Nouvelle collaboration avec De Bonne Facture : un amour partagé des belles coupes et matières

Cela fait presque dix ans que l’on se connaît, et nous avons régulièrement écrit sur cette marque dans nos colonnes depuis.

J’ai toujours beaucoup aimé l’univers de De Bonne Facture, empreint d’une certaine poésie à la française, une nonchalance douce et élégante.

Plus concrètement, je me suis beaucoup reconnu dans son utilisation de matières texturées — bien souvent japonaises — et irrégulières, avec cet amour du tissu qui se patine avec le temps, le tout dans une très belle palette de couleurs, qui mélange des tons naturels et pastels.

Côté coupes, Déborah maîtrise parfaitement celles un peu plus amples, et je loue le confort du bassin de ses pantalons, toujours très agréables à porter, y compris en position assise. Mais on reviendra sur ce point plus tard…

Quand on a vu Déborah au salon du Pitti Uomo de juin 2022, elle nous a demandé “mais quand est-ce qu’on fait quelque chose ensemble ?”

Dans ma tête, ça a été un déclic : alors que nous sommes deux marques si complémentaires, aux valeurs décidément proches, pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt ?

Pour cette collaboration, on s’est penché sur les pièces emblématiques de la marque, et deux pièces sont ressorties :

• un pull avec un col cheminée et des manches dites “marteau”
• et un pantalon à la coupe ballon, très confortable, inspiré d’un pantalon de charpentier vintage.

Place à David qui va vous présenter ces deux pièces, chacune disponible en deux couleurs.

Le pantalon ballon est un essentiel du vestiaire De Bonne Facture.

C’est une pièce signature de la marque parisienne, que vous trouverez dans beaucoup de leurs silhouettes et chez la majorité de leurs revendeurs.

Elle a été choisie dans leur éditorial des 10 ans, qui montre notamment le patronnage complet de la pièce :

Ce visuel très intéressant permet de se rendre compte de tous les empiècements nécessaires à l’assemblage d’un vêtement.

Ainsi, il était évident pour nous de vous proposer notre interprétation de ce pantalon.

Mais qu’est-ce qui fait le charme et l’identité de cette pièce ?

Une inspiration puisée dans le vestiaire workwear français

Pour ses créations, Déborah puise régulièrement ses inspirations à partir de vêtements vintage qu’elle voit sur des portraits, des peintures ou qu’elle chine aux puces.

Ici, l’idée vient du pantalon de charpentier français du siècle dernier. C’est donc une pièce issue originellement du monde du travail ouvrier, du workwear.

De par sa fonction première, ce pantalon se doit d’être :

1. Confortable, d’où la coupe assez ample au niveau des cuisses pour ne pas être serré même en position accroupie
2. Robuste, devant résister à de nombreux frottements

Déborah a donc retravaillé cette pièce pour en proposer une version plus contemporaine, tout en gardant cette essence vintage et workwear : ainsi naquît le pantalon ballon.

Une coupe singulière : ample, confortable et maîtrisée

Ce pantalon présente une coupe ballon. Késako ?

Cela signifie que la coupe est ample au niveau des cuisses et du bassin, et qu’elle se resserre très légèrement sous le genou. Le rendu sur vos jambes est arrondi… comme un ballon : resserré en haut, s’élargissant au milieu puis revenant légèrement sur le bas.

Il y a vraiment quelque chose de difficile à décrire sur ce volume. C’est quelque chose qui se ressent. Si vous habitez proche d’une de nos boutiques, venez nous voir et essayer la pièce pour le constater par vous-même. Car indépendamment de ce qu’on peut dire sur cette coupe, des mesures, c’est avant tout un fit cool, qui tombe bien et qui donne une certaine allure.

C’est ce constat qui nous a poussé à reprendre exactement la même coupe que le pantalon ballon proposé par De Bonne Facture.

Pour donner une info chiffrée, l’ouverture de jambe ici est de 22cm en taille 48. Nos autres pantalons droits (Renji, Princeton, Paris, Bergame, etc.) sont plutôt entre 20 et 21cm.

Pour la hauteur, c’est un pantalon à taille plutôt haute, mi-haute, qui se pose juste en-dessous du nombril. Ce pantalon est haut mais pas trop.

C’est donc une coupe droite et ample mais tout de même mesurée.

Si vous aimez les coupes droites, vous voilà servis. Toutes les personnes qui les apprécient au bureau aiment ce pantalon. Moi y compris. Et si vous ne vous êtes pas encore mis aux coupes droites, c’est le moment ! J’ai rédigé cet article qui présente toutes les bonnes raisons de passer le cap.

En plus de la notion de confort, j’évoque aussi l’idée que l’ampleur permet d’explorer d’autres horizons stylistiques. Si vous êtes habitué au slim, prendre le large vous permet d’aller vers d’autres silhouettes, ça vous change, c’est nouveau, c’est frais.

Concrètement, le volume de ce pantalon permet d’équilibrer des hauts plus larges : pulls, surchemises ou manteaux.

Avec un haut un peu plus ajusté, l’ampleur en bas apporte une silhouette un peu nonchalante et détendue que nous sommes nombreux à apprécier dans l’équipe.

Si nous avons repris le volume originel du pantalon ballon, notre équipe produit s’est démenée pour vous dénicher une matière qui sort du lot.

Une moleskine tissée en France chez Velcorex

Comme le vin, les idées se bonifient avec le temps.

Depuis le début de ce développement, notre équipe produit avait à coeur de vous proposer une matière différente, que nous n’avions pas encore explorée sur les pantalons. Donc exit la flanelle, le twill ou le velours.

Ils pensent à une moleskine de coton.

Et ça tombe bien parce qu’il s’avère que lors d’une discussion avec notre partenaire français Velcorex en 2021, est évoquée une moleskine tissée en France dans leur gamme, à l’aspect assez authentique.

Julien, responsable collection de l’époque, se souvient de cette discussion et fait monter un prototype du pantalon avec ce tissu.

Résultat : c’est pas mal mais le rendu est trop rigide et l’aspect, trop brillant.

Solution : on propose de laver le tissu pour l’assouplir et le rendre plus mat.

Problème : Velcorex nous répond qu’il n’est pas en mesure de laver le tissu.

Solution : on demande à notre atelier portugais de procéder à un lavage sur le produit fini (car il ne peut pas laver le tissu seul, uniquement le vêtement une fois monté).

Résultat : c’est satisfaisant ! *soupir de soulagement*

Ces quelques lignes vous donnent un bon aperçu du quotidien de notre équipe produit, qui fait des pieds et des mains pour trouver des solutions à tous les obstacles qui peuvent se dresser durant la conception d’un vêtement (et croyez-moi, il y en a beaucoup) et pouvoir vous proposer les meilleures pièces possibles.

Le tissu choisi ici est donc une moleskine 100% coton du tisserand français Velcorex, avec qui nous travaillons depuis bien longtemps et dont nous avions visité l’atelier début 2023 pour vous parler de velours.

Particularité #1 : Velcorex est basé en Alsace, dans la ville de Saint-Amarin. Maintenant vous savez pourquoi ce pantalon s’appelle Amarin.

Particularité #2 : En plus de provenir d’un fournisseur français, ce tissu est filé, tissé et teint en France. Quand c’est possible, nous sommes toujours heureux de travailler avec des fournisseurs français, surtout quand il s’agit d’un partenaire de longue date comme Velcorex.

Particularité #3 : mais du coup c’est quoi la moleskine ?

La moleskine est un tissu de coton dense en armure satin dont la surface est légèrement grattée pour lui donner un léger aspect duveteux en surface, qui rappelle la peau (=skin) d’une taupe (=mole).

Comme l’a indiqué Benoît dans l’article de présentation de notre veste Ravello, elle aussi en moleskine, il s’agit d’une matière douce, chaude, robuste, confortable et durable.

Ainsi, cette matière est appropriée d’une part pour être dans la lignée de son inspiration workwear, et d’autre part car cette moleskine, bien que souple, reste une matière avec une très bonne tenue. Son poids de 390g/m2 assure un beau tombé, net, qui structure votre silhouette.

Même s’il est ample, ce pantalon ne “flotte” pas autour de vos jambes. Ce pantalon tombe bien droit grâce à ce tissu et c’est notamment cela qui lui donne son charme.

Nous avons retenu deux coloris de saison pour ce pantalon :

• Un coloris beige à la teinte chaleureuse

Et un marron chocolat qui sort des sentiers battus et avec lequel il y a vraiment moyen de s’amuser : associez-le simplement en contraste ou en camaïeu pour un joli dégradé de nuances terre.

→ Une forme épurée qui met en valeur un volume ample parfaitement maîtrisé et une moleskine tissée en France au touché soyeux et au tombé précis : voici ce que vous pouvez retenir de notre pantalon Amarin.

Brest : un pull à l’esprit marin et au style contemporain (présenté par David)

Quelle seconde pièce proposer après le pantalon ? Dans l’optique de créer une silhouette, il fallait forcément une pièce de haut.

Nous pensons à un pull. Nous en voulons un qui change de ce qu’on a déjà dans notre gamme et voici ce que nous avons fait pour le créer.

Un fil de laine authentique, inspiré par les marins

De Bonne Facture partage avec nous (et avec vous !) l’amour des belles matières.

Pour ce pull, Déborah nous a montré un fil d’esprit marin développé avec un filateur italien du nom d'Alpes. Ce fil est en laine et présente un tricot dense, épais, et une main matérielle et nerveuse.

C’est typiquement le genre de matière que l’on trouve sur les pulls marins, qui se doivent de tenir bien chauds et de protéger des intempéries.

Le résultat : un pull au tricot bien dense, qui tient chaud (il pèse 650g en taille M) et qui a l’avantage de ne pas être trop épais, ce qui facilite le layering. Vous pourrez facilement le glisser sous votre manteau, veste ou surchemise préférée.

Nous avons sélectionné deux coloris :

• Un écru qui apporte une touche de lumière à vos tenues sans trop en faire. Voyez-le comme l’équivalent d’un t-shirt blanc mais pour l’automne/hiver, donc à porter avec tout, tout le temps.

• Un terracotta chaleureux, à associer avec toutes les couleurs basiques de la garde-robe masculine ou en camaïeu, par exemple avec le pantalon marron chocolat de cette collaboration. :)

L’élégance subtile d’un col cheminée

Jamais un sans deux.

Nous n’avions proposé qu’un seul pull à col cheminée dans notre collection jusqu’à présent. C’était en 2019 avec le pull Cesare.

Il était temps de le faire revenir.

Pour rappel, le col cheminée (on parle aussi de col montant) est plus haut que le col rond, mais moins qu’un col roulé. Il vient subtilement se positionner sur votre cou, sans trop le serrer.

Et je suis personnellement très content d’assister au retour de cette forme. Je suis fan des cols cheminée depuis quelques temps : j’en possède six dont les trois coloris de notre pull Cesare et je lui ai même dédié un article complet, en 2021.

C’est une forme intéressante que l’on ne voit pas partout, qui change des traditionnels cols ronds ou roulés et qui habille joliment le cou.

Le pull col cheminée est un vêtement élégant, presque raffiné, qui correspond bien aux ADN respectives de nos deux marques.

La nonchalance sophistiquée des manches marteau

Après avoir trouvé un fil et un col qui rendaient ce pull intéressant à nos yeux, nous avons voulu aller plus loin en travaillant sur l’emmanchure.

De Bonne Facture propose dans sa collection la manche marteau, qui apporte une certaine décontraction et une rondeur à l’épaule par son absence de couture.

Là, vous vous dites qu’il s’agit en fait d’une manche raglan. C’est le moment pour moi de vous expliquer la différence entre les deux.

En fait, la manche marteau est un dérivé du raglan.

Les deux se caractérisent par un montage sans démarcation apparente à l’épaule. L’assemblage est donc réalisé depuis l’encolure, jusqu’à l’aisselle, laissant l’épaule libre.

Ce qui change entre les deux montages, c’est l’angulation de la ligne de couture (ou en l’occurrence ici, de remaillage).

Sur un raglan classique, cette ligne est assez droite et tombe de l’épaule jusqu’à l’aisselle. Sur une manche marteau, cette ligne est plus marquée, avec un angle presque perpendiculaire au niveau de l’omoplate.

Cela vous paraît abstrait par écrit ? Voici une photo (issue du super blog Stiff Collar tenu par Julien Scavini) qui montre bien la différence entre les deux :

Nous montons donc un premier prototype avec une manche marteau assez marquée, mais le rendu n’est pas bon : il y a un surplus de matière au niveau de l’omoplate, ce n’est pas très esthétique.

Notre équipe produit descend donc un peu cette ligne pour enlever cet effet.

Le résultat est satisfaisant : nous arrivons sur une manche marteau à la ligne adoucie, sans surplus à l’omoplate, que ce soit à l'avant ou à l'arrière.

Un peu plus marqué et haut au niveau de l’omoplate, la manche marteau permet de souligner discrètement la carrure du porteur tout en apportant la rondeur visuelle d’une manche raglan, sans délimitation à l’épaule.

Matière, coloris, col et emmanchure : on est maintenant tout bon pour ce pull !

→ Chaud avec un côté brut et authentique, monté sur une forme contemporaine avec l’élégance subtil d’un col cheminée et la nonchalance maîtrisée des manches marteau : voici ce que vous pouvez retenir de notre pull Brest.