Parmi mes rencontres marquantes de l'année 2013, il y a celle de Régis Dajczman. On s'apprend beaucoup mutuellement, lui parce qu'il vient vraiment du produit, et nous parce qu'on est des enfants du digital.
Et en effet, Régis a eu un parcours très varié, mais toujours orienté dans la création : il a notamment travaillé dans la musique (comme compositeur, et il a son petit groupe à lui, avec l'ancien guitariste des De La Soul).
Il a aussi été directeur artistique de la ligne haut de gamme des cuirs Redskins. Et il a confectionné des tee-shirts assez pointus, pour finalement faire de la petite maroquinerie, car il adore le cuir et ses possibilités d'usage. Vous allez voir, Régis est un créatif qui réfléchit sans arrêt à faire des pièces ingénieuses et bien pensées...
Allez hop, une bande son :
Ah oui, Régis a aussi fondé des dépôts-ventes de luxe,
de l'import-export de tissu, et a été chef cuisinier.
Vous avez dit 7 vies ?
De la maroquinerie cohérente
"Tout a un sens" : c'est ce que Régis n'arrête pas de me répéter à propos de ses créations.
Par exemple, ses portefeuilles et porte-monnaies ont un tout petit trou qui permet de glisser ce qu'il a appelé "la Magic Rope" (que j'appelle affectueusement la corde magique). Comme ça, aucun risque de perdre son portefeuille. En fait, Régis a repris les habituelles chaînes de biker, mais en a confectionné une avec du cuir tressé. Le rendu visuel est beaucoup plus "doux" et naturel :
A la base, c'était un porte-clés bien pratique pour ne pas perdre ses clés en soirée mais Régis a eu l'idée d'en faire un accessoire pour ses portefeuilles.
Même si ce n'est pas le genre d'accessoire que je porte, j'ai vu beaucoup de looks rock/workwear dans lesquels la Magic Rope s'intégrait à merveille. Un accessoire viril, bien sympathique, pour ceux qui veulent ajouter un petit truc en plus à leur paire de Wolverine ou de Red Wing :
Damien, ami de Régis et grand amateur de rock et de vêtements vintage,
le porte très facilement dans son look.
Beaucoup de soin est apporté à la confection. Régis est extrêmement exigeant sur les cuirs et le montage est bien robuste : aucun souci à se faire sur la qualité. Ce sont des cuirs végétaux qui sont utilisés. Attention, cela ne veut pas dire qu'ils sont d'origine végétale ! Il s'agit bien de cuirs provenant d'animaux, mais le processus de tannage (lent de plusieurs semaines) ne fait intervenir que des extraits de plantes ou d'écorces, contrairement à un tannage industriel qui utilise (malheureusement) beaucoup de chrome polluant.
Le résultat ? Un aspect beaucoup plus naturel et qui s'embellit bien mieux avec le temps. Régis apprécie beaucoup les cuirs gras, qui ont un aspect très particulier à la lumière. Ils se patinent également plus rapidement et avec plus de nuances de couleurs.
Les pièces sont d'ailleurs garanties à vie, chose suffisamment rare pour le souligner !
Le fameux bracelet Atamé (fabriqué à Paris)
Celui-là, vous commencez à bien le connaître tant je le porte au quotidien. J'en ai deux, un marron et un rouge, et on me demande tout le temps d'où ça vient, car visiblement, ce bracelet intrigue les gens. Le nom vient de l'espagnol ("attache-moi") et plus particulièrement d'un film de Pedro Almodovar.
Régis voulait un rendu assez "large" sur le poignet, mais sans avoir le côté ringard du bracelet de force. Il a donc inventé ce système de bagues coulissantes sur ces lanières de cuir qui marche plutôt bien. Il en ressort un design facile, authentique, et masculin.
Bonus : ça peut vous servir de menottes.
Ne vous lâchez plus !
Il existe en beaucoup de couleurs différentes, et à chaque fois dans de très beaux cuirs au tannage naturel. J'apprécie beaucoup les couleurs, car elles tranchent avec les couleurs tristounettes qu'on a l'habitude de voir dans l'accessoire : non, il n'y a pas que du marron ou du noir ! On trouve un bleu électrique, un rouge sang (mon préféré) ou un orange pétant.
Régis n'avait pas prévu de faire autant de couleurs, mais ses premiers Atamé colorés ont eu tellement de succès qu'il a élargi la palette de teintes. Avec quoi les porter ? Eh bien si vous nous suivez depuis longtemps, vous savez que les accessoires ne sont pas faits pour se prendre la tête : la question n'a pas lieu de se poser. Quand bien même vous auriez un style assez propre et net, ajouter un bracelet en cuir n'est pas un problème. N'oubliez pas que les Italiens le font depuis longtemps.
C'est définitivement ma pièce préférée, pas un jour ne passe sans que je la porte.
L'Atamé, très sympa en bleu.
La Libellule
Comme d'habitude chez When I Was Seventeen, les couleurs restent hyper originales.
Encore un projet de Régis qui est né de son quotidien. Il en avait assez d'avoir des étuis à lunettes moches et trop encombrants, alors il a conçu un étui très coloré en cuir épais qui vient protéger les verres de vos lunettes, appelé la Libellule en raison de sa forme quand l'étui est déplié. Je ne l'ai pas encore utilisé, mais Geoffrey qui l'amène un peu partout depuis cet été en est très content. En tout cas, son idée a fait du chemin, puisque la Libellule a eu un beau succès chez pas mal d'opticiens haut de gamme.
C'est tout bête mais personne n'y avait pensé.
La ceinture
L'idée de Régis était simple : refaire une ceinture de gendarmes des années 50 bien large, virile et solide. Et quand on en prend une pour la première fois en main on se dit "ah ouais, va falloir qu'elle se fasse un peu". C'est typiquement le genre de pièce qui a besoin de vieillir un peu pour casser le côté un peu neuf. Mais au vu de la qualité, c'est une ceinture qui vous suivra des années. Son gros point fort ? Elle est sa disponibilite dans de multiples couleurs : parce qu'avoir une ceinture bleue ou rouge, c'est tout simplement génial !
N'ayez pas peur de la couleur, elle passera sans problème dans une tenue casual !
Je n'ai pas testé la ceinture au quotidien, et je suis d'ailleurs en train de me dire que j'aurai dû ! Attention, elle est assez large. Elle a vraiment été conçu pour un bon gros jean brut bien costaud.
Elle sera parfaite si vous avez une carrure imposante comme Régis. L'Atamé et la Magic Rope se cachent également dans cette photo, seriez-vous les retrouver ?
La partie portefeuille/portemonnaie
Qu'on soit bien clair, je déteste avoir mes poches trop chargées, et spécialement les portefeuilles boursouflés. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi certains sortent le samedi soir avec toutes leurs cartes de fidélité par exemple. J'avais donc recours au strict minimum : un porte-carte Ogon qui a traversé les années, et c'est tout ! De ce fait, je n'étais pas plus emballé que ça quand Régis m'a demandé de tester ses portefeuilles, car je n'en voyais pas l'utilité me concernant. Et pourtant...
Le "MiniBoy"
J'ai donc testé pendant longtemps le Miniboy. Premier constat, le cuir se patine très joliment, ça respire la qualité, comme je m'y attendais. Il y a en fait trois compartiments : un compartiment à cartes, un compartiment zippé et un troisième en forme de soufflet. Eh ben je ne pensais pas qu'une configuration, a priori basique, pouvait être aussi astucieuse. Ce truc m'a bien fait cogiter : là où Régis a été très malin, c'est qu'il a fait juste UN seul compartiment à cartes (où on peut en mettre plusieurs) et non DES compartiments à cartes, comme sur tous les portefeuilles classiques.
Résultat... Ça prend beaucoup moins de place quand vous avez plusieurs cartes et le portefeuille n'est pas boursouflé ! La poche zippée est également bien pratique pour la petite monnaie, et le compartiment à soufflet accueillera avec plaisir vos billets et autres cartes de visites. Les cartes bancaires, la petite monnaie et les billets sont ainsi séparés dans un portefeuille compact qui va joliment se patiner. Petit plus bien sympathique : enfin des portefeuilles rouges pétant !
A noter qu'il existe une version plus grande, le BigBoy :
Mais je ne l'ai pas testé, je ne peux donc pas vous dire ce qu'il en est au quotidien. Pour les malheureux qui ont besoin de se promener avec beaucoup de papiers, il sera parfait.
Le "Tukan"
Voyant que Régis avait du mal a gérer sa petite monnaie, il s'est attaqué à ce problème et a décidé de faire un petit porte-monnaie : le Tukan. La forme de bec de toucan (d'où le nom) est en faite pensée pour suivre l'arrondi de la poche de votre jean.
C'est tout bête, mais c'est beaucoup plus confortable à porter grâce à l'arrondi, il se place naturellement comme il faut dans votre poche. Nicolas de l'équipe l'adore, mais de mon côté, je voulais quelque chose de plus grand où je pouvais aussi mettre mes cartes bancaires ou mes tickets de métro. Mais Régis a pensé à tout, il a donc sorti le...
Le "Big Tukan"
Un membre de l'équipe se cache dans cette vidéo, sauriez-vous le retrouver ?
Il s'agit du grand frère du Tukan, le Big Tukan, format carte d'identité : trois empiècements pour cartes bancaires (deux à l'extérieur et un à l'intérieur), et un astucieux porte-clé intégré. En fait, vous ne pouvez plus perdre vos clés car elles sont rattachées à votre portefeuille en permanence et elles n'abîment pas vos fond de poche. C'est très bien pensé..
La manière dont le Big Tukan se place dans votre poche.
Eh bien force est de constater qu'il est bien réussi ce Big Tukan. C'est ce que j'utilise au quotidien et la forme arrondie fait qu'il rentre comme un gant dans ma poche. Le zip est d'ailleurs sur ce côté-là (et non le côté droit) et c'est très agréable, car il peut s'ouvrir en grand, ce qui est bien pratique pour aller chercher de la petite monnaie.
La forme et les couleurs sont uniques et introuvables ailleurs, c'est donc vraiment un produit fort de la marque.
One more thing...
Finalement, je ne pensais pas que la petite maroquinerie pouvait être autant à l'image de son créateur (et avoir autant de choses à raconter) : masculine, virile, authentique (grâce à la qualité des peaux) mais aussi colorée, créative. C'est du 100 % Régis quoi. Les amateurs de beaux accessoires n'ont pas de raison de se priver.
De mon côté - et je ne pensais pas ça possible - avoir des accessoires When I Was Seventeen m'a vraiment donné le goût d'une maroquinerie quotidienne et qui vieillit bien. Alors que l'offre est saturée de tristes portefeuilles noirs ou marrons, je suis maintenant beaucoup plus sensible à un cuir végétal teint en rouge qui vieillit joliment. Et ça, il n'y a que Régis qui propose des choses aussi colorées avec un vrai effort de création derrière.
Alors qu'on vit dans un monde où le vieillissement est souvent synonyme de laideur, avoir des objets un minimum créatifs, utilisés au quotidien, et qui s'embellissent avec le temps, je trouve ça top.
Régis distribue ses produits sur son e-shop When I Was 17. Et il y a aussi une campagne Kiss Kiss Bank Bank (l'équivalent français de Kick Starter) qui vous permet de vous procurer certaines des pièces à un tarif très doux au regard de leur qualité et de leur côté "increvable" (par contre la campagne ne reste encore en ligne que 12 jours).