David - Cardigan bicolore Thomas Farthing
Je sais que plus bas, certains de mes collègues auront sélectionné pour vous des cardigans plus épais, à col châle.
Je vous ai donc déniché un cardigan plus fin mais avec tout de même du caractère.
J'aurais pu piocher chez les japonais Camoshita, mais mon oeil s'est arrêté sur ce modèle de la marque anglaise Thomas Farthing. Marque qui incarne bien cette notion de vestiaire avec du caractère, d'ailleurs.
Au niveau de la technique, il s'agit d'un cardigan en laine d'agneau fait en Ecosse avec une matière écossaise.
Au niveau du style, on remarque d'abord ce contraste entre le corps, dans un coloris rouille assez doux, qui tend plus vers le marron que l'orange, et les extrémités, dans un marron plus sombre.
L'harmonie des deux couleurs, en camaïeu de tons automnaux, est très réussie, et je trouve que c'est un bon moyen pour dynamiser visuellement un cardigan fin.
La deuxième chose qui saute un peu moins aux yeux mais qui me plaît tout autant, ce sont les manches raglan . J'apprécie ce type de montage, confortable et détendu dans l'esprit. J'ai déjà vu du raglan sur des pulls mais jamais sur un cardigan.
Enfin, j'apprécie le stylisme proposé par la marque ici. L'esprit fait très gentleman farmer, Peaky Blinders, avec ce pantalon très texturé en laine Harris Tweed assez brut et ce Fedora vert en feutre de laine.
Jerôme - Cardigan Fair Isle Jamieson's of Shetland
Cet automne, je me surprends à m'intéresser aux pulls Fair Isle. Je me "surprends" car comme beaucoup, j'ai porté des pulls moches à motifs étant enfant. De mémoire : une maille avec une voiture rouge, une sorte de pull Christine pas loin d'être aussi flippant que le film du même nom. Si je choisis depuis mes pulls les plus sobres et unis possibles, ce n'est donc pas un hasard. Alors pourquoi ce revirement soudain ?
Ce que m'évoque ce motif traditionnel écossais : du fun, de la chaleur, presque de la tendresse et aussi pas mal de musiques à tendance folk. Nul doute que l'on va avoir besoin de tout ça dans les semaines qui viennent - et aussi d'un bon cardigan !
On en trouve de très jolis chez la femme, peut-être un peu moins chez l'homme et si vous êtes un brin hésitants, je vous rassure : il n'est pas nécessaire d'être Paul McCartney pour porter de la maille à motif Fair Isle. Mais c'est vrai que ça peut aider, surtout si l'on se penche sur sa période post-Beatles. S'il porte le pull sans manche Fair Isle à merveille, le pari peut cependant s'annoncer risqué pour nous autres mortels.
Plus simple que le pull sans manche pour démarrer : ce cardigan Jamieson's of Shetland. La marque existe depuis plusieurs générations et c'est une valeur sûre. Les choses à retenir sur cette pièce : 100% laine vierge, col châle et motifs sympas, le tout made in Scotland. Pas beaucoup plus d'informations techniques, mais l'essentiel ici, c'est le dépaysement et la lumière que ce cardigan ne manquera pas d'offrir.
Car de l'écru en haut, c'est bien pour l'hiver : ça éclaircit la vue, et là aussi, on risque bien d'en avoir besoin. De mon coté, je me vois très bien porter ce modèle avec une chemise bleue, un pantalon marron et des sneakers blanches.
Michel - Cardigan écru Tricot Paris
D’abord, les cardigans écrus, ça ne court pas les rues. Ça fait 10 points pour l’originalité.
Les beaux cardigans écrus, encore moins. J’ajoute 5 points.
Sa teinte est naturelle. Elle ne tire pas vers le jaune, j’apprécie.
En parlant de couleur, celle des boutons est bien choisie. Avec les poches qui font un beau détail, ça fait 25 poins supplémentaires.
Au porté, il a un beau tombé, du volume et de la fluidité. 10 points pour chacune de ces qualités.
Ce tombé, les emmanchures raglan y sont pour quelque chose : observez l'arrondi aux épaules.
Je trouve aussi que le col châle se pose bien.
Quand je regarde le point de tricot de plus prêt, le compteur monte encore. Il est simple et bien fait. Ses reliefs sont agréables à regarder.
Il dégage un style qui me plait bien. Sur moi, je le vois avec un tee-shirt blanc au col échancré et un jean bleach vintage droit.
Pas de points bonus pour la composition : c’est un 100% coton. Elle lui donne surement sa main mais elle n’a pas les pouvoirs thermiques de la laine. Ce cardigan se porte uniquement pour son style et c’est très bien pour moi.
Il se rattrape aussi par sa confection et là, le combo lui vaut bien 50 points : fabrication à la main dans un atelier à Lima au Pérou à partir d’un coton local. De ce que je sais, le coton pima est une spécialité là-bas. Je me demande donc si c’en est pas un mais je n'ai pas l'information. Le textile fait partie intégrante de la culture et de l'histoire péruvienne. C'est un héritage important. Je connais des filières textiles au Pérou qui sont soucieuses de l’éthique sur le plan humain et environnemental. Je n’ai aucune garantie sur celui-ci, mais les indices sont bons.
Je vous laisse calculer son score mais pour moi, le jeu en vaut la chandelle.
Benoît - Cardigan Inverallan
Lors de ma toute première visite chez Jinji il y a quelques années, ce fut une des pièces qui m'avaient le plus impressionné : c'est un volumineux cardigan, entièrement tricoté à la main en Ecosse, qui pèse quasiment deux kilos.
En laine vierge, donc autant vous dire que c'est le tricot d'une vie, qui va vous durer longtemps, pour peu que vous alliez au-delà de sa main rustique.
Inverallan est une petite marque écossaise qui est l'une des dernières spécialisée dans le tricotage à la main qui, selon elle, offre un confort supérieur à une maille tricotée à la machine.
A porter avec la panoplie Jinji habituelle : un tee-shirt Jinji justement, une chemise Warehouse, un jean Resolute et des Alden aux pieds, pour une tenue aux accents "héritage" qui traversera les âges.
Jordan - Cardigan Universal Works
Je suis entré dans ma période liner. C'est-à-dire doublure pour traduire au sens strict.
Et pour être plus explicite, ça nous vient du vestiaire militaire. Cela désigne ce gilet près du corps, avec ou sans manche, qu'on ajoute sous une pièce d'extérieur quand les températures baissent.
L'une des combinaisons liner + vêtement extérieur les plus connues, c'est la parka fishtail M51 et son liner. C'est d'ailleurs l'inspiration de notre parka BonneGueule en collaboration avec Kestin.
Et c'est aussi à mon avis l'inspiration de ce liner Universal Works en question. Sauf que celui-ci possède un double-zip et non des boutons. Mais je trouve que c'est une amélioration plus qu'autre chose. De toute façon, pour une pièce de haut qui s'arrête aux hanches ou aux environs de celle-ci, un double-zip est obligatoire selon moi.
Oh et regardez-moi cette couleur !
Ici l'idée n'est plus d'utiliser le vert comme couleur pour se camoufler. Là on s'exprime avec cet orange rouille à carreaux, à la fois puissant et subtil.
On voit même du jaune et une sorte de violet discret.
Pour autant, cet orange n'est pas criard. Et c'est une couleur dont il ne faut pas avoir peur tant il se marie bien avec les autres couleurs de l'automne : le vert, le marron, le beige et le jaune moutarde.
J'aime également ces poches ventrales rondes et de biais. Ça donne de la personnalité à la pièce.
J'aime aussi la finition en ourlet des bords de la pièce.
J'aime pour finir cette absence de col qui nous vient de l'inspiration militaire de cette pièce.
Ce que j'aime moins en revanche, c'est :
- la composition de la matière à 35% en polyester (le reste étant de la laine)
- l'absence de mention du lieu de fabrication
Nicolò - Cardigan ceinturé Gran Sasso
"Qu'est-ce qu'un cardigan ?"
Voilà la question quasi-existentielle qui s'est posée au sein de la rédaction, au moment où j'écris ces lignes.
Car, tandis que je prenais mon tour pour ajouter ma pierre à l'édifice de cette sélection, j'ai remarqué le choix de Jordan, qui se distinguait par son originalité.
Je lui ai lancé une petite boutade, lui disant que sa pièce n'était "paaaas vraiiiiiiment un cardigan".
Car au sens stricto sensu, selon le Larousse, un cardigan est, je cite : "nom masculin :
veste de tricot ou de jersey à manches longues, qui se boutonne par devant."
Suite à quoi il répondit que, puisque les manches étaient longues, que le col était en V, et que ça s'ouvrait au milieu , c'était bien un cardigan. Et que pour lui l'essence du cardigan ne résidait pas dans la maille.
Pour Jordan, si ça a la forme du cardigan, l'utilité du cardigan... C'est un cardigan.
Alors, joueur, j'ai décidé de taquiner les définitions moi aussi : à vous de me dire, la pièce que j'ai choisie... cardigan ou pas cardigan ?
Car ici, on a bien de la maille, la capacité à s'ouvrir, mais pas de boutons, ainsi qu'une superposition croisée qu'on trouverait d'ordinaire plutôt sur une veste.
Quoiqu'il en soit, ce camel soutenu m'est très agréable à l'oeil, la texture de ce tricot à point de riz ne me laisse pas indifférent, et, de manière générale, tout ce qui est ceinturé et confortable tend à attirer mon attention.
Le "twist" stylistique est intéressant, car il allie un air d'élégance un brin surannée à une décontraction évidente.
Qui plus est, en ces temps troubles où nous passons plus de temps chez nous que dehors, une telle pièce prend tout son sens.