L'Irlande est aussi appelée "l'Île Verte" pour ses magnifiques paysages.
Une terre disputée par de nombreux peuples au cours de son histoire, des Celtes aux Vikings, puis passée sous domination papale, avant d'être offerte à la couronne britannique par Adrien IV .
D'après la mythologie celtique, elle a été fondée par Partholon, fils de l'Océan.
Arrivant sur l'île après le déluge originel, accompagné d'une colonie de 24 hommes et 24 femmes qui la peupleront, il a créé sept lacs et quatre collines, façonnant le paysage de l'Irlande.
Partholon a appris aux humains à manipuler la magie, leur a enseigné le druidisme et l'art de la guerre. Ainsi capables de se défendre, ils auraient repoussé chaque envahisseur, dieux ou géants, pour que l'île reste en leurs mains.
Avec ses 250 jours de pluie par an, on comprend mieux à quoi l'on doit une telle nature...
Et autant de moutons qui paissent ! Depuis l'installation de l'Homme sur l'île au Néolithique , nos amis frisés prospèrent sur l'île .
Ils ne sont d'ailleurs jamais repartis : en 2012, on compte en gros 6.000.000 d'habitants sur le territoire pour 5.000.000 de moutons.
Comment allaient-ils bien pouvoir nous aider...? 😉
L'Irlande, terre de la laine
Une pratique aussi vieille que l'île
On y a retrouvé des métiers à tisser de près de 4.000 ans, et pas si loin de ceux d'aujourd'hui.
C'était une activité tellement ancrée que les lois du Brehon (ancêtre irlandais du code civil, rédigé entre -800 et -600) précisaient qu'en cas de séparation d'un couple, la femme conservait les métiers à tisser du foyer.
Passée sous domination au XIème siècle, l'Irlande est une mine d'or pour l'Angleterre.
La mère-patrie devient son premier partenaire commercial, si bien qu'une bonne partie de l'Angleterre se réchauffe grâce aux laines irlandaises.
Un savoir-faire précieusement conservé
À partir du XVIème siècle, l'Angleterre promulgue plusieurs lois restrictives contre l'Irlande. Entre autres, elle n'a plus le droit d'exporter le moindre bien en laine. C'est ce qu'on appelle du gros protectionnisme !
L'Irlande était alors une colonie, avec toute la politique impérialiste qui va avec.
Faute de revenus, l'île peine à s'industrialiser. Après la famine qui frappe le pays en 1845 , on s'aperçoit qu'il faut quand même s'en occuper de ces Irlandais. L'Angleterre prend conscience qu'elle est franchement trop pénible envers le pays et commence à lâcher du leste petit à petit.
Dans les années 1880, le gouvernement crée le Congested District Board, un organisme chargé de veiller au maintien et à la transmission des savoir-faire. Des spécialistes sont envoyés dans les régions les plus rurales de l'Irlande dont le Donegal (on y reviendra plus tard), afin d'y structurer l'artisanat.
Finalement, l'Irlande devient indépendante au début des années 1920 : elle va s'industrialiser plus librement, sans avoir les Anglais sur son dos. Misant énormément sur le côté "héritage", son travail de la laine séduit d'abord l'Europe et les US puis, plus récemment, le Japon qui est un grand amateur de cette mode authentique.
Et au milieu des moutons, il existe une île, résistant encore et toujours à l'envahisseur...
La découverte d'Inis Meáin par Tarlach
Une île unique...
Il y a plus de 40 ans, Tarlach, jeune universitaire irlandais, se plonge dans l'étude de langues celtiques et plus particulièrement le gaélique, le tout à Dublin.
Dans le cadre de ses recherches, il s'intéresse à l'archipel d'Aran, un ensemble de trois petites îles où le gaélique est particulièrement bien préservé.
L'une d'elles attire davantage son attention. Il s'agit de l'île d'Inis Meáin, voisine d'Inis Mor (la plus grande et la plus touristique) et d'Inis Oirr (la plus petite, mais aussi très touristique).
Ce qui l'intrigue, ce n'est ni la grande variété d'espèces de papillons (si, si !), ni la cohabitation de plantes arctiques, méditerranéennes et alpines, ni le curieux fort de -400 ans av. J.-C. presque carré. Non, ce sont ses habitants et la langue qu'ils pratiquent.
Inis Meáin est l'île la moins peuplée des trois : moins de 200 habitants, contre 850 et 250 sur les deux autres. Elle est très appréciée des linguistes et auteurs irlandais pour la richesse de sa langue, de ses traditions et de son folklore. C'est un petit bout de terre à l'abri du tourisme de masse et aux traditions très fortes. Un véritable coin de paradis pour les auteurs en recherche d'authenticité et de calme !
Il restera très marqué par la force de ses habitants, leur indépendance et leur capacité à trouver une solution pour tout, même sur ce mouchoir de poche de 3,5 x 5 km.
Agriculture, pêche, élevage : leur sens de la débrouillardise impressionne sur une île qui ne comporte quasiment pas d'arbres !
En tout cas, quand j'y suis allé, je ne me souviens pas en avoir vu (il n'y a que des bosquets et des arbustes).
Et à l'origine, un projet de vie
Avec un climat très tempéré et frais - compris entre 6 et 15°C - Tarlach s'aperçoit vite de l'intérêt d'avoir sa grosse maille !
Vu sa taille, son faible relief et sa proximité avec l'océan, il y a beaucoup de vent. Les habitants s'en protègent justement en étant chaudement habillés, mais aussi via les fameux murets de pierre.
Ils sont tellement emblématiques et inspirants que je ne peux pas les passer sous silence.
Relativement hauts (dépassant souvent 1m50), ils sont bien stables et inusables dans le temps , protégeant aussi le bétail des intempéries. Des avantages plutôt sympas face au bois, un matériau rare sur l'île.
D'ailleurs, la première chose qui frappe quand on arrive, c'est l'incroyable nombre de ces murs. Un chercheur a estimé que leur longueur totale était de plus de 3.000 km !
Chaque champ appartient à un membre de la famille, ce qui donne une myriade de petits champs emmurés.
Tarlach tombe amoureux de cette géographie atypique. Sa femme, Aine, est d'ailleurs originaire de l'île. Ils se marient à Dublin mais un an plus tard, c'est plus fort qu'eux : l'appel d'Inis Meáin se fait trop ressentir. Ils rentrent s'y installer.
C'était il y a 40 ans.
Le retour de Tarlach : de l'universitaire à l'entrepreneur
Avouez que le titre de ce paragraphe pourrait faire un beau film 😉
Rentrer sur l'île, mais pour y faire quoi ?
Quand ils reviennent, il n'y a pas grand chose à faire. En tout cas, rien qui ne peut coller avec le passé universitaire de Tarlach, plutôt habitué à traquer les isocolies et autres prosonomanies dans un texte gaélique.
Ils pensent d'abord continuer l'édition de textes, mais s'aperçoivent vite que la communauté de l'île a des besoins plus essentiels. Il n'y a ni eau courante, ni électricité sur l'île ! Quant au service de ferry, il est si rudimentaire qu'il n'y a aucune infrastructure pour que le bateau accoste l'île. Les habitants sont obligés d'aller à la barque au ferry.
Tarlach nous a même montré des photos où les vaches regagnaient le rivage quasiment à la nage !
Il décide donc de créer un petit conseil municipal avec les habitants de l'île, convainquant le gouvernement central d'y installer l'électricité et l'eau courante.
En 1973, un certain Chris Rodmell a tourné un petit film de 12 minutes de la vie sur l'île. C'est l'année où Tarlach emménage, ça vous donnera une très bonne idée de l'ambiance. On voit même la fameuse scène avec la vache à l'eau qui doit monter dans le ferry...
Un jour, des femmes viennent le trouver pour lui demander du travail. Il s'aperçoit alors qu'elles sont très habiles de leurs mains : pour arrondir les fins de mois de leurs familles, elles tricotent des pulls Aran tout simples, en petites quantités, destinés à l'exportation (= pour les touristes).
Mais cela ne leur suffit plus. Elles ne souhaitent pas faire comme leurs mères, tricoter au coin du feu, de manière solitaire pour la vie.
Il a donc une idée. Pourquoi ne pas entrer dans une logique de mutualisation et monter un outil de production, où les femmes pourraient efficacement se partager le travail, les commandes et s'entraider ? C'est comme ça que son petit atelier naît, qui deviendra plus tard la marque Inis Meáin.
John Millington Synge, le fameux dramaturge irlandais, a écrit que la beauté des vêtements et des maisons d'Inis Meáin contribuent au charme de l’île. Mais Rome ne s'est pas faite en un jour, et les premières années sont... rudimentaires, pour ne pas dire difficiles.
Il commence sans électricité, en utilisant des machines manuelles, les mêmes que dans les foyers. Il produit des pièces très simples, loin des torsades exclusives et des mélanges de matières inhabituels comme soie et lin...
Heureusement, du fait de son passé universitaire, il apprend vite de nouvelles choses. Il suit des cours pour apprendre comment créer un vêtement et assembler de la maille.
Un nouveau tournant
Il faut passer à la vitesse supérieure, Tarlach investit dans des machines industrielles. Si celles-ci permettent effectivement de gagner en productivité, elles le limitent profondément dans ses designs. Rien de très élaboré, il est encore contraint de ne fabriquer que pour le marché touristique et celui des États-Unis.
Il nous a d'ailleurs confié que cet ancien système de programmation sous DOS était une grosse galère à utiliser, c'était presque des cartes à trous à insérer dans la machine !
Ce n'est toujours pas assez : il ne suffit plus de produire pour vendre. Non seulement le marché dépend d'un dollar fort, mais vu la concurrence acharnée sur les pulls touristiques, les marges sont tirées vers le bas malgré les volumes.
Impossible de suivre les volumes et les prix de la concurrence chinoise. Et pour ne rien arranger, il est difficile de se différencier avec un produit particulier dont les touristes ne veulent pas.
Et le fameux pull blanc d'Aran alors ?
Tarlach nous explique que c'est une invention pour les touristes. Il nous montre des photos de pêcheurs qui portent des pulls très simples bleus ou gris. Les pulls blancs décorés sont en fait portés lors des communions des jeunes garçons, mais ils sont inutilisables pour la pêche. Sauf que des icônes des années 60, comme Steve McQueen ou Marilyn Monroe, l'ont porté et en ont fait une pièce très demandée.
Un autre facteur ayant contribué au succès de ces pulls est le mythe qui les entoure. On raconte que chaque famille a son propre point de tricot, un peu à l'image des tartans des clans écossais. Du coup, si un pêcheur se noie en mer, on peut très facilement identifier le corps. C'est totalement faux mais bon, les touristes sont friands de ce genre d'histoire.
De l'Océan Rouge à l'Océan Bleu
En d'autres termes, pour ceux qui ont lu la stratégie de l'Océan Bleu, Tarlach évolue en plein Océan Rouge, là où la concurrence est féroce et sauvage. C'est l'impasse.
Il faut encore "pivoter", trouver autre chose pour développer l'activité et pérenniser sa petite entreprise : s'il se lance dans la création de pièces en laine alors qu'il n'y connaît rien, c'est avant tout pour créer de l'emploi. Il a un devoir envers ses salariés !
C'est peut-être lors de ses nages quotidiennes dans l'océan qu'il a l'idée de son Océan Bleu : un segment de marché à la concurrence beaucoup plus faible, propice à l'innovation, mais aussi plus risqué.
Motivé par les conditions de vie qui s'améliorent sur l'île (eau courante, électricité et, enfin, un meilleur ferry), Tarlach quitte le petit conseil municipal pour se consacrer exclusivement à ce nouveau défi, bien plus ambitieux que la fabrication de pièces en laine pour les touristes.
Comment conjuguer emplois stables et ventes sur un marché différent ? Il choisit de viser le marché du luxe, en poussant la qualité beaucoup plus loin.
Heureusement, le gouvernement irlandais est plutôt généreux envers les entreprises qui veulent exporter, lui subventionnant des voyages pour des salons professionnels allemands et italiens.
Quand il arrive dans un salon de mode, c'est le déclic : il doit introduire de nouvelles laines, de meilleurs designs et de nouvelles machines dans ses collections.
D'ailleurs, Tarlach abandonne très tôt le 100 % fait-main. S'il est effectivement plus prestigieux, il le trouve aussi beaucoup plus dur et veut offrir autre chose à ses jeunes recrues, persuadé que l'économie de sa petite ville ne peut pas reposer uniquement là-dessus. Les jeunes veulent autre chose.
Il combine le meilleur des deux mondes : un tricotage sur des machines très modernes et une finition main par quelques tricoteuses de haute voltige.
Pour le design, Tarlach se replonge dans les vieilles photos de l'île et remarque que les habitants ont un sacré swag style .
Dans sa tête, tout commence à prendre forme : un produit de qualité, aux finitions irréprochables, aux belles matières, au design spécial et unique à chaque saison. Et pour l'inspiration, Tarlach continue de regarder autour de lui :
Le logo est un currach retourné, cette barque typiquement anglaise sur laquelle il est arrivé,
Et les motifs sont inspirés des murs de pierre :
Chose rare pour une marque qui ne fait quasiment que de la maille, il propose deux saisons et s'amuse avec des mélanges de fibres :
- C'est un partisan du baby alpaga, doux et robuste,
- Il aime introduire de la soie dans de nombreux mélanges,
- Il mélange beaucoup de cachemire et de mérinos,
- Et en été, c'est un inconditionnel du lin. Pas du lin tissé comme pour une chemise mais tricoté, avec un choix de couleurs et de styles que je n'ai jamais vu ailleurs. Là aussi, il ne peut d'ailleurs pas s'empêcher de faire des mélanges : j'ai vu du lin / coton mais aussi du lin / soie, qui prend très joliment la lumière.
Petit à petit, les efforts commencent à payer. Inis Meáin fait son entrée dans les plus grands magasins internationaux :
- Barneys et Bergdorf à New York,
- Isetan à Tokyo,
- Hollington à Paris,
- Et Manufactum en Allemagne.
Même après la crise économique de 2008, avec des ventes qui chutent de 30 % et les banques qui envisagent la faillite de son atelier, Tarlach s'accroche et tient bon. Il dit de sa marque qu'elle n'en est que renforcée.
À côté de ça, fidèle à sa vision du haut de gamme, son fils fonde un magnifique hôtel de charme sur l'île, qui ne comporte qu'une quinzaine de lits .
Tirant des leçons des dangers du tourisme de masse (faibles marges malgré du volume), ils continuent de vouloir préserver l'île en lui offrant un tourisme vertueux, respectueux de la culture locale et de l'environnement.
Tarlach continue d'investir dans des nouvelles machines encore plus performantes mais, alors que les grosses marques les font tourner pendant plusieurs semaines pour obtenir exactement le même design, il s'en sert pour être beaucoup plus créatif.
Grâce à un opérateur très expérimenté, il désinstalle et réinstalle certains motifs deux ou trois fois par jour. Ça lui permet d'être très réactif, tout en gérant de petites quantités aux designs variés. Et surtout, il passe enfin au fully-fashioned, abandonnant à tout jamais le coupé / cousu.
Pour rappel, dans la maille, la construction de base est le coupé / cousu. Cela consiste à tricoter de grands pans de maille et à y couper au ciseau une poche, une manche... que l'on coud ensuite ensemble. Comme une chemise finalement.
Tarlach s'y oppose pour deux raisons :
- Il déplore beaucoup de chutes de matière,
- Et n'aime pas les petits bourrelets sur les côtés des deux pans cousus ensemble (la jointure crée une petite épaisseur de tissu).
Du coup, suivant la technique du fully-fashioned, tout est tricoté et bien assemblé à la bonne taille, sans aucune perte. Par exemple, si vous souhaitez mettre une poche, elle est directement tricotée sur le pan du cardigan, au lieu d'être coupée et cousue a posteriori.
Tarlach est très fier de dire qu'il n'y a quasiment pas de ciseaux dans l'usine, ils ne coupent rien. C'est plus raffiné, mais aussi beaucoup plus technique et long ! Côté machine, chaque taille et chaque style correspondent à un nouveau fichier. Avant de commencer à tricoter, il y a donc de la programmation à faire pour paramétrer correctement les instructions.
C'est justement ce mix entre technique, style, matières et couleurs qui fait le rayonnement d'Inis Meáin aujourd'hui. Quand on demande à Tarlach comment il fait pour avoir du goût dans ses designs, il dit simplement qu'il aime les belles choses depuis toujours.
C'est un sacré exploit d'avoir créé une marque aussi respectée, sur une île de 200 habitants (il emploie 10 % de la population !) qui est tout sauf un "fashion hub".
L'une de ses plus grandes fiertés est d'avoir limité l'exode, en offrant à de jeunes locaux un travail hautement qualifié dans son atelier.
Notre collaboration : un cardigan en donegal bleu
Pourquoi à nouveau du cardigan ? Tout simplement parce que je signe et persiste : le cardigan à grosse maille est la pièce la plus utile en hiver.
Le fait qu'on puisse l'ouvrir ou le fermer sans avoir besoin de passer la tête, qu'on puisse bien voir la chemise au-dessous, et même porter une cravate, en font une pièce très pratique et avec beaucoup de possibilités stylistiques.
Quant à l'isolation thermique, ceux qui ont déjà passé l'hiver avec un de nos cardigans savent ce que c'est : impossible de revenir en arrière. À ce propos, commentaire reçu il y a quelques jours :
Bref, on gère la chaleur très facilement en le déboutonnant ou non, ou en remontant le col.
Toutes ces raisons ne font qu'affirmer mon goût pour le cardigan col châle en grosse maille.
Après en avoir sorti un beige et un gris avec Six & Sept pour la ligne BonneGueule, on s'attaque au bleu, mais avec un twist au niveau des motifs et de la matière : on a voulu du donegal !
Justement, le donegal, c'est quoi ? Là aussi, accrochez-vous, une autre belle histoire vous attend...
Le Donegal, fer de lance du savoir-faire irlandais
La laine donegal... vient du Donegal.
Zone rurale oblige, les moutons sont particulièrement présents dans le Donegal si bien que, traditionnellement, chaque famille possède son propre métier à tisser pour travailler la laine : sous-vêtements, chaussettes homemade, tout y passe !
Au début du XXème, les habitants s'illustrent dans la confection de tapis en laine. Premier coup de projecteur à l'international pour cette région, ce qui lui permet d'adopter un angle plus industriel.
Je vous invite à regarder (au moins) les premières minutes de ce documentaire datant des années 70, vous allez voir combien le travail de la laine y est important.
La laine donegal est assez unique, se caractérisant par :
- Une main très douce,
- Un "mouchetage" coloré,
- Sur un fil filé de façon traditionnelle (la fibre est roulée à l'ancienne).
À vrai dire, la tradition est poussée plus loin encore, puisque ce sont des teintures naturelles qui sont utilisées. Dans le respect de l'héritage de la région, on utilise du lichen, des baies ou encore des fleurs.
Plus globalement, les tweeds et autres chevrons de la région sont très renommés. Si vous décidez d'y aller en vacances, vous trouverez pléthore de boutiques proposant des vestes entièrement fabriquées à la main.
Ces étoffes s'inscrivent dans une démarche stylistique moins formelle que de la laine classique. Elles sont portées à la campagne, lors de parties de chasse par exemple, ce qui s'inscrit bien dans l'ADN très régional du Donegal. #countryside
En ce qui nous concerne, c'est surtout un excellent moyen d'apporter de la variété et de l'originalité, surtout avec une couleur simple comme le bleu. On se retrouve avec une identité visuelle plus forte, cassant le côté vieillot que peuvent parfois avoir les cardigans.
Une laine de chez Donegal Yarns
Pour cette collaboration, nous avons le plaisir de vous proposer une laine 100 % Donegal, provenant de la filature Donegal Yarns .
C'est la seule fabrique du pays proposant ce type de laine à une échelle industrielle !
C'est une matière 100 % mérinos, que vous connaissez déjà très bien pour ses propriétés :
- Respirantes,
- Isolantes,
- Thermorégulantes (on n'a jamais trop chaud ni trop froid dedans),
- Anti-odeurs,
- Et sa grande douceur !
Pour comprendre ce qui permet l'apparition de Donegal Yarns, il nous faut remonter jusque dans les années 1920. L'Irlande vient d'être proclamée indépendante et une agence d'État pour le développement industriel est créée : Gaelterra Eireann, que l'on pourrait traduire par "d'Irlande".
Plus localement, le Donegal jouit déjà de sa manufacture dans le tapis. En 1970, le Gaelterra décide de donner une nouvelle impulsion à la région, pour atteindre un rayonnement international plus large encore. C'est ainsi que l'entreprise voit le jour.
La filature est une petite structure à l'esprit familial. Certains membres sont d'ailleurs la troisième génération d'ouvriers à travailler au sein de Donegal Yarns, des fils remplacent leurs pères, etc.
Avec tout ça, on comprend mieux pourquoi Colm Sweeney, membre du conseil de l'Ardara Heritage Centre (musée du tweed) disait de cette laine :
Quand vous achetez un drap de donegal, ce n’est pas juste un drap de laine, c’est une part de l’Irlande que vous achetez.
Un motif vieux de 50 ans
Un jour, dans ses habituelles recherches de photos d'archives, Tarlach tombe sur une photo de deux petits garçons de l'île assis sur un mur, portant des pulls faits d'un motif intriguant.
Il creuse et apprend que ce motif s'appelle "barcini" (je suis vraiment pas sûr de l'orthographe, je ne suis pas spécialiste en gaélique :/ ), qu'il nous a traduit par "petits paquets".
On peut difficilement faire plus authentique ! Tarlach nous précise également qu'il aime beaucoup porter ses cardigans avec une chemise, un noeud papillon ou une cravate.
Comment choisir sa taille ?
Le sizing est très classique. Prenez simplement votre taille habituelle de tee-shirt, pull, chemise…
Si vous êtes entre deux tailles sur notre cardigan avec Six & Sept, prenez la plus grande.
Comment porter un cardigan en donegal bleu ?
C'est simple comme bonjour ! Dans la construction de vos looks, considérez-le comme un blazer bleu classique : chemise, tee, jean, pantalon en flanelle, kilt... il ira avec tout.
Le motif apportera du relief et de la texture, là où le "mouchetage" amène facilement une touche d'originalité.
Allez, on est partis pour les exemples 😉
Comment se procurer le cardigan en laine donegal BonneGueule x Inis Meáin ?
Le cardigan est à présent disponible sur le shop BonneGueule.