Parce que l'hiver commence sérieusement à se faire sentir, le temps est venu de vous présenter le test d'un article fabriqué par le leader français de la doudoune.
Mais avant de décortiquer la Spoutnic, un petit bijou en flanelle de laine proposé par Pyrenex, un rappel de l'histoire de la marque, et de ce qui fait l'intérêt de la doudoune, s'impose.
L’histoire de Pyrenex
L’histoire de l’entreprise trouve sa source dans le massif des Pyrénées, où caquettent les oies et les canards élevés dans les fermes locales. Les volatiles, confrontés au climat froid et humide de la montagne, sont vêtus d’un plumage aux propriétés thermiques isolantes exceptionnelles.
C’est la raison pour laquelle M. Abel Crabos, l’ancêtre du président actuel de Pyrenex, décide en 1859 d’écumer les marchés, pour acheter aux éleveurs les plus belles plumes et les plus beaux duvets.
Cent ans plus tard, la saga familiale connaît un nouveau tournant lorsque le petit-fils d’Abel reprend la société familiale dans les années 60, et décide de développer de nouvelles techniques de tri, afin de proposer au marché international des duvets de qualité supérieure.
En 1970, un autre membre de la famille, Jean-Pierre Crabos, crée la première doudoune technique. Il se base sur l’expérience de Louis Audoubert, un alpiniste chevronné qui devient conseiller de la marque.
Quelques années plus tard, la mode s’empare de la doudoune que l’on se met à porter en ville, loin des massifs montagneux et des contraintes sportives.
Icone phare du catalogue de la marque, le modèle Oisans se distingue particulièrement du fait de son empiècement contrasté en cuir.
La cinquième et actuelle génération de dirigeants de Pyrenex est représentée par Edouard Crabos. Cultivant l’intégration verticale de l’entreprise, qui lui permet de maîtriser la qualité du produit, celui-ci donne l’impulsion qui permet à la marque d’entrer dans l’univers du haut-de-gamme en 2009 avec sa ligne Heritage.
Avec sa ligne Premium, pour laquelle des grands noms de la couture comme Alexis Mabille contribuent à orienter la direction artistique, Edouard Crabos entend cultiver « un esprit couture, une inimitable french touch », tout en poursuivant l’innovation technique.
Le rembourrage d'une doudoune : quelles sont les différences entre les plumes et le duvet ?
A l’origine, le terme « duvet » désigne une catégorie de plumes aux barbes fines et cotonneuses.
Cette spécificité du duvet est la source de son pouvoir isolant : les couches de duvet créent un maillage de fibres qui emprisonnent l’air dans de toutes petites cavités.
C’est la combinaison de la taille minuscule de ces poches d’air, avec leur grand nombre par unité de volume, qui confère au duvet un pouvoir très isolant.
Dans le langage commun, un duvet est le résultat de l’association d’une multitude de ces petites plumes isolantes, encapsulées entre deux couches de tissus. Le duvet peut ensuite être transformé pour la fabrication d’une couette ou, dans le cas qui nous intéresse, la conception d’une doudoune.
Duvet naturel ou synthétique pour une doudoune ?
Pour concevoir des doudounes, la tentation d’utiliser des matières synthétiques bon marché issues de l’industrie pétrochimique est grande.
Rappelons-nous cependant qu’il n’existe pas encore de chimiste plus compétent que la nature : le duvet de palmipède est environ 3 fois plus chaud qu’un duvet issu de la transformation d’une matière plastique, et il n’a pas tendance à s’affaisser avec le temps.
La construction du vêtement : point clé de la doudoune
Il ne suffit pas d’avoir un duvet d’oie, ou de canard, de qualité pour obtenir une bonne doudoune. Le savoir-faire de l’artisan est essentiel sur de nombreux aspects.
Tout d’abord, le duvet doit être mélangé à des plumes plus rigides, dans de justes proportions, afin d’associer le pouvoir isolant du duvet au caractère structurant de la plume. Ceci permet d’éviter que la doudoune ne s’affaisse sur elle-même, emprisonne moins d’air et conduise davantage le froid.
La méthode de piquage et de cloisonnement appliquée en manufacture est une étape fondamentale : piquer la poche de duvet en ligne, ou en carreau, permet d’homogénéiser la répartition du duvet au sein du vêtement. Cela étant, la résistance thermique au niveau des coutures en est affaiblie.
Pour contourner ce problème, plusieurs techniques existent, comme la superposition de multiples couches de duvet piquées dans des directions différentes, ou encore le cloisonnement par entretoise.
Découverte de la doudoune Spoutnic de Pyrenex
Afin de me rendre compte de ce que notre marque de doudoune française a dans le duvet, mon choix s’est portée sur le modèle Pyrenex Spoutnic en flanelle de laine bleu marine disponible sur Menlook.
Pour ce qui est du garnissage, le rapport duvet / plume de canard est de 90% / 10%. Soyons clair : il s’agit d’un ratio luxueux pour un vêtement, qui se positionne de fait dans le haut-de-gamme.
En guise de premier test, je décide de porter le manteau par-dessus un simple t-shirt, et d’aller faire un tour en vélo par une froide journée de décembre.
Au moment de l’enfiler, la sensation de douceur et la légèreté du duvet se ressentent instantanément. Les bras se retrouvent enveloppés dans un cocon moelleux, sans que cela ne nuise à la liberté de mouvement.
Pour ce qui est de la capuche, le contact avec les fils de serrage révèle instantanément la qualité des finitions.
La sensation de confort de la capuche est exceptionnelle : le duvet épouse à merveille la forme du crâne - je n’avais jamais ressenti quelque chose d’équivalent avec aucun manteau, mais je précise que je n’ai pas l’habitude de porter des doudounes.
Même constat au niveau des hanches : le système de serrage du vêtement est d’excellente facture.
Une fois à l’extérieur, je ne ressens pas le changement de température. Malgré le vent froid et l’humidité ambiante, la sensation de confort reste la même à l’intérieur du manteau.
Même les bruits du chaos de la ville me semblent plus lointains que d’habitude, ce qui ne manque pas de me rappeler que l’acoustique et la thermique sont régies par des lois de propagation analogues.
En rentrant chez moi, je constate néanmoins que ce qui est gagné en pouvoir isolant peut être perdu dans la capacité du vêtement à évacuer l’humidité de la sudation.
Je n’ai certes pas ressenti le froid un seul instant, alors que je ne portais qu’un simple t-shirt. Mais je me rends compte, en enlevant la doudoune, que l’effort physique dû à la pratique du vélo m’a fait légèrement transpirer.
Une doudoune Pyrenex faite pour la ville
Passée le test du vélo, il est temps d’éprouver le manteau dans des conditions urbaines plus classiques.
L’autre défi à relever pour une doudoune, c’est de garantir une silhouette cintrée malgré l’effet « bibendum » - voir le personnage du même nom.
Pour ce qui est de la polyvalence dans le vestiaire, l’assortiment de la plupart des pièces masculines avec une doudoune est garantie, pour peu que la taille et la couleur de celle-ci soient adaptées.
Au vu du niveau de confort ressenti, et des nombreux compliments que j’ai reçus au sujet de cette petite merveille, je suis vraiment conquis.
Si je devais vraiment lui trouver un défaut, je dirais que j’aurais aimé avoir une seconde poche intérieure. Ceci étant dit, je préfère que Pyrenex ait mis le paquet sur la qualité du duvet et des matières, plutôt que sur le travail des poches intérieures.
Cette doudoune Spoutnic en flanelle navy est une vraie bonne affaire à ce niveau de prix (419 €). Cela explique que Menlook nous ait avertis que les stocks fondraient plus vite que la neige des Pyrénées.
En tout cas, vous pouvez foncer les yeux fermés sur les produits équivalents proposés par Pyrenex, une entreprise qui nous donne raison d’être fiers de nos doudounes françaises.
Une chose est sûre : Pyrenex est devenu un massif français incontournable sur le territoire de la doudoune.
Merci à David de Menlook pour ce test.