Découverte de la Crète
Après le projet DITA de l'an dernier, une partie de l'équipe (Geoffrey, Nicolas et moi) avec Fabrice (un lecteur du blog devenu ami) est actuellement en train de sillonner la Crète. Et on découvre peu à peu la richesse de cette région où il fait incroyablement bon vivre. On s'est dit que vous aimeriez lire un peu notre découverte de cette belle région, et que ça changerait un peu des éternelles sélections de sacs pour la rentrée 😉
On va donc vous parler de mode (un peu), et de voyages (beaucoup).
Première semaine : Rethymnon
Après notre arrivée dans la nuit à Héraklion (et une première nuit blanche avec… des footballeurs belges pros ayant décidé de s'installer en Crète), direction Réthymnon. Pourquoi cette ville ?
Eh bien tout simplement parce que d'après mes petites recherches sur le net, c'était la ville qui avait le mieux conservé son caractère ancien, notamment son passé vénitien et turc.
La terrasse d'un restaurant, ça donne envie non ?
C'est une ville datant de l'Antiquité, qui a été suffisamment puissante pour se payer le luxe de frapper sa propre monnaie. L'architecture a considérablement été influencée par les Vénitiens lorsqu'ils contrôlaient l'île.
Réthymnon sans nightclubs.
Réthymnon avec nightclubs.
J'avais choisi un hébergement sur Airbnb, et je ne m'attendais pas du tout à une telle qualité quant à l'endroit où nous allions séjourner…
Premièrement, la localisation. En vacances, j'ai un critère absolument indispensable pour le choix de l'hébergement : l'hyper-centre. Je déteste prendre des transports en communs pour sortir, et on doit pouvoir tout faire à pied, notamment rentrer de soirée.
De ce côté-là, nous avons été servis, car notre maison d'hôte était en plein coeur de la vieille ville, avec tout ce qu'il faut (restaurants excellents, magasins, bars, boîtes, balades, baignades) dans un rayon de 5 minutes à pied. J'ai été immédiatement charmé par ce vieux centre-ville, composé de toutes petites ruelles adorables (les voitures n'ont d'ailleurs pas la place d'y entrer). Les terrasses des restaurants sont magnifiques et comprennent fréquemment des toits végétaux qui donnent une ambiance unique et un peu d'air frais.
Le vieux centre-ville est entièrement composé de ce genre de petites ruelles, avec parfois un toit végétal pour gagner en fraîcheur. Les voitures ne peuvent pas circuler, d'où le calme très appréciable.
La taille des ruelles, la couleur des maisons, les petites fontaines planquées : tout participe à donner un côté très humain, simple et chaleureux à ce vieux centre-ville. Voir les voisins poser des chaises dans la rue et boire des verres de Raki (un alcool local ressemblant à la Grappa italienne, et qui a fait quelques dégâts dans l'équipe), des enfants jouant dans les ruelles, ou des chats sauvages manger un reste de repas renforcent encore ce côté convivial que je trouve absent de Paris.
Nous découvrons donc avec attention notre maison d'hôtes, hyper spacieuse, avec du caractère, en plein coeur de la vieille ville. J'en profite d'ailleurs pour vous recommander chaudement cet endroit, car Eddie et Dominique sont deux hôtes fantastiques. D'ailleurs, voici le "lunch" qui nous attendait à notre arrivée :
La salade crètoise dans toute sa splendeur !
Rien à voir avec la feta de supermarché : c'est crémeux à souhait.
Assortiment de trois poissons et fruits de mer.
Et dessert aux figues. Photo filtrée un peu à la va-vite sous Hipstamatic, à cause des verres de vins blancs et de pastis Bardouin qui ont fait leur effet. Dominique est une cuisinière qui nous a totalement scotchés !
La terrasse privée de notre appartement, citronnier inclus. C'est vraiment une très, très belle maison d'hôtes.
L'appartement hyper spacieux.
La nourriture crétoise
Impossible de faire l'impasse sur la gastronomie crétoise tant nous sommes des amateurs de bonne bouffe. Les énormes salades grecques sont évidemment excellentes en plus d'être peu chères (entre 4 et 6 euros en général).
C'est une cuisine finalement très légère et agréable, car les féculents type céréales, pomme de terre ou riz ne sont que peu utilisés, ce qui nous arrange bien. En revanche, les légumes y sont cuisinés de manière très variée : marinés, bouillis, grillés, en boulette, avec de la féta, et avec toujours un filet d'huile d'olive délicieuse. Il y en a vraiment pour tous les goûts.
Poivrons grillés, pois, olives, fèves : c'est délicieux.
Et ça se partage très bien entre bons copains.
La viande rouge est cependant assez coûteuse, ce qui pousse les gens à manger beaucoup de poisson. Le fameux régime crétois est finalement assez simple à comprendre : une relative absence de céréales, mais une abondance de légumes, de fruits frais, de poissons, et d'olives. (ne vous inquiètez pas, BonneGueule ne va pas (encore) se lancer dans la critique culinaire, Eddie Huang le fait bien mieux que nous).
J'ai été enchanté par la qualité de service dans les restaurants, et il sera bien difficile de partir d'un restaurant sans laisser un pourboire. En effet, tous les restaurants sont dans une optique d'en faire plus que ce qui est attendu, et on vous offre toujours un petit quelque chose : un verre de raki, un grand plateau de raisins, de pastèques et de melons d'eau en guise de dessert, voire carrément une petite part de gâteau au miel et à la noix de coco. Bonus si vous proposez à la jolie serveuse de boire le raki avec vous !
D'ailleurs, les restaurants dans la vieille ville sont très charmants et rivalisent de caractère : fontaine ou petit bassin dans la terrasse, toit végétal ou énormes tables conviviales.
Réthymnon est clairement une ville où vous mangerez bien et sain.
La vie nocturne à Réthymnon
Il est temps de révéler un secret : l'équipe BonneGueule adore sortir le soir et enchaîner les bars et boîtes. C'est une vérité qu'il faut enfin avouer.
C'est donc avec beaucoup d'intérêt que j'ai arpenté les rues le premier soir à 23 heures, curieux de voir où étaient les endroits qui bougeaient.
La qualité de service dans les bars est impressionnante : de l'eau glacée est servie systématiquement, les serveurs vous offrent volontiers des shooters et on vous apporte toujours quelques concombres ou olives à grignoter.
De même, les clubs sont ce qu'un club devrait toujours être : fun, convivial et ouvert. L'entrée est complètement gratuite, il n'y a pas de videur menaçant en train de faire la gueule, et le ratio hommes/femmes est bien la dernière chose qui préoccupe les Crétois.
L'accent est énormément mis sur la qualité de service à l'intérieur (on y revient toujours) : on boit dans des verres en… verre (et non des godets en plastique sponsorisés). Des bouteilles d'eau sont systématiquement posées sur les tables et remplacées dès que vous vous éloignez 5 minutes de la table. On vous offre volontiers des petits morceaux de légumes à grignoter. Les barmen sont hyper souriants et parfois, il y a même des pétales de diverses fleurs posés sur les tables afin de parfumer délicatement le lieu. Incroyable.
Et je rappelle que l'entrée est totalement gratuite… Alors que, de mon avis, la plupart des clubs français jouent énormément sur ces insupportables effets de sélection à l'entrée, de files d'attente artificielles, de faux sentiments de privilège d'avoir la chance d'entrer dans le lieu pour se voir concédé le droit d'y dépenser une fortune... c'est tout l'inverse ici, où on retrouve complètement l'hospitalité et la bienveillance crétoise.
Le bilan de notre vie nocturne de Réthymnon est donc très, très positif.
Et la mode dans tout ça ?
Où que j'aille, je ne peux m'empêcher d'observer attentivement les vêtements des locaux de tout âge. Il en va de même pour notre voyage et soyons honnête, d'un point de vue vestimentaire, il n'y a pas grand chose d'intéressant à Réthymon.
J'ai vainement cherché des créateurs locaux, mais les rares boutiques haut de gamme ne comportent que des marques type Moncler ou Calvin Klein… Il est surprenant de trouver pas mal de boutiques de fourrures et de vêtements en cuir pour une région aussi chaude, mais rien ne m'a vraiment convaincu. Il est clair que cette ville n'est pas une destination shopping, et c'est tant mieux, car nous ne sommes pas venus pour ça.
Notons quand même le style des autochtones de l'île (désolé, j'ai oublié le nom précis malgré mes recherches), aux cheveux noirs et aux très grosses barbes, et habillés tout en noir, chemises largement ouvertes et laissant apparaître un imposant chapelet. Un look exactement dans la même veine que Gérard Lanvin dans le film "Les lyonnais".
C'est exactement le style de certains locaux de l'île.
Deux tenues de vacances faciles
On en a profité pour faire quelques photos dans les ruelles de la vieille ville de Réthymnon. Voici une première tenue totalement casual et posée pour les vacances. Un tee-shirt, un jean, et des chaussures aérées, on peut pas faire plus simple :
Je porte des chaussures Rivieras, un jean Melinda Gloss, un tee-shirt Benjamin Jezequel, un bracelet Atamé et un bracelet Margote Céramiste.
(le jean est neuf et donc pas encore détendu).
Benoît a un don avec les animaux, ça se voit à la tête du chat.
Je n'aurais jamais pensé mettre ce genre de chaussures un jour, mais leur confort en été les rend tout simplement addictives. Quant aux bracelets, vous commencez à bien connaître l'Atamé. L'autre est un Margote Céramiste, petite marque artisanale pas très chère et très sympa, qui a la particularité d'utiliser systématiquement de la porcelaine dans ses pièces.
Le tee-shirt est donc un Benjamin Jezequel (test à venir très bientôt), excellente marque française très abordable, dont les petites tailles sont très bien coupées d'ailleurs. J'aime particulièrement la sobriété des couleurs qui contrastent avec le travail très technique des pièces géométriques.
Ces photos ont été prises dans une ruelle typique du vieux centre-ville où, comme vous pouvez le voir, les chats sauvages sont légion.
Voici une deuxième tenue, plus habillée :
Je porte des bottines "Collection Privée?!" increvables (cette marque n'est plus distribuée en France), un jean Melinda Gloss, une chemise La Comédie Humaine et des bracelets Atamé et Margote Céramiste. Et je suis devant la fontaine Rimondi, âgée de plus de 400 ans.
J'en profite pour donner mon feedback sur la coupe des jeans Melinda Gloss, dont je n'ai que très peu parlé dans le passé. Eh bien je dois dire que cette coupe unique semi slim est très agréable et passe avec beaucoup de types de chaussures. C'est une toile "stone washed", ce qui fait qu'il a déjà été délavé et n'a pas du tout ce côté cartonné d'une toile selvedge neuve. Pas mal pour ceux qui veulent changer du jean brut.
Je n'aime pas spécialement porter mes chemises rentrées dans le jean, mais au moins, vous pouvez bien voir la coupe des fesses et la taille de la fourche.
C'est une chemise à petits carreaux, exactement ce que j'aime.
Finalement, ces deux tenues sont très à l'image de ma garde-robe en voyage : simple et pas prise de tête, on n'est pas là pour passer trois heures devant le miroir avant de sortir.
Les gorges de Samaria, vues par Nicolas
Après un réveil difficile, nous avons pris le bus à l'aube, munis d'encas préparés par nos charmants hôtes. Nous somnolons tandis que le bus nous fait voyager d'abord le long des plages puis vers les sommets. Les chèvres se font plus nombreuses et la température se rafraîchit.
8h du matin, nous entamons notre randonnée de 14 km de descente à travers les gorges. Au sommet, la vue est imprenable, dans une lumière diffuse, due à la brume du matin, nos yeux de citadins peinaient à prendre la mesure de l'immensité de la vallée en contrebas : beauté.
Le lever de soleil dans la vallée de la chèvre maléfique.
Les délicieuses odeurs de pins, véritable madeleine de Proust pour Geoffrey.
La veille, nous avions engagé une préparation physique avec l'excellent programme de fitness T-25 du coach américain Shaun-T. Nos courbatures se sont manifestées dès le début de la descente. Le sentier de pierre a mis notre équilibre et nos semelles à rude épreuve.
Un véritable mulet crétois.
Nous rejoignons le lit des torrents qui ont creusé les gorges. Une tradition (superstition ?) pousse les marcheurs à ériger de petites tours de galets arrondis.
Cliquez sur la photo pour avoir la vision panoramique.
Quelques heures plus tard, nous arrivons dans la vallée, instant choisi pour prendre une pause déjeuner bien méritée. Nicolas entreprit de se faire un sandwich, mais à peine une tranche de bacon eut été posée sur un cracker Krissprolls qu'une guêpe puis deux, puis un frelon commencèrent à manifester leur intérêt. Quelques instants plus tard, une véritable armée de nuisibles jaune et noir armés de dards pointus s'est abattue sur la tranche de charcuterie pour la réduire en pièce et disparaître avec. Mais la team BonneGueule a vaincu. Reprenons la marche...
Les gorges ne sont plus qu'à quelques heures de marche.
Sous un cagnard étourdissant, nous découvrons les gorges de Samaria. La géologie du lieu est absolument stupéfiante. Les strates de sédiments semblent avoir été tordues comme de vulgaires cuillères de cafétéria. D'immenses pans de montagne effondrés gisent dans le lit d'un immense torrent asséché depuis quelques mois. Nous marchons sur une autoroute de pierres blanches polies par les eaux.
Mais en fait la roche c'est comme de la guimauve ?
La fin du parcours se fait... en bateau,
car aucune route n'arrive dans le petit village au fond de la gorge.
Le shooting mystère ?
Les montagnes s'ouvraient devant nous. C'est le moment que nous avons choisi pour organiser le shooting mystère. Nous avons photographié sous toutes les coutures une de nos prochaines collab qui sortira au printemps. Benoit, intransigeant, m'a obligé à flouter la photo...
(non, ce n'est pas le shooting d'un porno japonais censuré).
Cet arrêt d'une vingtaine de minutes nous laisse également le temps de nous apercevoir que les sneakers BGNS tiennent le coup sans difficulté (mais ne faites pas ça avec les vôtres ! ).
Benoit, toujours très malin, n'avait rien prévu d'autre pour faire de la marche...
Quelques kilomètres nous séparent encore de la Méditerranée. Les chèvres sont partout, leur agilité n'a d'égale que la bienveillance exprimée par leurs regards (note de Geoffrey : WTF ?). Arrivés au port, nous nous régalons d'une salade crètoise avant de rentrer fourbus à Rethymnon.
Je vous assure qu'en zoomant sur la photo, celle de gauche a un regard hyper flippant.
Prochain épisode : on ne sait pas encore ! Plus sérieusement, on vient de quitter Réthymnon pour s'installer dans un petit village près d'Héraklion, qui s'appelle Skalani. Apparemment, c'est une région viticole, on vous en dira plus dans un prochain épisode.