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→ Cet article fait suite à "Quand les temps changent : le Projet Electra" que je vous invite à découvrir pour connaître le début de l'histoire de la marque. ←
« Nous sommes comme les grains de sable sur la plage, mais sans les grains de sable la plage n'existerait pas »
Bernard Werber
J’ai toujours aimé cette citation. Elle sonne comme un rappel à l’humilité. Nous sommes des grains de sable mais en tant que grains de sable, nous avons ensemble la capacité de réaliser quelque chose de bien plus grand que nous. Mon grain de sable sur les plages de l’horlogerie, c’est Electra.
A la Samaritaine, le 12 octobre dernier, lors du 1 er événement horloger de France, WeLoveWatches , j’ai fait face à un défilé de près de 1400 personnes pendant 11h. Avec mes coéquipiers Auriane & Gwénaël, nous avons été littéralement submergés par les visiteurs, le stand de la marque Electra affichait ainsi complet pour sa 1 ère révélation au public !
Fruit d’une réflexion globale, Electra était la solution que j’avais conçue pour relever un défi : redonner envie d’avoir envie de montres. C’est en tenant compte de l’évolution de la demande, une demande qui a beaucoup évolué, qui s’est progressivement instruite, une demande qui a un besoin de sincérité, dans le discours mais aussi dans les prix.
Et apporter quelque chose de différent : refuser la stricte réédition, refuser le rejet du passé, et marier le passé et le présent et redécouvrir le plaisir simple de nos pères et de nos grands-pères qui ont connu une époque qui permettait de s’offrir de bonnes et de belles montres à des prix accessibles. Et en défendant des standards de qualité qui nous rapprochent clairement d’une gamme supérieure à celle que nos prix pourraient indiquer à première vue.
J’ai mis beaucoup de moi dans le Projet Electra : en reprenant le flambeau d’une belle oubliée, dans la conception du modèle, dans le choix des accessoires, dans la gestion de projet mais aussi dans la volonté de rester proche du terrain : celui de FAM (Forum à Montres), celui des visiteurs du WeLoveWatches… et celui de Bonngeuuele qui a tant apporté au style masculin avec un message que je veux continuer à porter, à travers ma propre marque, à l’image du Manifeste de Bonnegueule :
« Nous sommes transparents, indépendants, communautaires, passionnés, et surtout assez fous pour croire qu'on peut faire bouger les choses »
Je ne suis qu’un grain de sable mais je crois que je peux apporter mon grain de sable pour faire (un peu) bouger les choses. Cela a commencé avec ma communauté d’origine, FAM, qui a apporté massivement un très beau soutien au projet.
Depuis, le projet a continué son développement, notre 1 ère page internet est arrivée :
Il est temps pour moi de vous révéler les détails du 1 er modèle. Le temps d’un test ? Non, le temps d’une présentation, celle du 1 er modèle que j’ai conçu, de la marque que j’ai décidée de (re)créer.
Voici la 1ère « Dare-Devil Diver » . Voici Electra. Son histoire. Et son avenir qui s’écrit déjà dans notre présent.
Electra, le météore horloger ?
A la toute fin des années 60, plusieurs maisons horlogères françaises et suisses se réunirent pour créer et développer ensemble une marque : Electra. Elle obtint très vite un succès spectaculaire : dès 1969, Electra écoula 300,000 montres. Recourant à de bons calibres suisses et français, la jeune maison affichait déjà un très bon rapport qualité/prix et proposait des designs variés.
Mais un retournement complet du marché arrêta net l’élan fulgurant de la jeune marque. Et en 1971, l’entreprise disparut, comme tant d’autres maisons horlogères. Mais, comme Elektra dans la mythologie, elle n’avait pas dit son dernier mot. Et, en 2024, l’aventure Electra pouvait enfin (re)commencer.
En fait, la renaissance d’Electra doit beaucoup à mon père. C’est lui qui m’avait fait découvrir les montres de son propre père. Je découvris les noms de FAMeuses maisons mais aussi des noms presque oubliés aujourd’hui. Un nom m’avait interloqué : Electra. Je me mis à collectionner ces modèles et un jour, je découvris un beau modèle en acier, équipé d’un mouvement ETA de l’époque. Immédiatement séduit, je commandais ce modèle pour la faire rapatrier en France. J’étais loin de me douter qu’il allait me servir de base pour faire revivre et évoluer une marque.
La Skin Diver d'Electra
J’ai toujours eu un faible pour les Skin Divers, je les collectionne depuis des années.
Une Skin Diver désigne en fait les premières plongeuses que l’on pourrait qualifier de « non-professionnelles » car elles sont arrivées à une période où les normes ISO n’étaient pas encore établies dans ce domaine. Nous étions dans les années 60, au tout début des premières montres étanches à plus de 100 et 200 mètres, répondant à une évolution de la demande qui vit après la guerre la démocratisation de la plongée. Presque chaque marque eut sa Skin Diver, de Breitling à Longines, souvent en recourant au même fournisseur de boîtiers, d’où un look relativement similaire et bien loin des clichés et de la réécriture de l’histoire qui feraient des marques de l’époque des maisons horlogères fabriquant des montres exclusives.
Les marques de l’époque se fournissaient auprès des mêmes fournisseurs de boîtiers mais aussi les mêmes fournisseurs de mouvements. Ainsi, mon Electra vintage était dotée du 2472 d’ETA, un prédécesseur du 2824 qui servit pendant des décennies de tracteur fiable, durable et précis à tout le secteur.
Mon Electra était un bel équilibre de beauté/durabilité/fiabilité et le tout pour des prix relativement accessibles . C’est cette montre qui m’a donné envie de lancer ma propre marque. Plutôt que de copier un modèle ancien, c’est cet équilibre que j’ai voulu recréer. En apportant mes propres idées.
Mais pourquoi le nom « Dare-Devil Diver » ?
J’aime multiplier les références. Certaines semblent des clins d’œil évidents tandis que d’autres sont plus cachées. Je suis un peu joueur, j’aime manier ces références, à la culture populaire comme à l’histoire. C’est par cette dernière que je vais commencer.
Le passé comporte des hommes qui ont accompli des exploits sportifs et qui ne manquaient pas d’audace. Et un groupe un peu fou m’a interloqué : les « Dare-Devil Divers ». Ce surnom désigne en fait les plongeurs acrobatiques , c’est-à-dire « les plongeurs casse-cou ».
En France, il y a eu le fameux Abbé Simon , surnommé « l’abbé volant ». Un personnage incroyable qui aimait la plongée qui se servait de sa notoriété pour récolter des fonds pour sa paroisse et aider les enfants de son village pour partir en vacances.
De l’audace et de la maîtrise, il en fallait pour sauter de plusieurs dizaines de mètres. Ces plongeurs audacieux ont été les précurseurs d’une discipline qui aujourd’hui encore perdure avec des hommes et des femmes qui, record après record, cherchent à faire mieux que leurs prédécesseurs.
J’ai également voulu faire un clin d’œil aux montres vintages dont les cadrans étaient marqués par l’inscription « 666 Feet » . Le chiffre d’un ange déchu ? Plutôt une référence vintage, si beaucoup de marques ont utilisé le « 660 Feet » sur leurs cadrans, quelques marques ont recouru au « 666 Feet », correspondant à 203 mètres d’étanchéité.
Si la « Dare-Devil Diver » d’Electra aurait pu être portée par un super-héros ou l’acteur Tom Ellis dans une série endiablée célèbre, c’est avant tout une montre qui ne se prend pas au sérieux . Elle a été conçue pour apporter un Twist , du Fun , de la Couleur . Je voulais aussi apporter une grande dose de nonchalance : pour vous, à votre poignet et quelles que soient vos tenues. La montre polyvalente par excellence.
Des cadrans avec des twists uniques
Les cadrans noirs et bleus dominent le secteur mais, depuis 2-3 ans, je perçois aussi que la demande se réoriente vers d’autres teintes. Je suis adepte des couleurs et pas que pour l’été ! Et nos poignets méritent d’avoir bien davantage de couleurs dans nos montres, toute l’année. Aussi, j’ai voulu oser de belles couleurs et des twists pour que nos cadrans sortent de l’ordinaire.
La 1 ère version que j’ai voulu concevoir, dès le départ, c’était le modèle rouge. Un rouge éclatant et chaud !
La « Dare-Devil Diver » Dashing Red a un cadran soleillé choisi pour rehausser une teinte rouge qui est à mon sens trop rarement utilisée en horlogerie. Ce rouge attire immédiatement le regard tout en restant élégant au poignet. Niveau look, je l’ai porté avec un costume, un blazer et un chino ou avec un pull épais ou encore une chemise en denim.
La « Dare-Devil Diver » Matte Black apporte un cadran noir qui tranche avec le modèle d’origine qui lui était gloss.
L’aspect légèrement graphite lui donne une sobriété qui est juste rehaussée avec les index et les aiguilles dorés qui font un clin d’œil au cadran « gilt ».
Le cadran « gilt » est un surnom donné aux cadrans laqués noirs des montres vintages sur lesquels les inscriptions étaient dorées. Ce sont des montres recherchées et surtout en bon état car, effet du soleil, le cadran noir en vintage tend à perdre de sa teinte au fil du temps.
J’ai twisté ce modèle avec un bracelet plus coloré comme le rouge, l’orange, le vert ou encore le noir pour un total look.
La « Dare-Devil Diver » Deep Blue dispose quant à elle d’un beau cadran bleu nuit soleillé ET fumé .
Le cadran paraît sombre sur son pourtour puis prend une teinte bleu nuit jusqu’à son centre. J’ai voulu un camaïeu de bleus différents, entre le SuperLuminova bleuté, la trotteuse bleu cyan et le cadran bleu nuit. Ce camaïeu apporte un twist esthétique unique à ce modèle.
La « Dare-Devil Diver » Emerald Green a été conçue avec un cadran vert émeraude soleillé ET fumé qui apporte de la classe et aussi une dose de sobriété.
Lui aussi paraît plus sombre sur son pourtour mais il prend cette fois une teinte émeraude jusqu’à son centre. Ce camaïeu de verts s’avère très facile à combiner avec toutes les tenues.
La « Dare-Devil Diver » Yellow Old Gold offre quant à elle un cadran lumineux et très élégant avec sa teinte vieil or qui ne fait pas bling bling, cette teinte est sublimée par le cadran soleillé ET légèrement fumé.
Cette teinte a demandé le plus de travail, la teinte « vieil or » apporte bien plus de profondeur et d’élégance au poignet qu’une teinte jaune habituelle. Elle apporte de la classe au poignet avec un bracelet noir ou au contraire elle peut se révéler très estivale avec un bracelet orange.
Le pourtour de la Dashing Red et de la Matte Black dévoile un chemin de fer des minutes et des index appliqués dorés tandis que pour la Deep Blue , l’ Emerald Green et la Yellow Old Gold ils sont argentés.
J’ai mêlé 2 types d’index : les index triangles complétés par des chiffres en leur sein pour 3, 6, 9 et 12h et, pour les autres heures, les index bâtons d’inspiration rétro typés fin des années 60. Le cadran est survolé par 3 aiguilles dorées ou argentées et centrées. La trotteuse prend la forme d’une aiguille « seringue » pour compter les secondes tandis que la petite aiguille indique les heures et la grande aiguille parcourt les minutes et prend pour cette dernière une forme particulière en comportant en son sein une pointe suivie d’une flèche.
Et bien sûr, le SuperLuminova est bien présent.
2 types ont été utilisés : un bleu luminescent quand le SuperLuminova est activé dans l’obscurité alors qu’en plein jour il présente une teinte bleutée pour la version Deep Blue . Ce SuperLuminova bleu est également présent sur le modèle Yellow Old Gold sauf qu’il apparaît blanc quand le lume est non activé.
Les modèles Dashing Red , Emerald Green et Matte Black sont dotés d’un vert luminescent quand le SuperLuminova est activé. Ce dernier est légèrement vert quand il est non activé pour la version Emerald Green alors qu’il apparaît jaune pour aller de pair avec les index et les aiguilles dorées de la Dashing Red et de la Matte Black.
Enfin, sous 12h, le nouveau logo est appliqué avec le nom de la marque. Le logo a la spécificité de mêler le doré et l’argenté sur les versions Dashing Red , Matte Black et Yellow Old Gold tandis qu’il est argenté pour les modèles Deep Blue et Emerald Green . L’ancien logo était à mon sens dépassé, je voulais un logo plus dynamique tout en gardant l’idée de faire un « E » stylisé et moderne. Le logo comporte aussi une petite explication cachée qui sera dévoilée par la suite, avec le développement de la marque.
Entre l’index des 6h et le centre, l’inscription « Automatic 666 Feet » est en 2 lignes pour éviter de surcharger le cadran et indique que la montre mécanique est à remontage automatique et étanche à 666 pieds.
Vous avez peut-être remarqué l’absence de la mention « Swiss Made » ou « Made in France », c’est voulu. Quand une montre mentionne « Swiss Made » ou « Fabriqué en France », il faut dépasser les mots pour être en majorité fabriqué dans le pays mentionné, ce n’est pas toujours le cas avec des montres qui n’ont guère de Suisse ou de France que l’assemblage ou le mouvement.
Je crois en la sincérité du discours et des actes et je voulais affranchir Electra de ces mentions . Une montre est belle et de qualité pour ce qu’elle est . Pas pour ce qu’elle prétend être. J’aime par exemple Pequignet Manufacture car je sais que la part française dans la montre est prépondérante. De même, les montres Electra sont des produits sincères dont les composants sont sourcés auprès des meilleurs fournisseurs dans la gamme de prix correspondant : ils sont suisses, français et hongkongais. Vouloir une montre 100% suisse (et encore les mines d’or ou de fer ne sont pas légions en Suisse…) n’a pas du tout le même coût et le même prix.
Electra va à rebours des pratiques actuelles. Pas par provocation mais par sincérité. Aussi, les nouvelles Electra s’affranchissent des labels pour privilégier la qualité réelle des montres et de ses composants . Comme son boîtier.
Le confort du boîtier
Nous avons voulu optimiser un boîtier emblématique en le recréant et en intégrant dès le départ des modifications . Il s’inspire des formes du passé en reprenant les lignes des Skin Divers mais nous avons voulu intégrer aussi les meilleures pratiques de l’horlogerie actuelle et nos propres modifications pour vous offrir une montre qui se veut vraiment très confortable au poignet.
Nous pouvions reprendre le diamètre d’origine de 37,5mm et faire du pur rétro-vintage ou encore l’ajuster à 39mm comme c’est souvent le cas. J’ai choisi une 3ème voie : le 38mm . Je voulais un modèle avec un diamètre proche du modèle d’origine et aussi médian pour la très grande majorité de vos poignets.
Au diamètre hors couronne, je préfère le FAMeux corne à corne . Le modèle d’origine avait un corne à corne de 47,5mm. Je l’ai fait ajuster à 47mm pour qu’il soit encore plus adapté à vos poignets. Mon but était d’obtenir le meilleur rendu possible au poignet avec une harmonie entre les cornes, le diamètre du boîtier… et son épaisseur.
La « Dare-Devil Diver» fait 10,95mm sans le verre et 12,99mm avec le verre saphir . D’une épaisseur équivalente aux Skin Divers du passé, la DDD passera très facilement à votre poignet et s’adaptera à vos tenues, que cela soit avec une chemise formelle ou casual, avec une veste de costume ajustée ou un gros pull d’hiver.
Il y a beaucoup d’idées préconçues sur les diamètres de montres . Pour certains, il faut du 39mm et pas moins, d’autres c’est le 40mm, d’autres encore diront que le 40mm c’est trop grand, etc… A cela, je le disais depuis des années sur Bonnegueule et je le redis encore aujourd’hui : il faut ESSAYER. Le diamètre n’est qu’une donnée parmi tant d’autres pour tenter de se donner une idée de l’effet que produirait une montre au porter. Concernant l’Electra, elle a été portée sur des poignets de 16cm à plus de 20cm.
La couronne est vissée et là encore nous avons revisité ses dimensions par rapport à celles d’origine. Notre couronne fait 6,5mm pour assurer un meilleur « grip » et pour que le remontage, le vissage, le revissage et la mise à l’heure soient les plus confortables possibles.
Quand un détail ne va pas comme une couronne qui « gratte » le dos la main ou quand le boitier se révèle moins confortable, ce détail devient vite rébarbatif et fait délaisser une montre. Aussi je me suis appliqué à prendre en compte chacun de ces paramètres pour concevoir une montre qu’on aime porter à son poignet. Et tous ceux qui ont essayé les Electra ont reconnu à l’essai que les montres étaient très confortables au porter.
Le choix de la meilleure qualité de verre possible
J’ai eu alors plusieurs options pour le verre :
Le verre hésalite : solution la plus économique mais elle n’était pas satisfaisante car très susceptible aux rayures avec un indice de dureté Vickers de 500 seulement
Le verre minéral : autre solution économique, plus résistant aux rayures avec un indice de dureté Vickers de 700 mais plus fragile et peut casser
Le verre saphir : avec un indice de dureté Vickers de 2300 s’avère très résistant aux rayures et il est le plus solide. De là, plusieurs possibilités : un verre saphir plat, un simple dôme ou un double dôme . Le simple dôme est plus économique tandis que le double dôme est beaucoup plus cher en comparaison. Ce dernier est dômé à l’extérieur comme à l’intérieur, il permet d’éviter une déformation visuelle sur le pourtour du verre comme c’est le cas avec un verre simple dôme (bombé sur l’extérieur et plat à l’intérieur). J’ai pris la meilleure option possible et la plus chère : le verre saphir double dôme
La “DDD” reçoit en outre 2 applications d’antireflet sur le côté interne du verre pour que la durabilité du verre saphir soit pleinement mise à profit et sans incidence sur le traitement antireflet qui lui restera bien à l’abri à l’intérieur.
Une lunette entre le passé et le présent
J’aurais pu opter pour un insert en céramique et tenter une « amélioration » mais cette dernière me semblait trop clinquante. J’ai préféré un insert en aluminium anodisé.
L’anodisation permet d’augmenter la résistance à la corrosion, ce qui lui donne une surface plus dure par rapport à un insert en aluminium et aussi cela améliore sa durabilité et offre un aspect plus mat.
L’insert présente un marquage que je voulais plus élégant par rapport au modèle d’époque. Numérotés de 1 à 12 pour le nombre d’heures – le 12 étant représenté par un triangle qui sert de repère pour la montre – les chiffres de la lunette sont dorés pour les modèles Dashing Red & Matte Black, et argentés pour les modèles Deep Blue, Emerald Green & Yellow Old Gold.
Le marquage de la lunette sur 12h a 2 raisons : la 1 ère est technique car il est possible dès lors de lire un 2 nd fuseau horaire comme avec une montre GMT , même sans aiguille GMT. Il existe des petits tutos simples à ce sujet pour permettre la lecture d’un 2 nd fuseau horaire.
La 2 nde raison est esthétique : j’ai préféré cette graduation sur 12h qui donnait un beau rendu tout en permettant une lecture intuitive.
Même si la DDD est étanche à plus de 200m, je ne voulais pas en faire une montre de plongée professionnelle. La DDD se veut adaptée à tous les environnements et pas seulement aux combinaisons de plongée. Ainsi, la question du crantage de la lunette s’est posée naturellement et j’ai fait le choix de la nonchalance avec une lunette sans crantage , comme c’était d’ailleurs le cas pour le modèle d’origine et pour retrouver un peu ce geste de nos anciens qui ne s’encombraient pas des normes ISO. Enfin, le fait que la lunette de la DDD soit bidirectionnelle permet une lecture plus aisée d’un 2 nd fuseau horaire.
Un mouvement fiable, durable et respectueux du passé
Concevoir un boîtier solide ne suffisait pas. Le contenu devait être à la hauteur du contenant . Le mouvement d’origine était le 2472 d’ETA qui était un calibre mécanique à remontage automatique paru il y a plus de 60 ans. C’était un mouvement qui faisait partie de la famille des fameux calibres ETA qui inclut le 2824, ce dernier étant apparu dans les années 70.
Le calibre 2472 et son successeur le 2824 ne sont plus disponibles mais je voulais toujours offrir un calibre extrêmement fiable et durable et dont l’entretien au fil des décennies sera aisé et accessible auprès de tous les horlogers dignes de ce nom, partout dans le monde.
Mon choix a été clair : le P024 de Soprod . Pour moi, c’est le successeur le plus fidèle au 2824. Comportant 25 rubis et reprenant fidèlement l’architecture du 2824, il comporte la même fréquence permettant une précision optimale avec 28,800 alt/h (le 2472 n’était qu’à 18,000 alt/h). Sa réserve de marche est similaire au 2824 avec 38h soit un jour et demi.
La question s’est posée d’avoir une plus grande réserve de marche. Des mouvements asiatiques et suisses existent pour booster la RDM en faisant baisser la fréquence, comme le Miyota 8315 ou le Powermatic 80. Toutefois, j’étais réticent à faire baisser la fréquence , cela allait dans le sens inverse de l’histoire. Il existe quelques mouvements comme ceux de Kenissi ou de La Joux-Perret mais cela aurait impliqué de relever le prix drastiquement.
Ayant misé dès le départ sur un mouvement sain, testé pendant plusieurs années, je voulais aussi éviter un SAV captif.
Le SAV est dit captif quand la maison horlogère se réserve le monopole des pièces détachées pour faire réparer/réviser un mouvement. Les horlogers indépendants, qui avaient accès aux pièces détachées des marques dans le passé, ne peuvent plus ainsi réviser des montres avec des mouvements dits de manufacture, fautes des pièces nécessaires et aussi des outils spécifiques. Cela contribue à tuer petit à petit une belle profession.
La manufacture Pequignet : notre partenaire pour l'assemblage et le réglage
Plutôt que de passer par un atelier, nous avons voulu la meilleure qualité d’assemblage et de réglage… et qui de mieux qu’une vraie manufacture pour assurer le maximum de qualité pour les montres Electra ?
Au-delà de la beauté de leurs montres manufacturées, j’ai découvert chez Pequignet des processus qualité de bout en bout qui allaient parfaitement avec ce que je voulais pour Electra. C’est cette belle et authentique manufacture qui assemblera, réglera et testera nos Electra.
Notre assembleur de haute qualité – nous payons un prix premium à cet égard par rapport à un atelier normal – sera en mesure d’offrir un réglage fin de -2 +2 secondes en moyenne par jour.
Le réglage des montres est un sujet qui est peu avancé en général. Certains Miyota d’entrée de gamme ont par exemple une tolérance de -20 +40 secondes par jour, de même le NH35 de Seiko affiche un -35 +45 secondes par jour. Faire un réglage plus fin est possible mais il a un coût avec l’intervention d’un horloger régleur. Aussi, il peut être aisé de chercher à réduire le coût en garantissant des tolérances très larges.
Nos boîtiers ont été conçus pour être étanches d’ au moins 203 mètres. Nous avons tout de même poussé les tests et nous avons atteint les 210 mètres d’étanchéité.
Tous les efforts sont consentis pour rendre les Electra fiables avec leur assemblage et leur réglage effectués par ce qui existe de mieux en France.
Fond plein & gravure
Ce n’est pas nouveau : je suis un partisan du fond plein . Il n’est pas nécessaire de montrer, via un fond apparent, un mouvement dont l’architecture est archi-connue, même s’il est fiable et durable. Un mouvement comme le Calibre Royal de Pequignet est un beau mouvement et je trouve logique de le montrer via un fond apparent. Un 2824 ou un P024, je pense que ce n’était pas nécessaire.
Le fond plein du modèle d’origine était très basique, à l’image de quasiment toutes les Skin Divers de l’époque aussi j’ai voulu offrir un fond nettement plus travaillé.
Outre le logo et le nom de la marque, les inscriptions sont claires et affichent les caractéristiques de la montre avec « Swiss Automatic Movement », « Assembled in France » et « 203m Water Resistance », pour que vous sachiez exactement ce que vous avez entre les mains ou plutôt au poignet.
Deux bracelets pour vivre vos aventures
Chacune des DDD pour le lancement viendra avec 2 bracelets : un excellent caoutchouc « FKM » pour toutes les occasions y compris pour plonger dans l’eau ou pour mieux résister à la chaleur de l’été et un beau cuir italien à tannage végétal pour les occasions plus élégantes comme lors d’une belle soirée avec votre (future) moitié.
Pas d’énième bracelet Tropic ! Il est devenu omniprésent, jusqu’à la saturation. De même, je ne voulais pas de gros bracelets trop typés plongée qui sont généralement impropres à utiliser avec une belle chemise.
Je voulais un bracelet de grande qualité, technique, durable et souple avec un aspect extérieur plus épuré, presque pour donner l’illusion que ce bracelet n’est pas immédiatement identifiable comme un bracelet technique. U n bracelet caoutchouc qui soit vraiment polyvalent et qui puisse être porté dans toutes les circonstances , que cela soit lors d’un rendez-vous galant ou au travail dans un contexte plus habillé. A l’intérieur, il est « nervuré » pour le rendre respirable au poignet. Notre FKM est aussi doté de pompes rapides pour que vous puissiez alterner avec d’autres bracelets facilement.
FKM est l’acronyme pour Fluorine Kautschuk Material : il fait partie des fluoroélastomères. C’est un bracelet caoutchouc hypoallergénique, souple, résistant à la poussière, aux tâches, il est waterproof et très durable. Utilisé pour la plongée professionnelle et pour des utilisations techniques, le FKM est plus adapté qu’un bracelet en cuir dans un environnement humide ou chaud.
Et si vous voulez vraiment en changer pour un bracelet plus formel, j’ai aussi prévu un bracelet en cuir.
Provenant de notre fournisseur italien Mastrotto (que vous connaissez déjà par Bonnegueule), c’est un beau cuir italien à tannage végétal.
Rappel : le tannage végétal , contrairement au tannage au chrome qui est le plus utilisé, est la manière ancestrale de tanner un cuir pour le rendre imputrescible, durable tout en gardant sa souplesse. Le tannage végétal requiert beaucoup de temps car il faut généralement entre 3 mois à un an et demi pour traiter un cuir. Il ne génère pas d’allergies , il respecte une belle tradition et il n’est pas nocif pour l’environnement contrairement au chrome.
Le météore horloger était un phénix : les nouvelles ailes d'Electra
Le but d’Electra n’est pas d’être une entreprise à but non lucratif. Le but est de rétablir un équilibre, un rapport gagnant-gagnant entre les clients et la marque, entre VOUS et nous. Cela vous paraît familier ? Normal, mon expérience auprès de Bonnegueule a eu une empreinte sur Electra. Je pense que la voie ouverte par Bonnegueule a eu des effets très positifs sur le style masculin mais aussi sur l’idée de payer le prix juste.
Je voulais concevoir des montres qui donnent le maximum à ses futurs propriétaires pendant de nombreuses années . C’est ce que nos anciens avaient en leur temps dans les années 60, bien loin des concepts d'obsolescence programmée des appareils connectés ou encore d’exclusivité/d’ultra rareté du luxe qui se sont répandus sur de plus en plus de marques. A l’exclusivité, je préfère l’accessibilité . J’ai trop vu de marques passer de modèles à 500 euros à plus de 1000 puis à plus de 1500 puis à plus de 2000 euros. Les marques sont libres de pratiquer les prix qu’elles veulent mais je pense aussi qu’il faut prendre garde à ne pas se couper de la clientèle qui, de plus en plus, n'arrive plus à suivre.
Avec Electra, je voulais renouer avec l’achat plaisir et faire en sorte que ce plaisir horloger soit accessible . L’ancien Electra était accessible. C’est ce que j’ai voulu garder de l’ancienne marque. Je ne vends pas de « l’émotion horlogère », je propose un produit que je veux excellent et à un prix raisonnable.
La « Dare-Devil Driver » : 599€ et vous aurez pour ce prix
- Un beau cadran travaillé et parmi un choix de 5 déclinaisons avec toutes une spécificité particulière
Des dimensions médianes de 38mm de diamètre et de 47mm de corne à corne avec une épaisseur contenue
Un boitier et un fond de boite reconçus spécialement pour optimiser leur confort au porter , en acier poli-brossé-sablé
Un lume intense et visible sur les aiguilles, les index et la lunette
Un verre saphir double dôme avec double couche d’antireflet sous le verre
Une étanchéité garantie de 666 pieds ou 203 mètres
Un mouvement véritablement fabriqué en Suisse, le P024 , et dérivé du tracteur le plus fiable et le plus durable du secteur
Un assemblage et un réglage fin réalisé avec soin par la plus belle manufacture française : pour un -2+2 secondes en moyenne par jour
2 bracelets de qualité dont un FKM ultra confortable et un cuir à tannage végétal
Une garantie de 3 ans
Et je ne parle pas de toutes les petites références, tous les détails, toutes les finitions que j’ai voulues apporter à la montre
Un discours sincère : celui qui a conçu la montre est celui qui fait la présentation aujourd’hui devant vous
Et le coffret ? Pèsera-t-il une tonne ? Finira-t-il au sommet de la plus haute étagère ? Je l’ai voulu pratique et avec clin d’œil aux « Dare-Devil Divers ». Le voici :
Et les looks ?
C’était la tradition que j’avais instaurée dans les tests de montres chez Bonnegueule : établir un pont entre le monde des montres et celui du style en apportant de la pédagogie mais aussi quelques conseils au niveau des looks. La « Dare-Devil Diver » étant une montre conçue pour être ultra polyvalente, elle s’adapte à de nombreux looks. Pour l’avoir portée pendant plusieurs mois, voici mes humbles recommandations :
Avec un look formel
Prenons des couleurs fortes comme avec la Dashing Red ou la Old Gold. Certains pourraient penser que ce sont des couleurs plus difficiles à assortir à une tenue formelle. Pour moi, c’est un préjugé. Une teinte chaude va rehausser la tenue , surtout si elle est plus sobre en comparaison. La montre étant un accessoire, un accessoire est fait justement pour apporter une touche supplémentaire à un look, surtout s’il est relativement sage.
J’associerai par exemple très bien le costume Belleville en laine, coton et lin anthracite de BG avec son motif Prince de Galles et la DDD.
Avec un look workwear
Quelle que soit la couleur de cadran, le workwear est compatible avec la DDD, cette dernière apporte une touche de couleur bienvenue, avec une chemise en denim épaisse par exemple de type western comme la Camargue Brut de BG ou l’été avec une chemise en chambray japonais comme la Tokushima bleu ciel.
Le pull épais est également un bon compagnon pour la montre avec notamment le pull Molene en laine mérinos et son côté pull marin irlandais.
Avec un look casual chic
Comme l’a rappelé récemment David, le casual chic est certes un terme très globalisant mais qui à l’avantage de marier des pièces qui ne viennent pas nécessairement du même monde.
Étant un adepte du chino que j’aime porter avec un blazer, je ne peux que le recommander, comme le modèle Harry cognac. Et avec un sweat par exemple et une chemise blanche.
Le mot de la fin
Les temps changent certes mais, in fine, je suis resté fidèle à mes articles précédents sur BG et les billets de FAM. J’ai juste décidé de ne plus être commentateur de l’actualité horlogère. J’ai voulu aller jusqu’au bout de mes raisonnements, sur le secteur mais aussi en allant sur le terrain de la création. Et je remercie Benoît pour tous ses encouragements à me lancer dans ma propre aventure. Les précommandes sont lancées !
La Dare-Devil Diver d’Electra est disponible en précommande sur le site https://electrawatches.com/
J’aime l’idée de retrouver le plaisir de porter une belle montre au poignet sans qu’elle nécessite de coûter un bras. Ce plaisir de porter une montre, pour moi c’est à chaque instant de la journée : au réveil, en allant au travail ou en profitant des beaux moments avec la famille et les proches, le weekend ou encore à l’aventure à l’autre bout du monde.
A très bientôt, je l’espère. De mon côté, je repars faire mon saut de l’ange avec la “DDD” au poignet... et préparer les prochaines nouveautés pour Electra, la marque qui ne voulait pas dire son dernier mot.
NB : Et si vous voulez continuer à suivre mes aventures avec Electra, je serai sur Instagram : @electrawatches 😉