1 - Valeur sûre depuis 200 ans
L'histoire de ce manteau ne commence pas dans les carnets de notre équipe produit mais dans ceux de Charles Macintosh, qui invente l'imperméable du même nom à Glasgow en 1823. Au moment de sa commercialisation, ce dernier est en caoutchouc et peut facilement fondre sous la chaleur.
Très vite, on ajoute un "k" à l'usage pour l'appeler "Mackintosh". Depuis, son succès est tel qu'on parle de "Mack" ou de "Mac" (rien à voir avec l'ordinateur, qui fait référence à une variété de pommes) pour désigner tout manteau imperméable de la même forme, souvent beige.
Cette forme s'impose vite comme un classique du vestiaire masculin. Un col chemise, une ligne de boutons et deux poches en biais. Aussi simple et efficace qu'un t-shirt blanc, un jean brut ou une veste en denim.
Et comme ces derniers, le mac devient d'abord une icône au cinéma. Sur les épaules d'hommes élégants tels qu'un certain Steve Macqueen par exemple.
Steve Macqueen dans le film Bullit en 1968. Crédit photo : Sunset Boulevard/Corbis via Getty Images.
Jonathan Rhys Meyers dans le film Match Point en 2005. Crédit : BBC Films / The Montecito Picture Company /UK Film Council.
Après avoir crevé l'écran, il descend dans les rues. Porté d'abord par les connaisseurs puis repris par les marques de luxe, il se démocratise à grande échelle dans les années 90 suite au rachat de la marque Mackintosh par Daniel Dunko. Ce dernier l'ayant alors relancée commercialement.
Depuis, issu de la marque ou pas, le mac règne sans plier le genou devant les tendances et devient le manteau indémodable qu'on connaît aujourd'hui. Il n'y a qu'à voir le succès de ceux qu'on trouve en friperie de nos jours.
À même titre que le trench-coat, on le porte d'abord par-dessus son costume pour aller au bureau les jours de pluie. Puis les créateurs le détournent de sa connotation "gentleman anglais" et ce, jusqu'au Japon. C'est précisément là qu'on commence à s'amuser.
2 - La quête d'une coupe qui vous démarque, façon streetstyle japonais
Propos d'Antoine, styliste et visual merchandiser chez BonneGueule
"J'adore la façon dont les japonais jouent avec la mode pour deux raisons :
- Ils savent très bien sortir une pièce de son registre, mêlant streetwear, tailoring, sportswear et parfois même vêtements militaires pour déboucher sur des looks qu'on ne voit pas ailleurs. Du coup, leur utilisation du mac ne se cantonne pas aux tenues habillées, bien au contraire. Ils le portent aussi bien par-dessus un costume qu'avec un jean et des baskets pour aller faire des courses.
- Ils manient les volumes comme personne. Jouant sur l'ampleur et le tombé des matières grâce aux designs bien travaillés par leurs créateurs. Ça démarque une tenue et ça respire le confort.
Chaque mois, je guette les créations des marques japonaises et je trouve ça fou. Je reçois aussi régulièrement des magazines de streetstyle. Je vous ai trouvé deux exemples qui incarnent bien notre inspiration pour ce mac."
- Antoine, styliste, visual merchandiser et passionné de mode japonaise chez BonneGueule
Propos de Julien, chef de collection chez BonneGueule
"Nous voulions une coupe ample mais avec un propos, un volume précis comme le fond les créateurs japonais. C'est ce qui fait la différence entre un vêtement qui donne du style et un vêtement juste trop grand.
En même temps, nous ne voulions pas que ce volume soit trop imposant. Ce mac devait rester facile à porter et pour ça, il ne fallait pas en faire trop.
Cette coupe devait aussi permettre au tombé de la matière de s'exprimer, aux épaules et aux manches notamment.
Pour trouver cet équilibre, nous avons conçu un premier prototype qu'on a fait essayer à plusieurs membres de l'équipe au bureau, pour bien nous assurer qu'il irait à plusieurs morphologies. Nous avons demandé les avis de chacun et pris des mesures pour demander des ajustements à l'atelier.
Nous avons réitéré l'exercice pour 3 prototypes, histoire d'être certains que les volumes conviendraient à ce qu'on cherche et que la matière tomberait bien, sans excès de tissu.
Nous avons abouti à cette coupe légèrement évasée, ample aux manches juste comme il faut et dont la longueur s'arrête à mi-cuisses, pour qu'il ait un style affirmé tout en convenant au plus grand nombre.
Nous trouvons que cette coupe met bien en valeur le tombé de la matière, notamment aux épaules où elle dessine une belle ligne arrondie.
D'ailleurs, une autre touche d'originalité : l'épaule est classique à l'avant et raglan à l'arrière, pour marquer une différence avec les macs ordinaires.
La quête de l'épaule parfaite
"Obtenir cette épaule singulière tout en ayant un bel arrondi nous a demandé beaucoup de travail. D'autant plus avec une matière qui a de la tenue comme ici.
Pour cette étape de conception, prendre des mesures pour demander des ajustements n’a pas suffi. J'ai donc dessiné ce qu'on appelle un patron : une forme en toile de coton que l'atelier reproduit au centimètre près pour confectionner la manche définitive. Nous l'avons ensuite appliquée sur notre prototype à l'essayage pour voir la différence que ça donnerait.
C'est une opération minutieuse qui prend du temps mais le résultat parle de lui-même, j'en suis très contente !"
- Landry, technicienne produit et modéliste
Pour donner plus de confort en position assise, notamment si vous le portez sur un vélo ou un scooter, nous avons choisi de placer le troisième bouton plus haut que sur la plupart des macs.
Les boutons sont en corne, naturellement solide.
Le col chemise a des dimensions généreuses : 7 cm de large, pour apporter de la prestance.
Et bien sûr, pas de capuche pour rester fidèle à l'esthétique iconique du mac. En cas de pluie, on peut le compléter avec un couvre-chef, un parapluie ou tout simplement accepter d'avoir les cheveux un peu mouillés. Surtout pour de simples pluies urbaines.
Sa matière imperméable s'occupera du reste."
- Julien, chef de collection
Sous le col, vous trouverez une patte de boutonnage qui permet de bien le fermer jusqu'en haut.
3 - L'intemporel contre les intempéries
Propos de Benoît, co-fondateur de BonneGueule
"Comme vous le savez, je suis très sensible à la question des vêtements qui protègent des éléments. Et pour moi, le mac est un vêtement qui doit être efficace contre :
- le vent, qui peut facilement rendre une journée de mi-saison désagréable
- la pluie, qui peut vite imprégner les vêtements en coton qu'on porte en dessous
Je ne voulais donc pas d'un tissu en coton tout simple et mou comme on en voit sur beaucoup de macs. Je tenais à ce que celui-ci ait une vraie technicité cachée qui vous permettra de profiter pleinement de vos journées.
Pour ce faire, on a sélectionné un tissu chez l'italien Olmetex. Une alliance technique de coton et de synthétique qui me plaisait particulièrement avec :
- une très bonne résistance au vent de par son tissage dense
- une excellente imperméabilité grâce à sa membrane, d'autant plus que ses fibres synthétiques sécheront plus vite qu'un coton en cas de grosse averse
- un bel aspect naturel, grâce à l'expertise d'Olmetex qui travaille très bien la texture et les couleurs de ses matières
Et surtout : de la tenue et du maintien, ce qui souligne la précision de sa coupe et sa prestance.
Bref, c'est le genre de tissu qu'on voit sur très peu de macs, grâce au savoir-faire d'un tisserand très expérimenté qui travaille en Italie.
Cette qualité de confection le rend aussi très durable. Si vous en prenez soin, vous pourrez le garder des décennies puis le transmettre, comme on devrait pouvoir le faire avec un mac.
Autre point important pour moi : la respirabilité, garantie ici par l'ampleur de la coupe et les œillets d'aération qui laissent l'air circuler sans problème.
Elle est aussi permise par l'absence de doublure à l'intérieur, ce qui a demandé une confection soignée et entièrement gansée pour un rendu propre :
Nous avons voulu vous proposer ce tissu en deux coloris :
- l'incontournable beige, pour ceux qui aiment les classiques
- un kaki qui se démarque en tirant vers le sauge, pour ceux qui préfèrent jouer l'originalité."
- Benoît, co-fondateur de BonneGueule
La carte d'identité du mac Glencoe
Matière : 62% polyester, 28% coton et 10% polyuréthane de chez Olmetex (Italie).
Poids : 309 gr/m2, une épaisseur modérée et adaptée à la mi-saison. Vous pourrez aussi le porter les soirs pluvieux d'été et en hiver avec un pull.
Traitement déperlant garanti sans substance dangereuse pour la santé (PFC free).
Fabrication : pièce tissée en Italie puis montée dans l'ouest de l'Ukraine par un atelier du fabricant français Lener Cordier.
4 - Pratique, pour ne pas dire magique
Pour que vous puissiez mettre vos affaires en sécurité en un coup de main, nous avons dissimulé un zip dans chaque poche avant. En passant votre main dans cette ouverture, vous accéderez aisément à vos poches de pantalon en dessous.
Pratique pour vous quand votre mac sera fermé, beaucoup moins pour les pick pocket dans le tramway.
Au bureau, nous les appelons magic pockets. Voyez donc notre tour de magie (garanti sans trucage) :
À l'intérieur, vous trouverez aussi une poche zippée pour votre portefeuille ou vos lunettes.
5 - À porter en s'amusant
Propos de Jordan, responsable création, brand content et styliste chez BonneGueule
"Je n’ai peut-être pas composé ces looks mais personne ne m’empêchera de les commenter.
(ndlr : C’est à Antoine Gautier qu’on les doit. Merci à lui. Et bravo surtout.)
Quand on y pense, un mac, c’est un vêtement droit, avec un col de chemise, un boutonnage simple, c’est-à-dire pas croisé, équipé de deux poches sur les côtés.
Ce n’est vraiment pas intimidant.
Vous portez déjà beaucoup plus intimidant que ça. Et même si vous n’en avez jamais porté, la beauté de cette pièce, c’est qu’elle est tellement épurée qu’elle va à tout le monde, qu’importe votre style.
Le trench en revanche… mais c’est une autre histoire.
Si votre cœur balance entre le vert et le beige et que vous n’en avez aucun, commencez par le beige. Vous achèterez un vert plus tard. Pour ma part, ce sera le kaki, car j’ai déjà un beige.
Voyez comme je suis droit dans mes bottes.
Look n°1 - You’re so french
Parfaite pour :
- Flâner dans les rues
- Finir en couverture d’un magazine japonais de streetstyle
- Aller boire un verre après le boulot
Un mac, ça ne se porte pas que quand il pleut. Ça se porte quand il y a du vent aussi ou quand le manteau en laine serait trop chaud ou même quand on en a simplement envie.
Du coup, le pantalon blanc n’est pas incompatible. Et vous remarquerez d’ailleurs qu’il va parfaitement avec le beige. D’ailleurs, le pantalon blanc va avec tout et c’est pour cela qu’on l’aime.
Comme on est en printemps et que parfois le soleil se cache, une veste intermédiaire est de mise. Le mac aussi beau soit-il a une texture discrète donc il ne faut pas hésiter : sortez votre veste en denim la plus patinée ou simplement la plus belle et jeter un t-shirt ou une chemise en dessous.
Ici un t-shirt coloré juste pour relever un peu ce plat que l’on sert à la rue. Salade de streetstyle.
Et ensuite, vous pouvez penser que Marin a acheté ces tulipes roses juste pour faire un camaïeu avec ses mocassins bordeaux. Vous pouvez le penser et franchement… ce serait un peu trop non ?
N’empêche que ça fonctionne tout ça.
Look 2 - Trouver les couleurs qui s’aiment
Parfaite pour :
- Les jours de grand vent (mac + hoodie = cœur)
- Les apéros entre potes
- N’importe quelle occasion pas trop formelle
Qui a peur du vert ? Pas nous en tout cas. Car le vert est beaucoup plus amical qu’on le croit avec les autres couleurs. Si vous allez dans le Pays-Basque il côtoie le rouge. Dans beaucoup de drapeaux du monde, il est associé au jaune.
Dans ce look, Antoine (le styliste) l’a associé à du rose. Et c’est une petite merveille pour les yeux. Pas n’importe quel rose bien sûr. Un rose doux, lavé, délavé même et qui vient joliment chatouiller le vert militaire de ce mac.
Ce n’est pas un hasard si ça va bien ensemble : ce sont des couleurs complémentaires. Sur la roue chromatique elles se font face. Et donc elles s’opposent autant qu’elles s’attirent pour former un contraste saisissant et suffisant que l’œil lira bien. En somme elles s’aiment.
Le reste, c’est du remplissage : un pantalon couleur crème pour offrir une même intensité que le pull sans interférer avec la belle histoire d’amour des deux pièces du haut, des chaussures marron pour faire un joli pont vers ce vert qui marronne et le foulard bleu, c’est la petite touche qui vient créer le déséquilibre nécessaire.
Look 3 - Publicitaire des années 1950
Parfaite pour :
- Aller au bureau
- Un soir à l’opéra
- Un mariage pluvieux
Mac + tailoring = cœur. Évidemment. Et si vous avez besoin d’une veste légère à tout faire dès lors qu’on entre dans la demi-saison, c’est le vêtement parfait pour aller avec tout ce qui est formel.
Composer une tenue intemporelle pour soi-même est simple : votre plus beau costume bleu, une chemise blanche (ou ciel) en oxford (plus cool que la popeline ; c’est un avis qui n’engage que moi… et toute l’Amérique) et des mocassins (plus cool que des derbys ; c’est un avis qui n’engage que moi… et l’Amérique une nouvelle fois) et rien ne peut vous arriver.
Peut-être à part qu’on vous arrête dans la rue pour vous demander si c’est vous Don Draper. Auquel cas, dites “yes” and trace your route fièrement.
Le bob ? C’est un bob de pluie quoi, vous n’en avez jamais vu ? Nos grands-parents en portaient et ils ne se trompaient pas. On milite pour son retour et pas que dans des tenues décontractées.
Allez, vous allez être en retard au bureau.
Look 4 - Rendre l’ordinaire extraordinaire
Parfaite pour :
- Aller au marché
- Rencontrer son âme sœur
- Passer voir la famille
Ça commence par consolider les bases : mac vert, chino beige, chaussures marron foncé et t-shirt blanc.
Jusque-là rien d’extravagant. Oui ce sont des mocassins mais cela fait maintenant des années qu’ils reviennent en force et, à ce stade, je ne pense pas qu’on appelle cela une tendance mais plutôt un retour à la raison si vous me demandez mon avis.
Mais comme il fait encore un peu frisquet, il faut compter sur du layering en haut pour ne pas passer sa journée à greloter.
Notre layering somelier vous propose aujourd’hui : une chemise rose en gaze de coton et une veste de travail en denim bleach. Franchement, sur le papier, on pourrait avoir des doutes sur cette association et pourtant dans la réalité, ça fonctionne. Comme quoi, parfois faut juste aller un peu contre ses intuitions et tenter quelque chose de nouveau.
Oh et les lunettes de soleil ? C’est pour la frime, vous n’avez rien contre ?"
- Jordan, responsable création, brand content et styliste chez BonneGueule