Après la chemise en dobby, le cardigan en grosse maille et le pantalon en flanelle, il était temps de vous proposer une pièce encore plus chaude, que vous allez porter plusieurs fois par semaine... Il s'agit du manteau de la ligne BonneGueule, qui est donc notre troisième pièce 100% laine de cet hiver.
On s’est posé comme première question "comment apporter quelque chose à l’univers du manteau en apportant la touche BonneGueule ?"
Parce qu'il y a drap de laine... et drap de laine
Sur un manteau d’hiver, le point crucial, c'est la matière (j'aborde la coupe et la qualité dans un instant).
Une bonne matière est une étoffe 100% laine qui résiste année après année aux saisons froides, et qui garde sa tenue dans le temps : la couleur et la densité du drap de laine sont préservées au fil des ans.
Certains manteaux, après deux hivers, ont une couleur qui se ternit, et certaines parties - comme le col ou les épaules - perdent parfois leur forme.
D'autres fois, ce sont les boutons qui tombent car certains draps de laine ne sont pas denses et épais à la fois (le nôtre fait 760g/mètre linéaire, soit env. 510g/m2).
Pas de ça chez nous. Nos efforts se sont donc concentrés sur la recherche de LA matière.
Les deux désavantages du synthétique
Je voulais une matière très épaisse, une véritable armure contre le froid pour un manteau très structuré.
Je n'ai rien contre les mélanges avec 20% de synthétique comme c'est largement répandu (même sur des pièces à plusieurs centaines d'euros), mais on avait envie de proposer le top du top en drap de laine. En effet, il reste de vrais savoir-faire sur ce secteur précis de la laine.
Pourquoi pas de synthétique ?
- On voulait un rendu naturel, brut, sans concession qui laisse parler la matière, et qui contraste avec le côté très structuré du manteau. Je préfère ça à des matières avec 20% de synthétique ayant un rendu très lisse, parfois trop précieux,
- Le synthétique se lustre sous les coudes et là où on s'assoit au fil des années
Un drap de laine bleu marine de chez Jules Tournier
Jules Tournier est un fabricant de tissus existant depuis 1865, établi à Mazamet (à côté de Toulouse). L'entreprise a été fondée comme fabricant des draps de laine des uniformes des armées napoléoniennes.
Depuis, l'entreprise est restée familiale, et propose des draps de laine 100% made in France, 100% laine. Sa particularité est d'être intégrée verticalement à 100%, c'est-à-dire qu'elle effectue elle-même la filature et le tissage de ses draps de laine. C'est cette maîtrise de la filière laine que viennent chercher les maisons de luxe qui se fournissent chez Jules Tournier.
Une grande partie de son chiffre d'affaires est d'ailleurs réalisé au Japon, pays fan des savoir-faire artisanaux.
Un drap épais, naturel, et... teint sur fil !
On a choisi un magnifique bleu marine, très épais (760g/m) et 100% laine !
Pour la couleur, c'est de la laine dite "teint sur fil" : il s'agit de fil déjà teint avant le tissage (on trempe la bourre de laine dans des cuves de colorants). C'est le contraire d'un drap "teint sur pièce", qui est tissé dans un coloris naturel écru et teint uniquement après tissage.
Le teint sur fil donne une matière qui "accroche" la lumière : il y a des reflets bleutés subtils et profonds dans les fils. Cela consomme plus de pigments, mais la profondeur de couleur qu'on obtient ne pourrait être obtenue avec un teint pièce au rendu plus "plat".
Et le 100% laine apporte une texture plus complexe qu'un mélange avec synthétique qui a tendance à "lisser" la matière.
Un drap de laine délaissé par la consommation d'aujourd'hui
Nous sommes très heureux d'avoir trouvé ce drap de laine... et surtout d'avoir pu le produire, pour trois raisons :
- Du 760g/m, c'est un grammage aujourd'hui délaissé par les marques, car il est difficile pour un atelier de montage de travailler sur une telle densité. L'épaisseur du tissu implique plus de précautions (ralentir la chaîne de production, casser plus d'aiguilles, baisser la productivité).
- C’est une matière qui coûte cher : un drap de laine de cette qualité coûte bien plus cher qu'un drap de laine classique, même naturel. De fait, dans une logique économique, rares sont les marques qui l’utilisent. Et pour la petite histoire, notre drap de laine a fortement intéressé une grande maison de luxe italienne...
- Le savoir-faire de Jules Tournier permet une durée de vie du drap sans égale. Votre manteau vous accompagnera pendant de nombreuses années : c'est un investissement sur du long terme, un vrai morceau de patrimoine français qui vous protégera du froid.
Un col avec des finitions tailleur
On a opté pour un col tailleur, en raison de sa tenue et de son élégance éprouvées. C’est un col constitué d’un rabat et de revers.
L’assemblage des deux parties forme un cran de chaque coté du col, le revers forme alors le prolongement du col rabattu.
Grâce au poids élevé de la matière et à une banane bien construite, on a un très beau col, qui tient parfaitement quand il est relevé. Il ne s'affaisse pas.
Mais d'ailleurs, la banane c’est quoi ? C’est un empiècement discret de matière, essentiel sur un manteau d’hiver, et situé entre le col et l’encolure. Généralement utilisée pour réhausser le col d’une veste ou d’un manteau, elle sert à le garder bien droit au niveau de la nuque. Attention à ne pas la confondre avec un pied de col qui, lui, fait tout le tour.
Une coupe modérément ajustée, avec de la place pour un pull ou une veste
Le fit, c'est un GRAND débat chez BonneGueule. Le point délicat consiste à avoir une coupe ajustée, mais avec de la place pour mettre une grosse maille ou une veste en-dessous.
Il est facile de faire un manteau aussi fitté qu'une veste, mais il devient malheureusement inconfortable quand vous rajoutez quelques épaisseurs. Ce n'était pas ce que je voulais, et j'ai dû réfréner mes ardeurs de silhouette très ajustée, pour avoir un certain confort permettant de le porter avec de la grosse maille.
On est donc sur une coupe cintrée, mais avec suffisamment de place pour passer plusieurs couches en-dessous. Ainsi, nous avons travaillé sur trois points essentiels.
1 - Le cintrage au niveau de la taille
Le manteau affine votre silhouette, sans être trop moulant quand il est ouvert.
Quand il est fermé, la ceinture avec passants vous permet d’affiner la coupe du manteau. On a choisi une boucle sans ardillon (la petite aiguille d'une ceinture que vous passez dans les trous) : si vous voulez savoir pourquoi, il faudra demander à Geoffrey car c’est lui qui a souhaité ce détail.
Note de Geoffrey : ça ne sert à rien les ardillons vu l'épaisseur de la maille qui tient très bien toute seule : la ceinture fermée ne se rouvrira pas par hasard. Et c'est beaucoup plus épuré une ceinture sans trous.
Ah oui, et cela permet à chacun de régler le cintrage comme il veut. La ceinture permet vraiment de marquer la distinction entre le haut de la pièce (buste, épaule), et le bas. Bien entendu, vous pouvez la retirer si vous sentez que ça fait mieux sans (c'est d'ailleurs ce que je fais).
2 - La manche affinée
Même si je voulais qu'on puisse porter le manteau facilement avec une veste, il fallait une manche affinée pour la silhouette. Elle a donc été légèrement affinée, mais uniquement au niveau du poignet.
3 - Une emmanchure assez haute
L'emmanchure n'est ni trop large, ni trop étroite. Comprenez par là que vous pourrez placer un blazer avec du padding en dessous sans problème, c'est là le point sensible à ne surtout pas négliger.
On a par ailleurs voulu vous proposer un manteau polyvalent : vous pouvez aussi bien le porter avec un costume (ou une tenue formelle) qu'avec une tenue casual. En effet, le bleu marine est l'une des grandes couleurs du vestiaire urbain, vous n'aurez pas à vous compliquer la vie pour l'assortir. Il ira avec tout, que ce soit avec un pantalon gris ou un jean brut.
Quant à la longueur, elle est à mi-chemin entre celle d'un caban et d'un manteau long. Elle convient à toutes les morphologies, et n'appuie pas trop le côté très formel d'un manteau long.
Un manteau très pratique
On a prévu un col à la fois joli et qui protège parfaitement du froid :
Enfin, il y a trois poches à l'intérieur :
- une coté cœur, et une autre à l’opposé avec un zip discret ton sur ton. On souhaitait vraiment disposer d'au moins une poche zippée, afin d'éviter la perte de vos effets personnels ou de votre monnaie quand vous le portez à la main ou le posez sur une chaise, par exemple.
- Vous remarquerez que ces deux poches intérieures ne sont pas à même la doublure, mais directement intégrées dans le drap de laine. Cela leur permet d'être fixées plus solidement que lorsqu'elles sont directement sur la doublure.C'est un détail qui est d'ailleurs peu présent chez les grandes marques, et que nous sommes fiers de vous proposer.
- Pour le côté fonctionnel, on tenait absolument à avoir une dernière poche pour téléphone, située sur le bas de la pièce.
Des finitions haut de gamme (pas d'amalgame)
Comme d'habitude, pas de compromis sur les fournitures et finitions. On s'est même dit qu'on allait en rajouter...
Prenons l'exemple des boutons : ils sont en corne, mais surtout, les boutons sur lesquels s'exerce la tension ont une queue de renfort (un renfort de fil pour les attacher plus solidement encore).
Et derrière chacun d'entre eux, on a placé un contre-bouton, ce qui renforce encore plus (plus plus plus) la solidité. Cela évitera qu'ils ne s'arrachent, j'ai horreur de ce défaut...
Nous avons de plus opté pour des boutons pression sur les poches latérales, de sorte qu'elles restent bien plaquées, et ne "bâillent" pas quand vous n’y aurez pas les mains.
Et la doublure est en viscose, évidemment !
Une fabrication par un atelier spécialisé
Pour la fabrication du manteau, on a fait appel au même fabricant que pour la chemise blanche et le pantalon en laine. Cela nous assure une qualité constante de fabrication de pièce en pièce. En effet, il possède des chaînes de productions en Ukraine, entièrement spécialisées dans l’outerwear.
C'est grâce à la présence de ce savoir-faire depuis des décennies qu'on a pu mettre à la fois autant de détails, et des finitions aussi compliquées à réaliser. On n'aurait tout simplement pas pu monter le drap français en France, pour de strictes raisons de savoir-faire inaccessible en-dessous de 1.000 €.
Plus qu’un "prestataire", cette entreprise est un véritable partenaire avec qui on travaille main dans la main.
Dès le premier proto, on a tout de suite senti qu’il était sur la même longueur d’onde que nous. Et pourtant, on a dû en faire pas moins de quatre pour réussir à trouver le fit le plus adapté !
Bien entendu, le rapport qualité / prix est excellent aussi, c’est ce qui nous a permis de pouvoir choisir une matière de chez Jules Tournier.
Comment choisir sa taille ?
Le manteau taille de manière vraiment très classique : prenez simplement votre taille habituelle, et vous n’aurez pas de surprise de ce côté-là ! Si vous faites du 48 pour une veste, prenez du 48 pour ce manteau.
Par exemple, si vous avez pris notre blazer en collaboration avec Melinda Gloss en 46, prenez la taille 46 pour ce manteau. Si vous avez pris le sweat en collaboration avec Benjamin Jezequel en taille L, prenez le manteau en 50. Je vous assure qu'il n'y a rien de très compliqué.
Et nous avons pris soin de proposer des manches qui puissent facilement se retoucher en longueur (voire être rallongées de 2 ou 3 cm).
Le manteau croisé en laine française est à présent disponible
Vous pouvez à présent commander :