Pourquoi je ne porte toujours pas mon bandana – Carte blanche à Jérôme

Pourquoi je ne porte toujours pas mon bandana – Carte blanche à Jérôme

(Crédit photo de couverture : Clint Eastwood dans la série « Rawhide », photo CBS/Getty Images)

Le bandana, vous connaissez. Jordan et David en vantent les mérites stylistiques depuis longtemps maintenant. Récemment, nous en avons présenté deux chez BonneGueule : un en coton indigo, l’autre en lin rose. Et vous leur avez fait un bel accueil !

De mon côté, j’avoue : j’ai passé mon tour sur ces pièces. Pas par indifférence, mais simplement parce que je possède déjà un bandana dans mes tiroirs et que je n’ai pas encore réussi à franchir le pas.

Avant de penser à les collectionner, il faut déjà parvenir à en porter au moins un.
C'est encore aujourd'hui mon objectif.

Bien sûr, je me suis intéressé au sujet. D'abord parce que cet accessoire m'est visuellement familier : je regarde beaucoup de westerns et j'aime assez farfouiller dans les livres d'Histoire. Bizarrement d'ailleurs, ce sont surtout les aventures américaines du bandana que l'on retient par chez nous. Mais il faut savoir que cet accessoire vient d'Inde et il a fait le tour du monde.

Ensuite, parce que j'ai entre autres écumé toutes les marques listées dans cet article de David, par curiosité, pour aller plus loin :

Celui que je possède provient de la marque japonaise 45r. C’est un cadeau, il y a encore l’étiquette, et il est très doux, très léger et in fine très beau. Je me suis amusé avec, je l'ai plié dans tous les sens, mais il est encore rangé dans un coin de mon armoire.

Plus j’y réfléchis, moins je suis certain de lui trouver une place dans mes tenues d'extérieur. Mais comme dans la plupart des histoires, il y a toujours un peu d’espoir. Je vous explique.

1. L'EXPÉRIENCE DE LA NOUVEAUTÉ

C'est une des formules que j'essaie de m'appliquer depuis des mois maintenant : essayer autant que possible ce qui m'est encore stylistiquement inconnu. Quand on a passé des années dans un registre de style proche de l'uniforme, c'est un processus qui demande une certaine forme de discipline.

J'ai donc essayé pêle-mêle la casquette, la salopette, le blazer formel, le trench, le hoodie, le pantalon cargo et toutes sortes d'autres choses qui ne faisaient pas partie de mon univers de style.

Toutes ces expériences ne veulent pas dire feuillets Excel, listes et comparatifs. Cela peut vous aider si vous avez besoin de repères. Mais l'astuce est selon moi d'ordre plutôt psychologique : savoir dire oui, accepter la nouveauté, prendre l'expérience même si c'est quelque chose que vous ne vous voyez pas porter à l'instant T.

Le bandana par exemple, ça fait un long moment que j'y pense. On en trouve à tous les prix, dans toutes les matières et dans toutes les couleurs. Une bonne option pour essayer : les modèles pas très chers de chez Brut Clothing. Mais comme je vous le racontais plus haut, le destin en aura finalement voulu autrement pour moi.

Bien sûr, on a tous dans nos vestiaires des choses pour lesquelles on s'est laissé tenter et que l'on ne porte pas du tout. Mais le fait de rester dans un état de découverte permanente donne la possibilité de se laisser surprendre.

LES BANDANAS 45R

Le bandana que je possède apparaîtra peut-être un jour, dans un look ou dans un autre sujet. En attendant, je n'ai jamais caché mon affection pour les produits de cette marque japonaise. Elle était déjà présente ici. Il va sans dire qu'on ne se dirige pas vers 45r pour le rapport qualité/prix : c'est très cher.

En revanche, si vous aimez comme nous les belles matières en provenance du Japon, les savoirs faire particuliers, le travail sur les textures et la créativité, je vous invite tout de même à jeter un œil sur les pièces de la marque - et pas que sur les bandanas.

Vous allez me dire : « c'est super tout ça, mais la nouveauté coûte cher ! ». Oui, si vous achetez beaucoup et tout à l'état neuf. Non, si vous prenez votre temps, que vous réservez le neuf aux véritables coups de cœur et l'occasion aux pièces les plus éloignées de votre univers de style.

C'est un équilibre à trouver, selon vos envies, votre budget. Il ne s'agit pas de TOUT essayer mais de se laisser aller à la nouveauté. Aujourd'hui, j'ai donc un joli bandana indigo fabriqué au Japon. Et maintenant ?!

2. LE SYNDROME DU COL ROULÉ

Il faut tenter de le porter. Vous vous souvenez peut-être de votre premier essai. Ou bien vous le verrez par vous-même lors de votre première fois. Le port du bandana peut être un brin déstabilisant et ce pour des raisons purement physiques.

J'ai déjà pu évoquer le phénomène avec certains parmi vous sur le site au sujet d'un autre type de vêtement : aussi étrange que cela puisse paraître, on peut en effet ressentir comme une sensation d'oppression en enfilant un col roulé pour la première fois. C'est d'autant plus vrai si vous n'avez pas trop l'habitude de couvrir votre cou.

Rien d'étonnant donc à ce que le bandana puisse provoquer le même type de réaction. C'est d'ailleurs là où j'en suis aujourd'hui : comment s'habituer à ce morceau de tissu autour du cou ? L'option la plus simple, c'est peut-être de commencer à le porter chez soi. Ou de lui trouver un autre espace d'expression que le cou, comme ici :

Point important à souligner à ce stade : je n'ai jamais été très porté sur les accessoires. Le style pour le style, non merci ! En revanche, j'apprécie les choses esthétiques ET fonctionnelles. Et c'est peut-être sur ce point que je peux creuser : à l'origine, le bandana n'a justement pas qu'un usage décoratif.

Mon espoir ici, c'est qu'après des années de refus du col roulé, je ne porte désormais presque plus que ça en hiver. Vous ne trouverez en effet pas beaucoup de cols ronds dans mon vestiaire. Des cardigans et des pulls sans manches oui. Mais presque pas de cols ronds.

Sur la base de cette expérience, on peut donc imaginer que le bandana et moi, ce n'est peut-être pas tout à fait plié. Au passage, pour l'inspiration et les cols roulés :

Col roulé : 5 manières de porter ce pull mieux que personne – Panache #6
Lire l'article

3. MAIS AU FAIT, ÇA SE PORTE COMMENT ?

De la même manière qu'il y a plusieurs façons de nouer une écharpe ou une cravate, il y a bien des façons de porter un bandana. Comme je le soulignais plus haut : le bandana peut avoir plusieurs fonctions, et ne pas se cantonner à rester accroché à votre cou. Ça, c'est pour la théorie.

Car dans la pratique, je me vois encore en train de faire de multiples essais devant ma glace sans trouver la technique qui me convient le mieux. Mais là encore : il y a de l'espoir.

Car au même moment, Nawal partageait un petit tuto sur la manière de porter le bandana sur Instagram. La vidéo est toujours disponible et bien sûr, je vous invite à vous en inspirer :

Évidemment, j'ai essayé absolument toutes ces configurations, même lorsqu'elles s'appliquent plus spécifiquement aux femmes. Je n'ai pas encore réussi à trouver ce qui me correspond le mieux. Mais je ne jette pas définitivement l'éponge. À moins que...

4. ET SI CE N'ÉTAIT PAS MON STYLE, FINALEMENT ?

C'est une possibilité. Et pour être tout à fait honnête : même en étant d'humeur caméléon, il y a bien des pièces qui ne franchissent pas l'étape de l'essai. Ou alors avec difficulté. Un exemple ? Le sweat ou le hoodie, que je porte exclusivement à la maison, et de manière vraiment très épisodique.

Est-ce que le bandana va suivre le même chemin ? Il est encore trop tôt pour le dire. On a beau essayer différents types de vêtements, il y a toujours un moment où notre style va se cristalliser sur une ou deux tenues qu'on trouve vraiment adaptées et réussies pour soi. Jusqu'à la prochaine vague, le prochain coup de cœur, etc.

À ce jour, le bandana ne figure donc pas dans mes tenues quotidiennes, pour toutes les raisons évoquées plus haut. Est-ce que c'est grave ? Non. Est-ce que c'est définitif ? Peut-être pas. Il existe en revanche une petite astuce pour se faire à l'idée d'avoir du tissu autour du cou : vous pouvez la voir sur la photographie ci-dessus.

5. MON ALTERNATIVE, EN ATTENDANT

Il m'arrive assez facilement de porter un autre genre d'accessoire autour du cou : les foulards légers ou les étoles. De mon côté, je suis assez fan des modèles en chanvre de la marque Couleur Chanvre. Si jamais cette option vous intéresse, on vous parle plus en détail dans cet article :

C'est là aussi un accessoire qui se place autour du cou et c'est de mon point de vue un bon entraînement. D'une certaine manière, le bandana est la version la plus intime des accessoires de cou. Et c'est peut-être ce qui le rend un peu plus compliqué pour moi à porter. Et vous, quelles sont vos pièces les plus difficiles à adopter ?

Jérôme Olivier Jérôme Olivier
Jérôme Olivier, ciné, velours et rock'n'roll

Ex-caviste et rock critic de poche, grand amateur de films et de chats sibériens, je crée des e-mails et je m'intéresse aux petites histoires qui vont avec les vêtements.

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