Chers amis, c'est un plaisir de vous retrouver pour de nouvelles pépites.
En ce moment, je suis dans une phase de construction de ma garde-robe où je mets l'accent sur l'élégance. Cependant, je refuse encore et toujours de me contenter du "classique", ou comme dirait Benoît d'un vêtement "très premier degré".
Ce que je vous montre ici, ce sont donc trois pépites, élégantes, voire formelles, mais qui respectent mes critères de subtilité et d'originalité.
Chemise à rayures semi-cutaway - Gyappu
J'ai déjà mentionné Gyappu par le passé, notamment pour leurs cravates, seul type de produit que la marque proposait à ses débuts.
Depuis, la marque a parcouru un petit bout de chemin, et mérite qu'on s'y attarde à nouveau. En particulier pour leurs chemises.
Comme je vous le disais, je suis actuellement dans une phase d'accroissement de l'élégance de mon vestiaire, et ça passe aussi par l’acquisition de pièces plus formelles. Or, si j'ai déjà acquis un certain nombre de chemises casual "avec un twist", que ce soit via les détails ou la matière, retranscrire cette exigence au formel n'est pas si évident.
Car voyez-vous, le propre du formel, c'est d'être très codifié, et par conséquent, emprunt d'un certain classicisme. Il me faut donc des chemises qui respectent ces canons classiques tout en apportant un quelque chose, une particularité rafraîchissante et discrète...
C'est là qu'interviennent les chemises Gyappu. Prenons celle-ci comme exemple.
Au delà de son niveau de fabrication, par un atelier indien de haut vol , le point qui la distingue est son choix de tissu.
La chemise à rayures est un essentiel du dressing formel : après la chemise blanche, et la bleu pâle, la chemise rayée est sans doute celle que vous voudrez acquérir. Mais quitte à acheter de la rayure, autant la choisir avec du relief.
Et justement, ce tissu fait exactement ça : au premier abord, le fond écru donne immédiatement un petit quelque chose en plus par rapport au blanc. Plus vintage, plus "imparfait", et donc doté de plus de caractère.
Maintenant, jetons un œil plus attentif aux rayures.
D'une part, elles s'alternent entre une rayure "bâton", unie, et une rayure formée par trois rangées de pointillés. Et d'une autre, la rayure bâton n'est pas tout à fait unie, son tissage la rend clairsemée d'écru, ce qui donne un effet "passé" très intéressant, comme si c'était de la craie qui persistait sur une ardoise après avoir été un peu effacée.
D'ailleurs, la couleur indigo des rayures se marie à l'écru, et crée ainsi ce ressenti "de vintage".
Résultat des courses : on a une chemise qui parvient à retranscrire un "je ne sais quoi", à la fois palpable, et pourtant suffisamment discret pour qu'elle reste dans les canons du formel.
Mocassin Belge "Gattaca" - Caulaincourt
Malgré ma faible affinité avec les mocassins en général, je me suis rendu compte, cet été, qu'il y avait bel et bien un moment de l'année, ainsi qu'un certain type de tenues, qui semblaient rendre son usage quasi-indispensable.
Je veux parler des tenues "sartoriales-décontractées" de l'été.
Par exemple, si vous portez une chemisette avec un bermuda Gurkha un peu habillé. Ou encore, une saharienne en lin par avec un polo (ou un polo-chemise) au col bien travaillé...
Autrement dit, toutes ces tenues qui évoquent l'univers sartorial, sans pour autant être formelles, et qui se portent en été.
Alors, dit comme ça, ça peut paraître un peu "niche" comme emploi, sauf que j'ai réalisé que ça désignait une partie importante de ma garde robe. Importante, et croissante qui plus est.
J'ai donc été forcé de capituler face au mocassin. Oui, vous avez bien lu, je m'avoue vaincu.
J'ai décidé cependant, que je ferais des recherches sur le type de mocassin qui me plaisait le plus, plutôt que de juste aller vers le classique Penny Loafer, qui est trop rattaché au Preppy et à l'Ivy League à mon goût. Et en cherchant j'ai trouvé... Le mocassin belge.
Le mocassin belge se définit par un élément distinctif : des jointures contrastantes en cuir, qui suivent le pourtour du revers de la chaussure , et continuent autour de la languette ainsi que le plateau.
Il peut ensuite être agrémenté de diverses fioritures telles que des pampilles (ou "glands") ainsi que des noeuds décoratifs. Mais si j'aime le mocassin belge, c'est parce qu'il se suffit à lui-même dans sa version la plus épurée : de belles lignes, un beau cuir, la touche d'élégance apportée par le contraste des jointures, et c'est tout !
Après avoir un peu parcouru le marché, il m'est apparu que Caulaincourt comptait parmi les meilleures options : des lignes bien dessinées, de beaux cuirs et coloris, pas de fioritures, et un cousu Blake. J'insiste sur ce dernier point, parce qu'en ce moment certaines marques qui ont le vend en poupe vendent des "belgian loafers" à montage collé pour plus de 300 livres sterling.
J'ai tout simplement préféré mettre en avant une petite marque française qui a toujours fait du bon travail, et qui s'est toujours démarquée dans le design de ses chaussures.
Richelieu Balmoral Grainé "Astoria" - Malfroid
Ces richelieu répondent parfaitement à mon besoin actuel : acquérir des basiques en chaussures habillées pour pouvoir porter le costume plus souvent... Mais pas des basiques trop classiques non plus. Portant le costume avant tout par plaisir, et à des occasions ponctuelles, je n'en ai pas l'usage.
Et ce que j'apprécie chez Malfroid, c'est que les formes semblent particulièrement travaillées pour le positionnement prix. Sur un soulier à moins de 300 euros, on est en droit de s'attendre à un bon voire très bon cuir, à un bon montage, des finitions propres voire très propres... Mais il est rare d'avoir autre chose que des formes simples ou des designs très pratiques tout en respectant ces critères de qualité.
Or, je trouve que c'est le cas ici. On ressent clairement une volonté d'aller plus loin que la norme sur le design et la forme. Regardez par exemple la petite encoche en "V" qui se forme au milieu de la couture "balmoral" .
Ou encore, le très léger angle qui se forme sur la "lisse" , juste avant qu'elle ne s'arrondisse.
Bref, ces petits détails associés à une belle qualité ainsi qu'un prix compétitif m'amènent à une conclusion évidente : il faut vraiment que j'aille voir des chaussures Malfroid en vrai.
PS : Si vous êtes perdus par la quantité de vocabulaire technique employé pour parler des chaussures... C'est qu'il est grand temps de lire cet article.