C’est un vêtement un peu particulier que nous allons vous présenter, car si nous avons exploré la laine, le lin et le coton dans les précédentes pièces de la ligne BonneGueule, les matières techniques restaient un rêve pour nous… jusqu’à maintenant.
Certes, nous voulions utiliser des matières techniques, mais dans un look chic et urbain.
Hors de question de proposer un pantalon de randonnée trop large, ou que sais-je.
Il fallait absolument rendre ce pantalon élégant, et très facile à porter. Comme vous allez le voir, cela passe avant tout par une coupe ajustée et des finitions spécifiques.
Voici donc notre vision du chino ultime (car sur ce genre de vêtements où on fait beaucoup de mouvements, les matières techniques sont extrêmement utiles).
Le genèse du chino ultime
Comme d'habitude, je suis allé voir Alexandre, pendant sa pause café, avec une requête assez simple :
Alex, il faut qu'on fasse un pantalon avec une des meilleures matières techniques possibles, mais en ayant un rapport qualité/prix imbattable !
Et voilà comment Alexandre a commencé à avoir quelques sueurs froides 😉
Ce n'était pas chose aisée, car les tissus techniques sont un tout nouveau monde. Les tissus complexes de pointe sont habituellement réservées à de très gros clients (des états, des armées, et les très grosses entreprises d'outdoor).
C'est l'univers de la R&D et des développements industriels lourds.
Alors quand vous voulez le top du top, vous avez intérêt à vous accrocher.
Et c'est ce qu'Alex a fait...
Et un jour, il est arrivé avec la phrase magique :
Ça y est, j'ai enfin un rendez-vous qui devrait t'intéresser !
Et par un frais matin d'hiver, nous nous sommes rendus chez l'agent d'une entreprise suisse de matières techniques, qui est l’une des plus respectées (et plus haut de gamme) dans le monde de l’urban techwear.
Mesdames, Messieurs, je vous demande de faire une ovation pour Schoeller (Geoffrey l'alsacien dit que ça se prononce « cheu-lair »).
(Un peu de patience, les gifs animés arrivent bientôt)
Qui est Schoeller ?
Globalement, Schoeller (qui existe depuis 1867) est un des meilleurs fournisseurs de matières techniques au monde, avec de gros efforts investis dans l’innovation et la responsabilité environnementale.
En effet, ils ont été labellisés avec la norme Bluesign, qui est réputée pour être très stricte, mais qui garantit une fabrication écologique à tous les niveaux, de la fibre au colorant !
Au niveau de l’innovation, ils ne font pas les choses à moitié, puisque 15 % du personnel est employé dans la recherche et développement. La marque s’est illustrée dans des réalisations complexes autour des domaines de la nanotechnologie, de la bionique, de la chimie et de la physique, accessibles pour l’industrie textile.
Ils ont notamment deux succursales très spécialisées :
- Schoeller Works, qui fournit des tissus pour des métiers particuliers (travaux, protection),
- Et ils ont même créé une succursale spécialisée dans les tissus médicaux, Schoeller Medical ! Oui, vous pouvez donc avoir un drap housse Schoeller 😉
Bref, ils ont les deux pieds dans le « turfu ».
Du côté des marques, on a vu du Schoeller chez Acronym, Arc’téryx, Aether Apparel, et d’autres marques de techwear très pointues (cependant, rien n’est distribué en France, et le moindre pantalon est à plus de $200 aux US, sans compter les frais de port et de douanes).
Chez les marques françaises, par contre, bien rares sont celles qui s’aventurent à utiliser du tissu Schoeller… On en croise au compte-goutte chez de très grandes maisons de luxe françaises avec quelques pièces, ou des vêtements d’équitation luxueux (Hermès).
Bref, on ne peut pas dire que Schoeller soit très présent dans le prêt-à-porter « mode » masculin haut de gamme en France !
Mais quand on a présenté le projet BonneGueule (entre passion du produit et esprit startup) à Philippe et Emmanuelle (les agents de distribution de Schoeller en France), ils se sont montrés enthousiastes, et c'est grâce à eux que l'on a pu passer une commande de la gamme dite "dryskin".
Un grand merci à eux !
La technologie Dryskin de Schoeller
Comme vous allez le constater en lisant la petite étiquette Schoeller qui accompagne chaque pantalon, le tissu que nous avons utilisé sur ce pantalon fait partie de la gamme Dryskin de chez Schoeller.
D’apparence, on ne se doute de rien, ça ressemble un peu à un twill de coton. Mais en le retournant, vous verrez que l’envers du tissu a une texture un peu particulière : on dirait de minuscules alvéoles.
Un tissu respirant
Elles servent à rendre le pantalon respirant, puisqu'elles absorbent la transpiration et la transfèrent vers l’extérieur, où elle est évacuée en séchant à l'air libre. C’est de là que vient la sensation d’avoir un pantalon respirant (en plus du fait que le tissu soit léger).
Luca, qui a dû courir comme un fou dans la vidéo de teaser, avait, je cite : « l’impression de courir en caleçon » (je sais pas s'il le fait vraiment le dimanche matin).
Luca : "J'ai l'impression de courir en caleçon".
Un toucher duveteux
Ces mêmes petites alvéoles rendent également agréable le contact avec la peau, grâce à leur toucher duveteux.
Une matière stretch dans les 4 directions
Et surtout, ce qui frappe le plus en essayant le pantalon, c’est son incroyable pouvoir stretch. En effet, il est stretch dans 4 directions (alors qu'habituellement, la plupart des tissus sont bi-stretch), et vous ne serez jamais limités dans vos mouvements. Quand je dis « jamais », c’est vraiment le cas. C’est votre souplesse qui peut vous arrêter dans vos mouvements, mais sûrement pas votre pantalon.
Regardez, on peut même faire un grand écart avec :
(Ne me demandez pas où Rafik a appris à faire ça, ce n'était pas sur son CV ! )
À ce sujet, je vous recommande d’ailleurs de vous accroupir à l’essayage, vous serez très, très surpris… Et je fais le pari que cela deviendra le pantalon le plus confortable de toute votre vie, toutes catégories confondues (Oui, il est encore plus confortable que notre jean gris en stretch !).
Un très fort pouvoir déperlant
Mais ce n’est pas fini ! Le pantalon a aussi un sacré pouvoir déperlant. Là où un coton classique (jean, toile de chino) va absorber l’eau par capillarité, des billes d’eau vont littéralement rouler sur le tissu. Ici aussi, un gif animé vaut mieux qu’un long discours :
(Vous imaginez combien c’est pratique pour les deux-roues, ou quand vous rentrez chez vous sous la pluie).
Très résistant à l'abrasion
Dernier point sur ce tissu du futur : il est plus résistant à l’abrasion qu’un coton classique. N’ayez pas peur de vous asseoir dans le sable humide ou sur un rocher, vous ne craignez rien 😉
Pour l’avoir testé personnellement de fond en comble, vous pouvez tout à fait le porter en bord de mer assis sur du sable, ou le soir pour sortir avec un blazer. Et vous pouvez même faire du yoga avec !
C’est vraiment une matière technique très haut de gamme, d’ailleurs, c'est la plus coûteuse au mètre avec laquelle nous avons travaillé de tous les vêtements de la ligne BonneGueule (oui, même la toile selvedge Kurabo coûte moins cher).
Une coupe ajustée (mais pas trop)
Vous ne serez pas dépaysés, car nous sommes partis sur une coupe semi-slim : facile à porter et polyvalente.
À ce sujet, les photos parlent d’elles-mêmes :
Une confection très pointue
Pour ce pantalon, on a travaillé avec un atelier spécial en Roumanie : du fait de son élasticité, c’est une matière très compliquée à travailler, et contrairement à ce que je croyais, un atelier qui fait du chino en coton ne peut pas forcément travailler des matières techniques. Ce sont deux savoir-faire bien différents.
Il faut être très précautionneux dans la découpe des empiècements du patronnage, et dans la confection du pantalon ; ce qui prend beaucoup plus du temps. Par exemple, une fois le rouleau de tissu déroulé, on le laisse reposer 48 heures pour qu’il soit bien droit. En atelier, son repassage nécessite également une autre technique : on tapote le tissu avec le fer (au lieu de le faire glisser).
Mais sur ce sujet, on vous prépare une vidéo entière à paraître la semaine prochaine…
Les finitions d’un pantalon élégant
Côté style, nous avons donc abordé cette pièce comme si c’était un pantalon en laine.
Il est muni de poches italiennes, car il fallait donner un look urbain à ce pantalon avec les points d’arrêts.
À l’arrière, il y a deux poches boutonnées passepoilées. D’ailleurs, le système de fermeture est celui d’un pantalon de costume, avec un bouton extérieur, une patte de boutonnage et un contre-bouton.
Les coutures sont en point de chaînette sur toute la jambe, car c’est ce qu’il y a de plus adapté aux matières élastiques. En effet, le point de chaînette est une couture extensible qui accompagne les tensions du tissu.
Comment taille notre pantalon technique Schoeller ?
Il taille tout à fait normalement !
Si vous faites un 48 dans notre pantalon en flanelle, alors vous faites un 48 sur ce pantalon technique. Vu que la matière est élastique, vous avez beaucoup plus de marge à l'essayage car il est impossible de se sentir serré dans ce pantalon.
Comment porter le pantalon technique ?
Sous ses airs d'armure de Yamakasi, le pantalon technique se porte en fait très facilement. Considérez-le comme un chino lorsque vous construisez vos looks ; c'est aussi simple que ça.
Venez, dès samedi, essayer le pantalon au showroom
Vous pourrez venir essayer, toucher les matières, recevoir des conseils personnalisés, et même boire un thé ou un café, ou encore nous montrer des photos de votre hamster (c’est comme à la maison).
Après essayage, vous repartirez également avec votre guide des tailles personnalisé.
Vous trouverez toutes les informations utiles ici.
Quantités et disponibilité du pantalon technique BonneGueule
Étant donné que c’est un permanent de la ligne BonneGueule, nous avons commandé 600 pièces. Je pensais que c’était bon, mais depuis que les 400 jeans gris stretch sont partis en moins de 48 heures, je me dis que tout est possible…
En tout cas, il sera disponible ce dimanche 24 mai à 14 heures, un peu avant pour les abonnés à la newsletter, et la veille pour les membres du Programme BonneGueule.
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