Pourquoi le noir peut-il devenir un faux ami ?
N’en déplaise à Dark Vador, cette nuance n’a rien de méchant. Disons plutôt qu’elle a bien arrangé la vérité sur son CV, convainquant beaucoup d’hommes pour les mauvaises raisons. Notamment ceux qui débutent en mode masculine ou qui ne veulent pas y consacrer autant de temps que nous (on vous comprend).
Raison #1 : il ne nous métamorphosera pas en Johnny Depp à tous les coups.
Ni en Idriss Elba. Ni en Keanu Reeves.
Keanu Reeves dans les films John Wick.
Le cinéma, la télé et les campagnes de publicité pour parfum ont commencé à nous induire en erreur bien avant qu’on ait eu notre mot à dire sur ce qu’on portait à l’école.
À force de les voir portés par des icônes, les vêtements noirs sont devenus synonymes de “beau gosse”, “sexy”, “charismatique” ou encore “badass” dans nos esprits. Normal qu’on puisse se tourner vers cette nuance quand on ne sait pas par où commencer, par simple sécurité.
Mais comme vous le savez, nous avons rarement un directeur artistique, trois assistants lumière, un maquilleur, un styliste et plusieurs milliers de dollars de budget à nos côtés. Si nos vêtements ne sont pas à la hauteur, le résultat ne l'est pas non plus. Et il n'est plus possible de tricher avec un vêtement noir qu'avec une autre couleur. La coupe doit être bien exécutée et nous aller. La matière et la teinte doivent être belles également. C’est précisément là qu’un vêtement noir peut nous trahir. Car notre confiance aveugle peut nous inciter à omettre ces bases. Et si vous ne portez que du noir, les yeux s’attarderont plutôt sur les formes et textures. Aucune couleur ne fera diversion à côté d'un jean trop serré.
Mon avis n’a pas changé en 17 ans de mode masculine : le noir, c’est pour du vêtement haut de gamme !
En effet, ma hantise étant d’avoir un tissu noir qui vieillit mal, en devenant terne.”
Vous avez sans doute entendu parler du cliché de la chemise noire. Mais si : “Brillante, mal coupée et portée par les dragueurs du samedi soir”. Elle est accrochée sur un cintre, sur le portant de la honte du vestiaire masculin, entre deux cuirs noir bas de gamme. Ces coupables sont placardés là pour montrer l’exemple de vêtements noirs auxquels les hommes ont trop fait confiance.
Nos conseils pour choisir vos coupes et matières seront donc les mêmes que pour n’importe quelle couleur de vêtement, mais notre recommandation de vigilance y sera accrue. D’autant plus que les vêtements noirs bien faits sont magnifiques, alors rendons justice aux pantalons en lin, souliers en cuirs et chemises en soie (oui !) qui ornent cette couleur.
Crédit : Scott Fraser.
Quand cela fait plusieurs années que l’on se passionne pour le vêtement, que le goût et l'instinct sont bien développés, évidemment que l’on peut tenter des pièces noires. Je pense à des chaussures habillées noires (qui iront forcément très bien avec des costumes aux tissus classiques aux couleurs foncées), à des pulls ou à des jeans noirs.”
Raison #2 = le noir ne rendra vos tenues réussies à tous les coups
On pense qu’il va avec tout, alors on le met avec tout. On se dit qu’on ne risque pas de faire des vagues avec une valeur aussi sûre. C’est justement ça qui est dommage.
Vous ne pouvez pas complètement ruiner une tenue avec un vêtement noir mais vous pouvez la rendre quelconque. Il ne ferait que cohabiter avec les autres teintes. Sans les mettre en valeur, ni créer d’association désagréable pour autant. Car le noir est en fait une absence de couleur.
Qu'est-ce que le noir ?
Vous ne vous attendiez pas à vous poser cette question et pourtant, elle se pose car le noir a une particularité. En plus de la découvrir, vous allez apprendre comment fonctionnent la lumière et les couleurs. Chanceux que vous êtes.
Sortons les grands mots : la lumière est un rayonnement électromagnétique. Elle se décompose en un spectre de couleurs (chacune correspondante à une longueur d’onde).
Une partie de ces couleurs peut être distinguée par nos yeux lorsqu’elle se reflète sur un objet. Ensemble, ces couleurs distinguées donnent la couleur que l’on voit, tandis que l’objet absorbe le reste du spectre.
Un objet reflétant les parties jaunes et rouges du spectre apparaîtra donc comme jaune (la combinaison des deux) à nos yeux. Il absorbera le reste.
Et le noir est un gourmand : il absorbe la totalité du spectre. Techniquement, nous ne voyons donc aucune couleur en regardant du noir. Nous pouvons donc plutôt parler de nuance.
Difficile de faire plus neutre comme couleur qu’une qui n’en est pas une. Si on place aléatoirement du noir dans notre tenue, étant persuadé qu’il ira forcément avec les autres teintes, il ne jurera donc pas avec. Nous n’agresserons aucune rétine comme la tenue multicolore d’un clown le ferait, mais nous n’en émerveillerons aucune non plus.
Faisons donc plutôt du noir une couleur qui aidera nos tenues à les faire, ces vagues.
Si j’ai été si opposé au vêtement noir, c’était aussi vis-à-vis des personnes qui découvraient le vêtement, elles avaient tendance à penser que “le noir, ça va avec tout” et à se réfugier dedans.
Mais est-ce qu’on ne doit jamais porter du noir toute sa vie ?
Bien sûr que non !”
Niveau 1 : porter des chaussures et une ceinture noire
Histoire d’y aller pas à pas. Comme si on trempait l’orteil dans un pédiluve avant de se jeter à l’eau.
Les principes pour composer belle tenue
Si vous débutez, voici une antisèche à glisser dans votre stylo.
Quand on associe des vêtements, on veut faire du bien à nos rétines comme à celles autour de nous.
Pour cela, il leur faut d’abord les rassurer avec de l’harmonie et de la cohérence. Des coupes, matières et couleurs dont la cohabitation paraît naturelle, car elles sont proches ou se complètent.
Nos rétines aiment aussi quand les choses sont simples à observer. Sur une tenue, ça se traduit par des ensembles de formes et de couleurs réparties de sorte que le tout soit facile à lire.
Mais de la facilité à l’ennui, il n’y a qu’un clin d’œil. Alors il faut aussi relever le tout avec une juste dose de variété et de contraste.
Une tenue réussie remplie ces trois objectifs et le noir peut vous aider à les atteindre de plusieurs manières.
Pour commencer, des chaussures noires peuvent servir à ponctuer une tenue qui se limite à une seule palette de couleurs.
Vous ne portez que des tons beiges, vous avez votre cohérence. Vous avez trois teintes distinctes, la tenue est lisible. Mais si vous renchérissez avec des souliers marron, il vous manquera la variété.
Alors pour mieux divertir l’œil, il faut contraster. Mais vous tenez à cette cohérence, qui vous plaît telle qu’elle est. Avec des chaussures bleues ou vertes, ça ferait une direction colorimétrique en trop. Il vous faut donc une paire neutre : des souliers noirs. Ça aurait pu être des sneakers blanches, mais le noir offre un contraste plus fort. Et vous vouliez justement divertir.
Crédit : Bound.
Un autre camaïeu, entre marron et grège. Les baskets sont là pour les mêmes raisons, mais avec quelques suppléments de cohérence :
- le grège tire sur le gris. Or, le noir et le gris font très bon ménage (nous le verrons plus bas).
- les bandes blanches d’Adidas font un subtil écho à la bande du col du t-shirt blanc qui dépasse.
Par ces petits liens, la paire renforce donc l’harmonie de l’ensemble.
Entre nous, quelle autre couleur auriez-vous mise aux pieds ? Du blanc ? Le rappel avec le haut serait prévisible, bien plus évident qu’avec les Adidas voire trop pour certains. Du marron ? La teinte serait très proche du pantalon et on l'a dit : avec seulement de l'harmonie, on s'ennuie.
La tenue serait belle dans ces deux cas mais les mocassins noirs permettent de faire mieux à nos yeux : sombres, ils se fondent dans la continuité du pantalon (l’harmonie) tout en se démarquant (la variété) et rompant la continuité pour donner trois zones de couleurs distinctes (la lisibilité).
Crédit : Walk in Paris.
Il n’y a pas qu’avec de la flanelle beige que vous pourrez vous amuser à explorer ces principes. En fait, vous verrez que la plupart des monochromes gagnent beaucoup à être ponctués d’une paire de chaussures noires.
Mais nos tenues se limitent rarement à une seule couleur. Quand leur palette est déjà fournie et que vous avez, là aussi, besoin d’une paire neutre, les chaussures noires seront là pour vous également.
A Day’s March.
Oui, cette tenue aurait été très belle avec des derbies marron. Un camaïeu avec le mac beige et même un dégradé si on considère le t-shirt blanc. Mais avec le camaïeu de bleus, cela ferait beaucoup de cohérence pour peu de surprise et de variété. Solution : les chaussures noires. Elles captent autant le regard à elles seules que le reste de la tenue, ce qui crée à la fois un équilibre et du contraste.
Même principe : deux directions de couleur, gris et marron. Les mocassins à glands surprennent déjà aux côtés du hoodie. Alors enfoncer le clou en contrastant avec du noir, c’est assumer pleinement cette initiative stylistique. Ça marche comme ça a marché pour les étudiants de campus américains. Nous sommes servis en variété esthétique et en cas de crainte pour la cohérence, on peut toujours faire un rappel avec une casquette sombre.
Percival Clothing.
Vous commencez à saisir : des chaussures marron ? Elles seraient très évidentes sous ce pantalon beige. Vous pouvez préférer une paire neutre et contrastante.
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Vous avez un camaïeu qui va du beige au bordeaux en passant par le marron. Vous l’avez relevé avec un vert foncé et même une chemise ciel. Cette palette audacieusement variée vous a réussi jusque-là grâce à ses teintes proches, alors vous ne voulez pas aller trop loin non plus : mocassins noirs. Visuellement bien présents sans vous faire prendre une énième direction pour autant.
Les chaussures noires peuvent aussi vous permettre d’équilibrer une tenue, en créant un lien avec d’autres teintes sombres et donc proches. Je pense au gris anthracite mais aussi au bleu marine qui se portera toujours bien avec.
Barena Venezia.
Ici, le lien entre les chaussures, la ceinture et le manteau consolide la tenue.
Et parfois, votre tenue a déjà toute la cohérence nécessaire. Les vêtements sont déjà liés entre eux et vous avez justement besoin de casser avec du contraste.
Brut Clothing.
Ici, tout est connecté : le t-shirt blanc, le pantalon écru, les rayures blanches sur la chemise puis les rayures ciel qui assurent la transition avec la veste bleue. Même la casquette et le dessous du sac rejoignent la danse.
Les chaussures noires contrastent avec le pantalon écru, la veste bleue ramène l’équilibre entre les côtés clairs et obscurs de la force. La ceinture fait de même, tout en démarquant le haut du bas de la tenue : celle-ci est ainsi plus lisible.
Côté costume
Entre une veste et un pantalon assortis, vous ne manquerez pas de continuité ni de cohérence. Vos souliers noirs seront donc les bienvenus pour apporter de la variété, d’autant plus avec du gris et du blanc.
Ici, on note le lien entre la cravate sombre et les chaussures. Ces dernières, même si ce sont des mocassins, renforcent la formalité de la tenue de par la sobriété qu'on accorde au noir. D’où l’ancien “no brown in town” mais très honnêtement, des brogues marron en écho à une cravate bordeaux auraient très bien fait l’affaire aussi.
De même pour un costume bleu marine ou beige : vous avez le choix, allez donc simplement vers votre préférence. En sachant que comme vu plus haut, le noir tranchera de manière neutre plutôt que d’enrichir une association de beiges par exemple. Et qu’il poussera légèrement le curseur vers la formalité. Curseur que vous pourrez ramener vers la décontraction en préférant vos mocassins à vos derbies par exemple.
Comme au-dessus, la continuité du costume n’empêche pas de créer des ponts pour équilibrer : la ceinture rappelle les chaussures, tandis que le verre marron des lunettes s’accorde avec le beige de la chemise.
Niveau 2 : plonger dans les monochromes de noir
Oui, juste après le pédiluve, ça peut vous donner l’impression d'entrer directement dans le bassin olympique mais rassurez-vous : l’eau n’est pas si froide que vous le pensez. Car il est plus simple de mettre un ensemble noir que d’associer des vêtements noirs à d’autres couleurs. Vous avez juste à vous concentrer sur les coupes et les matières. Les calculs de palette peuvent venir après et comme pour tout monochrome, l’astuce est la même : jouer sur les volumes, les textures et apporter de la structure pour rendre la tenue lisible malgré son uniformité.
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Ici, les coupes sont impeccables. Ça tombe bien, c’est ce qu’on recommande pour toutes les couleurs que vous portez. Les textures sont harmonieuses car elles sont toutes lisses. La structure et la lisibilité viendront donc plutôt des détails comme les boutons qui démarquent la chemise, la boucle de la ceinture qui marque la taille et le cuir brillant des mocassins qui dit “bonjour à toi, œil qui essaye d’avancer dans le noir. Ici, ce sont les chaussures”.
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En plus de structurer avec les mocassins, la ceinture, et la doublure de la veste, Kevis nous régale en mélangeant cuir, maille, gabardine et satin de coton. Évidemment, le béret et les lunettes font leur effet aussi.
Les accessoires sont d’ailleurs vos meilleurs jokers pour enrichir vos monochromes. Avec du noir, des bijoux argentés iront à merveille car ils sont finalement gris. Pour frapper plus fort, optez pour du doré qui contrastera plus et sera très beau aussi. Pour mettre tout le monde KO, mettez les deux.
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Vu la beauté du zip et des boutons-pressions sur ce perfecto, nous pouvons dire qu’ils remplissent tout aussi bien le rôle des bijoux argentés. Comme vous commencez à maîtriser le sujet, vous avez aussi remarqué que le cuir noir contraste juste comme il faut avec la toile de la parka. Qu’avec lunettes teintées et les détails blancs des converses, cela donne juste ce qu’il faut de contraste et de variété.
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Voilà la tenue estivale d’une marque que David, ami et collègue concepteur-rédacteur chez nous, m’a fait découvrir. Elle nous rappelle que de simples (mais belles) broderies peuvent aussi suffire à rendre un monochrome lisible et divertissant. Et que les colliers vous aideront aussi.
Et le costume noir ?
Certains mordus de mode sont probablement convaincus d’avoir lu un gros mot dans ce titre, pour deux raisons.
- Sa version cheap, aux revers fins en polyester, est accrochée quelque part sur le même portant de la honte que la chemise noire et le blouson en cuir dans la même matière. Comme pour ces pièces, le costume noir peut donc faire peur mais la vérité, c’est qu’un costume cheap sera cheap quelle que soit sa couleur.
- Beaucoup le rattachent à ses connotations : tenue d'obsèques, chauffeur privé, Tommy Lee Jones et Will Smith avec des blasters. Je pense que comme les costumes de Jean Claude Convenant, ces connotations ne doivent pas vous priver du fun que vous pouvez avoir avec un costume noir. Même s’il est intéressant de les connaître.
Ma recommandation est donc la suivante : veillez à la qualité de votre costume, à ce que sa coupe soit belle et à ce qu’elle vous aille bien, puis éclatez-vous. Car oui, vous pouvez être classe en costume noir, chemise blanche et cravate noire. D’autant plus si vous twistez le bas avec des bottines. Si on sent que vous l’aimez, que vous savez qu’il vous rend beau, vous ne donnerez jamais l’impression de le subir comme un costume noir acheté par contrainte.
Mais là où les choses deviennent vraiment fun selon moi, c’est quand le costume noir est porté autrement ou que sa forme change. Si vous n’êtes pas certain de la première option ci-dessus, n’y allez pas au premier degré et mettez une veste croisée avec un polo.
(Crédit : Scott Fraser)
Préférez un pantalon à la coupe évasée pour jouer sur les formes. Mettez une chemisette à motifs et ouvrez-la entièrement (avec un t-shirt en dessous, la police n’a pas besoin de savoir que vous êtes en train de casser les codes).
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Enchaînement intéressant sur la tenue ci-dessus : t-shirt blanc, trame de chemisette écrue, motif noir, veste noir. Élue transition du mois.
Mais vous n’avez pas forcément besoin de faire aussi compliqué. Parfois, un col roulé noir ou un t-shirt blanc suffisent.
(Crédit : Fursac).
Quant au smoking, c’est une toute autre histoire. David vous raconte tout ici.
Niveau 3 : enrichir vos camaïeux de gris avec du noir
Si vous voulez commencer par acheter un seul vêtement noir et que vous ne savez pas trop comment l’associer, le gris est une valeur sûre. Car il n’est finalement qu’un mi-chemin entre le noir et le blanc. Vous ne faites donc qu’un pas sur le nuancier de la mode, pas de grand écart.
Et plus vos gris seront sombres, plus ils seront proches du noir et plus ce sera continu. Harmonie garantie, mais attention à l’ennui. Des niveaux de luminosité juste assez différents pour se démarquer et rendre la tenue lisible sont donc les bienvenus, comme ici à droite.
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Pour passer aux gris plus clairs, vous pouvez faire un dégradé : sneakers blanches, pantalon gris clair, col roulé et blouson noir.
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Deuxième astuce pour jouer avec vos gris plus clairs : les rappels, qui créent des ponts et ainsi équilibrent. Ici, entre le col roulé, le manteau et les souliers. Finalement le même principe que plus haut.
Et pour que ce soit encore plus harmonieux, pensez aux gris texturés : le pied-de-poule gris et noir ci-dessus adoucit d’autant plus la transition.
Et tant qu’on rappelle les conseils donnés plus haut : avez-vous remarqué les bijoux ?
Niveau 4 : porter du noir avec du blanc
Vous souvenez-vous de notre petit cours de physique plus haut ? La lumière qui se divise en spectre de couleurs, dont un spectre visible, et le noir qui les absorbe toutes ? Eh bien le blanc fait l’inverse. Il les reflète toutes. Et toutes les couleurs du spectre visible, pour nos yeux, ça donne du blanc. Le blanc est donc neutre également puisque comme le noir, il ne fait aucun traitement de faveur en recevant la lumière. Sur une tenue, les deux nuances cohabiteront et seront à armes égales. Elles attireront toutes les deux l’œil, chacune à sa manière.
Souvenez-vous aussi : en mettent du noir avec du gris, vous ne faites qu’un pas sur le nuancier. En mettre avec du blanc, c’est juste faire un pas de plus.
Et parce qu’il serait dommage de vous contenter d’un jean noir et d’un t-shirt blanc ajustés, je vous propose de choisir des pièces à l’esthétique plus recherchée. Sinon, l’œil restera neutre devant une association de nuances neutres.
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Comme toujours, vous pouvez aussi équilibrer ces contrastes avec des rappels. Maintenant, vous avez compris comment faire mais voici tout de même des exemples intéressants.
Fursac.
Le pantalon, le sac et le col du t-shirt blanc. Les lunettes et la semelle des chaussures. Vous tenez le principe.
Scott Fraser.
Le t-shirt et les chaussettes blanches (qui rendent aussi le bas de la tenue plus lisible).
Brut Clothing.
Les sneakers, le mac noir et un peu de triche avec un t-shirt rose.
Et maintenant, vous savez aussi mixer le noir, le blanc et le gris. Il vous suffit de reprendre les principes vus jusqu’à présent.
California Arts.
Le pantalon gris clair et le t-shirt blanc sont relativement proches pour la continuité. Le manteau et les chaussures équilibrent.
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Le gris du pantalon est juste assez sombre pour être proche du pull et des chaussures noires. Juste assez clair pour rester cohérent aux côtés des chaussettes et de la chemise blanche.
Niveau 5 : faire entrer les autres couleurs
Alors, finalement, le noir va-t-il avec tout ? Oui, et certaines teintes et associations iront particulièrement bien avec cette nuance, et vous par extension.
Le premier conseil est le même que pour toutes les couleurs : quand elles sont naturelles, douces plutôt que vives, elles sont toujours plus harmonieuses ensemble. Elles cohabitent ainsi comme elles auraient cohabité dans la nature. C’est pour ça qu’un bordeaux ou un lie de vin iront mieux avec du noir qu’un rouge vif.
C’est aussi pour ça que le combo noir + couleurs terres est particulièrement beau. Ce sont des teintes qu’on pourrait trouver sur le sol d’une forêt alors ensemble, elles paraîtront forcément naturelles sur vous (du moins, c’est ma théorie).
Si vous jouez sur cette association en ayant les notions d’équilibre, de variété et de lisibilité en tête, vous devenez invincible. J’exagère à peine.
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Walk in Paris.
Il y a de quoi s’amuser avec du noir et du bleu marine aussi.
Officine Générale.
D’ailleurs, les couleurs sombres se fonderont évidemment mieux près du noir.
Ici, on a du vert, du gris et du noir. Une variété à tempérer en choisissant des nuances au niveau de luminosité proche.
Interdiction de mettre un vert vif ? Bien au contraire ! Tout est une question de dosage :
En rappel aux mocassins, le hoodie est bien installé. La teinte effacée du jean ne détonne pas. Tout va bien. Un peu trop bien même. D'où la touche de couleur vive.
Recette bonus pour porter le noir avec d’autres couleurs : étalez une continuité de la tête aux pieds, assaisonnez-la avec des jeux de textures ou de motifs, puis dressez un outerwear d’une couleur différente par-dessus.
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La marque @atemporubato sur Insta.
Autre manière de fonctionner par ensemble d’une même couleur : du noir en bas et un camaïeu en haut.
Fursac.
Bound.
Si vous portez du noir en layering, vous aurez toujours plus de chances d’être cohérent en partant des pièces claires en base layer, vers les pièces foncées en top layer. Comme pour tout layering d’ailleurs.
@abou_sega sur Insta.
Du blanc, du gris puis du noir, une couleur terre et un rappel : on pourrait presque dire que cette tenue ne vous apprend plus rien, si Sega ne maniait pas si magistralement les volumes.
Les motifs vous aideront aussi à créer du lien entre un vêtement noir et les autres couches.
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Ou à faire transition entre le haut de votre tenue et les chaussures.
Norwegian Rain.
Dernier niveau : le boss de fin, c’est vous
Maintenant que vous avez de quoi mieux comprendre cette nuance et bien la porter, à vous de jouer en partant de ces principes pour découvrir de nouvelles idées. Et montrer que les hommes ne portent pas du noir que pour s’y réfugier.
Le noir est à la fois modeste et arrogant. Le noir est paresseux et facile - mais mystérieux.
Mais surtout, le noir dit ceci : "Je ne vous dérange pas - ne me dérangez pas”."
