La surchemise Nevada et le pantalon Poetto
Surchemise, chemise et pantalon BonneGueule. Chaussures Lemaire.
Une étoffe qui fait son effet
Rien de tel qu’une surchemise ou un pantalon blanc pour mettre la lumière sur une tenue. Et l’avantage de les choisir dans une matière workwear, décontractée par essence, c’est qu’elle ne nous donne pas l’impression d’en faire trop. On aime ce type de pièce pour ça, et pour leur côté authentique.
La plupart de ces matières sont en gabardine de coton ordinaire ou en moleskine. On aime aussi, mais notre équipe produit voulait trouver un tissu moins courant. Une texture qui apporterait un quelque chose en plus.
Voici leur trouvaille :
C’est aussi une gabardine de coton, sauf que ses diagonales typiques ont été en mises en relief pendant le tissage. Ça donne une texture plus matérielle, qui intrigue autant l’œil que la main. Elle sort de l’ordinaire tout en restant discrète, puisque la matière est unie. Et c'est précisément ce que nous aimons trouver en fouillant nos catalogues d’échantillons.
Gabardine, sergé : quelle différence ?
Niveau débutant : un tissu est un entrecroisement de ce qu’on appelle des fils de trame et des fils de chaîne. Les premiers forment la trame du tissu, les seconds forment la chaîne.
Niveau intermédiaire : il existe trois grandes manières d’entrecroiser ces fils. On parle de trois armures, qui sont la toile (chaque fil de chaîne passe en dessous, puis par-dessus un fil de trame), le satin (souvent, chaque fil de chaîne passe sous un, puis sur plusieurs fils de trame) et le sergé (sous un, puis sur trois).
Niveau expert : la gabardine est en fait un type de sergé, plus dense que la normale car son tissage est plus serré. Une gabardine est donc forcément un sergé, mais un sergé n’est pas forcément une gabardine. Elle a été popularisée dans les années 1870 par Thomas Burberry et notamment utilisée pour ses fameux trench-coats.
Bienvenue au club des connaisseurs !
L’autre particularité se cache dans sa couleur : pas un simple blanc pantone 000C mais l’écru naturel du coton qui a été préservé ici. Il n’a pas subi de teinture, mais un désencollage, pratique courante qui consiste à appliquer de l’amidon pour rigidifier les fils et limiter leur casse pendant le tissage, suivi d’un traitement blanchissant pour uniformiser la couleur. Uniformité qui n’empêche pas ce mouchetage discret d’interpeller les plus curieux.
Mais quand je suis venu fouiner dans les prototypes au bureau, c’est surtout sa main qui m’a interpellé : alors que la plupart des tissus workwear sont plutôt rigides, celui-ci est surprenamment souple. En l’essayant, j’ai trouvé que la sensation au porté s’approchait plus du jersey d’un sweat que du sergé d’une veste de travail. C’est assez agréable et en même temps, ça ne l’empêche pas d’avoir de la tenue car il est épais : 390 g/m². Une épaisseur à porter toute l’année, sauf à partir de 25 degrés en été pour la surchemise bien sûr (la coupe droite du pantalon laissera l’air circuler).
Le talent de nos régions
Cette fois-ci, notre équipe produit n’a pas cherché très loin pour trouver cette texture : Ménil, commune française dans les Vosges où la famille Kohler a ouvert une usine de tissage en 1840.
Six générations plus tard, c’est toujours un membre de la famille qui dirige l’entreprise, répartie entre son site historique et un second à 15km de là, ouvert au milieu du 20e siècle.
Cette filiale, nommée Telatex, est certifiée Oeko-Tex (garantissant l’absence de substances nocives) et a tissé puis fait blanchir notre étoffe en France, avec des fils deux partenaires espagnols et portugais.
Une surchemise qui change
Les surchemises sont partout aujourd’hui, dans toutes les couleurs et matières mais rarement en écru. Si vous en cherchez une pour rompre la routine stylistique à l’arrivée des beaux jours, nous pensons que c’est une couleur à envisager. Notre équipe produit l’a choisie pour ça.
Pour respirer librement dedans, elle a aussi choisi une coupe droite mais pas ample pour autant. L’idée était de garder un volume cohérent pour une surchemise, afin que vous puissiez la porter sous un mac quand il pleut ou sous un manteau quand il fait froid.
Pour des proportions cohérentes, et parce que nous trouvons que la somme des détails fait la différence sur une tenue, notre équipe a développé un col chemise généreux de 8cm. Nous trouvons qu’il fait la paire avec la largeur de la gorge et des poches.
C’est clairement une fixette de professionnel mais ce dont j’étais le plus content quand on a travaillé dessus avec l'équipe, c’est à quel point les rabats de poche se posaient bien grâce à la souplesse du tissu.”
Un pantalon qui tombe bien
Certains regardent des vidéos satisfaisantes sur Instagram pour s’apaiser l’esprit. Nous, notre drogue moderne, c’est d’admirer le volume des pantalons quand ils tombent impeccablement. Que ce soit sur les lookbooks de marques qu'on aime ou pendant l’essayage d’un prototype réussi au bureau.
Et ce n’est pas le moment de faire dans la modestie : nous sommes très contents du résultat pour celui-ci.
Chemise BonneGueule bientôt disponible.
C’est une coupe large, avec 23 cm d’ouverture de jambe pour une taille 48. Oui, c’est généreux. Oui, c’est une nouvelle victoire pour notre syndicat des défenseurs des pantalons droits et oui, vous pourrez monter les escaliers deux par deux quand vous serez pressé. Mais elle est surtout là pour dessiner un volume intéressant sur votre tenue. Et si elle le dessine correctement, c'est parce que sa matière a de la tenue grâce à son épaisseur et ce, bien qu'elle soit très souple.
Cette surchemise et ce pantalon sont dès à présent disponibles sur notre e-shop et en boutiques. Ils font partie de notre nouvelle collection "Le Temps Retrouvé".
Les vestes et le pantalon Kamikoshi
Une matière qui joint l’utile au beau
Voici les trois choses les plus rassurantes dans la vie d’un homme (classement subjectif et non-officiel) :
- Sentir ses clés dans sa poche quand il passe la main par-dessus.
- Vérifier une seconde fois que le gaz est bien fermé.
- Savoir qu’il peut compter sur la robustesse de sa veste en canvas.
C’est aussi pour ça qu’on aime piocher dans le vestiaire de travail : ses matières sont initialement pensées pour être résistantes et pratiques. On peut les porter sans y faire trop attention et les malmener comme on veut, elles n’en deviendront que plus belles en se patinant le long des zones de frottement.
L’exemple par excellence est le canvas, cette fameuse toile au tissage dense et tenace, historiquement portée par des ouvriers, des agriculteurs ou des marins. Beaucoup de vestes workwear revêtent son grain typique mais comme pour les gabardines, celui-ci est souvent le même. D’où la satisfaction de notre équipe produit quand elle est tombée sur ce canvas à la texture particulière :
En approchant l'œil, on distingue des petites stries irrégulières qui apportent de l’originalité sans dénaturer la personnalité du canvas. Et ce qui est intéressant, c’est qu’elles ne sont pas l’œuvre d’une technique de tissage spécifique. En fait, ce sont les imperfections naturelles de fibres de coton recyclé, maîtrisées par l’un des premiers tisserands italiens à s’être lancé dans cette pratique.
Transformer la contrainte en créativité
À la seconde moitié des années 1940, l’Italie est rudement endommagée par la guerre et son industrie textile souffre d’une pénurie de matières premières. Enzo Anacleto Mantellassi a une solution en tête : il relance une vieille filature, achète des couvertures et des vêtements militaires aux enchères, les déchiquette, puis réunit les amas par couleur pour en faire de nouveaux fils.
Aujourd’hui, l’entreprise nommée Manteco est toujours dirigée par la même famille. Elle réalise toutes ses étapes en circuit court pour ne pas consommer trop de ressources. On aimerait que tous les tisserands d'étoffes recyclées soient aussi sincères et authentiques dans leur démarche.
Manteco a donc confectionné 70% des fils de ce canvas à partir de chutes de tissus récupérés en usine. Les 30% restants sont en coton bio, aux fibres plus longues pour garantir la résistance du tissu. Tout est filé, puis teint puis tissé en Italie.
Deux vestes sur lesquelles on peut compter
Comme pour les travailleurs, ces vestes sont là pour vous faciliter la vie :
- une coupe droite pour que vous soyez à l’aise dedans, et parce que c’est le genre de volume qu’on aime voir sur une veste workwear,
- quatre poches plaquées à l’avant pour avoir tout ce dont vous avez besoin sous la main,
- deux poches zippées à l’intérieur pour ne pas avoir à vérifier que vous avez bien vos clés (cf le classement plus haut).
Et petite nouveauté : notre équipe produit a fait fabriquer des boutons en laiton en Italie, signés de notre logo. Nous trouvions que c’était une belle manière de la différencier.
Pour changer des bleus de travail ou indigos tout en restant dans leur esprit, l’équipe a développé la première veste en bleu orage. Point important pour nous : la teinte est plutôt passée que vive, pour se fondre dans vos tenues avec plus de naturel. Cette teinte fait aussi penser à une veste bleu marine délavée au fil des années. Nous sommes donc bien dans le thème du workwear.
La couleur de la seconde veste et du pantalon est la passion du moment de notre cofondateur Benoît, qui saura vous en parler mieux que quiconque.
Pourquoi j’aime tant la couleur coyote
Propos de Benoît, co-fondateur
“Vous l’avez remarqué, cela fait plusieurs années que BonneGueule travaille la couleur coyote par petites touches.
Pour la décrire, je dirai que c’est un beige qui tire sur le sable, mais avec des tons qui peuvent tirer vers le miel ou le jaune.
C’est tout aussi polyvalent qu’un camel par exemple, mais avec une teinte qui se rapproche d’avantage de ce qu’on peut trouver dans la nature.
C’est précisément ce point qui en fait une couleur se mélangeant bien avec n’importe quelle autre couleur de la nature.
Concrètement, cette teinte sera très à l’aise avec les bleus, les gris et les verts (du kaki à l’olive) de votre garde-robe.
Le coyote est aussi un discret clin d’œil à l’univers outdoor, mais sans le côté premier degré d’un vert par exemple. C’est pour cette raison qu’elle est si présente chez les marques japonaises.
Bref, le coyote, c’est l’une de mes couleurs préférées que je considère comme une botte secrète en termes de style, et cela faisait longtemps que je voulais la travailler sur un ensemble haut + bas, avec un tissu bien texturé.”
Un pantalon héritier d'une belle originalité
La plupart des vêtements que nous portons ont vécu le même schéma avant d'arriver à nous : créés pour répondre à un besoin ou une contrainte précise, popularisés pour leur praticité, puis rendus iconiques pour leur style.
C’est vrai pour les vêtements de travail, le denim, le tweed et bien sûr, le vestiaire militaire qu’on prend souvent plaisir à détourner dans des tenues workwear.
Et s’il y a bien une pièce avec laquelle on ne s’amuse pas assez, c’est ce british WW2 pants (à lire de préférence avec un accent forcé).
Des années 1900 aux années 1930, l’uniforme de l’armée britannique a très peu changé. Le besoin de le faire évoluer s’est ressenti avec la mécanisation de la guerre : chars, nouveaux armements, etc… Le British War Office se lance alors dans l’essai de plusieurs uniformes, dont un pantalon qui fera preuve d’une très bonne efficacité pendant la seconde guerre mondiale, avec ses deux poches asymétriques. Les dimensions de la poche avant gauche permettront aux soldats d’avoir leur carte sous la main, tandis que la poche latérale droite rendra leurs équipements de premiers secours accessibles à tout moment.
Aujourd’hui, nous avons Google Maps et la chance de pouvoir limiter nos combats armés à des parties de Call of Duty. Mais ça ne nous empêche pas de reprendre l’esthétique de ce pantalon qu’on adore, de la moderniser et d’en faire un atout pour nos tenues.
Pour ce faire, notre équipe produit a testé différentes hauteurs de ceinture et de taille. Les premiers prototypes s’approchaient du modèle d’origine, avec une taille haute et une ceinture à deux boutons.
Sur le papier, l’idée était cool mais avec les pinces et les poches plaquées, ça faisait beaucoup au porté. Ce pantalon méritait plutôt une taille qui s’arrête aux hanches et une ceinture à boutonnage simple. C’est plus moderne et en même temps, la personnalité du pantalon est toujours là.”
L’équipe a aussi testé plusieurs placements de poches afin de trouver le plus cohérent.
Parmi nos essais, il y avait un prototype avec la poche plaquée droite placée dans le prolongement la pince. Ça ne rendait pas comme on voulait, alors on l’a désaxée vers la droite. Une configuration plus proche du modèle d’origine finalement. Et c’est tant mieux !”
Un jeu de poches en accord avec son héritage, tandis que la coupe droite, la taille naturelle et le boutonnage simple rendent ce pantalon plus moderne pour vos tenues quotidiennes.
À l’essayage du dernier prototype, l’équipe est unanime : ce pantalon est bel et bien armé pour partir en guerre contre la monotonie stylistique !
Il est dès à présent disponible sur notre e-shop et en boutique. De même pour nos vestes taillées dans la même matière.
Et si vous avez une question ou besoin d'un conseil, nous vous attendons dans l'espace commentaires en bas !