Pour connaître l'histoire du perfecto, deux solutions : regarder cet épisode de V.I.R.A.L ou lire cet article. Les deux sont possibles aussi. Voici à présent la suite, avec des informations sur comment bien choisir la bête, et comment porter un perfecto.
Une affaire de style(s)
Comme de très nombreux classiques (trench, baseball jacket, etc), le perfecto est passé à la moulinette des podiums, évoluant vers des univers variés. Petit tour d’horizon des déclinaisons contemporaines du perfecto, puis on terminera par des conseils en terme de choix et d’association selon votre style.
Bref panorama des différentes formes du perfecto aujourd'hui...
Les pièces légendaires
Du bon basique avec Schott, La Canadienne et re Schott. En termes de prix on se situe ici aux alentours de 300€ : un minimum pour ce pilier de votre vestiaire.
Pour les débutants ou amateurs de basiques, privilégiez l'original. Chez Schott bien évidemment, les premiers prix se situent aux alentours de 400€ : un prix raisonnable pour un cuir.
Étonnament, le noir est sans doute la couleur la plus "tendance" en ce moment. En témoignent les collections proposées par Saint Laurent Son Altesse Sérénissime Hedi Slimane. Mais rien n'empêche d'opter pour une version plus neutre, dans les tons marrons ou même camel. C'est même ce qu'on vous conseille. Pour mettre en valeur un côté brut/rustique, certaines marques fabriquent leurs blousons en buffle : effet grosse brute garanti.
Les versions du perfecto en velours ou en peau lainée
La Canadienne, Schott et Blk DNM proposent
de belles version velours du perfecto.
En amateurs de belles matières, on ne pouvait passer à côté du cuir velours, veau ou chèvre (le plus souple). Bien plus rare que ses homologues plongés, il permet d'adoucir considérablement la "dureté" des lignes de ce blouson de motard, à quoi s'ajoute un toucher incomparable si agréable.
C'est aussi un contrepied intéressant, caractérisé par un aspect plus luxueux et raffiné. Attention toutefois, on rappelle que ce type de cuir est très sensible aux tâches, nécessite un gros entretien, et doit être de très bonne qualité à l'achat.
Enfin, les versions hiver peuvent cacher un trésor sartorial : une fourrure de mouton ! On aime les peaux retournées pour leur grande chaleur, et surtout leur confort. À essayer systématiquement : selon la race d'agneau ou de mouton utilisée, la fourrure est plus ou moins dense, et peut en conséquence faire varier la taille.
Les perfectos matelassés
Redskins, Schott et Belstaff : de 200 à 1800 €, le cuir matelassé reste accessible à toutes les bourses.
La recherche d'une meilleure protection du corps a donné naissance à des blousons techniques, parés d'empiècements matelassées : il s'agit pour le fabricant de glisser un rembourrage entre l'extérieur et la doublure du manteau, de façon à amortir le choc en cas de chute.
Les surpiqûres assuraient le maintien et le bon gainage de ces pièces... avant de devenir des détails esthétiques ! Classiques en quadrillage, droits en ligne ou plus travaillés, les matelas confèrent des volumes particulièrement structurants, jusqu'à parfois amener le perfecto vers un futurisme très intéressant.
Attention lors de l'achat : veiller à ce que le matelassage soit bien réalisé avec des lignes bien nettes et des volumes bien "pleins".
Comme on le voit sur le perfecto Belstaff, les empiècements des manches sont bien dessinés ; alors que sur le premier, ils apparaissent plus plats. Surtout lorsqu'ils sont apposés sur les avant bras, comme c'est ici le cas. D'autant qu'ils vont être soumis à tous vos mouvements et à une certaine pression qui risque, à long terme, de les affaisser un peu.
Les variantes de matières
Pour Hoon, The Klosette et (encore) Schott, le perfecto ce n'est pas que du cuir !
Laine, coton et même nylon :
un large choix d'alternatives et de styles s'offrent à vous.
Grande tendance de ces dernières années, le multi-matière a aussi contaminé le perfecto. Le plus souvent, il s'agira d'un drap de laine et de cuir, associant texture mâte, et texture brillante.
Même si on peut regretter que The Kooples, Sandro et compagnie, se soient approprié ce duo avec une telle ferveur, il sera possible de faire la différence par la qualité des matières et le soin apporté aux détails.
Certains vont bien plus loin que cette cohabitation, et choisissent purement et simplement d'écarter le cuir lors de la conception de leur perfecto ! A l'image de The Klosette et Schott, les modèles en gabardine, en laine, ou comme ici en molleton et en nylon fleurissent. Évidemment, ce choix estompe l'authenticité de la version originale, mais on gagne une approche plus moderne non moins intéressante !
Les perfecto style dark ou destroy
Beaucoup de travail de matières sur les perfecto style "dark".
Le courant "dark" canalise tout un tas d'inspirations proches du streetwear, dans un esprit (encore) alternatif. Ainsi, quoi de plus normal que de retrouver le perfecto revisité par ces créateurs emblématiques, que sont notamment Rick Owens ou CCP.
En règle générale, la silhouette est plaquée au corps, et conçue dans un cuir épais et rigide : le buste est alors magistralement sculpté, et donne à celui qui le porte une allure agressive.
Difficiles à porter, souvent très (très) chères, ces pièces s'adressent d'abord à un public expert disposant d'une garde robe cohérente avec ce style. Heureusement, des marques plus mainstream comme All Saints, travaillent aussi le perfecto dans des styles certes destroy, mais à la coupe beaucoup plus classique : pour une pièce qui se remarque sans "choquer".
La version du perfecto de luxe
La vision ultra Luxe du perfecto par Belstaff, Gucci et Versace.
Terminons en "beauté". Evidemment, il n'y avait aucune raison pour que les rois des podiums ne s'approprient pas la "rebel touch" du perfecto. Mais j'ai fait le choix de vous montrer des pièces d'exception, dont les matières/coupes sont aussi rares que merveilleuses.
Belstaff a, par exemple, réussi la prouesse de réaliser un perfecto cintré en crocodile mât : ce cuir extrêmement complexe à travailler - du fait de sa dureté et de la présence d'écailles - est ici absolument sublime.
Gucci a misé sur une matière tout aussi capricieuse et moins connue : le cuir d'autruche. Comme avec le croco, chaque pièce est absolument unique et dispose d'une âme très particulière : si vous en avez l'occasion, allez regarder et même toucher ces peaux extraordinaires.
Cela fera très certainement sourire Benoit et Geoffrey, amusés par mon intérêt pour Versace, de terminer par le perfecto revu par la momifiée péroxydée Donatella. Si la maison italienne flirte bien trop souvent avec un mauvais goût délirant, la qualité de la réalisation est cependant une des meilleures qui soient, notamment pour les cuirs. Le "cloutage" très complexe apporte une crédibilité étonnante à une pièce de surcroît parfaitement taillée.
Sans oublier nos propres blousons...
Une grosse pièce, ça doit durer dans le temps.
Alors nous nous sommes assurés d'utiliser les meilleures matières premières, et de travailler avec les meilleurs fabricants. Voyez plutôt :