Le pantalon BonneGueule x Maharishi est dès maintenant disponible ici.
Cette collaboration représente quelque chose de très particulier chez BonneGueule car nous avons travaillé avec une marque que nous adorons, mais dont nous n'avons quasiment jamais parlé sur le site, chose plutôt inhabituelle. Laissez-moi donc d’abord vous raconter une petite histoire… Exceptionnellement, cet article comportera deux vidéos, tant le background de Maharishi est riche et dense.
Un grand grand merci à Long qui s'est surpassé pour vous offrir cette vidéo tournée dans la boutique Maharishi à Londres !
Des peuples primitifs jusqu’à aujourd’hui, il y a eu la guerre.
Et très tôt, on s’est aperçus qu’il était nécessaire d’habiller ces guerriers différemment des autres. Ben oui, il fallait bien distinguer civils et soldats (et identifier chaque unité), de les protéger et les équiper comme il se doit, tout en impressionnant l'ennemi.
À mesure que les États gagnaient en puissance, il fallait d'autant plus affirmer celle de leurs unités.
Les militaires occupaient de hautes positions sociales à d'autres époques et, pour marquer le coup (et leur prestige), il fallait des vêtements aux teintures rares et coûteuses, donc plus statutaires. C’est pour cette raison qu’on a pu voir des tenues militaires très colorées (avec une apogée pendant la Renaissance).
Étant donné que dans certains pays, on choisissait de s’enrôler, il fallait donner envie aux fraîches recrues avec des tenues éclatantes et clinquantes, bien loin de leur condition de campagnard travaillant dans les champs.
Sauf que… tout cet héritage de plusieurs siècles - des tenues avec du panache et de la flamboyance - a été balayé en quelques années seulement. Il aura fallu UNE seule bataille pour remettre en question la couleur d’un uniforme militaire.
Les Boers, premiers soldats en kaki
Nous sommes en 1880, en pleine période de colonisation. Les Britanniques, par leur envie d’expansion, se retrouvent à faire face à des Boers bien installés, des colons blancs venus tenter leur chance en Afrique .
Problème : les Britanniques ont sous-estimé la résistance des Boers. On pourrait effectivement les prendre pour de simples paysans, avec des vêtements fermiers de couleur kaki (ils n’avaient que des teintures naturelles à disposition), mais ils sont en fait rompus à une vie rude en Afrique. Ils sont donc d’excellents cavaliers, ont une parfaite connaissance du terrain et, en bons chasseurs, avaient une grande maîtrise du tir de longue distance, tout en sachant se montrer discrets et patients, de véritables Rambos avant l'heure.
En face, il y avait une armée britannique confiante, disciplinée, mais terriblement visible dans la nature africaine avec ses vêtements bleus et rouges.
Lors de la bataille de Bronkhorstspruit, qui a duré seulement 15 minutes, l’armée britannique s’est vite aperçue du problème quand la plupart de ses officiers et hommes importants ont été abattus en quelques instants par les snipers des Boers. Il y a eu 156 blessés ou tués britanniques, contre 2 morts et 5 blessés côté Boers. C’est ce qu’on appelle une défaite de taille !
L'instauration d'un nouveau modèle
Cela a entraîné une immense remise en question sur le rôle de l’uniforme militaire. Finis les vêtements colorés et visibles pour se la raconter, place à des vêtements qui doivent sauver la vie des soldats. Les armes à longue portée avaient sonné le glas des uniformes voyants, des batailles se jouant dans des terrains bien délimités et des combats au corps-à-corps.
En catastrophe, les Britanniques se sont mis à teindre leurs uniformes avec ce qu’ils avaient sous la main : thé, poussière... Le kaki militaire était né !
La suite, on la connaît : les armées vont prendre de plus en plus conscience de l’importance de se fondre dans la nature à mesure que les armes longue portée et l’aviation de guerre se développent, puis iront plus loin en travaillant sur des motifs particuliers.
Le fameux motif camouflage est apparu et son histoire est bien à part. Dans un premier temps, c’était l’artillerie lourde qui était camouflée, car ces machines étaient très chères et devaient absolument être préservées du bombardement ennemi . Pour l’anecdote, lors de la première Guerre Mondiale, l’armée française a chargé plusieurs artistes de créer des camouflages peints à la main !
Il a fallu attendre 1929 pour que les Italiens inventent un procédé d'impression aléatoire de motifs sur de larges surfaces de tissus.
C’est là que le camouflage a pris son essor et qu’il est devenu un motif militaire, politique, pratique et fonctionnel, qui en dit long sur les armées.
Sauf que... tout le monde n’est pas de cet avis. Il y a un homme qui considère que le camouflage n’est pas une invention militaire. Cet homme, c’est Hardy Blechman.
Hardy Blechman, l'homme derrière Maharishi
Le vol du motif camo
Il considère que le camouflage a été volé par l’armée aux artistes et aux scientifiques, qu'il s'agit en fait d'une ode à la nature, une étude de celle-ci.
Pour preuve, il brandit le premier livre publié sur le camouflage en 1909 par un naturaliste, Abott Thayer, en supposant que les couleurs des animaux ont pour but de les camoufler.
Hardy Blechman pense qu’Abbott a été le premier à comprendre les motifs abstraits et répétitifs de la nature et que les militaires ont pillé ce travail pour l’utiliser à des fins guerrières.
Et ça, Hardy, il n’aime pas, et il a décidé de consacrer tout son travail à « démilitariser » le « camo ».
Mais de quel travail parle-t-on, et pourquoi je vous parle de paons camouflés dans la nature ?
Revenons en arrière, dans l’enfance d’Hardy Blechman.
Les origines d'une passion
Son père était antiquaire et lui a très vite transmis la passion du vintage, et plus particulièrement des vêtements militaires qu’il aime customiser avec diverses broderies. Dans ces pièces, il va trouver une épure, un sens de la fonctionnalité et des couleurs qui vont l’obséder à tout jamais.
Sauf qu’Hardy est profondément pacifiste et amoureux de la nature.
Quand il fonde sa marque Maharishi en 1994 en Angleterre, le slogan est donc tout trouvé : pacifist military design.
Le but de la marque ? Proposer une ligne streetwear aux influences militaires fortes, mais totalement pacifiée (on va voir comment il s’y prend).
Pourquoi Maharishi est-elle considérée comme l’une des marques de streetwear les plus innovantes de son temps, et Hardy Blechman comme « l’un des plus grands visionnaires du streetwear » par le magazine WAD ?
Note : Pour voir de vos propres yeux tous ces éléments dans la collection actuelle Maharishi, foncez chez l’excellente boutique Elevation Store au 135 rue Vieille du Temple à Paris, c’est le seul point de vente français qui distribue du Maharishi à ma connaissance.
Un usage du camo absolument unique
C’est par sa maîtrise et son énorme travail sur le motif camo qu’il s’est fait connaître. Il a créé quelques motifs camo qui sont maintenant des signatures pour la marque, comme le fameux DPM Bonsaï qu’il a décliné en plusieurs versions ou le « Tibetan Elemental Tigerstripes » qui renferme quelques signes coréens.
Je suis fasciné par la façon dont Hardy a passé 20 ans à explorer encore et encore ce motif. Quand on lui demande s'il est lassé, il répond :
C'est tout le contraire, je regrette de ne pas pouvoir exploiter tous les motifs camo que je dessine !
Voyant le camo comme une ode à la nature, il utilise très fréquemment des cotons biologiques comme tissus de base pour ses vêtements.
Aparté : le DPM book
Impossible de présenter Maharishi sans parler du livre de Hardy Blechman devenu légendaire : le DPM Book. Considéré comme la bible ultime du camo, le but de ce livre est, encore une fois, de casser l’amalgame « camo = guerre » et de lui redonner du sens en tant qu’hymne à la beauté de la nature.
Hardy va méticuleusement répertorier la plupart des camouflages existants et décrire leur histoire avec beaucoup de minutie, tout en ne manquant jamais de rappeler que le camo, ça vient de la nature et des animaux.
Il est aussi truffé d’anecdotes. On apprendra notamment que l’un des tous premiers motifs camo a été peint par un français, Eugène Corbin, ou que l’Armée US, après la Guerre Froide, a vendu tout son surplus de vêtements aux alentours, y compris aux Talibans. Il a fallu attendre le 11 septembre, et voir avec effroi qu’Oussama Ben Laden portait notamment un vêtement militaire US dans ses vidéos, pour que l’armée US arrête cette pratique.
C’est un travail colossal qui lui a pris 7 ans, totalisant 950 pages et près de 6.000 photos !
Problème : livre aujourd’hui devenu rarissime, les prix s’envolent littéralement. Vendu au début à £100, les prix varient maintenant entre $500 et $1500 pour les éditions les mieux conservées. Milone m’a raconté que dans certaines librairies spécialisées dans la mode masculine, il était vendu (neuf) à £4000…
Une marque (vraiment) pacifiste
On l’a vu, l’objectif premier d’Hardy Blechman est de dissocier vêtements militaires - plus spécifiquement le camo - et guerre. À cet effet, depuis 20 ans, il fourmille d’idées pour faire passer son pacifisme à travers ses vêtements :
- Il va mettre des bandes réfléchissantes 3M sur du camo. Ca paraît tout bête, mais si on y réfléchit bien, il rend très visible un tissu supposé nous cacher sur un champ de bataille. Ainsi, il enlève donc toute fonction militaire au camo.
- Il va aussi faire l’inverse : cacher dans les vêtements des motifs camo, censés nous aider à nous cacher #camoinception. Par exemple, sur certains pantalons, les fonds de poches sont en motif camo : c’est une manière de le rendre inutilisable d’un point de vue militaire. De plus, mettre un tissu camo directement en contact avec la peau est sa manière de nous rappeler notre amour inconscient de la nature !
- La ligne haut de gamme de Maharishi est celle dite « upcycled ». Hardy chine des stocks d’authentiques vêtements militaires dans le monde entier, puis les restructure complètement. Surtout, toutes les pièces de la ligne upcycled vont être lavées en Inde dans de l’eau au safran et bénies dans de l’encens, pour « laver » le vêtements de toutes les actions militaires dont il a pu être témoin.
- Et enfin, il va pousser le vice jusqu’à fabriquer des jouets non violents, comme ces petits soldats en train de faire des poses de yoga :
Maharishi, une marque empreinte de spiritualité
Des influences religieuses
On pourrait se dire qu’avec son travail du camo et son pacifisme déclinés dans ses vêtements, c’était amplement suffisant au niveau des valeurs de la marque, mais c’est sans compter la dimension spirituelle très présente chez Maharishi !
Et là aussi, alors que les signes religieux sont rarement bien traités dans la mode masculine, Hardy Blechman leur donne une place qui n’aura jamais été aussi actuelle…
- Il utilise plusieurs couleurs caractéristiques des religions : le doré et le violet du christianisme s’invitent sur des bombers, aux « zip pullers » rappelant les cordelettes des robes de prêtre, et l’orange du bouddhisme est utilisé pour des tee-shirts et une cape en jersey de coton inspirée des robes de moines bouddhistes.
- Il accorde aussi une grande importance à l’athéisme, puisque qu’on aperçoit la mention « no rel. pref. » pour « no religious preferences » sur les vêtements . Hardy Blechman a voulu souligner comment la religion s’invite sur un champ de bataille, et démontrer la contradiction que cela crée. En effet, s'il est possible d’avoir « no rel. pref. », l’armée américaine ne s’est pas privée d’imprimer sa propre version de la Bible en remplaçant « Tu ne tueras point » par « Tu ne commettras pas de meurtre ». Il est important de signaler qu’à travers le « no rel. pref. », Hardy Blechman veut bien montrer qu’il respecte et met sur le même pied d’égalité toutes les religions, et il va trouver un moyen assez original pour le montrer…
- … Sur cette même collection d’été 2016, on aperçoit parfois une pangée brodée sur les vêtements, ce fameux supercontinent à l’origine de nos continents actuels . C’est tout simplement un beau message pour nous rappeler que peu importe nos préférences religieuses, nous venons tous du même endroit, et nous sommes tous unis.
Une création politisée
La culture asiatique est, avec le camo, l’autre grande source d’inspiration de Maharishi, où on y trouve des éléments récurrents :
- Le tigre, qui est une figure omniprésente dans la « mythologie Maharishi », tiré du kung-fu des moines de Shaolin. Il représente la puissance,
- Évidemment, tous les bonzaïs, les pagodes, renvoient aussi à la culture asiatique,
- À y regarder de près, certains vêtements sont régulièrement inspirés de kimono.
Parfois, Hardy Blechman utilise ses vêtements pour convoyer un message politique, chose plutôt rare chez les créateurs de mode masculine. Le Tibet libre est une figure récurrente dans ses collections. Il a également dénoncé la montée en puissance des lois de surveillance des citoyens via une magnifique collection inspirée des ninjas, qui permet au porteur de se cacher efficacement des caméras de surveillance .
Ce qui est fascinant avec Maharishi, c’est de voir une telle richesse (mélanger concrètement du religieux, du spirituel, du pacifisme, du camo, il fallait le faire et peu de créateurs en seraient capables avec autant de brio), qui s’unit harmonieusement avec des designs d’inspiration militaire.
Beaucoup de marques clament haut et fort leurs valeurs mais finalement, quand on est devant le produit, quand on tient le vêtement dans les mains, on se dit « Ok… et alors ? Comment ça se traduit ?»
Et justement, s’il y a des valeurs très fortes derrière la marque, Hardy Blechman fait preuve d’une obsession pour le produit en lui-même, en soignant les finitions, les matières et les détails. Voyons ça de suite !
Une obsession du produit de qualité
Des vêtements avant tout fonctionnels
Mais pourquoi avoir autant d’attrait pour le vêtement militaire alors que Hardy est profondément pacifique ?
C’est quelqu’un qui adore le vêtement fonctionnel et utilitaire. Or, avec le workwear, le « military wear » est ce qu’il y a de plus fonctionnel… Et justement, quand il s’agit de donner de la fonctionnalité à ses vêtements, il ne le fait pas à moitié !
Parmi ses trouvailles, il y a :
- Son fameux système de double-poches discret et zippé. Il fallait y penser mais c’est terriblement efficace, notamment pour ne rien perdre de précieux (clés, passeport, etc). Je m’en sers tout le temps, je ne sais même pas comment je faisais avant,
- Des poches cachées à l’intérieur du vêtement, notamment à l’arrière. C’est une poche très sécurisée car l’accès par une personne extérieure est impossible,
- Des sangles pour porter ses pièces d’extérieur en bandoulière ou en sac à dos,
- Des poches intérieures sur les pantalons, pour mettre son téléphone,
- Et il a mis au point un système très astucieux avec Riri pour resserrer à l’envie son bas de pantalon ou la taille, grâce à une minuscule boule en métal qui laisse passer une cordelette élastique uniquement quand elle est étirée. C’est la fameuse Snoball !
Je m’arrête volontairement ici car j’aurais l’occasion de parler bien en détail du pantalon dans le cadre de notre collaboration.
Des finitions et des matières haut de gamme
Hardy est quelqu’un qui adore le produit. En plus de rendre le vêtement fonctionnel, il utilise de belles matières et c’est un maniaque des petits détails :
- Coton bio, laine haut de gamme de chez l'anglais Moon, matières techniques de chez Sympatex, matières techniques italiennes, matière Schoeller... Hardy ne se prive de rien !
- Au niveau des détails, il y a zéro concession également : on trouve sur ses vêtements des zips étanches, des zips Riri personnalisés, des liserés colorés qu’on ne voit qu’à l’intérieur du vêtement, et il a même pensé la manière dont sont cousues les poches pour qu’elle restent parfaitement plaquées.
Vous commencez donc à comprendre pourquoi cette marque a été considérée comme l’une des plus innovantes du streetwear ? 🙂
Alors que Maharishi est une marque vingtenaire, elle est très en avance sur son temps, puisqu’on y trouve plusieurs valeurs en vogue et très actuelles :
- Conscience environnementale,
- Spiritualité,
- Message pacifique,
- Vêtements très fonctionnels.
Hardy était déjà visionnaire il y a 20 ans et finalement, il l’est plus que jamais aujourd'hui. Comme le laisse supposer le nom de sa marque qui, en sanskrit, signifie… « grand voyant ».
Cette introduction est longue, mais nécessaire, car Maharishi est une marque très à part par rapport à celles dont on parle habituellement sur BonneGueule. Je voulais vraiment que vous compreniez pourquoi je l'aime autant, et ce qui nous a poussé à collaborer avec.
Comment j'ai découvert Maharishi
Mon histoire d'amour avec cette marque a commencé avec du pantalon. Je cherchais un modèle qui ne soit pas un jean, pas un chino classique, ni un pantalon en laine, avec une coupe un peu plus travaillée qu'un semi-slim.
Milone, à qui vous devez les fantastiques articles sur le workwear et le techwear, m'a alors conseillé de me tourner vers une marque dont je n'avais jamais entendu parler : Maharishi.
Là, je tombe sur le Corarden cargo pant, en coton bio, avec les coutures thermosoudées en extérieur, le long de la jambe. Moi qui aime les liserés le long de la jambe, je suis ravi ! Impeccable, exactement ce que je voulais, car la cheville est bien fittée. Problème : il est assez onéreux (plus de 200 €), mais ma garde-robe étant déjà bien garnie de pantalons basiques et polyvalents, il est temps de faire mon "achat plaisir / coup de coeur" du semestre. Je commande donc.
À l’essayage, il y a une certaine anxiété car c'est une pièce très différente de tous les pantalons que j'avais pu essayer jusque-là, mais je tombe amoureux de cette coupe aussi élaborée, avec du volume aux cuisses et une cheville bien ajustée. Il est assez taille basse mais se pose parfaitement au niveau des fesses, il y a un patronage extrêmement travaillé !
Du coup, vous savez ce que j'ai fait ?
J'en ai commandé un autre. Puis quelques mois plus tard, encore un autre, pour arriver à un total de quatre pantalons Maharishi qui ont volé la vedette à la plupart de mes jeans et chinos.
Parmi ces quatre, il y a une coupe qui est ressortie du lot, c'est celle du Custom pant. Elle synthétise tout le savoir-faire de Maharishi sans les excès (les autres sont quand même très particulières : très serrés à la cheville, taille assez lâche, etc). Le Custom pant, lui, est parfaitement dosé. On va en reparler dans un instant.
Du coup, vous savez ce que j'ai fait ? (bis)
J'en ai parlé à Geoffrey, car de manière beaucoup plus pratique, je le voyais galérer à trouver des pantalons adaptés à ses cuisses bien musclées. Or, Maharishi, avec ses pantalons légèrement amples aux cuisses et bien fittés à la cheville, était la solution toute trouvée.
Ce fut également le coup de foudre entre Maharishi et Geoffrey, qui possède maintenant six pantalons (!!!).
Avec une marque que nous aimions autant, il était clair que nous devions tenter la collaboration. Et Maharishi et les collaborations, c'est une longue histoire d'amour.
Maharishi : une marque immergée dans le street art, le streetwear et la street culture
Les collaborations ont toujours été au coeur de la stratégie de développement de Maharishi.
Citons par exemple les collaborations avec Adidas Originals ou encore G-Shock.
Mais ce n'est pas tout ! Et cette fois-ci, je vais laisser la parole à Milone, fin connaisseur du streetwear et du street art sur ce sujet :
Les collaborations que tu as citées ne sont pas parmi les plus “prestigieuses” : Bower & Wilkins sur des enceintes 601, Nike, Uniqlo, Marc Newson x Samsonite, Rocky Mountain for The North Face, Reebook …
Les collabs avec des artistes : En plus de Mark Gonzales, WK… Beaucoup d’artistes “street”, issus du graffiti ou de la scène skate également. Mais aussi des toys designers (souvent les artistes sont multi-média).
Maharishi a également une forte relation avec la musique. Ils ont pas mal aidé ou collaboré avec des artistes hip-hop (Lupe Fiasco, The Scratch Perverts), grime (Vegyn) ou de la musique électro (XL Records…). Beaucoup de junglists (DJ / produteurs de drum & bass) ont porté durant les 90’s / 00’s du Maharishi.
Parlons aussi de la question des designers toys, qui a fait connaître ces derniers aux fans de la marque, et le contraire : la marque aux fans des toys / artistes. Que ce soit avec Michael Lau à Hong-Kong, Futura 2000 avec ses pointmen ou pour les "beautiful losers" fans de skateboard.
Niveau skate, ils ont sorti quelques séries de planches, notamment sous leur label MHI. Que ce soit des camo dpmhi ou de Futura. , nombre de stars en portaient :
Pour les trentenaires, souvenez-vous : pendant les années 2000, on a vu apparaître bon nombre de pantalons streetwear avec des cordons de serrage aux chevilles. Eh bien c'étaient des copies de Maharishi, tout comme les énormes motifs de dragons et de tigres (mal) imprimés sur certains vêtements, qui ont massacré le travail minutieux de Hardy Blechman sur ces symboles asiatiques.
Si le Snopant était quand même bien large, Hardy s'est très bien adapté à la tendance du marché en proposant des coupes beaucoup plus ajustées, sans jamais renier l'ADN de la marque. Cela me fait une bonne transition pour parler de la coupe de…
Notre pantalon BonneGueule x Maharishi
De loin, on voit un pantalon couleur olive. Mais de près, on remarque immédiatement sa coupe très particulière.
Et quand je dis "particulière", c'est pour de vrai car, au même titre qu'on reconnaît facilement une épaule de costume de chez Cifonnelli, on repère immédiatement une ligne de jambe de chez Maharishi.
La prouesse de Hardy est de donner de l'aisance aux cuisses sans jamais avoir un rendu "bouffant", en fittant fermement la cheville, le tout de manière harmonieuse et parfaitement proportionnée.
C'est d'ailleurs un patronage qui aurait été impossible à développer en interne chez BonneGueule, car il demande une énorme expérience en termes de modélisme. Rendons à César ce qui est à César !
Si vous avez des bonnes cuisses et / ou des fesses bombées, ce pantalon devrait donc beaucoup vous plaire, grâce à l'aisance à ces endroits-là.
Niveau confort, il n'est pas en reste grâce à l'ajout de deux petites bandes élastiques au niveau de la ceinture, sur les hanches. Il est donc très confortable dès le premier essayage, et avec un arrière du pantalon qui remonte plus que l'avant, on peut :
- Le porter bien maintenu, en remontant bien la ceinture au-dessus des fesses,
- Le porter légèrement loose, l'élastique est assez souple pour un effet plus relâché avec une fourche un peu basse.
Justement, au niveau de la fourche, il y a une curieuse pièce en losange cousue qui permet de ne jamais être contraint dans ses mouvements.
C'est le pari ambitieux d'une silhouette qui garde le confort et la fonctionnalité d'une fourche basse grâce à une coupe "tapered", mais qui se rétrécit au genou en raison du jeu de coutures à cet endroit-là, pour être moins volumineuse.
Si vous regardez bien l'articulation du genou, vous verrez 4 petites pinces de cintrage légèrement courbées à l'avant et l'arrière, qui donnent cette coupe anatomique.
Comme cela m'est souvent arrivé quand je portais des pantalons Maharishi, les gens vont remarquer qu'il y a quelque chose de spécial dans cette collaboration, mais ils auront du mal à dire précisément pourquoi. C'est toute la magie de cette coupe !
Doit-il être aussi serré à l'achat qu'un jean brut, ou un peu serré aux fesses comme un chino ?
Pas du tout ! Vos fesses et vos cuisses ne doivent pas être totalement moulées, pas comme sur un jean neuf ou un chino ajusté. Il doit y avoir un peu de matière mais là aussi, le savoir-faire de Maharishi fait qu'il y a de "l'espace" à cet endroit-là sans jamais qu'il ne soit trop grand.
C'est assez compliqué à expliquer par écrit, il faut vraiment l'essayer pour comprendre.
Des poches sophistiquées
Ah, le sujet des poches, un point fort de Maharishi ! Comme certains pantalons haut de gamme, elles sont coupées de manière à ne jamais s'ouvrir si vous avez des hanches larges, et l'intérieur est cousu de telle manière à ce qu'elles ne puissent pas sortir à l'extérieur.
Mais ce n'est pas tout…
À l'intérieur de la poche droite, vous avez une poche interne (une poche dans la poche) exprès pour le téléphone, qui est terriblement pratique. Cela évite d'avoir vos clés au même niveau que votre smartphone, par exemple.
Au niveau de la poche arrière droite, à l'intérieur du pantalon, il y a une poche passeport cachée très sécurisée, car inaccessible pour quelqu'un d'extérieur, à moins de vous mettre la main à l'intérieur.
Et enfin, terminons par la meilleure feature : les poches cachées zippées.
Vous y mettrez tout ce qui ne faut surtout pas perdre, y compris quand vous êtes assis : passeport, clés, écouteurs, papier important. Mine de rien, cela fait pas moins de quatre poches accessibles sur les côtés (deux poches à chaque hanche) sans compter les poches arrières. C'est en cela que c'est un pantalon très fonctionnel et pratique.
Des finitions pointues
Les finitions ne sont pas en reste, comme vous allez le voir :
- Le zip de la braguette est un zip Riri, personnalisé avec le logo de la marque, s'il-vous-plaît !
- Il y a une bande en nylon noir au niveau de talon, pour protéger cette partie de l'usure,
- Deux boucles de chaque côté, pour faciliter le séchage ou le rangement sur cintre,
- Et au niveau de la cheville gauche, dans la couture, il y a la signature très discrète de Maharishi, avec une minuscule partie réfléchissante.
À côté le moindre chino risque de vous paraître bien fade maintenant…
Où ce pantalon est-il fabriqué ?
Pour le lieu de fabrication, Maharishi a fait un choix inhabituel et risqué pour une marque de vêtements : ils ont monté leur propre atelier en Inde en 1994. L'intérêt était évident pour eux : en plus de bénir les pièces de la ligne upcycled dans l'atelier, il s'agissait d'avoir un outil de production qui leur appartenait afin de développer durablement des standards de qualité, maintenir les exigences de Hardy, pouvoir innover et prototyper facilement des pièces.
La matière : un coton biologique
Conscience environnementale oblige, Maharishi a utilisé du coton biologique, comme pour ses autres pièces en coton. On est ici sur sur un tissu de 230g, qu'ils appellent "compact cotton", au tissage twill plutôt dense. Mais surtout, il y a cette magnifique couleur olive qui a été très légèrement délavée.
Et au niveau du prix de ce pantalon ?
Coton organique, fabrication en petite série, zips Riri, énorme travail sur les poches et sur la coupe... La plupart du temps, les pantalons Maharishi ont un prix plutôt haut de gamme.
Ici, nous avons réussi à le négocier dans une version plus accessible. Évidemment, ne vous attendez pas à l'avoir à -50%, mais on a réussi à l'avoir quelques euros moins chers qu'habituellement.
Comment entretenir le pantalon ?
Comme n'importe quel chino ou pantalon en coton ! Un passage en machine à 30°, essorage minimum et, comme d'habitude, pas de sèche-linge.
Comment porter un pantalon à la coupe anatomique ?
Comment choisir sa taille ?
Le sizing est très classique, prenez simplement votre taille habituelle ! Si vous êtes entre deux tailles, orientez-vous vers la plus petite. C'est aussi simple que ça.
Comment se procurer le pantalon BonneGueule x Maharishi ?
Le pantalon BonneGueule x Maharishi est dès maintenant disponible ici.