C’est en 1910 que Monsieur Walter, un manufacturier de vêtements, crée le tout premier blouson en cuir aux USA dédiés aux bikers.
Bien loin des blousons cintrés proprets que nous connaissons tous : coupés au scalpel et dont le cuir d’agneau est aussi lisse qu’une peau de bébé, ce premier blouson était fait de bric et de broc. Il fallait simplement quelque chose d’assez résistant pour accompagner les motards américains, dont même au 20è siècle l’esprit d’aventure demeurait intact.
W.1910 nous invite ainsi dans l'univers des bikers américains et de leurs légendes :
Steve McQueen ou encore James Dean.
C’est cet esprit qu’a repris Mélanie Clémençon à travers sa marque W.1910.
Chacune des matières, finitions et motifs respirent la testostérone, et à part en sortant une cotte de maille : on peut difficilement faire plus viril. C’est normal, car outre les inspirations puisées dans ce début de 20ème siècle, la marque est aussi allé chercher dans l’univers de la moto, comme en témoigne son logo. Les vestes sont d'ailleurs similaires à celles que portaient les bikers pour les toutes premières courses de moto.
Simple mais viril.
On a beaucoup de respect pour une marque
qui shoote ses pièces sur Wolverine.
N’y connaissant strictement rien, je traiterai brièvement cet aspect là, mais en gros vous pouvez même acheter sur le site des motos d’époque retapées !
W.1910 va vraiment loin dans cet univers et va même jusqu'à remettre au goût du jour les bretelles, en collaboration avec une marque spécialisée : Euskal8 (un atelier basque traditionnel extrêmement pointu).
Test de la chemise à carreaux Jourden
Parlons plus spécifiquement d’un modèle précis : c’est la chemise à carreaux Jourden. Elle est typique de l’esprit W.1910 : les motifs sont bruts, bien nets et les contrastes de couleur très marqués.
Sa particularité ? Son empiècement en cuir d’agneau au dos de la chemise et ses boutons en bois. Pour moi, c’est l’empiècement qui donne tout le caractère de la chemise, cette impression qu’elle est faite de bric et de broc.
Un peu comme si un bûcheron canadien avait atterri dans Mad Max et s’était cousu à l’arrache un patch en cuir pour solidifier sa chemise. Le cuir a en plus le mérite d’être de très bonne facture, en plus d’être doux et d’avoir un touché un peu velouté.
Si vous avez de bonnes épaules, elle ne manquera pas de les mettre en valeur grâce à une couture nette et bien marquée.
C’est une bonne chemise en flannelle, mais n’oublions pas que c'est un modèle d’été. La flannelle de coton respire la qualité, mais elle est aussi suffisamment fine pour que vous n’ayez pas l’impression de porter une polaire sur vous dès qu’il fait plus de 20 degrés.
Le dernier ingrédient sur cette chemise, ce sont les boutons en bois. Et on voit vraiment de loin qu’il s’agit d’un bois authentique bien naturel et pas de boutons en plastique dont les teintes de couleurs se rapprochent d’un vague jaune orangé. On croirait presque qu’ils viennent d’être sculptés par un ébeniste et leur teinte claire donne un beau contraste avec les carreaux plus sombres de la chemise.
Même les motards stylés veulent du pratique : d’où les deux poches poitrines, avec un effet amusant de trompe l’œil au niveau de la fermeture et de leurs boutons en bois.
Comment la porter la chemise ?
Alors bien sûr, il y a l'option grosse brute...
Mais tout le monde n'est pas obligé de sortir à 5h du matin chasser le sanglier à l'arc pour s'offrir un petit dej'. Alors voici notre solution alternative (bande de petites natures).
Pour jouer à fond sur le côté Americana : forcément avec un jean brut selvedge avec les ourlets apparents. Pour moi, le jean brut selvedge et la chemise à carreaux : c’est un peu comme Batman et Robin, les collants et l’ambiguité sexuelle notoire en moins.
Si vous avez bien suivi, vous savez que les jeans Naked and Famous sont une référence au niveau de la rigidité. Attention par contre si vous êtes sensible à la chaleur : je ne m'aventurerais pas à en porter au delà de 22-23 degrés.
J'aime vraiment cette combinaison, surtout avec le contraste de couleur des semelles GoodYear rouge brique Mark McNairy (en Vibram, comme sur les ici.
Pour rajouter un peu de substance, j’aime rajouter en dessous un tee-shirt au col un peu échancré mais d’une couleur neutre pour éviter une tenue trop chargée.
J’éviterais aussi un blanc immaculé qui donnerait un impression trop propre et en porte à faux avec l’esprit baroudeur viril. La couleur parfaite pour ce genre de tenue, c’est le gris chiné : quasiment aussi neutre que le blanc, la propreté en moins (et moins salissant).
On peut aussi tenter le layering avec un tee-shirt à motifs : mais il faut rester dans le même registre et jouer la sobriété. On choisira toujours une couleur neutre et un motif foncé, pas trop bariolé, et un peu grunge pour renforcer le côté baroudeur.
Comme toujours on prendra une encolure fine et un peu échancrée : c'est tout ce que j'ai trouvé chez Charlotte Sometimes, une créatrice qui raconte son voyage en Californie à travers ses tee-shirts : parfait pour le côté Américana. Disponible ici.
A propos de The Optimists
Merci à The Optimists pour nous avoir permis de réaliser ce test.
On a d'ailleurs été ravis de découvrir leur sélection de marques qui conviennent particulièrement à ceux qui apprécient le style Americana. Les collections haut-de-gamme de Levi’s (comme Levi’s Made and Crafted) y sont présentes, les inoubliables Marc Mc Nairy et leurs semelles orangées aussi.
Des marques légèrement moins osées comme Bérangère Claire sont présentes pour un style plus urbain, mais aussi les lyonnais de L'Arpenteur, la grosse bagagerie de Bleu de Chauffe, notre ami le "crazy denim maker" Montréalais, mais encore You Must Create ou Surface 2 Air. Bref, des basiques un peu pointus mais solides et qui dureront dans le temps en terme de style.