Ce n’est plus un secret pour personne, je suis passionné de sacs à dos ! J’en possède presque une vingtaine, et plus globalement, j’ai une fascination pour les objets qui permettent d’en porter d’autres à dos d’homme.
C’est un accessoire qui m’est absolument indispensable dans mon quotidien (surtout pour prendre mes vêtements de sport) et pas un jour ne se passe sans que je porte au moins une fois un sac sur mes épaules.
J’ai trois influences principales :
- l’outdoor évidemment, pour les questions de confort et de praticité,
- l’urbain, pour des lignes épurées aux services de design élégants et très intemporels,
- l’univers des sac à dos tactiques, pour la robustesse, les palettes de couleur utilisées et les fonctionnalités cachées.
Je suis convaincu que ce sont trois univers qui peuvent se compléter, et je voulais croiser ces influences sur notre premier sac à dos.
Il était donc temps que BonneGueule se penche sur le sujet !
Et pour ce tout premier sac BonneGueule, je voulais le faire avec une marque qui incarne ce goût des beaux sacs qui durent dans le temps, et qui se patinent joliment. Et aussi une marque qui fabrique en France !
C’est pour cette raison que nous avons choisi la marque Bleu de Chauffe.
Pourquoi Bleu de Chauffe ?
Car c’est une marque spécialisée dans les sacs durables, avec de beaux matériaux qui deviennent de plus en plus beaux avec le temps, ils se sont spécialisés dans des finitions bien solides et des designs intemporels. Leurs influences sont issues du monde de la sellerie, et non de la maroquinerie classique.
Cela demande des techniques de constructions bien plus robustes que ce qu’on veut voir en maroquinerie pure, et je vais les détailler…
Chaque sac est intégralement fabriquée par un seul artisan, en France, dans l’atelier qu’ils ont eux-même monté, ce qui permet d’avoir un contrôle total sur la qualité de fabrication.
En plus de leur incroyable savoir-faire, j’avais envie d’apporter mon goût du technique, avec des matières et des boucles qu’ils n’avaient jamais utilisé, pour une belle alliance de nos ADNs.
Je vous invite à regarder cette vidéo pour vous immerger dans l’univers Bleu de Chauffe :
Les finitions propres à Bleu de Chauffe
Un cuir plein de ressources
L’une des signatures visuelles de Bleu de Chauffe, ce sont ces bretelles en cuir, avec une bande de feutre de laine cousue dessus.
Et sur ce simple élément, il y a déjà beaucoup à dire…
Pour avoir un cuir durable et résistant aux éléments, Bleu de Chauffe utilise des cuirs destinés à la sellerie plutôt qu’à de la maroquinerie classique.
C’est un donc un cuir au tannage végétal, c’est-à-dire un cuir animal tanné avec tannins naturels issus de substances organiques comme le chêne, le châtaignier, le mimosa ou l’acacia.
Son intérêt est bien connu des amateurs de beaux cuirs : c’est un tannage qui permet d’avoir une très belle patine qui va se révéler dans le temps. Plus vous le portez, plus ces bretelles vont devenir belles !
C’est un cuir dit “pull up”, c’est-à-dire qu’il est huilé pour ne pas craindre l’eau.
Le cuir qui provient du croupon, et ce n’est pas un hasard, car ça permet d’avoir un cuir très dense, solide et qui ne va pas se déformer, ce qui, vous en conviendrez, est fort important pour des bretelles de sac à dos.
Il y a un autre détail, insignifiant à première vue, mais très utile : les bretelles se règlent comme une ceinture (afin que les deux bretelles aient une longueur parfaitement identique), et il y a un petit ardillon en cuir.
Ce petit élément, tout simple, empêche en fait l’extrémité de la ceinture de traîner par terre quand vous portez le sac en mode cabas, ce qui est très pratique, surtout face à d’autres sacs à dos.
Du feutre 100% laine sur les bretelles
C’est l’une des signatures des sacs Bleu de Chauffe, le mélange d’un cuir brun et lisse à la texture du feutre de laine, gris et chiné, cousu dessus.
Son rôle est d’apporter confort et maintient, il est 100% en laine, il fait 3mm d’épaisseur pour les plus curieux.
Il est compressé et très dense afin d’assurer un bon confort et une grande durabilité dans le temps.
Une métallerie en laiton
Ces bretelles sont solidement fixées avec des rivets en laiton, plus résistants que des rivets en fer, et c’est là aussi une finition bien robuste issue de la sellerie plutôt qu’un délicat sac à main.
Ce sont des rivets “double calotte”, c’est-à-dire que la partie mâle et la partie femelles ont exactement la même apparence, contrairement à des rivets de jeans : c’est un chouette détail esthétique.
En bas du sac, les bretelles sont fixées avec un mousqueton qui peut tourner complètement sur lui-même, qui a deux fonctions :
- visuellement, cela apporte un esprit industriel/workwear fort sympathique,
- et d’un point de vue plus pratique, ça permet à la bretelle de mieux se poser sur votre corps
En effet, comparé à mes autres sacs à dos, la bretelle tourne beaucoup moins que les autres quand on l'enfile, et c’est fort appréciable.
Un dos doublé en mesh
C’était un détail qui me tenait à cœur : il y a du mesh à l’arrière du sac pour améliorer la ventilation au niveau du dos quand le sac est porté, et cela permet d’appuyer les influences outdoor de ce sac.
Passons maintenant à la touche BonneGueule sur ce sac : l’utilisation du X-Pac et de la boucle Cobra.
Ce sont deux éléments avec de nombreuses qualités, et le fait de les voir si peu utilisés par des marques françaises est un mystère complet pour moi. Je suis donc extrêmement fier de les mettre sur le devant de la scène avec cette collaboration !
Commençons par le plus visible : la toile X-Pac.
Le X-Pac : l’alliance d’une toile authentique avec une technologie du nautisme
Ce qui symbolise parfaitement l’union de nos deux univers, c’est la toile utilisée pour ce sac : le X-Pac.
Mais quelle est donc cette toile et pourquoi je l’aime tant ?
A la base, cette technologie vient de l’univers du nautisme et répond à un problème très concret : comment éviter qu’une voile se déforme avec le temps à cause du vent qui souffle ?
En fait, elle est composée de trois couches :
- l’extérieur, vous avez un canevas de coton solide, durable, et qui va se patiner, ce qui correspond complètement à l’univers de Bleu de Chauffe. Le canevas de coton est laminé, c’est-à-dire qu’il est collé sur cette fameuse technologie X-Pac.
- Ensuite, les fameux losanges iconiques au X-Pac sont apposés. Ce sont ces fibres qui ajoutent beaucoup de solidité à la toile, et qui l’empêche de se déformer, et ils ont très précisément un angle de 22° !
- Enfin, vous avez un film totalement imperméable que vous voyez à l’intérieur du sac. C’est lui qui va protéger vos effets personnels.
Visuellement, j’adore cette texture du canevas de coton bien authentique qui se conjugue avec les losanges qui se dessinent légèrement, j’aime ce côté très technique suggéré…
Le X-Pac est un matériau éprouvé depuis plusieurs années déjà, il est utilisé par de nombreuses marques de sac à dos outdoor haut de gamme et exigeantes, pour du sac à dos ultra léger, ou au contraire, pour des sacs conçus pour porter de lourdes charges.
Je sais donc que c’est un matériau qui dure extrêmement bien dans le temps grâce à ces fameux losanges.
Petit bonus : le coloris brun comporte un canevas en coton bio, et les deux coloris sont PFC free, c’est-à-dire que le traitement déperlant n’est pas dangereux pour la nature.
La boucle Cobra : un mécanisme exquis !
L’autre élément visuel qu’on remarque, c’est cette fameuse boucle Cobra.
Côté technique, c’est une boucle extrêmement fiable, dont l’ouverture accidentelle est impossible, c’est pour cette raison qu’elle est utilisée dans des applications militaires très exigeantes… ou pour suspendre en sécurité des artistes aériens !
Elle est donc incroyablement durable et ne craint pas grand chose, et surtout pas la météo.
Côté visuel, elle est entièrement en aluminium à des exigences aérospatiales, et surtout, son cliquetis est exquis et très satisfaisant.
Bref, c’est une boucle qui a une patte visuelle, et ce n’est pas un hasard si elle est régulièrement utilisée dans des costumes de superhéros ou des tenues de science fiction.
Des personnes sensibles aux beaux mécanismes, comme la fermeture d’un bracelet de montre haut de gamme ou le système d’un couteau pliant artisanal tomberont sans aucun doute sous son charme !
Pour les personnes encore plus curieuses sur cette boucle, voici ce que j’avais écrit à son sujet il y a quelques années :
L'histoire de la boucle Cobra
La genèse
Tout commence en 1996, année de naissance de AustriAlpin, une entreprise autrichienne spécialisée dans le matériel d'escalade : mousqueton, piolets, crampons, etc. Leur très grande maîtrise de l'usinage de l'aluminium leur donne de plus en plus de visibilité auprès du public averti.
À la recherche constante d'innovation, les ingénieurs d'AustriAlpin se retrouvent face à un problème existentiel :
"Comment créer un système qui permet de joindre deux sangles, de la manière la plus sécurisée au monde, tout en étant extrêmement simple à manipuler ?". C'est ainsi que la boucle Cobra est née.
Les marques militaires se rendent compte de l'intérêt de cette boucle indestructible et vont l'utiliser pour en faire des ceintures de combat, qui se règlent facilement grâce au système coulissant et qui supportent le poids de multiples pochettes remplies de chargeurs, de grenades, de radio ou de kit médical.
Un design célèbre
Sans vraiment s'en rendre compte, le design d'AustriAlpin est si réussi que le cinéma d'action hollywoodien va régulièrement en placer dans ses costumes. C'est dans le film Blade (1998) que la boucle Cobra fait sa première apparition.
Par la suite, elle sera régulièrement utilisée dans les films de science-fiction (Seul sur Mars par exemple), et tout l'univers Marvel. Du côté des vêtements, c'est d'abord dans le streetwear que la boucle fait son apparition, avec la marque Alyx, qui utilise une boucle très ressemblante.
De nos jours, on retrouve cette boucle dans de nombreuses marques techwear, mais aussi chez des marques comme Bagjack ou Bedouin. Pour ma part, ça va faire deux ans que je porte une ceinture Cobra presque chaque jour. Je confirme : le mécanisme est d'une fiabilité sans faille et semble absolument inusable.
Quel usage pour ce sac ?
C’est avant tout un sac pensé pour l’urbain et pour la vie de tous les jours, quoiqu’il pourra dépanner sur une petite ballade une après-midi.
Si vous souhaitez faire beaucoup de randonnée, je vous conseillerai donc de prendre… un sac de randonnée à la place (logique).
Par contre, si vous souhaitez un sac pour votre quotidien, à porter du matin au soir pour vous suivre dans vos déplacements, là vous avez le frappé à la bonne porte.
C’est vraiment un sac destiné à vous accompagner tous les jours sur votre dos plutôt que d’être utilisé 3 fois par an en randonnée.
Quelle contenance ?
En tant que passionné de sac à dos, vous imaginez bien que j’ai pris cette question très au sérieux…
Il a donc une contenance de 25 litres.
C’est une contenance qui permet de d’emporter son ordinateur et quelques affaires en plus :
- par exemple, pour moi c’est le litrage parfait pour prendre mon ordinateur, mes vêtements de sport, mes chaussures de sport, quelques effets personnels, comme les clés du bureau, mes écouteurs, une petite batterie externe et deux trois courses en rentrant chez moi le soir.
- pour quelqu’un qui n’a pas besoin de prendre ses affaires de sport, c’est un litrage qui permet sans problèmes de prendre toujours son ordinateur, un livre et un vêtement supplémentaire chaud en plus par exemple.
C’est une contenance qui permet aussi de faire un voyage urbain de 24h ou même 48h si vous êtes minimaliste et que vous emportez peu de vêtement.
Pour posséder presque une vingtaine de sac à dos — et donc avoir testé de nombreux volumes — je trouve que c’est la contenance idéale pour un usage au quotidien.
- j’ai testé du 16 litres : on est trop vite à l’étroit dès qu’on met une paire de chaussure dedans,
- du 18 litres : idem, et il faut jouer à Tétris si on décide de faire quelques courses à l’improviste sur le chemin,
- 20 - 22 litres : c’est un litrage mieux adapté, mais régulièrement je trouvais qu’il manquait quand même un tout petit de place parfois,
- 27 litres : c’est un litrage confortable pour les imprévus, mais un peu trop grand 90% du temps.
Voilà pourquoi les 25 litres de sac sont un donc un “sweet spot” pour moi !
Mais je voulais entendre d’autres retours sur l’utilisation de ce sac…
Voici donc comment Alexandre qui, je le rappelle, a dessiné ce sac, l’utilise :
"J’aime bien le prendre pour de courts déplacements de 24H/48H max. Suffisamment volumineux pour y mettre mon laptop, quelques dossiers, ma trousse de toilette et le change pour passer une nuit à l’extérieur."
"Dans le train ou l’avion, son encombrement est idéal lorsqu’il y a un peu de monde autour de moi. Je peux le porter à la main dans des espaces réduits sans déranger personne en mode cabas. Il est safe, dans le métro sa poche située au dos est pratique et bien positionnée. Je peux y mettre mon portable et mon portefeuille sans penser aux pickpockets. Autre point important : sa fonctionnalité et l’équilibre du sac à dos motivent mon choix quand je le prends. Je le choisis systématiquement quand je fais des salons en France ou à l’étranger. Je peux piétiner des heures et aller voir des fournisseurs en gardant un style qui se coordonne avec ma silhouette proche du style Bonne Gueule. J’aime bien à dire que c’est le bon sac pour les baroudeurs urbains."
Le rangement : un grand compartiment et plusieurs poches d’appoint
Sur mes sacs, j’ai testé beaucoup de configurations possibles et finalement, je suis revenu à quelque chose de simple et minimaliste, à savoir :
- un grand compartiment que vous organisez comme vous voulez,
- et quelques petites poches d’appoint pour ranger ses clés, son passeport, son portefeuille, ses câbles, etc.
Ce sac à dos est donc construit ainsi :
- vous avez une grande poche pour y ranger l’essentiel de vos affaires
- à l’extérieur, vous avez deux poches à accès rapide, parfaites pour mettre un paquet de mouchoir, un flacon de gel hydroalcoolique, un chargeur, etc
- puis il y a une poche zippée dans le dos très sécurisée pour votre passeport ou votre portefeuille
- et à l’intérieur, vous avez une petite pochette zippée amovible, c’est par exemple là où je mets les clé de nos bureaux. Et c’est aussi là où est écrite la date de fabrication du sac ainsi que le prénom de la personne qui l’a fabriqué !
Vous pouvez également ajouter un rajouter du rangement supplémentaire avec leur très belle housse d’ordinateur 100% laine vendue séparément, qui se fixe grâce à deux boutons pression à l’intérieur.
Quel confort pour ce sac ?
Comparé à des bretelles ultra rembourrées de sacs à dos de randonnée, on peut se demander à quel point ce sac est confortable.
Il est clair que si c’était un sac à dos destiné à porter 15kg - 20kg de charge, la question serait légitime, mais pour un usage quotidien et urbain, le confort est totalement au rendez-vous. Et je dis ceci en connaissance de cause, y compris si je compare à mes nombreux autres sacs à dos que je prends au quotidien !
Je n’ai jamais eu le moindre inconfort et surtout, je trouve que visuellement, ces bretelles dans ce très beau cuir et ce feutre de laine gris chiné, sont infiniment plus belles et en accord avec mon style que des bretelles en matières synthétiques.
Conclusion : la plus grande magie de ce sac à dos
Enfin, il faut je vous avoue quelque chose…
De tous les sacs à dos que j’ai, c’est le sac qui est le plus facile à intégrer dans mes tenues, parce que ses bretelles avec le cuir, le chiné du feutre de laine, ou le canevas de coton font qu’il se porte très bien avec une workwear jacket, un sweat, un jean patiné ou un bon vieux chino. Et ce n’était pas le défi le plus facile à révéler !
Enfin un sac que je vais pouvoir porter au Pitti par exemple, contrairement à mes autres sacs qui tranchaient trop avec cette ambiance stylée…
C’est peut-être la plus grande réussite de Bleu de Chauffe, notamment face à un passionné comme moi : avoir créé un sac à dos qu’on a réellement envie de porter parce qu’il est simplement beau, durable et intemporel.