Un duo de henleys Pike Brothers
Pourquoi cette marque ?
Il faut rendre à César ce qui est à César, et remercier à peu près tout mon entourage pour la découverte de Pike Brothers : entre le fait de les avoir vus au Pitti Uomo cet hiver, les divers retours que j'ai pu lire sur les forums, le fait que quelques lecteurs la plébiscitent déjà... Il ne manquait plus que je fasse la rencontre d'Antony, maintenant conseiller de notre boutique rue Madame, et qu'il me la recommande chaudement pour que je me dise "bon allez, je vais prendre un truc chez eux".
On me dit le plus grand bien de l'ensemble de la marque et de son vestiaire très workwear par ailleurs : chemises à carreaux, surchemises, gilets, grosses boots et pantalons bien costauds... N'hésitez pas à faire un tour.
Petite clarification parce que c'est un peu fouillis quand on regarde sur leur site : la marque est d'origine londonienne (fondée en 1930 apparemment), mais est désormais une entreprise allemande. La production semble majoritairement européenne, plus précisément au Portugal pour ces henleys.
Pourquoi cette pièce ?
J'entends bien remplir peu à peu ma penderie de beaux henleys et ceux de Pike Brothers m'ont paru tout à fait adaptés.
J'ai quelques critères assez spécifiques pour un henley. Et il se trouve que ces henleys y répondent.
- Une coupe bien ajustée. C'est une pièce sur laquelle je ne supporte pas de flottement, que je porte de façon à mettre en avant le corps. Pas de manches qui baillent donc.
- Les longueurs qui me vont. Je mesure 1m71, et comme les marques font souvent "un peu plus long" pour servir un maximum de clients, il m'est arrivé à maintes reprises de renvoyer un henley à cause de ça. Ces henleys semblent assez courts, et c'est parfait pour moi.
- Une patte pas trop pataude. Le design de la patte de boutonnage est un point important. Je l'aime pas trop épaisse, mais pas trop fine non plus afin que ça ressemble toujours à un henley plus qu'à un "tee-shirt boutonné". Notez que les autres coloris de la marque ont des pattes plus contrastantes, et ce contraste n'est pas toujours réussi à mon sens.
- Une matière pas ennuyeuse. La plupart des henleys sont conçus comme des tee-shirts unis, en jersey de coton tout lisse. Et autant je trouve que certaines couleurs comme le kaki se suffisent à elles-mêmes pour donner un charme à la pièce, autant sur du bleu ou du blanc il me faut au moins un petit effet chiné, à défaut d'avoir un point de tricot particulier.
J'ai déjà un henley vert olive, je me suis donc naturellement tourné vers un écru et un indigo. J'ai plus de mal avec les coloris un peu forts sur cette pièce, je trouve qu'ils reflètent mal l'esprit "héritage" du henley. Pour savoir comment le porter je te propose d’en relire cet article de Jordan.
Saharienne Bastong
Pourquoi cette marque ?
Bastong est une marque coréenne, que j'ai découvert en 2015, quand j'ai commencé à travailler chez BonneGueule. A l'époque, nous la distribuions en multi-marque dans la toute première boutique BonneGueule. Ils font plein de belles choses, mais c'est leur outerwear qui brille toujours pas son flair : il tape toujours dans l'oeil et n'est pourtant jamais ostentatoire.
C'est du classique inspiré du militaire et du workwear, avec un sens du détail exacerbé et des matières japonaises.
Ça va de la workwear jacket à la saharienne, en passant par le trench et le caban. Ils travaillent d'ailleurs très bien les cotons waxés, donc si comme moi vous avez toujours hésité à acheter une Barbour, rebuté par le côté un peu "vieux" de la marque et de l'allure globale des pièces, alors Bastong peut être une piste très intéressante.
Mais pourquoi on n'en parle pas plus souvent ? Eh bien le hic, c'est que c'est CHER : autour de 450€ pour de l'outerwear de mi-saison quand on fait la conversion. Et pour se faire livrer en France, ça a l'air d'être le parcours du combattant.
Pourquoi cette pièce ?
Les empiècements au coude et la couleur cassent le côté un peu "précieux" que peut avoir une saharienne ceinturée.
Le travail de forme, de taille et d'inclinaison des poches est parfait. Je trouve ça harmonieux.
Le choix de la matière : ce chevron ton-sur ton en vert olive illustre parfaitement l'esprit de la marque : d'un côté, c'est un chevron qui crée une rayure verticale, ce qui donne le côté "élégant" associé au vestiaire classique.
De l'autre, il amène aussi une texture, un grain qui combiné à ce vert olive militaire donne un côté un peu plus "aventurier". Je n'ai pas été surpris de lire que c'était une matière japonaise, évidemment.
Et enfin la qualité de fabrication. Pour avoir déjà vu du Bastong quelques fois en vrai, c'est extrêmement bien fini : coutures au poil, intérieurs doublés avec de belles matières, petit chambrays dans les poches, zips et métalleries raffinées... Leur atelier coréen travaille sacrément bien !
Pour être franc, les frais de douane potentiels me dissuaderont de l'acheter, alors cette pièce est sélectionnée plus pour le plaisir des yeux qu'autre chose.