Pas de découverte sans curiosité
Propos de Jordan Maurin, responsable création et brand content
"Il y a quelques années, je confondais le lin et le coton, les yeux grand ouverts. Novice autant qu’on pouvait l’être et pourtant persuadé que le vêtement avait plus à offrir que ce qu’on nous servait dans les magasins d’entrée de gamme.
C’est à cette époque que BonneGueule m’a dit « mon gars, t’es pas au bout de tes surprises. Prends un siège, un café et on va causer. »
J’ai découvert la beauté riche des matières japonaises et bientôt de toutes les autres. Un grand frisson dans tout le dos. Ça a bien sûr été un tournant dans mon apprentissage du beau vêtement. Et c’est aujourd’hui au cœur de mon métier.
Mais le vêtement, c’est comme toute chose, à force de voir de l’extraordinaire, l’esprit finit par le trouver banal.
L’an dernier, le besoin de retrouver ce grand frisson a dû se faire plus pressant. Ça m’a mené à l’Est.
Je voyais les textiles indiens comme un nouvel eldorado personnel. Des tissus si texturés, si slubbés, que les Japonais en auraient pali. Des motifs si subtils et si belles les couleurs que j’en voulais encore. Si les Japonais étaient les chantres de l’imperfection maîtrisée, les Indiens étaient encore plus proches de l’artisanat. Plus proche de ce que la main pouvait faire de mieux.
Et il y avait une marque avec laquelle je sentais qu’on avait des affinités… c’était Kardo."
"J’aimais leurs propositions stylistiques à flirter avec le kitsch. J’aimais zoomer sur leurs vêtements dans les pages produits. Me demandant quel type de broderie cela pouvait bien être. Constatant avec délice que certains motifs avaient une histoire particulière. Et que la marque perpétuait un savoir-faire local aussi bien au niveau du tissage que de l’impression.
Bref, disons que j’étais convaincu. Je n’ai pas pu faire autrement, j’en ai touché quelques mots au pôle produit."
- Jordan Maurin,
Rencontre autour d’une histoire écrite… sur une chemisette
Propos de Benoît, co-fondateur de BonneGueule
"Juin 2022, Pitti.
C’est là que nous rencontrons Rikki, le fondateur de Kardo, au détour des nombreuses allées du Pitti."
"Plus exactement, une incroyable chemisette accroche notre œil, avec de nombreux motifs cousus dessus, ce qui demande un travail de fourmis car c’est fait à la main."
"Et là, Rikki se présente et nous apprend qu’il est le créateur de cette marque indienne et que cette chemise retrace l’histoire de sa famille en Inde. Une histoire poignante à découvrir dans la vidéo en haut de cet article !
On trouve le concept génial et on se rend vite compte de toute la richesse qui se cache derrière Kardo, d’autant plus que c’était une marque que Jordan avait déjà repérée.
J’étais d’autant plus séduit, car après avoir mis en avant les savoir-faire japonais, italiens, français, anglais, népalais, irlandais, norvégiens, américains, etc, l’Inde était la dernière terre textile que nous n’avions pas encore explorée, alors qu’elle présente un savoir-faire absolument unique au monde, malgré la mauvaise presse que la production indienne peut avoir parfois.
Il était temps de nous plonger dans l’histoire de ces tissus colorés, à l’impression au bloc de bois et autres teintures naturelles !
Mais avant de rentrer dans le détail du produit, prenons le temps de planter le décor.
Dans une collaboration, vous savez que l’histoire du fondateur m’intéresse autant que le vêtement en lui-même. J’aime comprendre qui est derrière une marque, ce qui le motive, ses influences, etc.
Et dans le cas de Rikki, je n’ai pas été déçu !"
Des grandes usines au petit atelier
"Tout commence en 2013. À l’époque, Rikki présente déjà une solide carrière dans le textile : il place des productions de marques locales en Inde, au Sri Lanka, au Bangladesh, etc. Il est donc aux premières loges pour voir de ses yeux le problème de l’ultra fast fashion : les cadences infernales et les conditions de travail misérables.
En parallèle, pour assouvir ses envies créatives, il fabrique ses propres vêtements en utilisant les départements de prototypage des usines avec lesquelles il travaille. Et pour ça, il utilise des tissus plus ou moins artisanaux dans l’impression des motifs. Des tissus qu’il a découverts lors d’un voyage à Jaipur, ce fut une révélation pour lui."
Exemple de tissu traditionnel, utilisé pour des robes Sari, qu'on pourrait trouver dans les boutiques de Jaipur.
"Et à sa grande surprise, on lui demande souvent d’où viennent les vêtements qu’il porte.
Il décide donc de lancer des petites productions et donc de créer une marque en substance.
Dans sa tête, c’est très clair : Kardo est la rencontre de deux influences importantes dans sa vie :
- une influence britannique, avec des coupes bien maîtrisées et un tombé impeccable (ce qui n’est pas forcément le cas chez des marques travaillant des matières artisanales…)
- et une influence indienne évidemment, avec des tissus visuellement forts et créatifs.
Ainsi est née l’esthétique de Kardo : très colorée, faisant honneur au savoir-faire indien, mais avec des vêtements à porter tous les jours."
"Mais Rikki n’a pas envie de retomber dans ce qu’il avait quitté : les productions textiles infernales dans des conditions peu envieuses."
Pour faire mieux que la fast fashion, il faut ralentir
"Alors que ses amis dans l’industrie lui proposent de placer les productions de Kardo dans leurs ateliers, Rikki refuse poliment, car ayant connu des productions de masses, il veut à présent tout le contraire : prendre le temps de produire chaque vêtement et redonner du sens dans l’acte de confection.
Et surtout, il veut un contrôle total sur la qualité de ses vêtements.
Il trouve donc un petit local, s’associe avec un maître tailleurs, achète une machine à coudre et une table de coupe : l’atelier Kardo est né à ce moment-là.
Oui, Kardo fait partie du cercle très fermé des marques qui ont leur propre atelier de confection, en interne."
"Il en profite pour prendre le contre-pied total des grandes usines de production : pas de travail à la chaîne, chaque ouvrier coud les pièces une par une.
Plus exactement, la production est divisée en trois étapes :
- la coupe du tissu, qui est faite au ciseau et qui permet par exemple de raccorder au mieux les motifs sur les poches et le reste de la chemise. “Quelque chose de presque impossible à faire avec une méthode industrielle classique” me confie Rikki.
- la couture du vêtement, où les pans de tissus sont assemblés entre eux pour former le vêtement final. Dans une usine classique, un ouvrier va s’occuper de l’assemblage du col, un autre des manches, etc. Pas chez Rikki, où un ouvrier coud le vêtement entièrement, afin d’avoir un contrôle total et de les impliquer sur la qualité finale.
- et la partie finition, contrôle qualité, où les petits-fils sont coupés, les boutonnières sont nettoyées, etc."
Nous vous présentons Jahid Ali, alias Master Ji, qui découpe les tissus dans l'atelier Kardo depuis le tout premier jour.
"D’ailleurs, à l’intérieur de chaque vêtement Kardo, il y a une étiquette avec le nom de l’ouvrier derrière chaque étape !"
Étiquette de notre chemisette Lamar bleue, sur laquelle on aperçoit le nom de Jahid Ali.
"Et enfin, les ouvriers de Rikki sont payés mensuellement, et non à la pièce, comme cela se fait dans les usines de fast fashion. Cela implique un grand changement d’état d’esprit : les ouvriers ne sont pas entraînés dans une course à la quantité, et ils peuvent prendre le temps de faire de la qualité.
Rikki plaisantera avec moi au sujet d’un directeur de production qu’il avait embauché : “il a tenu trois mois” me dit-il. Plus exactement, il ne comprenait pas l’envie de Rikki de lenteur et de production à petite échelle."
“Made in India” et fier de l’être
"Vous l’avez compris : Rikki est donc un fervent défenseur du savoir-faire textile d’Inde, et il veut le remettre sur le devant de la scène. Mais cela fut loin d’être évident…
En effet, lors de ses premiers salons professionnels, le design de ses pièces est très apprécié, et lorsque de futurs acheteurs potentiel lui demandent si ces pièces sont fabriquées au Japon ou Portugal, il répond que c’est confectionné en Inde. Les acheteurs quittent donc immédiatement son stand, “sans chercher à comprendre, sans même me dire au revoir” me confiera Rikki.
Alors qu’il est à deux doigts de placer sa production en Europe pour coller aux attentes des acheteurs, c’est sa femme (qui est française !) qui le convaincra de renforcer son atelier en Inde, et de l’assumer pleinement.
Plus exactement, elle le pousse à être la première marque à revendiquer fièrement ce savoir-faire textile propre à l’Inde et à tout faire pour le valoriser et éduquer son public.
Depuis le Covid — et au bout de dix ans d’existence — le travail acharné de Rikki commence enfin à payer pour de bon, puisqu’il rafle les points de vente les plus pointus et reconnus dans le monde : Mr Porter, No Man Walks Alone, Beams, ou encore Jinji et Flâneurs en France, la liste est longue !
C’est donc un grand honneur pour nous de collaborer avec Kardo et de vous présenter son savoir-faire si particulier."
- Benoît Wojtenka
La chemisette Lamar multicolore : coulisses d’un artisanat sauvé
Ce qui m’a frappé quand Rikki nous racontait la confection de ces vêtements, c’est là toutes les subtilités qu’elle nous permettait d’apprendre sur les techniques d’impression et de teinture à la main. Ça a rendu le terme d’artisanat beaucoup plus concret à mes yeux.
Il y a par exemple la fameuse impression aux blocs de bois ou “block printing”, qui est une ancienne technique d’impression à la main. L’imprimeur, qu’on appelle le “Chhipa”, utilise une pièce en bois sur laquelle le motif est taillé. Il la trempe dans la teinture puis tamponne le tissu.
On pourrait se dire que c’est aussi simple que ça, mais ça implique une rigueur impressionnante.
Déjà, pour tailler le motif dans la pièce en bois, il faut une précision infaillible. D’abord, il faut polir le bloc de poids pour le préparer à la sculpture, et on le blanchit ensuite à la craie pour pouvoir dessiner dessus. Puis, il faut dessiner le motif sur une feuille de papier, le décalquer. On se sert ensuite de ce calque, que l’on applique sur le bloc de bois, pour sculpter le motif à travers. Tout se fait à la main, avec des outils simples, et ça prend au moins 6 jours pour créer un bloc prêt à être utilisé.
Et si l’artisan rate son coup, il doit tout recommencer puisque l’erreur se verra sur chaque carré imprimé !
L’autre enjeu, c’est de faire en sorte de pouvoir réutiliser le bloc avec d’autres couleurs, que ces dernières ne se contaminent pas entre elles. Pour ça, les artisans polissent le bloc et le rendent imperméable avec de l’huile de moutarde.
Et pour obtenir un motif de plusieurs couleurs comme sur notre chemisette, il faut tamponner plusieurs couches, une pour chaque teinte, qui vient enrichir le motif à son tour avec de nouveaux dessins. Il faut donc que ces derniers soient bien superposés pour ne pas créer d’incohérences.
Ici, il y a quatre à cinq couleurs, et donc quatre à cinq dessins différents qui se superposent. Le Chhipa est donc repassé autant de fois sur le tissu avec le même niveau de précision.
Cette chemisette a aussi un lien étroit avec l’histoire même de cette technique en Inde, puisque son motif a été réalisé par un partenaire de Kardo qui, on peut le dire, a sauvé cette technique dans toute une région.
Anokhi : 50 ans de préservation de savoir-faire indiens
Dans les années 70, avec l’industrialisation galopante du textile et du prêt-à-porter, l’artisanat textile était au creux de la vague à Jaipur. La modernisation des machines et la demande en baisse des clients menaçaient sérieusement les textiles artisanaux.
John et Faith Singh, un couple d’entrepreneurs, décident de préserver à tout prix ce savoir-faire propre à Jaipur, et fondent Anokhi pour remettre sur le devant de la scène l’impression avec bloc de bois.
Ils nouent un partenariat avec les sculpteurs des blocs de bois, les teinturiers, les brodeurs, et les imprimeurs en essayant de leur fournir des commandes toute l’année pour maintenir leurs savoir-faire.
Petit à petit, les commandes augmentent, grâce notamment à leur studio de design qui s’applique à introduire de la modernité et de la singularité dans les motifs de tissus.
C’est à présent dans 27 boutiques en Inde que l’on peut acheter leurs créations en petites séries, avec toujours ce souci d’artisanat et d’authenticité derrière.
Ils ont même créé un musée de l’impression à bloc de bois en 2005 !
On s’en rend peu compte, mais avec 50 ans d’existence, ils ont une collection d’archives incroyable, dont vous avez un très mince aperçu ici.
Carte d'identité de la chemisette Lamar multicolore
Origine du coton : Inde
Filature : Inde
Tissage : Inde, sur des petits métiers à tisser qui donnent un effet seersucker discret au toucher.
Impression du motif : Inde, chez Anokhi
Montage : Inde, dans l'atelier de Kardo
Finitions : col cubain et boutons en corne siglés Kardo
Coupe : droite
Choix de la taille : prenez votre taille habituelle pour profiter de l'aisance prévue par la coupe droite. Pour un rendu plus ajusté, prenez une taille en dessous. Notre mannequin Sana mesure 1m84 pour 67 kg et porte une taille L. Pour accéder à notre guide des tailles, cliquez ici.
Entretien : Lavez-la en programme délicat, la couleur ne s’est pas du tout détériorée selon nos tests. Mais sur une teinture naturelle et artisanale, après des dizaines des lavages, la couleur va forcément évoluer un peu, de la même manière qu’une chemise en denim se patine avec le temps.
Prix : 150€.
Disponibilité : en stock sur notre e-shop et dans nos boutiques.
La chemisette Lamar indigo, ou l’art de maîtriser l’imperfection
Pour obtenir ce bleu, les teinturiers ont plongé le tissu dans de l’indigo naturel après avoir apposé les motifs avec les blocs en bois. Et ça, ça implique un tout autre défi.
Ils ont appelé ce motif “japanese garden” pour ses inspirations nippones, notamment au niveau des petits arcs de cercle noirs qui évoquent le motif Seigaiha, utilisé pour représenter les océans sur les anciennes cartes japonaises.
Voici le problème : il ne faut pas que l’indigo se mélange aux couleurs du motif ou qu’il les recouvre.
Et voici la solution, tout aussi artisanale : un mélange de gomme et de sable qui permet de protéger le motif, empêchant les pigments indigo d’altérer ses nuances quand le tissu est plongé.
Rikki parle d’impression inversée. Elle fait partie des techniques d’impression Ajrakh, très centrées sur l'indigo et présentes dans les régions du Gujarat et du Rajasthan. Toutes les teintures Ajrakh sont à base de substances naturelles. Majoritairement des végétaux. Ça peut paraître impressionnant pour nous, mais c’est tout à fait normal pour les imprimeurs Ajrakh qui, après la teinture, réutilisent l’eau pour leurs cultures fermières.
10 générations de traditions
Attention, là on entre dans de l’artisanat de très grande qualité…
Pour cet imprimé, Rikki a fait appel à Sofiyan Khatri, un artisan extrêmement expérimenté dans l’impression Ajrakh, puisqu’il est la dixième génération (!!!) d’une famille spécialisée dans cette technique si particulière. Famille qui a reçu de nombreuses reconnaissances à l’international pour la pratique de cet art.
Certains disent même que sa famille a commencé à pratiquer l’impression Ajrakh dès le 15ème siècle ! C’est juste incroyable de voir comment tout ce savoir-faire s’est transmis à travers une si longue période et ce, dans la même famille.
Il habite d’ailleurs à Ajrakhpur, un lieu dédié à l’Ajrakh, et forcément, il n’utilise que des teintures naturelles, c’est ce qui donne ces nuances si uniques et si “vivantes” dans ses tissus. C’est un grand spécialiste des teintures naturelles, que ça soit des racines, des fruits, du bois ou tout autre pigment naturel.
Non seulement il a de solides connaissances en teintures naturelles, mais c’est aussi un sculpteur de bloc en bois pour imprimer très aguerri, puisqu’il a appris cet art de son père, dès ses 17 ans ! Avec cette chemisette, vous aurez donc un vrai morceau d’artisanat entre les mains.
Regardez cette vidéo pour voir comment Sofiyan et sa famille travaillent.
Sa vision de son art est finalement assez simple : il voit l’Ajrakh comme un art à transmettre, mais aussi comme un moyen de soutenir la communauté d’Ajrakhpur, en leur permettant de vivre de leur artisanat, en gérant bien l’équilibre entre la qualité des produits, une demande commerciale et l’innovation.
Sofiyan n’a pas de site internet, il a cependant un petit compte instagram pour suivre ses créations (ne loupez pas ses stories à la une où il montre les coulisses de ses créations ! ) et une boutique sur Etsy où il vend parfois quelques tissus qu’il produit.
Nous sommes donc très honorés d’avoir pu travailler avec l’un des meilleurs représentants de l’impression Ajrakh !
Bien sûr, il était impossible de plonger les tissus de toutes nos chemises dans le même bain d’indigo et au même moment. Chaque lot de chemisettes a donc sa propre teinte. Ça les rend d’autant plus singulières mais ça a demandé tout un travail de vérification à Hélène, notre responsable qualité qui a comparé les lots entre eux pour s’assurer que la couleur de votre chemisette reste cohérente avec les photos que vous voyez ici.
Voici les échantillons de 3 lots de tissus qui ont été validés.
Le premier lot était un peu trop sombre, j’ai donc demandé un léger lavage pour l’éclaircir et rendre l’ensemble plus homogène"
Et si vous vouliez une chemise unique avec une teinte rien qu’à vous, rassurez-vous : Hélène ne pourra pas contrôler le délavage progressif de l’indigo au fil des ports. Chaque chemisette s’éclaircira à sa manière, en fonction de votre fréquence de lavage et du comportement de l’indigo.
Carte d'identité de la chemisette Lamar indigo
Origine du coton : Inde
Filature : Inde
Tissage : Inde, popeline fine.
Impression du motif : Inde, chez Anokhi
Montage : Inde, dans l'atelier de Kardo
Finitions : col cubain et boutons en corne siglés Kardo
Coupe : droite
Choix de la taille : prenez votre taille habituelle pour profiter de l'aisance prévue par la coupe droite. Pour un rendu plus ajusté, prenez une taille en dessous. Notre mannequin Sana mesure 1m84 pour 67 kg et porte une taille L. Pour accéder à notre guide des tailles, cliquez ici.
Entretien : Lavez-la en programme délicat, la couleur ne s’est pas du tout détériorée selon nos tests. Mais sur une teinture naturelle et artisanale, après des dizaines des lavages, la couleur va forcément évoluer un peu, de la même manière qu’une chemise en denim se patine avec le temps.
Prix : 150€.
Disponibilité : en stock sur notre e-shop et dans nos boutiques.
La veste Bodhi, née dans le laboratoire de mère nature
“Laboratoire” est le bon mot, car cette couleur tabac est le résultat d’une expertise en teinture naturelle que Rikki trouve impressionnante. Et ce laboratoire s’appelle Biodye.
Le savant fou de la teinture naturelle
Voilà comment Rikki décrit le savoir-faire de Biodye, la petite entreprise responsable de la couleur de cette veste.
Sa mission est très simple : utiliser des teintures les plus naturelles possibles, avec des mordants non toxiques, et qui ne décolorent pas excessivement en machine à laver. La décoloration des teintures naturelles est un sujet qui obsède Biodye, et ils testent toutes leurs teintures, notamment suit à leur résistance aux UVs.
Biodye veut le faire de manière responsable. Par exemple, un tiers des feuilles sont cueillies sur un arbre, pas plus, et ils attendent 3 ans pour à nouveau re-cueillir des feuilles nécessaires à la teinture. Ils replantent également des arbres dans des zones forestières qu’ils jugent dégradées.
Mais ce n’est pas tout : Biodye a mis en place un programme d’aide aux femmes vivant en ruralité pour leur donner un revenu en récoltant les plantes utilisées dans leurs teintures naturelles. Ils ont également créé un programme de formation aux techniques de tricotage pour leur donner un revenu complémentaire.
Dans le cas de cette veste, le score de décoloration de cette teinture est de 4/5, un score quasiment impossible à atteindre pour une teinture naturelle, et on le doit au savoir-faire unique de Biodye.
Voici toute la recette pour la teinture de cette veste, réalisée par des professionnels et à ne pas reproduire chez vous.
Étape 1 : les teinturières de Biodye portent de l’eau à ébullition avec de la poudre de garance indienne, appellée “manjishta”, pour le pigment rouge issu de ses racines. Ensuite, elles y plongent le tissu. Toute la difficulté réside dans le fait de bien faire imprégner la teinture, de manière uniforme et dans tous les recoins des reliefs du tissage Jacquard. Les teinturières prennent donc le temps de bien mélanger le tout et font presque bouillir l’étoffe pour faciliter la pénétration des pigments.
Étape 2 : elles ajoutent de la poudre de racines d’acacia, pour que le rouge tire vers une teinte plus marron.
Étape 3 : elles mélangent le tout avec du vinaigre de fer, qui permet de bien unifier les deux colorants et, là encore, aident le tissu à bien les absorber. Ce vinaigre donne aussi une légère touche de vert à la teinte.
De gauche à droite : la garance, l'acacia, le vinaigre de fer et le mordant que je vais aborder juste après.
Étape 4 : le lavage, où les teinturières plongent le tissu dans une bassine avec de l’eau et ce qu’on appelle un mordant. C’est un agent qui permet de fixer la couleur et qui, dans notre cas, est fait à base d’arachides : le “harda”. Il pousse sur le Myrobolan noir, une espèce d’arbre qu’on trouve en Inde. Et concrètement, ça donne comme une sorte de pâte un peu collante. Les teinturières de Biodye mélangent le tout à la main pour que la couleur soit bien fixée sur tout l’ensemble du tissu.
Étape 5 : le séchage, pour lequel les teinturières étendent le tissu sur des cordes à linge. Ça paraît aussi simple que ça, mais ce séchage demande des conditions très spécifiques. Il faut du soleil et de l’air sec car tout excès d’humidité altérerait la couleur du tissu. C’est pourquoi les fabricants indiens ne peuvent faire aucune teinture naturelle ni impression au bloc de bois pendant la saison des pluies.
Et vous vous en doutez probablement, cette bande de tissu ne suffira pas à confectionner nos vestes. D’autant plus que son bain chaud lui a fait perdre environ 20% de sa largeur. Les teinturières de Biodye répètent donc l’opération pour chaque tissu qui prendra la couleur différemment. Ça donne des vestes homogènes dans l’ensemble mais avec de légères différences de teintes et c’est ce qu’on adore dans les étoffes artisanales.
Carte d'identité de la veste Bodhi tabac
Origine du coton : Inde
Filature et tissage : Inde, avec des fils irréguliers et sur des anciens métiers à tisser Jacquard, ce qui donne cette texture aux reliefs variés. Épaisseur adaptée aux soirées d'été et à la mi-saison.
Teinture : Inde, chez Biodye
Montage : Inde, dans l'atelier de Kardo
Finitions : trois poches plaquées à l'avant, col chemise et boutons en corne siglés Kardo, dont le premier cousu en rouge (signature de la marque).
Coupe : droite avec une épaule légèrement tombante.
Choix de la taille : prenez une taille en dessous pour un rendu ajusté aux épaules ou votre taille habituelle pour une épaule plus tombante. Pour un rendu plus ajusté, prenez une taille en dessous. Notre mannequin Sana mesure 1m84 pour 67 kg et porte une taille M. Pour accéder à notre guide des tailles, cliquez ici.
Prix : 350€.
Disponibilité : en précommande sur notre e-shop et dans nos boutiques.
Attention : la confection de ces vestes prenant beaucoup de temps, nous n'aurons que 137 exemplaires au moment du lancement. Les pièces suivantes seront expédiées à partir du 17 août, vous pourrez en profiter sur la fin de l'été et toute la mi-saison.
L'entretien de cette veste
Si vous voulez absolument garder la teinte d’origine, le lavage à sec par un professinnel est le mieux !
Sinon, vous pouvez la laver de deux manières différentes :
- un lavage à la main en la faisant tremper dans votre baignoire, à l’eau froide et avec un peu de lessive,
- un lavage en programme délicat, mais avec un filet de lavage ou dans une taie d’oreiller, c’est impératif pour protéger ce précieux tissu texturé !
Nous avons fait un test de lavage en programme coton, en mode bourrin, et si elle reste parfaitement portable, la couleur a trop évolué pour qu’on puisse recommander ce lavage : de marron, elle est passée à une teinte plus orangée.
Étant donné que c’est une teinture naturelle, la couleur va “vivre” comme un denim, elle va s’éclaircir un peu à peu en fonction de la fréquence de ports et de lavage, acquérant ainsi une patine unique.
Deux surprises en bonus : nos foulards à découvrir exclusivement en boutique
On a demandé à Kardo de les confectionner à partir des tissus restants après la confection de nos chemisettes. Ça limite la perte de tissu et ça permet de dynamiser une tenue avec une touche de couleur, de motif et d’histoire. On sait, il y en a là-dedans !
Il y a 50 exemplaires à retrouver dans nos boutiques et ils seront au prix de 40€. Vous trouverez nos adresses ici.
Comment s’amuser avec les vêtements de cette collaboration ?
Niveau 1 : avec un pantalon blanc, ça marche forcément.
Je ne suis plus très sûr d’avoir ma place au paradis après cette rime mais ce qui est certain, c’est que vous ne pouvez pas vous tromper en mettant nos chemisettes avec un pantalon blanc. On le recommande même fortement !
C’est un peu comme si vous posiez ces motifs et ces couleurs sur une toile vierge pour les laisser s’exprimer pleinement. Je trouve ça d’autant plus sympa avec la version paisley dont la trame blanche créée un lien indiscutable.
Aux pieds, j’ai préféré du marron pour faire écho aux petites touches de terracotta présentes dans les motifs, mais des chaussures noires iraient très bien aussi !"
Niveau 2 : pensez camaïeu !
Ok, c’est définitivement mort pour le paradis mais vous voyez l’idée : la chemisette bleu indigo s’associe très bien au bleu marine du pantalon et le vert sauge de la version paisley va tout aussi bien avec le vert foncé du short.
Ensuite, il vous suffit de finir la tenue avec une couleur neutre aux pieds. Des sneakers blanches ou des souliers noirs.
Niveau 3 : layering master
Pour la première couche, on troque le t-shirt blanc contre un débardeur côtelé. Ça donne un esprit plus cool. Il faut juste veiller à ce que le col remonte assez haut, pour en voir un bout une fois la chemisette fermée.
On passe notre chemisette Lamar multicolore par-dessus, dont la trame blanche fera le lien avec le débardeur.
En troisième couche, la veste marron s’inscrit dans la continuité des dessins terracotta de la chemisette.”
Maintenant, il faut bien mettre un pantalon. Et comme cette chemisette tire aussi sur le bleu ciel, le pantalon bleu marine s’impose naturellement, cf niveau 2. Et puisqu’on parle camaïeu, j’imagine que vous avez remarqué le combo veste marron x chaussures beiges.
Niveau 4 : les accessoires, c’est tout un art
Avant d’en parler, attardons-nous un peu sur cette belle cohabitation entre le vert du pantalon et le marron de la veste.
C’est bon ? Ok, maintenant, celle entre le collier doré et la même veste marron. Si vous n’avez pas l’habitude des bijoux et que vous avez envie de vous lancer, pensez-y : doré + marron = <3.
Ensuite, il y a le foulard présent ici pour deux raisons :
- Là où la veste mise sur la texture, lui vient plutôt captiver l’œil par le motif.
- Ses touches de vert sauge répondent au vert du pantalon.
Un peu comme pour cette ceinture, dont le vert foncé se démarque juste comme il faut du vert clair.
Ça aurait pu être tentant de mettre des lunettes en acétate marron pour rappeler encore la veste, mais ça aurait fait trop de jeux sur les couleurs à mon goût. J’ai donc préféré rester neutre avec du noir.”
Vos prochains rendez-vous pour faire revivre les traditions avec nous
Ce jeudi 29 juin à partir de 18h30, vous pourrez découvrir les pièces autour d’un verre dans nos soirées dédiées en boutiques, avec des invités spéciaux de l’équipe pour certaines d’entre elles. Pour vous joindre à nous, inscrivez-vous en cliquant ici.
Ce vendredi 30 juin :
- à 15h, vous pourrez accéder à nos nouveaux vêtements en avant-première sur notre e-shop et en boutique. Pour ça, il vous suffit de vous inscrire en cliquant là.
- à 16h, la collaboration sera mise en ligne et disponible en boutique pour tout le monde !
- à 18h, vous pourrez nous poser vos questions dans notre live Instagram avec Benoît et moi-même.
En attendant, n’hésitez pas à nous poser vos questions en commentaire et à très vite pour la suite !