Au moment où je commence à écrire ces lignes, nous sommes en plein mois d'août. A l'exact milieu de celui-ci, plus précisément.
Je suis à Paris, et comme beaucoup de gens le savent, le mois d'août à Paris, ce n'est pas toujours palpitant. Les rues se font plus vides, et les bureaux aussi. Quand vous leur envoyez un message à vos amis pour prendre un verre, ils vous répondent : "Je reviens début septembre !". Et la boulangerie d'en bas de chez vous est fermée pour les deux semaines à venir.
Mais ce climat de calme plat a ses bons côtés : il donne le temps de réfléchir. Et pour moi qui ai rejoint l'aventure BonneGueule durant l'été 2015, ces moments d’introspection estivaux me renvoient toujours à mon parcours professionnel… et vestimentaire. Les deux étant nécessairement liés, en ce qui me concernent.
Alors si je vous raconte tout ça, c'est justement parce que j'ai réfléchi, et je me suis dit que j'allais vous partager quelque chose d'un peu inhabituel.
Cinq ans plus tard, quelles sont les choses que je ne ferai plus, quand il s'agit de vêtements ?
Un type de pièce qui ne me plaît plus ? Une couleur qui me lasse ? Une erreur d'achat que je ne veux plus commettre ? Une quête, un objectif vestimentaire absurde, voué à l'échec, à l'instar d'un Don Quichotte qui se bat contre des moulins à vent, que j'aurais abandonnée ?
Il y a un peu de tout ça. Et évidemment, la liste n'est pas exhaustive loin de là.
D'ailleurs, en tant que rédacteurs chez BonneGueule, en tant que personnes qui prennent la parole et représentent notre ligne éditoriale, on peut être tentés de croire qu'on ne fait pas d'erreurs. Ou qu'on ne devrait pas en faire. A titre personnel, il m'arrive même de ressentir une certaine pression vis à vis de cette attente.
Eh bien non, chers amis, soyez en assurés : nous nous trompons, nous changeons d'avis, et nous comptons bien continuer à le faire, puisqu'il y n'y a qu'ainsi que nous pourrons nourrir notre réflexion, notre démarche, et continuer à vous en faire part. D'ailleurs, quand je réfléchis aux vêtements, je ressemble à peu près à ça :
1. Penser que "ça passe" quand c'est un poil trop serré
Je n'ai vraiment plus la morphologie adaptée à ce genre de compromis.
Certains le savent déjà, mais pour expliquer ce dont je parle, disons le sport est devenu un pilier de mon quotidien et de mon bien-être. Par conséquent, mon corps s'en est vu changé : en toute objectivité, j'ai désormais la silhouette de quelqu'un de "costaud" , et je ne peux donc plus me permettre d'avoir des vêtements "un ou deux centimètres trop petits" en épaule, ou la cuisse et les mollets trop à l'étroit.
Si j'étais mince et longiligne, comme j'ai pu l'être au tout début de la vingtaine , je pourrais me permettre d'être moins regardant sur ce point.
Car la question n'est pas seulement d'avoir changé de taille de hauts, en passant d'un S à un bon M. C'est toute la définition de ce qui est valorisant sur ma silhouette qui a dû changer.
Comme je l'expliquais dans mon Sapristi n°7, qui se vouait à réconcilier la pratique de la musculation avec le style, les vêtements un peu serrés par endroits vont le mieux à ceux qui ont intérêt à souligner ces endroits : typiquement, un jeune homme svelte et en forme, mais certainement pas musclé.
Celui qui l'est aura plutôt intérêt, au contraire, à ne pas exagérer ce qui est déjà visible aux yeux de tous.
Sur la photo-ci dessous, vous pouvez me voir à mon plus mince de toute ma vie, après avoir perdu beaucoup de gras il y a deux ans. Et avant d'avoir re-musclé mes cuisses. Ce jean est très slim, mais il me va bien sur la photo. Pourquoi ? Parce que les muscles de mes jambes ne sont pas saillants, tout simplement.
J'aurais sans doute pu le voir, ou plutôt "me l'admettre" plus tôt.
Le problème étant d'être capable de se rendre compte que ça l'est... Je vous assure, ce n'est pas évident : il n'y a rien d'objectif dans ce que nous voyons de nous-mêmes dans un miroir.
Voici ci-dessous par exemple, une tenue que j'ai réalisée il y a un an et demi. J'en apprécie toujours l'idée : je me suis bien amusé à accorder ce jeu de contrastes entre blanc et bleu, les différentes matières, le lisse et la texture... Mais à ce moment là, je commençais à être à l'étroit dans notre jogpant, que j'aimais pourtant beaucoup.
Avec le recul aujourd'hui, je serais insatisfait de certains points, comme la ligne du pantalon sur mes cuisses ou mes mollets, qui était trop saillante. Aujourd'hui j'aurais préféré juste un peu plus d'ampleur afin de créer une ligne plus continue.
Mais surtout, ma morphologie actuelle ne me permet plus cette approximation, qui serait bien plus visible.
Est-ce que ça veut donc dire que j'arrête les coupes ajustées ? Certainement pas !
Je maintiens que passer d'un extrême à un autre, juste parce qu'on est arrivés au limites du premier, c'est le meilleur moyen de devoir encore changer quelques années après.
Car vous l'avez sans doute remarqué : les coupes s'élargissent de plus en plus en ce moment. Du moins chez les amateurs de mode. Je le précise, parce que si vous regardez dans la rue, "monsieur tout le monde" porte encore souvent du slim et du semi-slim.
Je mets ma main à couper que la moitié de ceux qui foncent tête baissée vers des coupes toujours plus larges feront le chemin inverse d'ici cinq, ou dix ans. Me concernant, ce changement ne résulte pas pour moi d'une "mode", mais plutôt d'une réactualisation de ma propre image. La tendance, elle, m'aura tout au plus servi de tremplin pour le faire.
Ce qui est vrai en revanche, c'est que ma vision de ce qu'est un vêtement "bien ajusté" sur moi a évolué, à la fois du fait de ma morphologie, mais aussi indépendamment de celle-ci. Aujourd'hui, un pantalon "ajusté" sur moi ça ressemblerait plutôt à ceci :
A propos des vêtements BonneGueule...
Je fais une petite incise à ce sujet, car je sais qu'à la lecture de ces lignes, certains vont saisir l'opportunité pour parler des coupes des vêtements BonneGueule, qui sont plus serrés que ce que je peux porter aujourd'hui, surtout en bas. Que ce soit sur mon propre Instagram ou lors des live que j'anime aux côtés de Benoît, c'est une réaction que je constate assez fréquemment.
Et c'est tout à fait normal que ça vous vienne à l'esprit : nous sommes à la fois un média, et une marque, et l'un renverra toujours à l'autre dans les réflexions que vous pourrez vous faire.
Mais il faut faire la distinction entre ce qui me va à moi, Nicolò, sportif faisant 1m72 et 71kg avec des jambes bien trapues, qui suis, de surcroît, un passionné de mode à la recherche de l'expression d'un style assez personnel, et ce qui peut satisfaire la majorité d'entre vous, nos clients, qui n'avez pas nécessairement le même physique, ni les mêmes attentes.
Non seulement je ne suis pas du tout responsable de nos produits au jour le jour , mais en plus, même si je l'étais, il serait capital de faire la distinction entre sortir des vêtements pour m'habiller moi, et sortir des vêtements pour habiller et satisfaire nos clients.
Si l'on coupait les vêtements pour moi, je vous assure que vous seriez moins nombreux à les acheter. 😉
Par ailleurs, je trouve qu'en tant que marque, il est bon d'exercer une certaine prudence quant à ces revirements de tendances, et d'y aller avec modération, pas à pas.
Parmi nos clients, combien désirent réellement des coupes plus amples ? Est-ce une minorité ? Et plus amples, à quel point ? Et parmi ceux qui veulent vraiment du plus large, combien changeront d'avis dans cinq ans ? Il est facile, dans une telle situation, de céder à nombre de biais de confirmations : commentaires très engagés, débats entre passionnés, forums...
Parfois, on a tellement la tête dans le guidon, et on voit tellement d'avis très tranchés dans un sens ou dans l'autre, que l'on peut en oublier un fait primordial : la majorité est toujours silencieuse, et porte souvent une opinion moins extrême, moins novatrice, plus à la recherche d'un consensus.
Et puis, essayer de maintenir une cohérence et une constance, ou du moins, une continuité dans ce que l'on propose, c'est important. Les choses évoluent, mais imaginez un peu la catastrophe si, tout à coup, chaque coupe que nous sortions étaient une coupe droite ! Alors on teste, et on avance avec vous pas à pas. Un jean à coupe droite par-ci, un petit centimètre d'ouverture de jambe par là... On y va doucement, histoire de trouver l'équilibre idéal.
Soyez en tout cas assurés que la question des coupes est au cœur du débat dans l'équipe, quelle que soit la sortie concernée, et que tous vos avis sont entendus.
Pour moi, cette évolution s'est faite via un changement de point de vue assez brutal, parce qu'il a été causé par plusieurs facteurs simultanés.
Premièrement, ma morphologie a changé, comme expliqué plus tôt.
Deuxièmement, les tendances se sont donc mises à changer.
Et troisièmement... Je prends de l'âge. Oui vous m'avez bien, lu, j'osé dire ça, du haut de mes 26 ans.
Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Il n'y a pourtant pas de rides, de traces de vieillisse sur mon visage. Je suis pourtant"jeune"... Mais peut-être ai-je franchi une sortie frontière intangible, qui m'a fait sortir de la catégorie de ceux qu'on appelle "les jeunes", telle une tribu ?
Sans doute parce que j'ai choisi, l'année dernière, de fêter mon anniversaire à la campagne, avec une poignée d'amis, de la bonne nourriture et du bon vin rouge, plutôt que de faire la fête jusqu'au bout de la nuit. Ou peut-être sont-ce les traits de mon visage qui se sont très légèrement durcis ?
Quoiqu'il en soit, quelque chose à changé dans ma propre représentation, et donc nécessairement dans ce à quoi je veux ressembler.
L'image de l'éphèbe, mince, délicat, gracieux, d'un idéal juvénile ne m’interpelle plus. Lorsque je vois les mannequins à la peau lisse des marques de mode, qui auront 18 ans à tout jamais, je ne me sens plus visé.
Et je pense que les coupes très ajustées ont toujours eu une certaine connivence avec l'image d’Épinal du beau jeune homme emprunt d'une part de féminité .
Je ne la renie pas, attention. J'en reconnais toujours l'attrait mais... Ce n'est plus pour moi, tout simplement.
2. Prendre la mauvaise nuance de beige
Il faut que je me rende à l'évidence : à l'exception, peut-être, des étés passés sous le soleil, je vis au quotidien avec un teint trop pâle et des cheveux trop sombres pour ne pas avoir l'air malade en portant du beige clair.
Alors évidemment, le layering permet toujours de s'arranger un peu.
C'est ce que j'expliquais dans un ancien épisode de Sape M'en Cinq sur les couleurs : on peut prendre une couleur qui ne nous est pas idéale au teint lorsqu'elle est portée seule et, en la complétant avec la bonne couleur sur une autre pièce proche du visage, on peut rétablir le bon niveau de contraste pour la porter.
Chose que je fais ici avec mon col roulé From Future, et une veste en denim. Sans celle-ci, cependant, mon teint semble blafard, les cernes ressortent, le regard semble plus fatigué... Bref, rien de très heureux !
Et même lorsqu'on ne porte pas de veste, il y a toujours des moyens de tricher, après tout : regardez plutôt cette photo avec le gilet . Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le blanc du gilet sauve totalement la mise car il donne un point de contraste au beige qui se fondrait trop avec mon teint autrement. A l'inverse de à la photo avec la veste en denim, le beige prend le rôle de la couleur "sombre", à côté du blanc.
Seulement voilà : que se passe-t-il lorsque vous ne portez qu'une couche de vêtements ? Autant cela peut fonctionner à tous les coups pour un manteau, puisqu'il n'est jamais porté seul, autant pour un pull, et à col roulé qui plus est…
Ça se joue à un rien d'ailleurs. Il suffit d'un beige un chouilla moins jaune ou qui tire un tout petit peu plus vers le marron, et le tour est joué ! Regardez donc la photo ci-dessous.
Jordan et moi avons une carnation et une couleur de cheveux somme toute très similaires. Sur notre col roulé BonneGueule, il ne rencontre pas le problème que j'ai avec mon pull From Future, car il tire un peu plus vers le sable. C'est un beige moins "jaune". A mon avis cet hiver, je vais devoir lui trouver un remplaçant… Quitte à ce que ça ne soit pas du cachemire.
Chers lecteurs, parce que je ne veux pas que, vous aussi, vous vous perdiez dans la jungle des beige, camel, sable, fauve, et autres nuances de beige et de marron clair, retenez donc ceci, afin de choisir un beige au teint qui vous aille sans avoir à recourir à aucun artifice.
D'abord, il y a la "pigmentation" de ce beige, que vous devez choisir en fonction du teint avant tout.
- Plus votre teint est clair, plus je vous conseille de porter des beiges tirent vers le marron.
- Si votre teint est plus foncé, vous pouvez porter des beiges tirant plus vers le jaune, même près du visage.
Et ensuite, il y a la question de la "luminosité" de cette couleur.
- Si le contraste entre votre teint et vos cheveux est FORT , évitez les beiges trop clairs.
- Si le contraste entre votre teint et vos cheveux est FAIBLE , ce seront les beiges trop foncés qui vous iront moins bien.
Ne voyez pas ça comme une "règle absolue" , mais si vous êtes perdus, j'espère que ça vous servira de repère.
PS : sachez qu'une barbe fournie (dont je ne dispose pas), peut vous aider à porter des hauts dans des couleurs qui ne sont pas "idéales pour votre teint" sans que ça ne se voit trop.
3. Vouloir toucher à tout, et manquer de patience
J'en ai parlé lors de notre dernier live : travailler chez BonneGueule, ça a plein d'avantages, mais ça amène un inconvénient qu'on ne soupçonne pas : je vois, depuis cinq ans, tellement de pièces magnfiques, tellement de belles choses, de styles divers et variés, de combinaisons possibles, de variations de cols, de couleurs, de designs, tellement de possibilités...
Que je me retrouve parfois pris par une forme de "sentiment d'urgence". C'est la fameuse "Fear of missing out" comme l'appellent les anglophones, la crainte de manquer quelque chose.
Le résultat, c'est que sur ces cinq ans, je me suis dispersé plus que de raison dans mes achats.
En prenant un peu de recul, je ne pense pas qu'il soit possible de m'acheter à la fois des fatigues pants et des veste workwear, tout en voulant des trucs plus "fashion" comme un raincho Norwegian Rain, et EN MÊME TEMPS avoir une super panoplie de costumes saroriaux et de chaussures habillées qui vont avec.
ET être un fan de denim, de sneakers, de beaux sacs, de blousons en cuir... ET de belles lunettes.
Je m'engage à donc "choisir mes combats", stylistiquement parlant.
Par ailleurs, j'ai bien trop cédé à l'impulsion du "petit achat plaisir", celui de la pièce à 50, ou 100 euros. Et ce faisant, j'ai manqué plusieurs fois l'opportunité de mettre assez de côté pour me payer un beau blouson, un manteau, une paire de chaussures habillées.
Bref, il me faut "un plan". Revenir aux bases, et faire une liste de ce qui manque, une liste de ce dont on a envie, prioriser, et se faire violence pour s'y tenir.
Alors, pendant le confinement, quand le rythme a un peu ralenti et que je me suis retrouvé pendant deux mois au milieu de ma campagne Normande, j'ai décidé de prendre les choses en main.
Suivant le conseil de Benoît, je me suis créé des tirelires sur Lydia, sur lesquelles je répartis tous mon budget pour les hobbies et les "plaisirs", via des virements mensuels. Y compris les vêtements. Et je fais en sorte de ne pas le dépasser, ou de me "rembourser" à moi-même ce que j'emprunte ailleurs.
Eh oui, finalement voilà l'évidence que j'avais perdue de vue : mieux gérer son argent, c'est mieux gérer son style. Puisque je vous dis que je commence à vieillir.
Ce qui est drôle c'est que lorsque j'ai commencé à "vraiment m'habiller", j'avais un plan. Il était même si détaillé que c'en était ridicule : j'avais en tête un nombre précis de chinos, de chaussures, et de pièces d'outerwear, dans une couleur bien spécifique, avec telle ou telle poche...
Avec le temps, je me suis rendu compte qu'on ne construisait pas vraiment un style comme ça : avoir une "liste de courses" en tête sur les cinq ans à venir, ce n'est pas juste "un peu excessif", c'est aussi s'interdire l'opportunité d'enrichir sa vision.
C'est croire que la personne que l'on est au début de ces cinq années aura pris des décisions jugées intelligentes par la personne que l'on sera sur la fin de celles-ci. Sans vouloir vous gâcher la surprise... C'est rarement le cas.
Mais en comprenant cela, je suis peut-être passé d'un extrême à un autre. Je me suis dit "allez, tu sais à quoi ressemble un beau vêtement, laisse ton instinct te guider", et j'ai trop souvent oublié de considérer ma garde-robe comme un ensemble, un éco-système.
Ainsi je me retrouve avec plusieurs beaux costumes, mais tout juste deux paires de chaussures formelles avec lesquels les porter.
Ou encore avec quatre paires de sneakers blanches , mais toujours pas la paire de bottines jodhpurs que je désire depuis plus de trois ans déjà.
Bref, le bon "plan", c'est une structure dynamique : il n'est pas figé, il s'actualise selon nos besoins et nos envies. Mais il est bel et bien là !
Enfin, je me suis rappelé qu'il fallait apprendre à admirer le beau, à l'apprécier, à le connaître… sans nécessairement vouloir le posséder. Je suis arrivé à une étrange solution philosophique, un peu contre-intuitive : j'ai décidé d'être à la fois extrêmement exigeant sur ce que j'achète, et extrêmement indulgent et ouvert sur ce que j'apprécie.
Bref, c'est décidé, cette année, je refais un plan.
4. Oublier à quel point il fait chaud, par 35° et au delà
Je ne sais pas pourquoi, mais chaque année, je subis une sorte d'amnésie récurrente vers l'automne : je me mets à penser que, à partir du moment où l'on peut se balader en tee-shirt et en bermuda disons, vers les 27°, les vêtements adaptés sont tous les mêmes. Sans doute l'effet de la nostalgie des jours ensoleillés ?
Quoiqu'il en soit, C'EST FAUX, chers amis. Ou alors, il faut accepter un niveau de souffrance thermique que je me refuse à subir désormais.
Par 35° et au delà, il ne suffit plus d'être en short et en tee shirt : les coupes doivent être un peu plus amples, les tissus plus fins et légers, et même les matières doivent être optimisées.
Et à coup sûr, à chaque été en pleine canicule, je me dis toujours la même chose : "Mais tout est trop CHAUD dans mon armoire !".
Forcément, on commence à acheter ce que l'on portera en août dès le mois de mai. Et pour ma part, je ne me rends parfois pas compte que toutes ces pièces achetées au printemps ne pourront pas m'aider à traverser l'été.
Oui, même ce bermuda qui semblait frais lorsque je l'ai essayé par 27°, et dont j'appréciais le tissu rigide pour l'aspect et le tombé qu'ils lui conféraient. Seulement, deux mois plus tard je réalise qu'il me fallait plus léger encore.
La sneaker en suédé ? Pareil ! Elle n'est plus adaptée, et il faut passer à la sneaker en toile. Oui, même avec des chaussettes invisibles.
Prenons l'exemple la photo ci-dessus : au delà du fait que je me permette des sandales, j'ai nettement moins chaud en portant cette chemise à manche longues et ce bermuda qu'avec certains tee-shirts en coton que je porte à l'année, comme mon Maison Cornichon.
Tout est dans les matières et les volumes : le bermuda est réalisé dans un tissu, qui, au départ, se destine aux chemises.
La chemise est en lin, dans un tissage aéré, et n'est pas trop près du corps. Ça change tout !
D'ailleurs, sur la photo ci-dessous se trouve le meilleur, le plus beau, le plus agréable, le plus FORMIDABLE tee-shirt d'été que je n'aie jamais possédé. Un Roberto Collina en coton-lin, qui avait subi un procédé de teinture en dégradé. Il était léger, facile à porter et en même temps doté de suffisamment d'originalité pour être la pièce phare de mes tenues. Il était bien coupé, il avait de beaux détails au col et aux manches...
Eh bien, j'ai un pincement au cœur à chaque fois que je vois cette photo puisque ce tee-shirt s'est totalement déchiré lorsque Michel et moi, un peu agités un soir de "Team Building" l'été dernier, avons "joué à la bagarre" en sortant du bar.
Du coup, s'il y a bien une leçon à retenir, finalement, c'est qu'il ne faut pas faire de la lutte contre un Franco-polonais d'1m96 en portant votre plus beau tee-shirt .