Vous êtes nombreux à êtres sortis ce week-end pour un verre en terrasse entre copains ou alors un pic-nique en amoureux. C'est bel et bien l'arrivée des beaux jours et l'occasion de ressortir des tenues printannières.
C'est pourquoi je vais vous parler dans cet article de la collection de tee-shirt graphique que j'ai crée avec la marque Saint-Paul et qui sera distribuée sur mon blog JamaisVulgaire.
Voici d'abord une petite vidéo pour vous mettre en bouche sur tout l'univers de cette collaboration, je vous invite à bien lire ensuite tout l'article pour comprendre tous les enjeux.
Un voyage express de deux minutes au Cambodge, ça vous dit ?
L'introduction à une belle aventure, à savourer en HD...
Le constat
Il manquait pour moi quelque chose sur le marché des tee-shirts : on a d'un côté des tee-shirt haut-de-gamme avec un design flou trop avant-gardiste, fait par un artiste parisien hype et qui demande un travail d’interprétation pour être apprécié. Bref, cher et peu accessible.
De l'autre côté du spectre, on a aussi beaucoup d'imprimés bien plus beaux mais restitués avec un flocage cheap ou avec une impression fade. Tout ça sur des tee-shirt fabriqués en Chine
Mais au cours de mon premier voyage au Cambodge en 2011, j'ai retrouvé certaines de mes racines (je suis métisse franco-khmer) et j'ai pu découvrir la peinture khmère. C'est cet art que j'ai voulu partager avec une ligne de t-shirts.
La peinture khmère
J'y ai vu des tableaux aux qualités esthétiques immédiatement discernables et réalisés selon des techniques vieilles de plusieurs siècles et transmises de pères en fils: un savoir-faire qu'on retrouve difficilement ailleurs.
Ces estampes ont un style très brut et riche à la fois: elles restituent l'esthétique des temples mais racontent aussi des scènes de vie quotidienne dans les villages, notamment celles des pêcheurs et des riziculteurs.
En voici quelques exemples :
Les pêcheurs du lac Tonle Sap : entre pagodes et maisons sur pilotis
Dans les terres : la vie des riziculteurs
Les danseuses célestes de la mythologies hindoues :
les Apsaras, qu'on peut voir un peu partout dans les temples d'Angkor
Une idée déjà existante, mais mal exécutée
L’idée de transposer ces peintures sur un tee-shirt n’était alors pas nouvelle : ces imprimés étaient déjà proposés sur des tee-shirts au vieux marché de Siem Reap, ville des temples d’Angkor.
Le problème est qu'on retrouve des tee-shirts de mauvaise qualité, à la coupe et aux finitions approximatives et avec une technique d’impression fade qui ne retranscrit pas fidèlement les couleurs.
Une volonté de mise en valeur plus soignée
J'ai voulu valoriser ce savoir-faire pointu avec un support de qualité équivalente, c'est-à-dire un tee-shirt haut-de-gamme fabriqué en Europe, à partir d’un coton de qualité et avec une technique d’impression poussée.
Une meilleure rémunération des talents.
L’ambition de faire un tee-shirt haut-de-gamme est aussi de rémunérer les talents du peintre à sa juste valeur, en lui reversant 25% des bénéfices sur chaque tee-shirt vendu.
Un peintre éclectique: Sopheap Keo
L'artiste qui a été choisi pour ce projet est le peintre Sopheap Keo.
Rescapé du régime des Khmer Rouges, il a pu faire vivre sa famille d’abord en vendant des jouets, puis en apprenant en autodidacte à peindre. C’est seulement ensuite qu’il a formalisé ce talent de naissance à l’Université Royale.
C'est un peintre au parcours atypique, qui a subit de plein fouet le génocide khmer rouge et qui a malgré tout réussit à survivre d'un talent inné qu'il a pu perfectionner avec le savoir-faire khmer typique appris plus tard à l'Université. Il en résulte un style unique et plus approfondi que chez d'autres peintres Cambodgiens.
Il participe à présent activement à la vie artistique de Siem Reap en formant de nombreux peintres au sein de son atelier.
Ses peintures sont plutôt prisées au Cambodge et se vendent entre 30 et 50 dollars à des cadres expatriés et khmers (cela représente une bonne petite somme au Cambodge).
Sopheap Keo et son fils, Piseth (lui aussi bourré de talents et inspiré par les cartoons occidentaux).
Voici le visuel qui a été choisi, parmi ses oeuvres :
La concrétisation du projet
Comme vous l'avez compris, l’ambition est de concilier tout le potentiel de l’art khmer à un t-shirt de qualité.
C’est ce que propose la jeune marque belge Saint-Paul (dont on a déjà parlé il y a quelques mois), crée par Jungho Geortay, directeur artistique chez Armor Lux Heritage et déjà distribuée en France au Bon Marché et sur le select store l’Exception.
Les tee-shirts sont confectionnés au Portugal, où les usines sont intransigeantes en matière de qualité de la coupe et des finitions.
Elles utilisent aussi du coton Portugais pour leur produit et réalisent une impression en quadrichromie, pour mieux restituer la richesse des couleurs du tableau original.
Un imprimé qui restitue le côté brut d'un tableau et la richesse des couleurs
Le résultat
Le résultat est un tee-shirt produit en série limitée (40 exemplaires), vendu à 55 euros pièce (le prix des tee-shirt de la ligne Saint-Paul). 25% des bénéfices réalisés seront reversés au peintre.
La coupe : un juste milieu
C'est une coupe regular fit qui a été choisie, proche du corps pour mettre en valeur la silhouette. Sans pour autant être trop moulante et tenir trop chaud. Elle est facile à porter et un peu allongée : elle s’adaptera particulièrement aux silhouettes plus fines.
Un col aux bonnes proportions
J'ai été très vigilant sur ce point car c'est là que beaucoup de tee-shirts font un faux-pas (Geoffrey et Benoît en parlent souvent) : le col est légèrement échancré et l'encolure est fine.
Les manches et les épaules
Une coupe précise qui donne des épaules bien définies.
Une manche qui s’arrête au début du biceps, pour une coupe bien masculine.
Pour en savoir plus et commander les tee-shirts, vous pouvez allez sur l'article de JamaisVulgaire (le site de Valéry).
Il faudra ensuite vous inscrire à la fin de l'article pour recevoir le lien quand les tee-shirts sortiront (mercredi 24 à 16h).