Après des années de domination SneakersHead , les collaborations hors de prix et archi limitées étaient le Graal dans le monde des sneakers (dont l'histoire est racontée ici en vidéo dans V.I.R.A.L) .
Un rêve pour beaucoup de jeunes et de moins jeunes, idolâtrant des marques comme Supreme, Nike ou Adidas. Elles produisent régulièrement des séries limitées pour le plaisir des collectionneurs les plus fous.
Les grandes Maisons de couture ont aussi investi ce marché fructueux : même Berluti, le bottier centenaire, a fait éclore deux modèles parmi ses références de souliers.
Parallèlement à cette frénésie, il existe un marché plus "utilitaire" voyant se confronter l'arrière-garde des marques de sport, qui produisent des tonnes de chaussures à destination des quidams peu intéressés par la notion de rareté.
Même elles ont fini par rentrer dans la course et veulent se recentrer sur de la sneaker casual ou de la running urbaine.
Le monde de la basket a éclaté et permis l'apparition de tendances très marquées : rétro, running, créateur... Aujourd'hui, je vais vous présenter les sneakers ETQ, qui a choisi de prendre le contre-pied des codes urbains traditionnels.
ETQ : des sneakers au design minimaliste
Un look minimaliste...
Si ETQ s'est forgée cette image de fiabilité, c'est d'abord grâce à la description que les designers de la marque font eux-mêmes :
Honnête, propre, intemporel et exceptionnel.
Amoureux du design, vous retrouverez ce côté épuré tant apprécié par les marques scandinaves : Norse Projects, Bang&Olufsen, COS ou encore Filippa K. Car oui, ETQ est une marque hollandaise, pleinement dédiée à cette modernité empreinte de minimalisme.
Leurs modèles sont très faciles à intégrer dans une tenue par leur absence de caractère trop fort.
Une première chaussure conforme à l'ambition de la marque : ce minimalisme lui permet de conjuguer influences sportives et design racé.
On imagine très bien ces chaussures dans un contexte habillé. Elles ne sont pas sans rappeler celles de Lanvin, à bout verni, très élégantes et facilement intégrables avec un blazer.
La marque est entièrement construite autour d'une philosophie essentialiste. De la création du label jusqu'au design de chaque produit, tout est fondé sur ces trois principes : simplicité, intemporalité et qualité.
Leur modèle original reste un des best-sellers de la marque, preuve que le travail de conception effectué en amont comble de nombreux clients.
... Malgré des designs plus marqués
ETQ continue de se démarquer en proposant des modèles plus osés, tant au niveau des couleurs avec du jaune tournesol, qu'au niveau des textures : imitation croco, cuir micro-perforé...
Enfin, les chaussures sont fabriquées au Portugal, désormais le fief du savoir-faire en matière de cuir et de chaussures.
Par souci de qualité, les créateurs d'ETQ vont visiter plusieurs tanneries européennes chaque année pour choisir les peaux qui conviendront au mieux à leurs exigences.
Un flagship à l'image de la marque ETQ
L'année dernière, ETQ a ouvert un flagship à Amsterdam pour incarner sa vision de la mode et du design, à travers l'architecture et la scénographie des produits.
L'enseigne s'affranchit ainsi de l'image de chausseur pour devenir un multimarques à part entière, tout en conservant sa philosophie minimaliste. C'est toute son identité qui s'exprime à travers ce magasin.
Une surface de 320m2, où chaque produit fait partie intégrante de l'esthétique de la boutique. Opening Ceremony, Maison Kitsuné, Études Studio ou encore ClothSurgeon sont exposés à la vente.
Van Dijk déclare même vouloir "faire plus avec du moins", en référence au faible nombre de produits au mètre carré.
Un concept qui ferait s'arracher les cheveux à nos Grands Magasins parisiens à la recherche de la rentabilité maximum au mètre carré, à tel point qu'on se sent parfois étouffés.
Une offre qui se diversifie
La marque ne s'arrête pas là et décide en 2014, une fois bien installée, de s'essayer à d'autres produits que la basket. En commençant par des lunettes de soleil, puis des tee-shirts et des blousons en cuir, de quoi alimenter le dressing des fans de la marque.
Pour le lancement de la collection des vestes en cuir, ETQ à mis en jeu trois vestes customisées par un artiste proche de la marque, ainsi qu'un bon d'achat de 300 euros. Retenez votre salive, c'est déjà trop tard.
Comment éviter l'effet "grands pieds" en portant des sneakers ?
Dans l'idée, j'ai voulu proposer un test "pratique" où je pouvais montrer l'utilité d'exploiter dans ses tenues des sneakers sobres, mais aussi des modèles plus travaillés, plus rares.
Pour bien expliquer, ETQ n'a pas 40 noms de modèles différents : ils sont nommés LOW, MID ou HIGH suivis d'un numéro 1, 2 ou 3, selon le nombre de modèles différents.
Maintenant, observez les trois modèles LOW, et pensez à un mot ou une image que vous évoque la chaussure. Je vous explique pourquoi un peu après.
Si les modèles 1 et 2 sont un peu durs à différencier, le modèle 3 n'est pas du tout le même !
Une affaire de lignes et de proportions
Je vais maintenant vous demander de revenir aux mots qui vous sont venus en regardant les modèles précédents. Avez-vous remarqué que le modèle n°3 paraissait plus grand que le modèle n°1, alors que c'est exactement la même pointure qui a été photographiée ?
En fait, si j'avais choisi un modèle LOW 3, le rendu n'aurait pas été le même pour moi.
Si vous avez pensé à des mots faisant référence au sport, à la vitesse, au volume, etc... vous avez bien repéré la dimension sportswear de la LOW 3. Elle se rapproche de la Nike Dunk low : un modèle de sneakers old-school conçu pour les basketteurs.
Sur les grands pieds, vous imaginez l'effet que cela peut donner ? À moins de beaucoup tricher au niveau des proportions, on part déjà avec un handicap.
La LOW 1 est proche d'une Stan Smith dans les proportions : une chaussure de tennis légère et fine, adaptée à une utilisation quotidienne. Son design plus épuré peut être exploité dans de nombreuses tenues, pour peu que le coloris fonctionne avec la tenue.
Oui, j'ai des grands pieds (du 45, si, si), donc il est encore plus important pour moi de prêter attention à des détails qui peuvent impacter leur allure générale.
Test des sneakers de la marque ETQ
Test du modèle ETQ LOW 1 - Grey
Autant commencer par le plus facile, ce modèle est polyvalent, presque passe-partout. Je n'ai pas trouvé une seule tenue où il ne passait pas et vous savez déjà pourquoi.
Sa couleur et son esthétique générale en font un allié discret mais fiable, qui souligne votre bon goût sans trop prononcer votre ligne de pied.
Observons de plus près les détails qui font la chaussure :
Un commentaire sur le "captoe", qu'on appelle "bout" en Français : vous le voyez souvent "droit", comme sur les sneakers Lanvin. Ici, il est arrondi vers la languette et donne l'impression d'être doublé.
Très honnêtement, ça a été un blocage énorme pour moi au début tellement j'ai été habitué à une esthétique plutôt répandue de bout droit, coupé net. Avouez que c'est stupide, non ? Bloquer sur un élément de la chaussure à ce point.
Je m'y suis très vite habitué et je trouve même que ce bout s'intègre plus harmonieusement à l'esthétique de la chaussure. Les bouts Lanvin, qui servent de contraste de matières, ont besoin de se démarquer davantage du reste de la tige.
Une somme de détails tous bien pensés. La semelle collée et cousue style Margom est une évidence à ce niveau de prix. Les doubles surpiqures et les oeillets métalliques témoignent de la volonté de solidité du produit fini. Les bords saillants de la chaussures sont même gansés, empêchant l'usure prématurée.
Test du modèle ETQ LOW 2 - Croco Embossed White
Passons au modèle plus créateur de la marque : la LOW 2. Elle n'est pas un modèle nécessairement très design, mais le choix du cuir embossé crocodile la rend un peu à part.
C'était même un challenge de me dire "Allez, prends un truc que tu n'aurais jamais pris". Alors j'ai choisi la paire la plus "racée" qu'ETQ puisse proposer à ce moment-là.
Je me suis dit que ce n'était pas un choix facile à assumer et qu'il fallait avoir un dressing assez advanced. Et peut-être que vous vous dites la même chose !
Alors, j'ai oublié le croco, et j'ai considéré qu'elles étaient de simples sneakers blanches à porter comme telles. Ça n'a l'air de rien comme ça, mais c'est déjà un peu d'auto-hypnose à ce niveau-là : j'étais vraiment bloqué par l'embossage.
Alors, voici le résultat :
Une palette de tons clairs pour faire écho aux sneakers. En fait, elles amènent un caractère différent à la tenue.
Là, où, si j'avais porté des Stan Smith, le résultat aurait été attendu, ici le résultat global est modifié. En effet, cette paire a beaucoup plus de caractère grâce à son design global et le choix du croco embossé.
Mon avis sur les sneakers ETQ
Ce que j'ai voulu montrer, c'est la capacité d'ETQ à proposer des basiques renouvelés chaque saison. Vous retrouverez le modèle gris que j'ai testé avec une modification de teinte légère. Le croco n'est plus présent cette saison, remplacé par l'embossage "Meriva Ice" que je vous ai montré au début.
Du côté du prix, comptez entre 220 et 230 euros pour les modèles LOW et jusqu'à 275 euros pour les HIGH.
Leur design n'est pas sans rappeler celui d'un concurrent, Filling Pieces, par son côté épuré (en tout cas au début). Pure coïncidence, la marque partage ses origines avec sa concurrente la plus affirmée, mais elles se démarquent vite l'une de l'autre en multipliant les partis-pris stylistiques.
Filling Pieces va proposer beaucoup plus de modèles et de design différents mais en série limitée, là où ETQ sortira moins de modèles mais plus accessibles (différence de 30 euros minimum entre les deux marques).
ETQ est une très bonne alternative aux sneakers habituelles, elles ont une certaine fraîcheur que j'apprécie.