On ne parle pas de bronzage, mais bien de vêtements :
Voici ce qui arrive ce samedi 1er mai à 11h sur notre e-shop :
- Un nouveau tee-shirt en lin et coton (matière française 🇫🇷) dans trois coloris. Présenté aujourd'hui et ici par moi-même
- Une nouvelle couleur brune pour notre veste et notre jogpant en laine, lin et soie. Détaillée demain par Benoît
- Trois nouvelles couleurs pour notre bermuda en satin retourné japonais. Je vous les montre jeudi
Dans cet article, on va parler de lin, de pectines et de filière textile française.
Bonne lecture à tous !
Michel
Notre tee-shirt en lin et coton
La relève en maille française 🇫🇷
Julien, notre chef de collection et son équipe produit composée de Charlotte, Sarah et Emilie, se sont mis en tête de développer une version améliorée de notre tee-shirt blanc en coton et lin. Oui, le tout premier :
Et tant qu'à faire, ils voulaient aussi explorer de nouvelles couleurs, pour enrichir la palette qu'on vous propose. Mais ça, on y reviendra après avoir visité leur matière.
Cocktail estival de fibres
On ne change pas un mélange qui gagne. Enfin, juste un peu
Le cahier des charges, c'est :
- un jersey aéré pour l'été,
- qui se prête aussi aux tenues de printemps,
- avec une belle texture, évidemment.
Comme pour le prédécesseur de ces tee-shirts, Julien et son équipe pensent alors à mélanger du lin et du coton. Ils veulent aussi en profiter pour trouver une matière plus compacte et plus stable. Et une matière fabriquée en France.
Pourquoi de ce mélange ? Je vais vous l'expliquer et en profiter pour essayer de vous apprendre des choses. Quand les terrasses rouvriront, vous aurez quelques anecdotes de "science du textile" à raconter pour frimer.
Science du textile. Ça, ça aurait été bien comme matière au collège. Bref, je m'égare.
69% lin français 🇫🇷
Comme vous le savez sans doute, le lin est une plante. C'est aussi une fibre contenue dans sa tige à partir de laquelle on obtient un fil.
Le lin est très intéressant à travailler dans les vêtements estivaux.
Il régule la chaleur
La fibre de lin est creuse. Elle emprisonne ou libère l'air suivant la température extérieure, régulant ainsi celle de votre corps.
Évidemment, puisque c'est une matière naturelle, elle laisse aussi l'air circuler librement et ça aide.
Un coup de chaud ? Il limite les dégâts
Sans changer de sensation au toucher, le lin peut absorber jusqu'à 20% de son poids en humidité.
Vous le saviez déjà ? Et si je vous dis que c'est grâce à ses pectines ?
AHA ! Je vous pose une colle, hein ?
Une pectine, c’est un polymère : une macromolécule présente sur les parois de la fibre de lin permettant de créer des liaisons hydrogènes entre ces dernières. Une liaison hydrogène étant une liaison moléculaire impliquant un atome d'hydrogène. C'est donc grâce aux pectines que les fibres se maintiennent entre elles.
Si le lin a cette capacité d'absorption, c'est parce que les pectines sont hydrophiles. En d'autres termes, elles ont soif, très soif.
Voilà, rien de sorcier. À part cette référence 🤓.
Ah, aussi : la fibre de lin sèche vite.
L'ami de votre nez
Une fois l'humidité absorbée, elle est vite évacuée sans que le lin ne préserve de bactéries malodorantes. Grâce à cette propriété anti-bactérienne, le lin retient donc peu les mauvaises odeurs.
Quel charmeur !
Une fois tricoté, le lin a un aspect brut et irrégulier. C'est très discret, mais ça donne un petit quelque chose :
Ça a quand même plus d'âme qu'un jersey tout plat, non ?
Ce que je préfère, moi, c'est sa main un peu sèche. Je trouve cette texture très intéressante.
Il a la main verte
Parce que ça a son importance, il faut préciser que la culture du lin :
- consomme peu d'eau. L'irrigation naturelle fournie par la pluie et les nappes phréatiques lui suffit souvent
- produit très peu de déchets, en impliquant beaucoup de recyclage dans son cycle de production
- est même bénéfique pour les sols et retient 3,7 tonnes de CO2 par hectare
Par ailleurs, côté emploi, un champ de lin demande cinq fois plus de main d’œuvre que la culture du blé.
C'est pour ces raisons que des institutions telles que la Confédération Européenne du Lin et du Chanvre (CELC), Master of Linen ou encore J'aime le Lin mettent autant cette fibre en avant dans l'industrie textile.
Bien entendu, on parle ici de la culture et pas des étapes suivantes, telles que la teinture ou le filage. Pour ça, c'est à nous, en tant que marques, de faire les bons choix pour aller vers le meilleur compromis écologique.
Un gendre (trop) idéal ?
Seul (et mal choisi), le lin a plusieurs revers à sa médaille :
- il froisse beaucoup,
- il gratte,
- il se déforme facilement.
L'équipe produit s'est donc assuré que ça ne se produise pas :
- en choisissant des fournisseurs qui travaillent des fibres de bonne qualité,
- en les mélangeant à du coton,
- en lavant la matière.
31% coton bio GOTS
La certification GOTS signifie que plusieurs critères ont été vérifiés sur audit et sur plusieurs étapes de transformation : respect de l’environnement, traçabilité des matières premières, santé des consommateurs, niveaux de salaires, régularité de l’emploi… vous pouvez tout lire en détail ici.
Dans le cas de ces tee-shirts, la fibre de coton et l'étape de teinture sont certifiées GOTS.
Pas de quoi plier un chat
Les froissements font partie de la décontraction apparente du lin et personnellement, je pense qu'ils font son caractère. En revanche, il faut rester dans la limite du raisonnable et ne pas finir avec un chiffon sur soi à la fin de la journée.
D'où le choix de fibres haut de gamme, qui cassent moins que des fibres de mauvaise qualité. En cas de plis, ces derniers seront ainsi plus arrondis et moins tenaces.
Le coton, quant à lui, partage son élasticité naturelle avec le lin. Le jersey va donc reprendre sa forme facilement après un froissement. D'autant plus quand il est compact comme ici.
J'ai moi-même préparé les tee-shirts pour le shooting avec Romane et David, qui travaillent avec moi sur cette tâche. On a sorti les tee-shirts qui étaient pliés en quatre dans l'armoire du bureau et pas grand chose à signaler de plus que pour un tee-shirt en coton.
Promis, on n'a pas utilisé le côté vert
Le coton donne aussi un peu de sa douceur. Le lavage, quant à lui, finit le travail en assouplissant le tout .
Pour ma part, j'ai déjà eu des tee-shirts en 100% lin d'entrée de gamme et je dois reconnaitre qu'ils picotaient un peu quand je les enfilais. Ensuite, je m'y habituais.
Là, je viens d'essayer le prototype au bureau. En le mettant, je ne sens pas de picotement. Forcément, la main est plus sèche qu'un 100% coton mais c'est ce qui fait son charme et ça ne me procure pas de sensation dérangeante.
Et bien entendu, la matière continuera à s'adoucir au fil des lavages.
Pas un geste !
Le coton rend aussi le tout plus stable au fil des ports et lavages. Il empêche le lin de trop se déformer ou rétrécir. Il y a aussi le fameux lavage qui stabilise le jersey et nous permet d'anticiper les grosses déformations.
On vous propose donc de les laver en machine à 30 degrés avec un essorage lent, tout simplement 🙂.
Deux à trois saisons
Voici le poids de la matière : 230gr/m2.
Une épaisseur de tee-shirt moyenne et plus compacte que pour le précédent. Avec les 31% de coton, ce jersey se prête tout aussi bien au printemps.
Personnellement, je le mettrais sans souci en layering en automne. Même si j'ai une préférence pour les tee-shirts en mérinos en cette saison là.
Cette épaisseur contribue aussi à limiter les froissements : toute chose égale par ailleurs, plus une matière est compacte, moins elle froisse facilement.
Tricoté (et cultivé) en France 🇫🇷
Instant fierté
Qui dit lin, dit France. Du moins, pour la culture et le tricotage.
Car un lin de bonne qualité, ça se trouve principalement en Europe, et surtout... chez nous ! Et si on est leader mondial, c'est grâce au climat océanique humide, à la faible densité thermique et à la qualité des sols, particulièrement dans le nord du pays. Des conditions naturelles qui ont permis à nos liniculteurs de développer un excellent savoir-faire.
Notre équipe a trouvé une petite entreprise familiale dans les Hauts-de-France : Malterre.
À l'origine, cette famille fabriquait justement des tee-shirts. Depuis, elle s'est reconvertie dans le tricotage de matières éco-responsables telles que le coton bio ou le polyester recyclé.
On est très contents d'avoir pu faire le tricotage de nos tee-shirts chez cette entreprise locale.
Et les autres étapes ?
On vous dit tout
Bien entendu, on n'a pas pu tout faire en France de A à Z pour ces tee-shirts. Les savoir-faire à disposition, les climats et la répercussion potentielle sur le prix ne nous le permettent pas. On a donc fait les meilleurs compromis selon nous et voici la carte d'identité de cette matière :
- Malterre fait venir son coton bio GOTS de Turquie et le fait filer en Grèce
- Le lin est cultivé en France, puis filé en Pologne
- Malterre procède au tricotage et à la teinture (biologique certifiée GOTS) en France
- Le lavage et le montage final se font dans notre atelier spécialisé au Portugal
"En France, les filatures de lin pour ce type de produit ont disparu. Certaines initiatives voient le jour pour retrouver ce savoir-faire localement. On peut citer les exemples de Velcorex et Emmanuel Lang. L'espoir est donc permis, mais ce n’est pas encore pour tous les types de fils, ni ouvert à tous. Aujourd'hui, les filatures européennes pour ce type de fil sont principalement situées dans des pays européens tels que la Lituanie et la Pologne." - Julien, chef de collection
On a recopié ciel et terre
Couleurs approuvées par Mère Nature
Dans la lignée de notre collection capsule qui sort ce samedi, Benoît et Julien ont voulu vous proposer de nouvelles couleurs. L'idée, c'est d'apporter de la variété aux tenues qu'on vous propose.
Et vous connaissez sans doute notre penchant pour les teintes naturelles. Celles qui sont douces pour l'œil, qui l'attirent sans le crever. Celles qui se glissent en douceur dans les tenues et qui rappellent la beauté de la nature.
L'équipe produit s'est donc inspirée des couleurs qu'on croise en bord de mer et qui nous évoquent les beaux jours.
En plus du blanc qui est avant tout un indispensable d'été, on a donc :
- Un bleu ciel qui rappelle l'horizon
- Un rose légèrement assombri qui tire sur les couleurs de la terre. Au bureau, on parle de "vieux rose", comme un rose qui se serait patiné avec le temps.
Ce sont des demi-teintes que je trouve assez subtiles. Selon moi, c'est le genre de nuance qui fait la différence avec les tee-shirts de couleur vive qu'on trouve un peu partout.
Teinture biologique
Certifiée GOTS aussi
Entre les avantages écologiques du lin et le coton bio GOTS, Julien et l'équipe tenaient à rester cohérents dans le choix de la méthode de teinture sur cette pièce.
Ils avaient même essayé d'utiliser une teinture végétale, mais le rendu n'était pas convaincant. Faire un pas en avant sur l'écologie, oui mais reculer de trois pas sur l'esthétique, non. Ça voudrait dire développer une pièce peu attrayante qui ne plairait pas et qui risquerait d'être produite pour rien.
Ils ont donc finalement confié cette étape à Malterre qui maîtrise très bien la teinture écologique. Le résultat était très satisfaisant.
Ici, les rouleaux de tricot sont donc plongés dans la teinture avant le montage final dans notre atelier.
À la douche !
La touche finale
Une fois la pièce teinte, son coloris est plein et uniforme. Il a une belle profondeur, mais il manque un quelque chose en plus.
C'est là qu'intervient notre fameux lavage à l'atelier, une fois le tee-shirt monté.
Car non, il ne sert pas seulement à stabiliser et adoucir le tee-shirt : il l'éclaircit et le délave aussi. Juste un peu.
Voilà le secret de cette couleur en demi-teinte, de cet aspect un peu blanchi et de ces petites stries. Tout ça donne un supplément de cachet, vous ne trouvez pas ?
Dîtes-nous ce que vous en pensez dans les commentaires !
À demain
Pour la présentation de notre veste et de notre jogpant en laine, lin et soie par Benoît
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