Vous l'avez vu, ce mois-ci, le Japon est à l'honneur chez BonneGueule. Il y a notre mini-série (à la découverte de la mode à Tokyo, à la découverte des créateurs japonais) qui relate notre grand voyage au pays du Soleil Levant, et aussi notre lancement de cette semaine.
Donc ce mois-ci, on va vous équiper avec une veste de travail, une pièce incontournable du style workwear qui passe sans problème dans un style plus urbain, avec deux chemises en denim et un jean bien particulier dont Nicolò va vous parler plus tard dans la semaine.
Et comme d'habitude, on remercie chaudement Boras, grand amateur de Visvim et de workwear japonais, qui s'est prêté au jeu du mannequin.
Commençons par la veste de travail. C'est une pièce très sous-estimée dans une garde-robe pour homme. Alors que c'est 1) beau 2) confortable 3) et que ça va avec tout (ou en tout cas, avec 90% de votre vestiaire décontracté).
Pourquoi une veste de travail ?
C'est une pièce qui a un énorme potentiel "d'uniforme" du quotidien, car ça va avec beaucoup, beaucoup de choses, particulièrement pour un style décontracté. Chino, jean, ou même pantalon en laine, tee-shirt, chemise, sweat, c'est avec quasiment l'intégralité de votre garde-robe que peut facilement se marier une work jacket !
C'est donc une pièce parfaitement adaptée au layering :
- Il fait un peu chaud mais les températures vont se refroidir le soir ? Un tee-shirt + veste de travail et vous êtes paré
- Il fait plus froid ? Elle servira de mid layer entre votre chemise et votre parka ou votre softshell
- Et en hiver ? Portez là sous votre manteau.
Au pied, que ça soit des sneakers, ou des derby portées de manière un peu fun, là aussi, rien de plus simple, cette veste peut se porter avec un grand nombre de chaussures. Et évidemment, si vous êtes un fan de work boots (Wolwerine, RedWings, Chippewa, Viberg), c'est là où vous aurez la meilleure combinaison.
Quelles finitions ?
Du fait de son passé ouvrier, dans le temps, cette veste devait être simple à fabriquer et pratique à utiliser.
C'est pour cette raison qu'il y a des poches plaquées, car cela permet d'enlever et de poser rapidement ses effets personnels dedans : pas de rabat ou de zip, car les ouvriers n'en avaient pas besoin. Dans mon cas, je mets mon paquet de mouchoir, mes tickets de métro ou de caisse, ou parfois mes écouteurs.
Mais vous me connaissez, vous savez que j'aime savoir vos effets personnels en sécurité : il y a donc une poche secrète zippée à l'intérieur de la veste, qui attend vos papiers importants ou vos écouteurs sans fil !
Côté boutons, ils sont en corne, avec un effet "fish eye" (aussi sous l'appellation "cat's eye"). Il s'agit d'un bouton à deux trous placés dans une petite gouttière qui rappelle la pupille d'un poisson, ou d'un chat.
Pourquoi une matière japonaise sur cette veste ?
La France a un long historique en matière de vestes de travail, à tel point que certains sites de workwear appellent cette veste de travail la "french worker jacket". Que ça soit du côté de Vetra ou Le Mont Saint Michel, il existe des rééditions de ces vestes de travail bien costaudes.
Elles sont souvent en moleskine ou en canvas, ce qui les rend très solides. Mais je trouve que ces matières manquent de souplesse et se prêtent mal au layering. En termes de sensation, le rendu est proche d'une toile de jean. Moi, je veux une veste de travail qui peut certes se suffire à elle-même, mais qu'on peut aussi porter sous un manteau ou une parka, ce qui nécessite de la souplesse.
Et le dernier point fondamental dans notre choix d'une matière japonaise : il y a bien plus de texture et de "grain" qu'une moleskine. Le style d'une veste de travail française est très propre et uniforme. Moi je voulais quelque chose de plus varié dans la texture.
Cela dit, les Japonais sont de grands connaisseurs de workwear français, à tel point que les vestes de la marque française Vetra sont distribuées dans des boutiques pointues au Japon.
C'est comme ça que la French work jacket est devenue un grand classique des marques japonaises de workwear.
Et forcément, ils l'ont réinterprété avec un tissu utilisé dans le temps (autrefois ?) dans les vêtements de travail japonais.
La boucle est bouclée : on a une veste d'inspiration française montée dans un tissu utilisé pour les vêtements de travail japonais.
Notre matière : un tissu de chez Dova
Et continue à travailler avec Dova, que vous avez déjà rencontré sur le pantalon canevas indigo qui fait le bonheur de Boras.
C'est ce fournisseur japonais, toujours aussi mystérieux, qui travaille avec beaucoup d'usines japonaises de tailles différentes, afin de dénicher une grande variété de tissus japonais.
C'est donc un tissu teint à l'indigo, avec un relief particulier, un grand classique du vêtement japonais. Avec le temps et les lavages, il va joliment se patiner.
Pour vous donner une idée, je soupçonne très fortement Studio D'Artisan d'avoir utilisé le même tissu que nous pour leur splendide teddy.
La texture qui apparaît une fois que la matière a été lavée en usine est vraiment sympa, et vous comprendrez aisément pourquoi on s'est tourné vers cette matière.
Pourquoi avoir lavé la matière ?
C'est vrai qu'on aime les matières brutes chez BonneGueule ! Sauf que ici, si la matière avait été non lavée, elle aurait un aspect très raide. Sur un pantalon, ça pourrait passer, mais sur une veste, le résultat serait difficilement portable, et pas très confortable.
Mais le résultat est là : le tissu est bien plus souple, plus doux et la texture apparaît plus joliment.
Pourquoi avoir choisi un col châle ?
La plupart des work jacket de marques françaises optent pour un col chemise, un col classique. Ici, c'est un petit col châle qui se replie, car je trouve que quand on le porte avec une chemise, le col de la veste entoure plus joliment celui de la chemise, un peu comme si vous aviez un cardigan à col châle. C'est un clin d'oeil à cette pièce que j'aime tant.
Si vous mettez un tee-shirt et/ou en sweat en-dessous, ça rajeunit la pièce en rappelant un col de bomber.
Et plus simplement, cela donne à cette veste une touche d'originalité bienvenue.
Nos deux chemises en denim Kurabo
Là, je dois commencer ce paragraphe en faisant amende honorable : je suis sincèrement désolé qu'on propose aussi tard un tel classique du vestiaire masculin.
S'il y a bien une chemise qui sent l'aventure et le far west, c'est celle-ci.
Au Pitti, certains la portent avec un blazer et une cravate, pour créer un contraste de style sympa.
Amusez-vous aussi à la porter avec un tee-shirt blanc fin en-dessous, c'est une tenue facile et décontractée, où la chemise joue presque le rôle de sur-chemise.
Nous proposons cette chemise en deux coloris, avec un délavage plus ou moins marqué.
Vous conseiller un coloris plutôt que l'autre n'aurait pas beaucoup de sens, c'est vraiment une question de goût, et c'est justement pour ça qu'on sort deux couleurs plutôt qu'une seule.
Quelle épaisseur de matière ?
Qui dit chemise en denim peut laisser à penser qu'elle est de la même épaisseur que votre jean.
Rassurez-vous, cette chemise est évidemment plus légère. Certes, en été, elle sera trop chaude, mais pour l'automne, l'hiver, et le printemps, elle sera très adaptée.
Pour ceux qui s'intéressent à la technique, elle a un poids de 8oz, soit de 227g/m2. C'est donc une chemise un peu plus épaisse qu'un oxford, mais pas au point de la rendre importable à même la peau (loin de là) !
Une matière plus accessible…
Et je suis obligé du parler du prix. Cette chemise sera moins chère que le reste de nos chemises japonaises pour deux raisons.
Première raison, la toile n'est pas selvedge, donc le rouleau de tissu est plus large, donc une chemise a besoin de moins de mètre linéaire. Donc on peut en fabriquer plus avec la même quantité de tissus.
Enfin, Kurabo étant maniaque sur le choix de ses cotons, notre très cher fournisseur japonais a choisi un coton américain ici. Il le file au Japon, et par un jeu de partenariat, il le tisse en Chine. Au final, nous achetons ce tissu à une entreprise japonaise, Kurabo.
Ces deux éléments, — la capacité à produire plus de chemises avec une même quantité de tissu et le tissage en Chine par Kurabo Japon — nous permettent d'avoir un prix plus compétitif.
Les finitions (in)habituelles
Cette fois-ci, on a voulu s'amuser un peu et mettre des finitions qu'on ne s'attend pas à trouver sur ce type de chemise.
Tout d'abord, on change de la nacre et ce sont des boutons en os qu'on trouve ici. Ils sont plus résistants, leur teinte qui tire légèrement sur l'ivoire est absolument charmante.
Ils sont également cousus en zampa di gallina. Normalement, on ne trouve ça que sur des chemises habillées, mais avec la blancheur de l'os et la couleur du fil, j'aimais bien cette couture de bouton à la fois visible pour ceux qui savent la reconnaître, et discrète pour la plupart des personnes.
Et enfin, dernière finition sympa : il y a des coutures anglaises.
Pour ceux qui ne le savent pas et pour l'expliquer simplement, sur les côtés de la chemise, au niveau de la jonction entre l'avant et l'arrière, au lieu d'avoir une double couture comme c'est couramment le cas, vous n'avez qu'une seule ligne de couture. C'est la fameuse couture anglaise rabattue.
C'est un détail dont les marques aiment bien s'enorgueillir, affirmant que cela rend la chemise plus résistante, etc. De mon expérience, par rapport à une finition classique, ça ne change pas grand chose en termes de résistance, mais… c'est plus joli.
Ou plus exactement, c'est plus raffiné, car c'est habituellement une finition présente dans le sur-mesure et les chemises habillées.
Là, au lieu d'avoir deux rangées de fil, il n'y en a qu'une seule, et le rendu est plus "propre", plus net, bref, plus haut-de-gamme !
Un de nos vêtements venus du Japon vous a tapé dans l'oeil ?
Notre jean selvedge low-tension, la veste workwear en tissu texturé et nos chemises en denim clair ou foncé sont disponibles dans nos boutiques à Paris, Lyon et Bordeaux et sur notre e-shop.