries ». Très chers, mais avec une qualité qui ne suit plus, les produits peuvent apporter une touche de sophistication et d’impertinence à votre style.
Pringle of Scotland
Fondée en 1815 en Ecosse, la Maison s’est illustrée comme une pionnière en matière de tissage de la laine et du cachemire. On lui doit notamment ce fameux motif à losanges que l’on connaît tous, et qui aujourd’hui encore reste présent chaque saison. La marque tente de moderniser son image et ses codes à travers des défilés plus fantaisistes.
Raf Simons
Architecte de formation, Simons est un créateur résolument tourné vers le futur, affirmant qu’il déteste tout ce qui touche au courant « rétro » en matière de mode.
Avec des silhouettes construites et architecturales - c’est le cas de le dire - il va apporter à la mode masculine une vision sophistiquée notamment chez Jil Sander, dont il sera directeur artistique. Il créera Raf by Raf Simons, une 2ème ligne dans le même esprit que la première mais moins chère.
Il se fera remarquer par ses sneakers au design très futuriste (multi-matières, applications...). Aujourd’hui à la tête de la ligne féminine PAP et couture de chez Dior, il s’est clairement imposé comme une figure incontournable de la mode ces dernières années.
Ralph Lauren
L’évocation de ce nom appelle tout de suite l’image de cette espèce de poney grotesque...pardon, de cavalier jouant au polo, parfois porté dans des proportions démesurées, sans grand intérêt. Effectivement, en grande majorité, c’est cela. Mais pas que, loin de là, et l’étude des différentes lignes de la maison le montre.
Purple Label. « Le luxe ultime » comme ils la décrivent. Et objectivement, les produits sont effectivement très bien taillés, les matières sont particulièrement luxueuses...tous comme les prix. Disposant aussi d’une offre de fabrication demi-mesure, vous retrouverez avec ces étiquettes violettes ce que Ralph Lauren offre de mieux, dans un style extrêmement raffiné et classique.
Black Label : dans le même esprit que Purple label, il s’agit d’offrir une gamme de basiques chics mais un peu moins chers, dans des matières moins luxueuses. Un entre-deux qui n’est pas forcément très intéressant tant du point de vue du style que celui de la fabrication.
Polo Ralph Lauren : sans conteste la ligne la plus répandue et la plus connue du groupe, elle est symbolisée par ce fameux joueur de polo à cheval. Le concept est le sport « chic », c’est à dire s’inspirer de l’esprit aristocratique du Polo (le sport) pour en faire une ligne de vêtements casual mais « classes » en même temps.
Trop vendue et mal portée, elle n’est pas vraiment intéressante, même si les polos peuvent se prévaloir d’une qualité correcte.
RRL : mettant en scène le monde ouvrier du début du siècle dernier, le concept est un « workwear » très (très) rétro ambiance sépia...mais aussi, étonnamment, très haut de gamme ! Ralph Lauren a souhaité faire fabriquer aux USA de bons jeans selvedges de brutes, à l’ancienne, et avec point de chainette ! On vous conseille même de le porter 90 jours avant de le laver... Si les jean’s (chers) sont effectivement très intéressants, restez vigilants sur le reste de la collection.
Denim & Supply : plus casual que toutes les autres, elle propose des sweats à capuches et des Tshirts à effet vieilli, affichant un drapeau américain tâché et jauni. Malgré les vibes « vintage » qui ne sont pas sans rappeler RRL, la qualité est assez médiocre. À privilégier pour les soldes, au cas où vous craqueriez.
RLX : rassemblant des vêtements de sport, elle propose des pièces confortables aux matières techniques (tissus respirants...). A côté de cela, elle chapeaute aussi les lignes Golf et Tennis, disposant d’une gamme de produits dédiés à ces sports. Pas sûr qu’elle vaille mieux que la marque Tribord de Décathlon...
Roberto Cavalli
Nous aurons très bientôt l'occasion de revenir en détail sur ce créateur souffrant, comme de nombreux italiens, d'une mauvaise réputation...souvent injustement !
Roberto Cavalli : Un peu à l’image de Versace, Cavalli reflète un certain sens du bling... et à juste titre parfois, il faut le dire. Au-delà des imprimés léopard et zébrés, gardez en tête que Roberto Cavalli s’est fait connaître en mettant au point des techniques de travail du cuir (impressions, laserisations...) témoignant du savoir-faire impressionnant en la matière.
Aimant avant tout le beau sans se soucier des préjugés, la Maison propose des pièces souvent colorées, brodées ou ciselées, et toujours des cuirs exotiques comme le python ou l’alligator. La qualité de la première ligne est excellente mais extrêmement chère. Attention à certaines pièces qui intègrent les boutiques mais dont la fabrication et le prix (c’est comme ça que vous les remarquerez) sont inférieurs aux autres.
Roberto Cavalli Class : dédiée à des vêtements plus formels, cette ligne est un intermédiaire intéressant au sein de l’univers du groupe. Reconnaissables en reprenant les codes Cavalli, mais malgré tout faciles à porter, les pièces griffées « class » ont, malheureusement, un côté un peu désuet.
Just Cavalli : fraiche et jeune, la collection est caractérisée par une utilisation intensive de couleurs et un style « branché ». La qualité peut être très aléatoire, mais on peut trouver des pièces intéressantes (chemises/jean’s) dans un rapport qualité prix correct (surtout en soldes).
Saint Laurent
La Maison de Couture a été fondée par feu Yves Saint Laurent en 1961. Il fut longtemps le créateur le plus adulé du monde de la Haute Couture, faisant appel aux meilleurs artisans (brodeurs, tailleurs...), certaines pièces nécessitant plusieurs milliers d’heures de travail.
Smoking, cabans et sahariennes composaient le vestiaire masculin, empruntés par YSL à l'homme pour ses collections féminines. Malgré un laisser aller sur la ligne « Rive Gauche », qui abritait initialement la ligne homme, la marque reste aujourd’hui une valeur sûre pour des vêtements de qualité.
A l’arrivée de Hedi Slimane, elle a été rebaptisée « Saint Laurent » et a aussi perdu toute notion de raffinement, à en juger par certains looks inspirés de grand mère Yeta ! Acharné de ce qui a fait son succès il y a des années de cela, Slimane enlève à la marque tout ce qui a fait la grandeur de la Yves Saint Laurent, adoptant un style « rock chic » déjà vu, et presque ringard.
Si quelques belles pièces restent disponibles en boutique (jeans, manteaux, costumes...), le style imposé par Slimane est regrettable, et s’avère difficile à porter si l’on a la moindre once de bon goût.
Salvatore Ferragamo
Relativement discrète parmi ses paires, la Maison Ferragamo est pourtant tout à fait remarquable par sa conception traditionnelle du luxe Made in Italy.
Facilement accessible sans être trop répandue, la marque fabrique notamment de beaux souliers et dispose d’une belle gamme de maroquinerie. Ses vêtements sont superbement réalisés et les matières tout aussi belles !
Les collections « défilé » sont audacieuses tout en restant portables, révélant le talent de Giornetti, à la fois moderne et traditionnel. Ce nom est vraiment un gage de qualité sur la quasi totalité de ses produits, avec en plus une équipe de vente en boutique très agréable et professionnelle.
Tom Ford
Roi de la décadence et de la pornographie publicitaire (il collabore avec "Uncle Terry", célèbre photographe accusé de viol), Ford s’est fait remarquer chez Gucci avec des collections outrageusement sexy.
Aujourd’hui à la tête de sa propre maison, il s’est -un peu- assagi pour concevoir le vestiaire d’un dandy amateurs de smokings impeccablement taillés (sous traités par Zegna !), les costumes à carreaux prince de Galles aristocratiques et les manteaux de fourrure. Réservée à une bande de happy few, la réalisation des très rares pièces Tom Ford est à la hauteur de leur prix. Heureusement, sinon cela s’apparenterait à du déguisement.
Versace
Gianni Versace est mort en 1998, laissant derrière lui un empire que ce fils de petits commerçants a construit de ses propres mains. Les années 90 marquent l'âge de la maison disposant alors de plus d'une dizaine de lignes différentes ayant chacune un point commun : le luxe et l'artisanat.
Aujourd'hui, Ateliers Versace fait partie du club très fermé des lignes de haute couture, au sommet d'une pyramide comportant 4 autres lignes.
Versace : Gravure de la divinité Medusa, frise grecque géométrique, la maison Versace a une identité extrêmement forte, tant au niveau de son histoire que de son style. Symbole d’une mode hystérique, Versace, dans l’imaginaire collectif, n’est qu’une marque bling bling, à l'image de sa créatrice.
En réalité, les connaisseurs sont unanimes quant à l’incroyable talent de ses ateliers, capables de toutes les prouesses techniques. A côté des exubérances des défilés, la ligne masculine offre de somptueuses pièces (cuir, jeans travaillés, manteaux en cachemire...) aux coupes et aux matières d'exception.
Presque totalement familiale et indépendante, la marque maintient la rareté de ses produits, difficiles à produire en grosse quantité à cause de leur haute technicité. Une barrière de poids, au delà du style : le prix. Il existe d’autres lignes plus accessibles mais totalement déconnectées de l’univers luxueux de la première ligne Versace.
Versus : c’est une seconde ligne créée à la base pour Donatella dans les années 90, qui sera aujourd’hui gérée par plusieurs nouveaux créateurs, qui dessineront chacun quelques collections avant de laisser la main à un autre jeune designer. C’est aujourd’hui Anthony Vaccarello qui est aux commandes, ayant succédé à Christopher Kane et J.W Anderson.
Versace Collection : Loin de la qualité de la 1ère ligne, cette griffe propose des vêtements sans grand intérêt, d’une qualité correcte mais rien de remarquable. De temps à autres peuvent en sortir des pièces intéressantes, mais elle sera difficile à trouver en Europe.
Versace Jeans : Autrefois luxueuse et fabriquée en Italie, cette ligne est devenue très cheap. Quant au design et à la fabrication, c’est typiquement le genre de collection qui propose du logo à ceux qui n’y connaissent pas grand chose. A bannir impérativement. Pour info, la Maison a concédé l’ensemble de l’exploitation et production de ce nom au groupe Ittiere.
WooYoungMi
La marque porte le nom de sa créatrice d'origine coréenne, lancée en mode masculine en 2002. Le label a émergé assez rapidement et est aujourd'hui un rendez-vous incontournable de la fashion week de Paris.
Wooyoungmi s'inscrit dans une mouvance parallèle aux maisons de luxe historiques, proposant une nouvelle vision du vestiaire masculin, inspirée du monde du design et de l'architecture.
Facilement portable, et souvent très juste, la mode WYM comporte typiquement des silhouettes structurées et parfois épurées. Les matières et les coupes offrent une belle qualité, mais c'est véritablement le style et la maitrise des textures qui constituent la valeur ajoutée de la marque... au milieu de nombreux "basiques" !
Les précédentes parties du guide trouvables ici :
- Guide des marques de luxe (A-C)
- Guides des marques de luxe (D-M)