Le chapitre 1, présentant notre veste à l'étoffe recyclée en Italie, est à découvrir ici.
Le chapitre 2, introduisant notre cardigan en laine filée en Écosse, est à dévorer là.
Et vous pouvez vous procurer ces pièces dès maintenant ici.
Manteau disponible dès maintenant ici.
La peau dure de ses ancêtres
Tout commence au XVIIIème siècle, dans les Highlands écossais.
Crédit photo : Reuben Teo, Unsplash.
C’est une région montagneuse où les hivers sont particulièrement froids et humides. Les paysans de la région ont donc besoin de vêtements efficaces pour y faire face pendant qu’ils travaillent en extérieur.
Faute de Canada Goose dans les environs, ils mettent au point une recette 100% maison.
Ils récoltent de la laine auprès des éleveurs de la région. Une laine épaisse et rustique : celle du mouton « blackmouth », aux fibres si rugueuses qu’on en fait des tapis de nos jours. L’idée qu’ils l’aient portée pour travailler dans les champs me laisse donc penser que le terme “badass” est apparu au XVIIIe siècle également. Théorie à vérifier.
Caresser ou fuir ? Le dilemme est réel.
Subtilité intéressante : ils cardent cette laine mais ne la peignent pas. C’est-à-dire qu’ils alignent juste les fibres pour éliminer les impuretés. Rien de plus avant le filage.
Ainsi, la laine reste la plus brute possible et conserve un maximum de graisses naturelles, rendant le tissu plus isolant et déperlant.
Ils en font une étoffe épaisse au tissage serré, sur leurs propres métiers à tisser, dans leurs exploitations agricoles. Après avoir filé la laine à la main, ils suivent le schéma de tissage de l’armure serge, aux fameuses diagonales que vous retrouvez sur vos denims par exemple.
Et paf ! Ça fait du tweed. Une armure de laine que les fermiers peuvent malmener tout en étant protégés des bourrasques du nord. Sa déperlance convint aussi les pêcheurs. Ses couleurs, discrètes dans la nature car inspirées des paysages écossais et irlandais, camouflent les chasseurs.
Des fermiers Écossais au début des années 20.
Ce qui est impressionnant, c’est que cette réputation de tissu robuste, durable et pratique l’emmènera bien au-delà des campagnes écossaises.
Elle séduit d’abord les classes aisées anglaises. Au début du XIXè siècle, c’est pas la joie financière pour les propriétaires écossais. Alors ils louent ou vendent leurs maisons aux aristocrates anglais pour leurs activités en plein air. C’est ainsi que les anglais auraient découvert le tweed, qui ne quittera pas leurs épaules de sitôt.
Les tisserands des îles Hébrides en Écosse et du comté de Donegal en Irlande, où cette tradition textile est transmise dès le départ, font du tweed leur marque de fabrique. Ils commencent à l’exporter grâce au succès de leur travail.
Des exportations qui, plus tard, prendront de l’ampleur grâce à l’industrialisation progressive du secteur.
D’ailleurs, c’est dans ce cadre que le nom de tweed aurait été donné suite à une confusion. Il y a plusieurs versions de l’histoire et voici ma préférée : en 1826, un marchand de draps londonien reçoit une facture de Watson & Sons, son fournisseur écossais. En lisant “tweel” qui veut dire “sergé” en écossais, il se dit que Watson voulait écrire “tweed” en tant que nom de marque, faisant référence à la rivière du même nom dans sa région. On dit que le marchand a vendu les tissus sous ce nom et que c’est resté ainsi.
Une version racontée dans ce livre, que vous pouvez peut-être encore emprunter à l’université de Californie si vous êtes un vrai jusqu’au-boutiste sur le sujet.
Le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, époux de la reine Victoria enfonce le clou la popularité du tweed en 1848. Il achète le château de Balmoral et dédie un motif de tweed à ce domaine, histoire de ne pas se faire d’ennemis en reprenant un tartan déjà utilisé par un clan.
Credit : Wikipedia.
Maintenant, vous connaissez le motif du célèbre “Balmoral Tweed”. La légende raconte que le prince Albert l’a conçu lui-même mais c’est un fait discuté. Crédit : Clan.com.
La tendance est lancée : les familles bourgeoises qui achètent un domaine en campagne conçoivent leur propre tweed, qui sera notamment porté par leurs personnels de la maison.
C’est fou comme un tissu à l’origine modeste, créé pour le travail en milieu rural, peut devenir un symbole d’élégance à un niveau international.
La traînée de poudre atteint les classes moyennes avec l’industrialisation, qui rend le tweed plus accessible. On porte alors le tweed pour faire de la randonnée, des promenades ou du vélo.
Et ce n’est que le début, car la praticité et le charme du tweed en feront une icône de style : Coco Chanel a un coup de cœur pour les vestes de son amant, le duc de Westminster qui partait chasser avec dans les Highlands écossais (la boucle est bouclée). Elle s’en inspire pour créer sa fameuse veste en tweed en 1920.
Thomas Burberry, drapier britannique, utilise aussi le tweed très tôt dans ses collections pour l’élégance et l’imagerie de plein air que cette matière véhicule.
Des défilés aux célébrités, il n’y a qu’un pas : Audrey Hepburn, Elvis Presley, Jackie Kennedy, ou encore Johnny Cash se vêtiront de cette aura du tweed. Harrison Ford dans Indiana Jones est le cas le plus parlant à mes yeux.
Les Aventuriers de l’arche perdue (1981), par Steven Spielberg.
Ses vestes en tweed lui donnent la prestance d’un professeur tout en exprimant son aura d'explorateur. Histoire de bien comprendre qu’il a beau écrire des schémas sur un tableau, ça ne l’empêche pas d’être prêt à se rouler par terre à tout moment pour esquiver les tirs de vilains nazis (ou communistes, au choix).
C’est tout ce caractère historique qu’on adore dans le tweed et qu’on voulait retrouver dans notre manteau.
Déjà, on tenait à ce qu’il tienne aussi bien la route que ces manteaux vieux de plusieurs décennies qu’on peut encore croiser en seconde main. Ça passe par la qualité de son montage mais ça commence surtout par l’épaisseur et la densité du tissage. Un tweed dense de 465 à 485 grammes par m2, avec cette robustesse rassurante au porté.
Histoire de geeker un peu : l’épaisseur des fibres, qui ont 29,5 microns de diamètre, y est pour quelque chose aussi. Elle contribue à cette main sèche et nerveuse typique du tweed.
Du coup, soyons honnêtes, il n’a pas la douceur d’un manteau en cachemire et c’est tant mieux. Ce ne serait pas un vrai tweed sinon. Contrairement à un pull, la laine d’un manteau ne doit pas être douce à tout prix puisque vous ne le porterez pas torse nu. Enfin ça dépend de votre soirée, donc on l'a quand même entièrement doublé en viscose au cas où.
Et rassurez-vous, pas de laine “blackmouth” pour tapis ici. Suivant l’arrivage, c’est de la laine d’Australie, de Nouvelle-Zélande ou de Norvège. Elle est aussi traitée avec des finitions plus modernes, qui la rendent souple, pour le confort et pour un beau drapé sur vous.
L’autre point important, c’était qu’il vous protège du froid et de la pluie. La moindre des choses pour une matière qui couvrait les travailleurs en mer et dans les montagnes. Et sans vous étouffer dans les transports, comme certains manteaux aux pourcentages élevés de synthétiques.
Du coup, zéro compromis sur les matières naturelles ici : c’est un 100% laine, naturellement thermorégulant grâce aux fibres qui emprisonnent ou libèrent l’air chaud suivant la température ambiante. Vous n’irez pas aux Bahamas avec non plus, mais il vous suffira de l’ouvrir dans le bus pour ne pas cuire dedans. La laine est aussi naturellement déperlante. Avec le tissage serré et épais, vous pourrez encaisser une pluie passagère sans problème. Laissez-le sécher sur un cintre à épaules et tout ira bien.
Il n’y a pas que la laine du tweed qui réchauffe nos cœurs. Il y a aussi ses couleurs, historiquement reprises des contrées écossaises et irlandaises. Ici, ce sont les paysages irlandais : ceux du comté du Donegal en Irlande. Notre filateur est un des rares à encore travailler sur ces terres d’origine du tweed Donegal. Son entreprise a été fondée sous le nom de Gaeltarra en 1970 à Kilcar puis s’est rebaptisée Donegal Yarns en 2008. On reconnaîtra que ça a le mérite d’être plus clair.
Donegal Yarns a développé ce très beau vert sombre, plutôt sobre et donc simple à porter. Ce qui ne veut pas dire qu’il doit être ennuyeux pour autant ! Il n’y a qu’à observer ces rayures disposées en carreaux qui changent des habituels chevrons et pieds-de-poule marron :
Ils apportent aussi une dimension plus moderne, pour ceux qui avaient peur de “faire papi” dans du tweed (nous, on trouve ça très stylé, de faire papi. Mais c’est notre préférence).
Vous avez évidemment remarqué le petit mouchetage coloré. On a pris beaucoup de plaisir à le développer rien que pour vous et ça, c’est une tout autre histoire.
Mouchetage à part, comme son histoire
Un tissu a le vent en poupe en Irlande au XVIIIème siècle. Devinez lequel. Les artisans Écossais l’ont apporté en migrant vers l’île, alors que les deux pays partagent beaucoup sur les plans économiques et culturels.
Comme en Écosse, les fermiers et fermières irlandais tissent leur tweed sur des métiers artisanaux, dans leurs exploitations agricoles du comté du donegal.
Credit : Donegal Yarns.
Mais ils le font avec une particularité : ces petits points colorés, caractéristiques de la laine donegal qui devient vite fameuse pour ça.
Instant poésie : une légende dit qu’à l’origine, c’était des bouts de pétales de fleurs de plusieurs couleurs. Les femmes les auraient ajoutés à la laine pour porter chance à leurs époux marins quand ils partaient en mer.
Mythe ou réalité ? On vous avoue qu’on aime y croire mais ce qui est sûr, c’est que ces points colorés sont en laine de nos jours. Et que la plupart du temps, la laine donegal n’est plus faite au Donegal.
On en trouve un peu partout et des très belles. On est ravis que ça stimule la créativité d’autres tisserands dans le monde. Mais c’est de plus en plus rare de tomber sur un tweed donegal authentique, avec les petites imperfections qui font la richesse de sa texture, l’équilibre entre rusticité et élégance qu’on aime tant. Du vrai donegal, quoi !
On est donc bien contents d’avoir retrouvé ça en développant notre étoffe avec la famille Molloy, qui tisse sa laine depuis six générations dans le même atelier au Donegal. Depuis le XIXème siècle, chaque génération est née et a grandi juste à côté. Difficile de faire plus local.
Pathé British a fait un reportage sur eux en 1957 :
Si vous voulez voir de vos propres yeux à quel point leur travail est passionnant, on est allé les rencontrer sur place il y a deux ans pour tourner une vidéo. C’était à l’occasion de la sortie de notre premier manteau réalisé avec eux :
Et pour aller plus loin dans cette exploration de savoir-faire, vous trouverez aussi d’autres reportages très intéressants. La barre de recherche YouTube est votre amie.
Du coup, comment ils font pour préserver le caractère originel du donegal en 2023 ?
Déjà, ils utilisent les machines d’antan. Des métiers à tisser vieux de plus de 50 ans.
Ensuite, ils prennent leur temps. Beaucoup même, car ils font tourner les machines 4 fois plus lentement. Et ce n’est pas pour la jouer artisanat et slow fashion. Il y a une vraie raison.
En fait, les petits points colorés sont des fibres non-étirées pendant le filage. On parle de neps. Et si la machine tisse trop vite, ces neps n’auront pas le temps de ressortir. Ce qui serait bien dommage, car c’est là tout l’intérêt du donegal. Faire tourner les machines lentement permet de laisser la richesse des neps s’exprimer. Certaines fibres ressortiront beaucoup, d’autres à peine et c’est de là que vient la parfaite imperfection du vrai tweed donegal.
Mais avec ces neps, il ne faut pas en faire trop pour autant. Encore une fois, tout est une question d’équilibre. Il faut que ces points colorés vous distinguent sans vous donner l’air d’un sapin de Noël. Pour ça, les employés de la famille Molloy prennent le temps de contrôler chaque étoffe à la sortie de la machine. Ils s’assurent ainsi qu’il y a juste ce qu’il faut de neps, en ajustant à la main avec une aiguille.
Cette fois-ci, on a nous-même contribué à la quête de cet équilibre entre originalité et subtilité. C’est le travail d’équipe de Julien, Charlotte, Landry et Sarah qui constituaient notre équipe produit à ce moment, ainsi que de Kieran Molloy, qui gère l’entreprise avec son père Shaun. Le tout, en partant d’une trouvaille de Jordan, responsable création chez nous. Une petite aventure de conception que je tiens à vous partager.
Un beau jour, Jordan tombe sur ce motif de Molloy & Sons en écumant les internets :
Julien et lui se disent que ce tissu serait chanmé dans un vert plus sombre. Il serait ainsi plus singulier et plus sobre, donc facile à porter avec la plupart des couleurs de vos dressings. Et avec un mouchetage donegal, ce serait le must !
L’équipe demande à Kieran Molloy si c’est faisable. Et c’est le cas, car Donegal Yarns a justement un fil qui correspond : le Termon 4715. Si jamais vous voulez vous faire un plaid en donegal, vous avez la ref’ à présent.
On fait donc tisser un premier échantillon. En le recevant, on se dit qu’on aimerait des neps aux couleurs plus discrètes et plus naturelles. Ici, le rouge et le bleu ciel sont très vifs.
On envisage donc d’autres pistes, dont le fil Mourne 5517. Pas le même vert, mais des neps moins vifs.
On demande à recevoir une bobine pour bien nous rendre compte de ce qu’il donne en vrai. Comme on n’est pas fans, ça n’ira pas plus loin.
Quelques e-mails plus tard, Kieran propose une solution à l’équipe produit : demander à Donegal Yarns de filer le même vert que le Termon 4715, mais avec d’autres couleurs de neps. Il se trouve que de toute façon, Donegal Yarns n’a pas assez de ce fils en stock pour nos manteaux. Il devra donc en filer quoi qu’il arrive, alors autant demander du sur-mesure !
Reste à choisir les couleurs de neps à remplacer. Pour ce faire, Kieran nous transmet les couleurs disponibles chez Donegal Yarns. Il nous précise que les couleurs initiales du Termon 4517 sont :
- le rouge 2249,
- le bleu ciel 1562,
- le vert kaki 1645,
- le marron 2684.
Les voici sur les photos des couleurs à disposition. Comme je suis quelqu’un de sympa (et que c’est bientôt Noël, à bon entendeur), je vous les ai entourées pour que vous les repériez facilement :
Du coup, ce qu’on a fait :
- on a remplacé le rouge 2249 par le gris moyen 2763,
- on a aussi switché le bleu ciel 1562 par le bleu marine 1441,
- on a gardé le vert kaki 1645,
- ainsi que le marron 2684.
Et voici cette sélection finale :
Bon, avouons-le : ça relève du détail et on s’est pas mal pris la tête. Mais c’est la somme des détails qui fait qu’on va aimer un manteau au point de le porter toute sa vie sans s’en lasser. Que ces détails concernent la matière ou la forme de la pièce. Oh, tiens ! Une transition de forceur.
Sublime l’homme d’hier et de demain
“Ça, c’est du manteau de Monsieur !”
C’est ce qu’on s’est dit en rigolant avec David, confrère concepteur-rédacteur, quand il a essayé le manteau au bureau.
Citation plus explicite (et plus censurée) de Benoît quand je l’ai mis à mon tour :
“Avec ça sur toi, tu sors en date, t’as toutes les chances de ton côté pour monter prendre un thé.”
Ce sont des moments de plaisanterie bien sûr mais ils traduisent un même fond de vérité : on dégage tout de suite autre chose dans un manteau imposant comme celui-ci. Sa forme a comme un côté majestueux et ça ne vient pas de nulle part. En fait, ça vient d’Écosse.
Rembobinage : milieu du XIXè siècle, Highlands Écossais, domaine de Balmacaan près d’Inverness.
Il fait toujours aussi froid et humide dans la région. Un vrai plaisir pour sortir.
Un riche entrepreneur se dit : “C’est pas mal, ce truc, là, le tweed (une matière assez en vogue dans la région à l’époque, vous connaissez peut-être). Et si je demandais à mon tailleur d’en faire un pardessus, histoire de ne pas rentrer chez moi gelé et mouillé tel un sorbet à la Guinness ?”
Ceci est une citation de reconstitution basée sur plusieurs recherches google au sujet de la création de l’iconique manteau Balmacaan. Dont les circonstances sont discutées, mais pas le lieu.
Et une chose est sûre : comme pour d’autres vêtements en tweed portés par les aristocrates, la majestuosité du Balmacaan séduit bien au-delà des campagnes écossaises. Si bien qu’en 1929, le Prince de Galles (futur roi du Royaume-Uni, quand même) s’affiche avec lors de l’Epsom Derby, une compétition équestre.
Il lance ainsi la popularité de ce manteau, aidé plus tard par d’autres figures masculines.
Il lance ainsi la popularité de ce manteau, aidé plus tard par d’autres figures masculines.
Manque l’emmanchure Raglan, mais l’esprit est bien là.
Cette popularité atteint même les campus américains au milieu années 1930. Puis, quelques décennies plus tard, la mode podium, les hommes élégants au cinéma. Décidément.
Basil Rathbone (à droite) dans Sherlock Holmes.
Roger Moore et Anne Archer dans La Machination (1984), de Bryan Forbes.
Autant vous dire que pour vous mettre en valeur quelle que soit la tendance Instagram du moment, on était plutôt convaincus par ses 200 ans de CV. Et quitte à faire un manteau au tweed aussi authentique, autant que ce soit un Balmacaan. On s’est donc inspirés de ses lignes, tout en cherchant à rester contemporains dans leur interprétation.
#1 : une coupe ample, légèrement oversized et une longueur généreuse qui couvre les genoux.
Les lords écossais pouvaient ainsi empiler les vêtements en dessous et braver le froid efficacement.
Quant à vous, vous pourrez vous éclater en termes de layering.
Ce volume impose aussi la silhouette et met le drapé du tweed en valeur. Avec une prestance pareille, on ne risque pas de demander votre pièce d’identité à l’entrée d’un bar. Même après un rasage à blanc.
Ce qui ne veut pas dire que vous serez noyé dedans. Bien au contraire, puisque vous pourrez le cintrer avec sa ceinture qui sera à votre disposition, pendue à ses passants.
Et si vous préférez vraiment porter vos manteaux ajustés, vous pourrez le prendre une taille en dessous. J’ai essayé et ça fonctionne sur moi. Vous pouvez aussi le faire raccourcir à votre convenance par un retoucheur.
À l’arrière, la fente généreuse de 42cm vous laissera de la marge.
#2 : une emmanchure raglan, qui part du col plutôt que de l’épaule.
Pratique pour l’enfiler en un clin d’œil le matin sans jouer les contorsionnistes, surtout quand une veste contraint vos épaules. Elle avait été inventée pour ça par Lord Raglan, qui avait perdu son bras en 1815 durant la bataille de Waterloo. Quelques années plus tard, les inventeurs présumés du Balmacaan l’ont également reprise pour une autre raison : ses deux empiècements laissent moins la pluie s’infiltrer qu’une couture d’épaule ordinaire. Mais bon, on ne va se mentir, on aime surtout cette emmanchure pour son style.
#3 : un col prussien, ou col rabattu. On le relevait quand le vent des montagnes attaquait, vous pourrez faire de même quand vous n’aurez pas d’écharpe.
#4 : une fermeture à l’avant, aux boutons cachés pour un rendu épuré. Et puis il s’agirait d’être un minimum modeste quand même, avec vos beaux boutons en corne, là !
#5 : deux larges poches à rabats, pour y glisser vos mains quand ça gèle, les affaires que vous voulez garder sous la main ou les deux.
#5 : une patte de boutonnage par bas de manche, inspirée d’un des manteaux préférés de la garde-robe de Jordan. On la trouvait belle et bien proportionnée.
Voilà, j’espère que cette présentation vous a plu…
…parce qu’elle n’est évidemment pas terminée ! On n’allait quand même pas s’arrêter là sur les finitions, ce serait mal connaître notre manie d’ajouter des poches pratiques partout :
- une poche intérieure zippées avec une tirette en gros-grain,
- une grande poche intérieure pour votre bonnet ou vos gants, qui pourront sécher rapidement dans ce mesh aéré. Finition que notre co-fondateur Benoît a repérée sur une polaire de l’armée américaine.
La vraie histoire commence avec vous
Toutes ces finitions ont été choisies et assemblées pour durer, aux côtés du tweed qui est prêt à en découdre : corne solide pour les boutons, zips de bonne qualité, doublures confectionnées par une entreprise italienne… le tout, monté par l’entreprise Lener Cordier, qui développe ses patrons en France puis procède au montage dans son atelier dans l’ouest de l’Ukraine (ce dernier a d’ailleurs été audité et certifié Business Social Compliance Initiative - BSCI - sur un ensemble de critères dont la protection des employés, la rémunération équitable, la durée du travail, la stabilité de l’emploi et le respect de l’environnement).
Si un jour, un détail venait à vous faire faux bon quand même, vous pourrez le faire réparer et même nous contacter pour qu’on vous aide.
Le but d’un manteau Balmacaan aussi véritable, au tweed donegal filé et tissé juste à côté de ses terres d’origine, c’est que sa vie à vos côtés soit aussi longue que son histoire.
C’est un vêtement connu pour sa ténacité. Alors si vous le léguez à vos enfants ou ceux de vos amis un jour, la mission de nos collègues qui ont travaillé dessus sera accomplie. Si vous le faites en racontant son histoire, la mienne le sera aussi.
Mais bon, on n’est pas pressés, n’est-ce pas ? Alors d’ici là, je vous souhaite de prendre autant de plaisir à porter ce manteau qu’on en a pris à l’essayer au bureau.
Carte d'identité du manteau Kinvara
Origine de la laine : Nouvelle Zélande, Australie ou Norvège suivant l'arrivage.
Filature et teinture : Irlande, par Donegal Yarns
Tissage : Irlande, par Molloy & Son
Montage : Ouest de l'Ukraine, par Lener Cordier
Micronnage des fibres : 29,5 microns
Épaisseur du tissu : entre 465 et 485 g/m2
Manteau entièrement doublé en viscose.
Prix : 690€
Disponibilité : en stock sur l'e-shop et en boutique dès le jeudi 16 novembre à 10h30.
Taille : Prenez votre taille habituelle. Si vous préférez le porter ajusté, prenez une taille en dessous. Louis, notre mannequin en extérieur, mesure 1m82 pour 77kg et porte une taille 50. Romain, notre mannequin en studio, mesure 1m88 pour 85kg et porte une taille 52. Pour consulter notre guide des tailles, c'est par ici.
Comment mettre la main sur ce manteau ?
Notre capsule aux matières exceptionnelles, composée de ce manteau, d’un cardigan et d’une surchemise, est disponible dès maintenant sur notre e-shop et en boutique.
Nous serons aussi en live Instagram ce jeudi 16 novembre à 18h avec David et Benoît, pour vous les montrer en direct et répondre à toutes vos questions !