Norwegian Rain est une marque que j'aime depuis longtemps : j'y faisais déjà allusion sur le blog en 2013. Et totalement dans notre ADN : coupe au top, design élégant et esprit techwear.
Ce sont certes des vêtements qui représentent un investissement, mais ils sont vraiment à part comme vous allez le voir.
De notre côté, on recevait plusieurs demandes insistantes de lecteurs pour un test produit, car la marque jouit d'un beau bouche à oreille : il n'existe quasiment pas d'articles en français sur cette marque.
Bref, toutes les planètes s'alignaient pour que je passe à l'action !
Une marque avec laquelle nous nous sommes associés
Pour la petite histoire (et la transparence), j'ai immédiatement pensé à distribuer Norwegian Rain quand on a démarré le projet de boutique BonneGueule.
D'autant que la marque était toujours aussi peu trouvable en France.
Vous vous apprêtez donc à lire un article vous expliquant pourquoi j'aime cette marque, et pourquoi j'ai choisi de la vendre en micro quantités dans notre boutique de vêtements 😉
À propos du site officiel de Norwegian Rain
Si vous désirez vous procurer du Norwegian Rain online, il y a le site officiel de Norwegian Rain. Attention, les prix sont indiqués SANS la TVA française !!! N'oubliez pas de rajouter 20% au prix final.
J'ai donc testé ici la parka «double breasted mixed grey».
Mais avant de vous expliquer pourquoi ce vêtement frôle le sans faute sans totalement l'atteindre, voyons l'histoire de la marque...
L’histoire de Norwegian Rain : Bergen et son climat pluvieux
Vous connaissez Bergen ? C’est la deuxième ville de Norvège.
Là-bas, tout va super bien : un taux de chômage à moins de 4%, une jeunesse dynamique, un cadre idyllique et une scène musicale vibrante grandement représentée, de la musique classique au black metal.
Les Belges y ont même remporté leur seul et unique concours Eurovision de la chanson en 1986.
Mais Bergen est aussi réputée comme la ville la plus pluvieuse d’Europe (235 jours/an en moyenne). Elle détient d'ailleurs un record pour le moins étonnant, il y a plu 154 jours d’affilé !
Quand on vit dans une telle ville, bien se couvrir contre les intempéries et le froid est donc obligatoire.
Alors les habitants se couvrent, se recouvrent et se couvrent à nouveau pour s'assurer d’être bien recouverts…
Tout le monde s’habille donc plus ou moins de la même façon pour se tenir au chaud et au sec ! Et ce malgré les distributeurs de parapluies que une blogueuse en parle très bien).
Sinon, pour y avoir passé quelques jours de vacances en décembre, c'est une ville tout simplement féérique avec les décorations de Noël.
Alexander Helle, créateur de Norwegian Rain et habitant de Bergen
Alexander Helle, lui, a grandi là-bas.
Ce quotidien pluvieux, ce climat peu propice aux chaudes journées, et les longues nuits d’hiver : il les connaît et s'y est habitué.
Mais se balader avec autant de contraintes ne favorise pas vraiment l’expression de son style et de sa personnalité.
Et ça, Alexander l’a bien compris...
Nous sommes en 2009 et Alexander, alors étudiant en école de commerce à Bergen, part en échange à Milan retrouver quelques couleurs et se faire sa propre idée du soleil.
Au sein d’un collectif d’artistes rencontrés en Italie, il parle souvent de Bergen.
Ces derniers, intrigués par la situation, lui suggèrent de s’intéresser aux intempéries constantes de sa ville pour créer « quelque chose de bien et d'utile contre la pluie ».
Il considèrera dès lors Bergen comme un formidable laboratoire pour créer des vêtements techniques contre la pluie, qui allient confort, fonctionnalité et style.
Le pari Norwegian Rain : rendre la pluie plus agréable
De retour à Bergen, Alexander recherche des expertises locales pour rendre la vie meilleure sous la pluie avec l’idée de vêtements techniques d’un nouveau genre.
Il contacte alors T-Michael, un tailleur remarqué 20 ans plus tôt pour son approche conceptuelle du tailoring.
Ce dernier refuse... et puis, finalement, accepte.
Ce qui lui a plu ? Le fait de vouloir concevoir des vêtements techniques, fonctionnels, sans pour autant négliger le style.
Norwegian Rain naît alors en 2009.
Le succès ne se fait pas attendre. Vogue Italie leur décerne la récompense du « meilleur nouveau venu 2010 » et « designer norvégien de l’année 2012 ».
Inespéré pour Alexander qui n’est alors qu’un jeune diplômé en économie totalement inexpérimenté dans le domaine de la mode, mais dont le travail finira par payer.
Une marque aux inspirations japonaises dans les moindres détails
Dans les influences de Norwegian Rain, Alexander et T-Michael citent souvent la culture et l’esthétique japonaise.
Ils l'apprécient pour sa simplicité et son sens de l’harmonie. Chez eux, tout superflu est supprimé.
D’autant que la marque est très attachée à l’écologie : les matières techniques sont recyclées et proviennent d’un fournisseur japonais écologique (de cette manière, ils réduisent de 80% leur émission de CO2, sans aucun compromis sur la qualité).
L'approche tailleur de Norwegian Rain
Comme nous l'avons vu, la philosophie de Norwegian Rain repose dans une harmonie entre esthétique tailleur et technicité.
Et en effet, Michael-T dessine ses imperméables comme il le ferait avec des costumes sur-mesure.
De nouveaux modèles Norwegian Rain qui sortent au compte-goutte
Selon T-Michael, tout va trop vite dans la mode, les marques ne prennent plus le temps de répondre aux besoins de fond.
C'est pour cette raison que les nouveaux modèles arrivent avec parcimonie, saison après saison.
C'est une réponse à l’accélération constante des marques qui ont perdu leur capacité de perfectionnement à force de toujours vouloir aller trop vite.
L’organisation de la marque récupère la philosophie du Dugnad, un terme norvégien désignant des personnes volontaires qui travaillent au bénéfice de la communauté ou de leurs voisins.
Test de la parka double-breasted en situation
Par chance, il pleuvait pas mal lors d'un des deux shootings, vous aurez donc des photos en situation réelle !
Par contre, je n'ai par encore eu l'occasion de tester ce vêtement avec des températures sous 10°C.
Mais je l'ai porté à +20°c, avec ou sans couche en-dessous (blazer et cardigan en grosse maille notamment) et il est suffisamment thermorégulant.
La matière technique japonaise
La qualité des matières joue beaucoup sur l'attractivité de la marque.
Je payerai cher pour savoir qui est leur fournisseur japonais... Car bien que la matière soit technique, elle reste originale et élégante.
Il est intéressant de voir que, même sur du technique, on retrouve cette "patte" typiquement japonaise dans le grain de la matière et ce côté chiné.
Dans les faits, la matière extérieure est déperlante, mais pas totalement imperméable (pour garder de la respirabilité).
Au bout de trente minutes de pluie battante, la déperlance sature un peu et l'eau rentre par capillarité dans les fibres, ce qui est toujours le cas sur des tissus déperlants ET respirants (je l'avais aussi constaté sur ma softshell Canada Goose, avec une matière pourtant bien plus technique).
C'est là qu'intervient la membrane intérieure imperméable qui joue son rôle à la perfection : vous restez au sec goutte que goutte coûte que coûte.
La qualité de la matière, au regard du prix relativement conséquent de la pièce (j'y viens dans un instant) est donc bien au rendez-vous.
Des fonctionnalités très poussées
Carton plein ici : T-Michael a poussé les fonctionnalités très loin.
Commençons par l'extérieur : sur mon modèle, il y a quatre poches frontales. Deux au niveau des hanches, et deux sur la poitrine.
Très pratique pour transporter tout un tas de trucs.
Si je chipote un peu, au vu du prix de la parka, j'aurais aimé des zips étanches au lieu de zips YKK métalliques et un fond de poche un peu plus agréable pour les mains. Mais c'est vrai que c'est aussi une question de style...
Il y a également deux pattes de cintrage à gauche et à droite, avec deux positions possibles grâce à de jolis boutons en corne (comme tous les boutons de la pièce d'ailleurs).
Vous avez également une ceinture, en coutures thermosoudées s'il vous plaît ! Vous pouvez facilement la nouer en martingale dans le dos. Bref, tout est fait pour que vous ayez plusieurs possibilités pour cintrer la pièce à votre convenance.
Passons maintenant à l'intérieur du vêtement...
Ce qu'on remarque immédiatement, ce sont les deux grandes poches format iPad, qui sont redoutables quand vous souhaitez transporter un carnet, un livre ou un petit magazine.
Notons aussi deux poches poitrines intérieures, elles aussi très utiles. La poche de gauche est astucieusement placée, vous pouvez y avoir accès même lorsque tous les boutons de la poitrine sont fermés (d'où l'intérêt d'avoir des boutons vs un zip).
Pour l'étanchéité, toutes les coutures sont thermosoudées (invisible de l'extérieur) et il y a une petite gouttière le long de l'ouverture pour empêcher l'eau de rentrer.
C'est une petite feature tout droit inspirée des vêtements utilisés en mer, que l'on trouve aussi chez d'autres marques, comme la veste Patagonia d'Alexandre.
Enfin, il y a également des pattes de serrage sur chaque manche, en cas de TRÈS grosse averse.
Une coupe ajustée qui reste généreuse
C'est l'un des points forts de la pièce, mais qui n'est pas évident à montrer en photo.
La coupe est pensée pour porter quelque chose en-dessous (blazer, grosse maille), tout en gardant une silhouette un minimum ajustée.
Les épaules et l'emmanchures sont le grand tour de force de Michael-T.
Il a réussi à donner un aspect ajusté et étroit aux épaules, les faisant "remonter" assez haut, tout en les rendant très confortables avec un blazer en-dessous.
On ne se sent jamais serré, c'est la première fois qu'un vêtement me donne autant confort alors que je porte une veste en-dessous. La réussite, sur ce point, est totale.
Une capuche très étudiée
Sur un vêtement censé vous protéger de la pluie, vous pensez bien que c'est un élément clé !
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle a été très étudiée.
La légère rigidité de la matière est parfaitement utilisée : elle tombe sur la tête sans s'affaisser.
De tous les vêtements «rainwear» que j'ai, c'est de loin la capuche la mieux travaillée que j'ai pu essayer.
La petite visière intégrée est très utile, elle évite que la capuche ne couvre les yeux inopinément. T-Michael a soigneusement évité l'usage de cordon de serrage en utilisant une patte de serrage réglable par un jeu de boutons pressions, une belle trouvaille.
N'oubliez pas que la capuche est amovible grâce à des boutons pression.
Vous pouvez également "l'enrouler" sur elle-même et la maintenir telle quelle avec une lanière de cuir. Mais le résultat est un peu trop pointu pour moi :
Enfin, terminons par le fameux «storm flap». Il s'agit d'une bande de tissu (amovible) que vous pouvez placer devant votre visage en cas de grosse averse venteuse.
Toujours grâce à des boutons pression, il est même possible de régler son placement sur deux positions.
Je n'ai pas pu la tester en situation, n'ayant pas connu de telles intempéries, mais ça a le mérite d'être assez ludique en vous donnant un sacré look de ninja :
Sur certains modèles, c'est carrément un système d'aimant qui vous protège le bas du visage, comme le "Noir Homme".
Et question respirabilité ?
Norwegian Rain parle "d'extreme breathability" sur son site à propos de la membrane : je serais beaucoup plus nuancé.
Très franchement, au-delà de 15°C, avec un blazer en-dessous, la pièce devient trop chaude.
Elle est parfaitement adaptée entre 8°C et 15°C (bon, je suis pas au degré près, je pense qu'à 16°C, ça doit très bien se porter aussi, mais c'est pour vous donner une fourchette).
En-dessous, il va falloir rajouter des couches, en mettant une grosse maille par exemple.
La doublure : vous allez avoir chaud !
La doublure de base
Membrane respirante oblige, la présence d'une doublure de base est indispensable.
Sans surprise, on est ici sur une doublure en viscose, comme celle que l'on peut trouver sur un manteau.
Là aussi, la marque a pris soin de choisir une doublure assez haut de gamme, plus soyeuse que la plupart des autres. C'est très agréable au moment d'enfiler son trench, car les manches de votre veste glissent plus facilement dans la parka.
La doublure amovible "Artic"
Sur certains modèles, il y a une doublure "Artic", optionnelle à l'achat, et amovible.
Même si je ne l'ai pas testée (il n'a pas fait suffisamment froid), Norwegian Rain s'est efforcé d'innover sur un élément a priori vu et revu.
Son ambition est d'avoir une doublure aussi chaude qu'une veste rembourrée en duvet ("the challenge of battling the down jackets on the market" ! ).
Une ambition bien noble mais qui a un prix : la doublure à elle seule coûte presque 200 euros ! Comment expliquer cela alors qu'elle n'est pas rembourrée avec du duvet ?
En fait, ils ont trouvé une technologie utilisant des fibres de laines en guise de rembourrage au lieu de prendre de la ouate en polyester (pas assez respirant et qui s'aplatit avec le temps), ou des plumes (qui ne doivent jamais être mouillées).
Utiliser la capacité d'isolation thermique de laine en guise de doublure est simple à comprendre, mais ça n'avait jamais été explorée sur ce type de vêtements à ma connaissance.
Le procédé est un peu secret, mais je pense que la texture doit être assez similaire aux isolants en laine de verre utilisés pour les maisons.
Cela dit, j'ai eu quelques retours et pas de doutes : ça tient très chaud, voire même un peu trop d'après certains témoignages du forum !
J'hésite vraiment à passer le pas et à me commander une doublure pour la tester dès cet hiver, soyez assuré que je mettrai l'article à jour pour vous informer de mon ressenti.
Une technicité et une élégance qui ont un prix
On l'a vu, les vêtements Norwegian Rain sont bourrés de qualités.
Mais entre la matière technique japonaise, la membrane imperméable et respirante, les coutures étanches, les boutons en corne, les nombreuses finitions, et la grande solidité, impossible de se positionner en milieu de gamme.
Sur ce type de vêtement, les prix oscillent donc entre 700 € et 900 € avec la doublure intégrée, malgré une (superbe) fabrication polonaise. Une marque (très) haut de gamme donc.
Si le budget ne vous refroidit pas, vous verrez que le prix est plutôt justifié.
Je sais que c'est assez étrange comme affirmation, surtout pour un vêtement qui vaut presque la moitié du salaire médian français, mais après quelques jours sous la pluie, on ne peut qu'être émerveillé devant une conception aussi aboutie.
À noter que pour le printemps prochain, la marque proposera un modèle avec une matière japonaise plus accessible, plus légère, mais aussi plus simple, vraisemblablement en-dessous des 600 €.
Existe-t-il des alternatives moins chères ?
Difficile de trouver des équivalents moins chers, tant Norwegian Rain est unique dans son positionnement.
La technicité a un prix (surtout les coutures étanches) et il y a une jolie petite marque française, que j'aimerais bien tester et qui propose un équivalent en tissu Schoeller plus sobre, un tout petit moins cher, et très adapté pour les deux roues : Inventive Citi.
Du côté des USA, trois marques sont assez proches de cet ADN "technique, imperméable et élégant" :
- Mission Workshop et son excellent topcoat, dans les mêmes prix que NR,
- Aether Apparel, pionnière dans le vêtement outdoor stylé,
- Et plus haut de gamme encore, Arc'téryx Veillance avec des prix stratosphériques.
- Terminons sur une option ultra abordable, la marque danoise Rains. C'est la seule sur ce segment avec des prix imbattables (moins de 100 euros).
Mais à ce prix là, le produit est beaucoup plus rustique et pas vraiment comparable avec NR : pas de matière japonaise déperlante et respirante, ni de doublure particulière, mais un ciré mat avec un aspect un peu caoutchouteux, et un travail sur le design simple.
Mon avis sur Norvegian Rain : cette marque vous fera oublier les parapluies
Dans mon test de Canada Goose, je disais que la parka en duvet d'oie m'était devenue tout bonnement indispensable et addictive lors de mon séjour à Montréal.
C'est un vêtement qui m'avait complètement fait oublier le froid, même quand je devais marcher vingt minutes à -20°C (même si incompatible avec la pluie).
Eh bien, j'ai eu la même sensation avec ce vêtement concernant la pluie. Je vous assure que vous aurez presque envie qu'il pleuve pour avoir le plaisir de sentir l'eau ruisseler sur vous alors que vous resterez parfaitement au sec.
Très franchement, après avoir connu une bonne averse en Norwegian Rain, il est très, très difficile de revenir en arrière.
PS. Si vous possédez un manteau Norwegian Rain, n'hésitez pas à laisser votre témoignage dans les commentaires pour compléter (et éventuellement contrebalancer) mon avis.
PPS. Et pour info, nous avions à la boutique la Double-Breasted (en Mixed Grey), et il nous reste juste deux Pilot (en Dove Grey), car ces produits ont très bien fonctionné. Réassort de nouveaux modèles prévu en janvier.