Retrouvez Hicham dans notre lookbook “Les Costumes, Nouvelle Saison”.
Nos derniers costumes sont disponibles ici.
Michel. Peux-tu te présenter et nous dire ce que tu fais dans la vie ?
Hicham. Alors moi, c’est Hicham. J’ai 41 ans. Père de famille depuis peu, mon métier préféré mais je travaille dans la comm’ également, dans une agence qui s’appelle Amplify. On travaille sur des évènements, des campagnes vidéo et photo avec de belles marques. Je fais aussi des photos et du contenu pour des marques à côté de mon travail quotidien en agence.
M. Quel était ton premier costume ?
H. C’était un des costumes de mon père, de chez Armani. Mon père était un dandy dans les années 90, antiquaire et galeriste à Casablanca, au Maroc. Il a toujours eu un goût assez précis en termes de costume. Avec un certain classicisme associé à une petite touche d’excentricité, un petit twist. C’est quelque chose qui m’a construit dans mes goûts vestimentaires et qui a contribué à ma passion pour la mode depuis tout petit.
Crédit photo : @hichamghazaoui sur Instagram.
M. Et ça a influencé ton apprentissage du costume ?
H. Je pense que mon apprentissage a commencé par du mimétisme en voyant mon père oui. Et quand je jouais au basket, plus jeune, j’étais passionné par les costards des coachs, notamment en NBA.
Sports Illustrated: The Basketball Book Hardcover (2007). Crédit photo : @hichamghazaoui sur Instagram.
H. J’étais un peu de cette génération Michael Jordan. Il y avait Pat Riley, coach des Lakers puis des New York Knicks. Lui, vraiment, je pense que c’est le mec le plus élégant du monde.
M. Attends, je vais regarder (pianotant sur Google).
H. Il est exceptionnel. Si tu tapes “Pat Riley 90’s”, tu vas te régaler.
Illustrations d'un article rédigé par Hicham pour le magazine Whereisthecool?. Crédit : @hichamghazaoui sur Instagram.
M. Sacrée classe en effet. J’adore les costumes avec les épaules un peu larges comme ça. Tellement typiques de cette époque.
H. Ah mais moi, j’adore ça ! Et il y en a certains que je mets encore un peu dans ce style-là. Tu vois, les power suits un peu larges, je trouve qu’ils ont un petit twist et un certain confort aussi. Et je pense justement qu’un bon costume, c’est un costume qui est fait pour bouger, pour être actif, pour vivre sa vie avec toute l’intensité qu’elle mérite, que ce soit dans son boulot ou pour aller boire un verre après le taff.
M. Un uniforme de vie qui doit se faire à nous et pas l’inverse.
H. Exactement. Ça ne doit pas être une armure handicapante, au contraire. Ça doit être quelque chose de confort, de chic et puis selon les articles avec lesquels on l’accessoirise, ça peut être plus ou moins formel.
M. Pour revenir à tes premiers costumes, si tu utilisais une machine à remonter le temps et que tu te retrouvais face à toi-même en train de les choisir, quels conseils te donnerais-tu ?
H. Alors, déjà, il faut pas se précipiter. Faut essayer plusieurs coupes. Plus ou moins ajustées. Et se poser la question : est-ce que c’est bien mon style ou pas ? Ce que je recommande pour l’achat d’un premier costume, c’est de se diriger vers des couleurs assez safe. Le bleu marine, c’est un must have parce que c’est indémodable. On prend pas de risque. Ça match bien avec une paire de chaussures noires, une paire de chaussures marron, des baskets, des chaussures bicolores ou blanches. C’est un peu le passe-partout donc pour les gens qui veulent commencer dans le costume, je leur suggérerais de se diriger vers le bleu marine. Après, la coupe, ça dépend de la morphologie. Faut juste essayer, voir si on est à l’aise et si ça nous rend heureux.
M. Et toi, est-ce qu’il y a des choses que tu aurais faites différemment à l’époque ?
H. Oui. Je pense que mon premier costume était un peu trop cintré.
M. Je pense que c’est la réponse qu’on donnerait tous (rires). On parlait de ça avec Romain. Il avait d’anciens costumes dans ce cas là aussi et j’en revendais un sur Vinted pour la même raison.
H. Exactement, on a tous fait cette erreur-là. Après, c’était aussi la mode à une certaine époque.
M. Et ça reviendra peut-être !
H. Exactement mais c’est vrai qu’aujourd’hui, c’est considéré comme un fashion-faux-pas.
M. D’ailleurs, en parlant de codes, la cravate, dans le pantalon ou juste au-dessus ?
H. Moi, plutôt juste au-dessus. C’est pour une histoire de confort. Après, généralement, j’aime bien fermer mes vestes, donc au final ça ne change pas grand-chose parce qu’on voit très peu. Je porte aussi pas mal de costumes croisés donc tu ne vois pas le bout de la cravate. Mais les deux écoles sont bonnes donc respect et amitié à toutes les personnes qui mettent leur cravate dans le pantalon. Je ne leur veux aucun mal (rires).
M. Peux-tu me parler de tes tenues portées pendant le shooting ?
H. J’en ai porté deux, dont une avec un costume bleu marine que je trouvais très joli. Des revers assez larges donc je trouvais que ça matchait bien avec mon style. Je l’ai porté avec une chemise bleue et une cravate bordeaux. Et des mocassins blancs pour apporter un petit twist, un côté napolitain que j’aimais bien.
M. Très cool, cette vibe avec les mocs.
H. Oui, j’aime bien ajouter un petit quelque chose à mes silhouettes. Le classicisme, j’aime bien mais j’aime aussi quand il y a une petite touche un peu personnelle. Un petit décalage.
M. S’amuser avec les détails.
H. C’est vrai que les vêtement ont cette première utilité de nous couvrir mais ils nous permettent aussi de nous s’amuser. Et puis tu sais, je trouve qu’une tenue, ça peut conditionner ta journée. Ça te donne confiance en toi aussi. Tu peux ajouter un brin de fantaisie un jour où tu ne te réveilles pas forcément de bonne humeur. Et puis ça provoque des discussions, un look. Quand on aime ça, il y a toujours les remarques des collègues, de la compagne, des potes et ça crée des discussions assez positives.
M. Et ces remarques, elles sont différentes quand tu portes un costume ? Tu sais, il y a le fameux “alors, t’as un entretien d’embauche cet après-midi ?”…
H. Oui, il y en a. Après, je travaille pas forcément en costume. J’en mets de temps en temps. Effectivement, ça intrigue. De toute façon, aujourd’hui, les punks ne sont pas forcément des personnes qui mettent un perfecto en cuir et un jean déchiré. Parfois, les punks, ça peut justement être des gens qui mettent des cravates dans des milieux où les gens ne mettent plus de cravate. Et ça, j’aime bien.
M. Et pour la confiance en soi ?
H. Je pense que quand on est élégant et qu’on a une bonne dégaine, ça aide toujours. C’est aussi une marque de respect envers son interlocuteur.
M. Combien de costumes as-tu ?
H. Alors, j’en ai moins que Romain je pense (rires) mais je dois en avoir, je sais pas, 7 ? Lui, il doit en avoir 50, non ?
L'interview de Romain (@lastrolab sur Instagram) est ici.
M. 10 costumes et 10 blazers. Il est pas mal.
H. Après, il taff tous les jours en costume.
M. Oui et c’est ce qu’on aime bien avec ces interviews. On a tous des rapports différents au costume et ça vient souvent de notre métier. En tant que juriste-fiscaliste, Romain baigne là-dedans alors que dans la comm’, ça n’a rien à voir. Tu les portes quand, tes costumes, du coup ?
H. J’en porte au bureau si on a une réunion avec un client très premium ou dans le secteur du luxe, ce qui nous arrive de temps en temps. Et je les mets parfois pour sortir, ou en fashion week. Je les twist avec un béret ou une casquette. Parfois, si je mets un costume en mode power suit, un peu large, je peux même mettre un petit hoodie en dessous. Ça permet d’avoir une tenue un peu casual chic, le côté formel du costume mais avec un twist un peu plus effortless. Je peux mettre un costume avec une paire de santiags comme avec des mocassins. Pour moi, il n’y a pas de limites en fait. Tant que c’est bien fait, que les couleurs sont harmonieuses, on peut s’amuser avec un costume. C’est une base qui nous laisse la liberté de construire quelque chose d’un peu plus fun autour.
M. Oui et quand tu t’amuses avec, ça tape plus dans l’œil qu’avec d’autres vêtements car on voit rarement des gens jouer avec le costume.
H. Absolument.
M. Demain, si tu as un entretien pour le job de tes rêves - peut-être l’un de ceux que tu exerces déjà - et que tu dois venir en costume, qu’est-ce que tu mets ?
H. Je mettrais… un costume croisé Prince de Galles. Avec une paire de pompes bicolores pour apporter un peu de fun. Je pense que ce serait pas mal.
M. Et pourquoi as-tu pensé instinctivement au Prince de Galles ?
H. J’aime bien parce que pour moi, c’est vraiment un symbole du costard classique. Tout de suite, ça fait penser à l’élégance britannique. Je trouve que c’est intéressant comme code à détourner avec un look un peu plus surprenant. Tu vois, moi, j’ai les cheveux longs, une boucle d’oreille, quelques bagues en or. Si je mets un costume Prince de Galles, je ne vais pas ressembler à un employé de la cour royale anglaise.
@hichamghazaoui sur Instagram.
M. En parlant d’anglais, les souliers, “brown in town” ou “no brown in town” ?
H. Brown in town. Je pense qu’il faut laisser de côté les vieux diktats de la mode. Laisser aux gens la liberté de faire ce qu’ils veulent.
M. Et c’est comme ça qu'on s'amusera plus avec nos costumes.
Dans cet article, Hicham porte :