Disclaimer : Non, ce n'est pas un bug, c'est bien "by Rafik" que vous lisez sous le titre de l'article. Pour ceux qui ne me connaîtraient pas encore, je suis stagiaire chez BonneGueule en tant qu'assistant de Benoît, et l'heure est venue pour moi de vous livrer mon premier article sur le blog 😉
Pour cette grande première, j'ai choisi de vous parler d'une marque dont rien que le nom m'intriguait tant il semble chargé d'histoire : Commune de Paris - 1871.
C'est une des marques françaises qui creuse petit à petit son trou dans la mode masculine - et pour cause - puisque Commune de Paris est un des pionniers du streetwear parisien, dispose d'un vestiaire casual complet, et n'hésite pas à multiplier les collaborations avec des marques venues d'autres horizons.
D'ailleurs, on a eu l'occasion d'en savoir un peu plus sur la marque en rencontrant Alexandre Maïsetti. La collection a beaucoup de pièces fortes, on vous donnera des idées d'association pour en intégrer intelligemment dans vos tenues.
Interview de Alexandre Maïsetti, co-fondateur et designer du label Commune de Paris
A ses côtés, Sébastien Lyky et Edouard Launay.
Peux-tu présenter Commune de Paris ?
Nous concevons et produisons des vêtements, des objets ainsi que des accessoires pour homme depuis 2009.
Quel est le lien entre l’évènement historique et la marque Commune de Paris ?
On voulait une marque avec une connotation et une identité fortes, ancrées dans l’histoire. Nous sommes tous les 3 parisiens, et nous nous sentions représentés par cette marque.
C'est un événement qui symbolise les idées d’insoumission, d’indépendance française. C'est cette identité que l'on voulait donner à la marque. Etant un événement méconnu, on se demandait seulement comment les gens allaient accueillir la marque.
On retrouve cet état d’esprit d’indépendance et de désinvolture dans vos vêtements ?
On est autofinancés, on fait ce qu’on veut pour la marque. On aime beaucoup l’aspect communautaire pour la réalisation des visuels et des photos ; pour le site avec les illustrateurs, les photographes et les artisans ; avec d’autres marques qui ont de vrais savoir-faire dans leurs domaines, afin de proposer des produits un peu plus innovants, qui sortent du cadre de notre simple ligne de vêtements.
Par exemple, on aime se faire plaisir dans nos collaborations. On aime aussi essayer d’autres supports, apprendre de nouvelles choses.
Quelles sont vos inspirations ?
Sébastien Lyky est directeur artistique dans une agence de pub. Il est très attiré par l’image et l’esthétisme, avec un souci « impitoyable » du détail et un regard très graphique.
J’ai plus le côté "vêtements", car j’avais déjà une autre marque avant. J’ai également une vision graphique avec l’assemblage des coupes, des couleurs, etc. (on faisait du graffiti ensemble avant), le tout avec un petit côté architectural qu’on retrouve dans les rayures, les motifs et les bonnes combinaisons de couleurs. Avoir le regard graphique est important.
On est inspiré par ce qu’on voit tous les jours dans la rue, on fait de la recréation : réutiliser des vieux basiques et les réinterpréter dans une vision plus moderne (nouvelles couleurs, coupes plus cintrées…), des lignes sobres et portables pour tous les jours, plutôt que des lignes pour défilés de mode avec des mannequins.
Est-ce-que tu peux nous parler de la provenance et des choix des matières ? La confection ?
On est sur une production Europe : nos matières sont principalement italiennes et anglaises, notamment pour le lainage, les tweeds et les costumes. La confection se fait principalement au Portugal. En France, nous fabriquons nos carrés de soie et nos cravates. Les foulards sont faits en Italie. On pourrait faire le choix de tout produire en France, mais les prix augmenteraient d’au moins 20%.
Des projets futurs ?
Le premier : avoir une boutique / un QG physique. Sinon, on aime bien les nouveaux projets, mais aussi en refaire avec d'anciens partenaires. Par exemple, des collaborations avec LIP, Astier de Villatte et une marque anglaise de chaussures sont à l'étude.
Test : les pièces Commune de Paris à intégrer à votre garde-robe
Pour cet article, j'ai choisi de tester un sweat, une chemise et un sac. Je vous en dirai davantage tout à l'heure. Pour le moment, je vous laisse en compagnie de Florian, qui a testé pour vous un pull en laine.
Le pull à motif moucheté
Ce pull en laine torsadé s'intègre très facilement dans une tenue urbaine. On oublie donc le côté pull de montagne ! Les manches sont volontairement longues pour ajuster le bord côte comme ça nous chante. On peut même la dérouler entièrement en cas de grand froid. La coupe est ajustée au niveau des épaules et des pectoraux et plus loose au niveau des hanches.
Avec cette coupe, ce pull a un style plus décontracté, moins parfait que ceux que l'on peut trouver d'habitude.
Echarpe Galeries Lafayette, manteau Three Animals,
pull Commune De Paris, pantalon Topman.
Vous voyez, c'est un jeu d'enfant de l'insérer à une tenue : le dégradé de couleurs autour du bleu fait le reste. L'écharpe vient compléter le look en donnant un peu de volume. Bien sûr, on ne se prend pas la tête pour la mettre, ça doit rester naturel ! A noter qu'une écharpe kaki aurait été plus judicieuse que le noir (ça aurait donné une tenue un poil plus pêchue avec cette petite couleur dissonante).
La tête d'épaule est nette et la jonction entre les torsades est propre
On ajoute des derby bi matières pour le rappel de couleurs et le tour est joué ;). On obtient une tenue cohérente et homogène.
(Chaussures : Menlook Label / Pantalon : Topman / Manteau : Three Animals)
Vous vous demandez peut être : "combien de pièces fortes puis-je intégrer dans une tenue ?"
Il n'y a pas de vérité absolue, tout dépend de l'assemblage que vous en faites. Mais limitez tout de même à 2-3 pièces. J'entends par pièces fortes, des vêtements qui sortent de l'ordinaire : par les motifs, l'association de couleurs, la coupe, ou encore par la texture. Par exemple, le chino bleu n'est pas une pièce forte selon moi. Et vous pouvez relire cet article sur comment construire une tenue.
Passons maintenant à des tenues plus estivales.
Le sweat-shirt "Birdy" (155€)
On tend parfois à associer les pièces fortes à la notion de sophistication. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai choisi ce modèle, afin de vous montrer qu'on peut avoir une pièce forte avec un ADN résolument casual. L'atout majeur de ce sweat réside dans ses motifs, qui apportent du caractère.
Petit zoom sur les motifs. Notez le soin apporté aux détails, notamment dans la variation des couleurs des plumes. C'est véritablement ce motif qui fait du sweat une pièce forte. Sachant que les couleurs restent sobres, on peut l'associer à un pantalon de couleur plus vive.
En termes de fit, on est sur une coupe assez ajustée, sans qu'elle ne soit trop moulante pour autant. Cela permet de garder une forme de décontraction dans la tenue. La matière est aussi vraiment agréable à porter.
Les bouclettes du molleton sont bien régulières et assez serrées. Plus elles le sont, et plus le tissu est de qualité.
(Des fois que vous vous le demandiez, le truc bizarre en haut à gauche est la breloque de mon bracelet).
(ceinture : Commune de Paris).
On a un joli bord côte, qui ne remonte pas (comme c'est parfois le cas). Pour tester la qualité d'un bord côte, je vous invite d'ailleurs à reproduire la petite expérience expliquée par Nicolas dans son test de Frank & Oak.
La chemise "Flourens" (145€)
Portant rarement des chemises formelles, j'ai été séduit par le côté bicolore de celle-ci, qui lui apporte une très légère originalité.
Au niveau du tissu, on est sur une popeline de coton. Douce et légère, elle est vraiment agréable à porter également. D'autant plus à l'approche des beaux jours !
Voyez comme le col blanc contraste bien avec le bleu de la chemise. C'est le genre de détails que j'apprécie beaucoup, car il donne du relief à la pièce tout en restant discret. Il a en plus l'avantage de bien se tenir, et présente une ouverture permettant le port d'une cravate ou d'un noeud pap' 🙂
En termes de finitions, les coutures sont correctement réalisées : on constate des points réguliers et assez fins, en ton sur ton.
Pour ce qui est des boutons, ils sont taillés dans une très jolie nacre blanche, qui a conservé ses petites aspérités naturelles (au niveau du pourtour notamment, qui n'est pas exactement rond). Petit détail appréciable : le deuxième bouton est frappé de la croix Commune de Paris. Ce n'est en soi pas particulièrement significatif, mais c'est un petit plus que j'aime bien.
Au-delà de mes lacunes en repassage (merci à Victoire de L'Exception pour son aide), on voit le très léger martelage du bouton sur sa partie inférieure. L'ensemble des boutons est d'ailleurs cousu en croix, ce qui, comme vous le savez, permet une tenue plus durable.
Le même détail est repris au niveau du poignet de la chemise. On note au passage la présence d'un renfort au niveau de la boutonnière, ce qui laisse présager de la qualité de la pièce.
En termes d'associations, c'est une pièce très polyvalente. En effet, sa longueur est idéale et permet d'être portée aussi bien rentrée que sortie. Les tons neutres qu'elle reprend en font une chemise facile à assortir.
Je déplore en revanche l'absence d'hirondelle de renfort, qui est une finition à laquelle on peut s'attendre dans cette gamme de prix.
Le sac en bandoulière "Nubuc" (245€)
Parce que je suis un fana d'accessoires, et parce que beaucoup d'hommes voient le fait de choisir un sac homme comme étant une tâche ardue, il me tenait à cœur d'en tester un. Mon choix s'est donc porté sur un sac en bandoulière - pratique et confortable - et ne posant pas de souci au niveau des épaules des vestes, soleil oblige.
La taille est idéale : ni trop gros, ni trop petit, il permet de se balader avec tout son bazar sans pour autant se sentir encombré. Il est en nubuck (rien de bien surprenant pour un sac s'appelant le "Nubuc", me direz-vous), avec une bandoulière en canvas. Toutefois, les zones les plus fragiles (jonctions bandoulière/corps du sac, et patte d'épaule) sont en nubuck pour plus de solidité ; un atout non négligeable. A ce propos, il s'agit d'un nubuck assez standard, mais qui reste tout de même honnête compte-tenu du prix.
Grâce à son design décontracté et masculin, ainsi qu'à sa jolie nuance marron, ce sac s'intégrera sans problème dans bon nombre de vos looks.
(Chino : Asos / Chaussures : Asos / Lunettes : Ray-Ban).
Je regrette cependant le manque d'attention dans la conception de la poche avant, que l'on ne peut pas maintenir fermée. C'est en fait un excédent de matière qui l'empêche de rester bien plaquée, ce qui est contraignant si l'on souhaite ranger des affaires à cet endroit-là.
L'aspect incurvé vers l'avant de la partie basse de la poche met en évidence l'excédent de matière.
Ce petit problème mis à part, les finitions sont très convenables. On retrouve une fois encore le logo Commune de Paris apposé très discrètement, mais aussi un liseret bleu tout le long du zip. Celui-ci contraste bien avec le marron, et apporte une touche de dynamisme à la pièce.
Commune de Paris, en somme...
Je dirais que Commune de Paris est une marque proposant des pièce intéressantes en termes de création. Malgré des finitions pouvant être améliorées, les produits sont de bonne confection, avec un rapport qualité/prix honnête. On constate enfin un véritable soin apporté à l'esthétique des détails, avec de petits twists bien menés, et cela tout en sobriété.
Toutes les pièces testées sont disponibles sur l'e-shop de L'Exception.