Ce matin, je vous ai parlé du modèle économique de la ligne BonneGueule : un modèle qui permet de lutter à égal avec les marques haut-de-gamme en termes de qualité, mais avec des prix très largement inférieurs.
À présent, il est temps de parler plus en détail de notre chemise en chambray.
Pourquoi avoir produit notre propre chemise en chambray ?
Cela faisait un moment qu'on cherchait la chemise en chambray idéale, sans parvenir à la trouver. On tombait à chaque fois sur des matières sans grandes histoires, un peu trop ternes. Et c'est dommage, car ce type de chemise aux racines ouvrières devrait respirer l'authenticité (comme avec un beau denim).
Ou alors, c'était toujours la même chose : une coupe droite, des coutures blanches, et forcément des poches poitrines. À croire qu'une chemise toute simple, ajustée, sans poches, et avec un beau chambray n'inspirait pas beaucoup les marques !
On reconnait la qualité d'une toile de chambray à son grain irrégulier, qui reste pourtant très homogène, avec des reflets dans lesquels on retrouve la teinte caractéristique de l'indigo naturel. Rien à voir avec les chemises des grandes enseignes.
De près : du "grain" dans la matière.
Enfin, cette toile doit être suffisamment dense pour bien tomber, garder sa tenue, et éviter ainsi l'effet "col mou".
Le col conserve bien sa forme, même au téléphone avec votre maman.
Une matière authentique, mais une coupe actuelle
Côté stylisme, une bonne chemise doit être proche du corps : elle doit accompagner la morphologie, sans mouler.
Mais les chemises en chambray sont souvent coupées à la hache trop larges : on a voulu éviter cela, pour que ceux qui le veulent puissent aussi porter la BG-1.2 avec un blazer, voire un costume (pour un style professionnel qui reste décontracté).
Pas de matière en trop : ça tombe comme il faut. Vous n'aurez aucune difficulté à rajouter un blazer par dessus.
Cela dit, la longueur générale et l'étroitesse du col permettent à cette chemise d'être le complément idéal d'un jean ou d'un pantalon en toile.
Avec un chino, tout simplement.
Autre détail important : on a beaucoup travaillé la coupe des manches, et la hauteur des aisselles, pour s'assurer de ne pas avoir d'excès de matière autour des bras ou du buste, et donc de bien dessiner le porteur.
Quelques mots sur la matière et les détails...
On s'est donc mis en chasse pour trouver la toile de nos rêves. Et c'était frustrant de constater que les fabricants japonais, aux toiles magnifiques, dépassaient de loin notre budget, se destinant davantage à des chemises coûtant le double (merci les taxes douanières).
Et puis miracle, on est finalement tombé sur notre Saint-Graal : un très beau chambray de l'atelier Albiate, fabricant situé au pied des Alpes italiennes, au nord de Milan.
Une étoffe à la couleur nuancée, qui prend joliment la lumière.
Le chambray italien qu'on a sélectionné est tout en coton, lourd mais pas trop (150g/m2), et profondément teint avec des pigments indigo, pour que la chemise se délave selon votre usage, tout en conservant sa belle teinte bleu clair.
Le col est très pratique : il s'attache avec des boutons cachés, pour rester bien plaqué (mais vous pouvez le détacher quand vous repassez la chemise).
Sous le col, à l'avant, se cachent en fait deux boutons pour bien le plaquer.
On a aussi prévu des hirondelles de renfort sur les pans de la chemise : c'est esthétique, et cela garantit la solidité de la chemise là où les tensions se concentrent.
L'hirondelle de renfort, et les coutures bien nettes, bien rapprochées. Plus le point d'arrêt pour consolider le tout. La couleur bleu très légèrement turquoise est bien visible ici.
Enfin, on a souhaité des boutons en bois pour renforcer l'aspect authentique de la toile. Boutons qui ont subi un léger vernissage mat, pour les garder clairs le plus longtemps possible (on trouve que c'est le meilleur contraste de couleur avec cette toile).
Un atelier spécialiste de la chemise, près de Porto
Les coutures sont du 6 points au cm, ce qui est supérieur aux standards habituels sur ce type de chemise, le tout confectionné dans notre atelier près de Porto, dans le bassin textile historique du Portugal. C'est d'ailleurs un atelier qui travaille pour de nombreuses marques que vous connaissez plutôt bien si vous nous lisez régulièrement (Givenchy, notamment).
Finalement, on n'aura vu Porto que la nuit, à force de traîner dans les ateliers. À charge de revanche pour un petit verre de porto reportage !
Une fois découpées suivant le patronage, les différentes pièces attendent leur montage.
On surjette certains endroits pour avoir des bords bien nets.
Ici, l'ouvrière pique le col de la chemise.
Cet autre outil permet une opération de découpe.
Entretien de la chemise
La pièce est robuste et son entretien est facile : à 30°, en programme coton et en essorage minimum. Soignez-la, elle s'embellira avec le temps, et vous dira merci (si une chemise pouvait parler). Mais pas de sèche-linge s'il-vous-plait. Je déconne pas, on sait où tu habites.
Notre chemise taille de manière très standard : prenez du S si vous portez habituellement du S, du M si vous portez habituellement du M, bref, vous avez compris 😉
Comme on nous le demande souvent, Benoît (qui avait très froid ce jour là) porte du M, et Geoffrey du S.
Quelques idées de tenues...
Portez la chemise... avec tout : pas vraiment de contre-indication. Mais pour un style optimal, les matières brutes sont idéales : toile d'un chino, cardigan en grosse maille, jean en toile japonaise, blazer en tweed, ou encore costume en flanelle de laine.
Florian porte la chemise de manière très simple avec un blazer en mesh de laine et un jean gris : une tenue que tout le monde peut faire. Il rehausse ensuite la tenue avec des accessoires : pochette, cravate. Mais aussi quelques petits détails comme des chaussures bi-matières, dont la couleur rappelle en plus la pochette et le jean. (Blazer BonneGueule, jean BonneGueule, pochette PochetteSquare et boots Mark McNairy).
En termes de coloris, c'est une pièce qui ira très bien avec un jean brut bleu ou gris. De plus, un manteau kaki, ou des vêtements de couleur beige ou sable, s'associeront particulièrement bien avec cette chemise : faites le test.
Le chambray passe très bien avec des couleurs beige ou camel. Chambray, denim, boots en cuir ; tout l'attirail workwear y est. Cette diversité de matières permet d'ajouter du relief dans la tenue, comme le coton waxé très lisse sur le chambray plus rugueux. (Chemise en chambray italien et jean gris BonneGueule, boots Dr. Martens).
Passons à autre chose. Ici, la tenue est beaucoup plus simple dans ses volumes : tout est ajusté.
Benoît part sur un blazer bleu-gris, pour rester dans les tons de sa tenue sans être trop monochrome. La ceinture marron structure la silhouette en créant du contraste. Notez l'effet apporté à un look par un jean qui s'est bien délavé ! (Jean BonneGueule Japan Line, bottines BGAV, veste Melinda Gloss, ceinture WhenIWasSeventeen)
Je suis parti sur une base proche de celle de Benoît, mais en plus casual. Pour cela, je laisse la chemise dépasser de mon jean, et je me dirige vers une paire de sneakers pour leur côté dynamique. (Blazer chiné BonneGueule, jean BonneGueule, sneakers BGNS-02)
Cela dit, la simplicité, c'est bien aussi. Portez la chemise ouverte sur un tee-shirt quand vous coupez du bois pour l’hiver (ou l’été si vous fabriquez des meubles), que ce soit avec un chino léger, ou un short pour les beaux jours.
Une tenue décontractée et efficace, qui n'a rien de compliqué ! (Tee-shirt Muji, chino et sneakers Vans)
Et si vous avez un doute, on répond à tout le monde dans les commentaires. Pour que vous puissiez exploiter à fond le potentiel de cette chemise.
Comment ça taille ?
La coupe est volontairement bien ajustée, notamment au niveau du buste. Pour vous donner une idée, le M correspond à un 38 chez la plupart des marques. Mais pas de panique, vous aurez un tableau de mesure en temps voulu !
De plus, les personnes faisant du XS vont être ravies, car c'est une petite taille qu'on a beaucoup travaillée (et testée).
Comment se procurer la chemise ?
Notre chemise en chambray BonneGueule est disponible ici.
